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Critiques de Colum McCann (793)
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Le Chant du coyote

Conor Lyons rentre au pays natal l'Irlande pour retrouvé Michael son père malade, acariatre, sérieusement porté sur la bouteille et qui consacre la majeure partie de son temps à la pêche à la mouche.

Entre le père et le fils, il iy a le fantôme de la mère et de l'épouse disparue Juanita quand Conor rentrait dans l'adolescence. Les deux hommes vont apprendre à se redécouvrir et relier les liens distendus, Conor et Michael vont délivrer une parole trop longtemps tue.Pas le plus connu des romans de Mc Cann mais ne passez pas à côté car l'irlandais avec ce premier roman tape sacrément fort. En livrant un portrait magnifique de deux hommes marqués par le drame. Quand la parole devient thérapeutique, et expulse les blessures. Poignant, magnifiquement conté, Mc Cann signe un roman puissant. Déjà la marque d'un grand.
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Zoli

Je ne sais pas ce qui fait un grand écrivain, mais pour moi Colum McCann en est un. J'aime son écriture simple, limpide et puissante. Je lui trouve quelque chose de vital, d’élémentaire (l'eau, la terre, l'air et le feu sont si présents). L' ancrage dans le monde sensible est fort et donne une profondeur particulière à ce qu'il dit de ses personnages, à leurs manière de vivre les évènements. Ses textes sont pour moi d'une telle intensité qu'il m'arrive de me fatiguer, d'avoir besoin d'un pause avant de me replonger dans le courant de ses mots.



Dans Zoli, ce n'était pas le cas. Les changements de narrateurs, de tons, de regards m'ont procuré les respirations nécessaires pour pouvoir le lire d'une seule traite.

C'est un livre que je trouve très beau. Roman à trois voix, il retrace la vie d'une Rom de Slovaquie, Zoli, une nomade qui traverse le 20ème siècle et lui survit. Aux yeux des autres, elle est une énigme à résoudre, un énigme fascinante, et deviendra une icône à abattre.

Comme celle de son peuple, sa vie est cahotique ; et sa trajectoire d'Icare - inspirée de celle de la poétesse polonaise Papousza - m'a bouleversé. Le texte est splendide de simplicité : trois voix nous parlent, dévident les fils de leur histoire et les posent comme sur un drap blanc posé dans l'herbe.

Les grands thèmes chers à McCann sont là : la dignité, l'exil, la recherche d'un chez soi, et puis aussi les bleus à l'âme, le métissage, la transmission de la culture. Ces thèmes me touchent de plein fouet, moi dont la famille a pour points cardinaux Ré et Irkoutsk, la Grèce et la Baltique.

Au cœur du livre, il y a les nomades Roms, vus de l'autre côté du miroir ; et Zoli et ses aspirations, ses chants et ses poèmes, ses amours impossibles, ses blessures et ses guérisons. Au travers du texte, sa vie vibre comme une corde d'arc.



La fin du roman m'a particulièrement marqué : sous des airs de digressions, j'avais rarement lu un auteur qui rende si perceptible l'avancée de l'âge, les limites et l’égarement qu'il nous impose. Et pourtant, j'ai trouvé la note finale résolument optimiste.



Qu'il est étrange de lire aujourd'hui ce livre de 2007, alors qu'il y a un an à peine, les Roms étaient pointés du doigt et présumés coupables par nos autorités. A croire que certaines choses ne changent pas.
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Et que le vaste monde poursuive sa course f..

" Et que le vaste monde poursuive sa course folle" titre emprunté au poème Loksley Hall d'Alfred Lord Tenyson " Et que le vaste monde poursuive sa course folle vers d'infinis changements. Le fil conducteur est l'histoire vraie du funambule Philippe Petit qui a marché entre les tours du World Trade Center le 7 aout 1974. Fil conducteur qui nous amène dans le New York des années 70 du "Last exit to Brooklyn" de Selby celles de la drogue et de la prostitution, de la guerre du Vietnam, jusqu'à l'effondrement des tours. Une multitude d'histoires et de personnages vont s'entrecroiser et se croiser pour se rejoindre et ....poursuivre leurs courses folles. Il y a beaucoup d'humanité dans ce livre là !
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Apeirogon

Je suis impressionnée par les qualités d’écriture de ce roman. C’est le premier livre que je lis de cet auteur et je n’ai jamais rien lu de tel. Cette lecture est une expérience à part entière. L’auteur nous propose un récit à la frontière entre la fiction et le documentaire.

C’est l’histoire de deux familles, une israélienne et une palestinienne dans lesquelles nous suivons plus particulièrement la vie des pères Rami et Bassam. Le conflit israélo-palestinien constitue la toile de fond du récit. On pourrait croire que tout oppose ces familles mais la perte d’une fille encore enfant dans chacune d’elle va les rapprocher. Les deux familles ne vont pas chercher à se venger comme on pourrait s’y attendre mais les pères vont s’engager ensemble pour tenter de faire changer les choses en racontant ensemble leur histoire.



La narration n’est pas linéaire, elle fait constamment des aller-retours entre les différents temps du récit. A cela il faut ajouter les nombreuses informations scientifiques, historiques, religieuses… qui ont toujours un lien plus ou moins proche avec ce qui est raconté. Pas toujours facile de s’y retrouver dans ces 1001 parties dans lesquelles le livre est coupé. On peut même avoir l’impression que l’auteur s’est prêté à un exercice de style que j’ai trouvé très bien réussi mais qui demande un effort intellectuel. On est clairement pas ici dans une lecture détente. Mais il faut aussi des livres comme celui-ci qui nous rappellent la complexité de la situation entre Israël et Palestine et la multiplicité des angles et points de vue avec lesquels on peut l’aborder.



L’auteur n’est là ni pour juger ni pour prendre parti pour un des deux camps mais bien pour rappeler l’importance de la parole et du témoignage pour éduquer et porter un message de paix.
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American Mother

Dans ce livre, Colum McCann a recueilli le témoignage de Diane Foley, mère du journaliste américain, James Foley, enlevé en Syrie en 2012 et assassiné par 3 membres de Daech en août 2014. La vidéo de la décapitation du prisonnier a fait le tour du monde sur les réseaux sociaux choquant et mobilisant l’opinion publique internationale.

Colum McCann met en écriture le parcours de cette mère courage qui a consacré 8 ans de sa vie à tenter de faire libérer son fils et les autres otages qui partageaient avec lui les tortures les plus atroces, les humiliations et privations, les simulations d’exécution.

Le récit retrace également le combat de Diane pour que la mémoire de son fils ne soit pas reléguée dans l’oubli, que ses assassins soient jugés et condamnés pour leurs crimes et surtout que les occidentaux (journalistes, humanitaires…) partis pour témoigner de la guerre et de la vie des populations civiles soient protégés et soutenus par leurs pays.

Le livre débute par les rencontres entre Diane Foley avec l’un des assassins ; il se conclura de la même façon, 8 ans plus tard, le face à face entre eux ayant évolué du questionnement vers le pardon de cette femme soutenue par une foi profonde et les actions qu’elle a réussi à mettre en place

On y découvre bien évidemment les conditions de détention et les traitements atroces auxquels sont soumis les otages pendant leur captivité à travers les témoignages des survivants rencontrés par Diane tout au long de sa lutte et ses actions. Mais, l’écriture sobre de l’auteur, au service d’un récit factuel et précis, ne verse jamais dans le PATHOS ni le sordide gratuits.

Le lecteur prend conscience du manque de soutien scandaleux des organes gouvernementaux américains dans la libération des otages ; Les autorités se retranchent derrière une politique drastique, prônant l’absence de toute négociation ou transaction financière avec les terroristes, contrairement à certains gouvernements européens, dont la France. Il est ainsi révoltant d’apprendre que les familles n’ont pas le droit de négocier en direct sous peine d’être elles-mêmes poursuivies, et l’on imagine aisément ce que peut constituer cette interdiction absolue qui les contraint à une passivité synonyme d’abandon de leurs proches voués inexorablement à une mort certaine.

L’investissement de Diane et de sa famille, le sacrifice d’années de vie pour cette femme en faveur de la mémoire de son fils, son combat au profit des otages encore détenus ou à venir, y sont décrits avec une précision mêlée d’émotion : création d’une fondation internationale de soutien, présence et implication lors des procès, manifestations et communication publiques, interventions dans les médias et pressions auprès du gouvernement jusqu’au plus hautes sphères afin d’influer sur la politique américaine et de la faire évoluer, un travail quotidien de longue haleine au détriment de sa vie familiale et de sa santé.



A travers la vie de James et le combat de sa mère, c’est un livre de témoignage poignant sur le rôle des journalistes témoins, sur le destin des otages, sur les politiques des gouvernements occidentaux ; Mais, c’est surtout un livre fort, sur l’engagement, le travail de mémoire et de pardon d’une mère, qui prend le lecteur aux tripes du début à la fin du récit. Enfin, l’auteur signe là un formidable témoignage d’amour où la haine n’a pas sa place dans un monde pourtant empreint de violence.

Une lecture indispensable dans notre époque de tourmente, dont personne ne peut ressortir sans être irrémédiablement marqué.

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Apeirogon

Titre énigmatique qui le devient très vite bien moins dès la lecture des premiers courts chapitres de ce roman, qui raconte certes le conflit israélo-palestinien selon un point de vue très inattendu, mais pas que, car Apeirogon est en effet bien plus que cela.



Il est aussi un kaléidoscope, si l'on veut parler d'optique en plus de géométrie, du monde, humain comme animal, de son histoire, de sa culture, de sa violence, comme naturelle, le tout se centralisant sur l'histoire de Rami et de Bassam, deux hommes que tout opposait profondément - du moins en apparence, et c'est ce qui est montré avec grande force, ou comment la politique a la capacité d'opposer à partir de rien pour son intérêt propre -, l'un étant israélien, l'autre palestinien. Rami va voir sa fille mourir dans un attentat terroriste, Bassam la sienne, dix ans plus tard, d'un tir israélien sans raison aucune. de ce drame naîtra une rencontre, une amitié qui traversera les frontières pour raconter un conflit vieux de plus de soixante ans, profondément injuste et de plus en plus incompréhensible, notamment pour la majorité des habitants de ce pays coupé en deux, dont une partie de la population est colonisée par l'autre.



De cette histoire véritable d'une amitié qui déjoue le conflit, le romancier, par ces multiples fragments à l'image du shrapnel tuant Smadar, ou encore de la balle brisant les os de la nuque d'Abir, mais aussi des versets, bibliques comme coraniques, fait boucle autour d'une intervention des deux hommes dans un monastère israélien pour raconter leur histoire, remonte le temps, brasse les époques, les lieux, les conflits, les évènements, les anecdotes culturelles, historiques, pour mieux revenir au point de départ, mais cette fois en ayant entrevu, en tant que lecteur, le nombre infini des côtés de l'apeirogon, ici le conflit israélo-palestinien, mais aussi finalement, le reste du monde.



Sans surprise, je suis encore une fois bluffée par Colum McCann et sa capacité, non seulement à proposer une narration qui fait vraiment sens, mais aussi à rendre son récit profondément humain. Quel regret, encore une fois, de ne pas l'avoir découvert plus tôt !
Lien : http://www.aubonheurdesmotsd..
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Apeirogon

J’ai terminé Apeirogon de Colum McCann il y a quelques jours. Et depuis, je me sens orpheline !😭 Le terme n’est sans doute pas tout à fait approprié mais je suis en état de manque, après avoir terminé un roman exceptionnel. J’ai lu ici ou là que c’était un livre difficile à lire. Pour moi, ce ne fut pas du tout le cas. 643 pages dévorées, complètement happée tant par la construction singulière que par l’histoire de deux personnes réelles, des amis de l’auteur.



Colum Mccann raconte la vie de Rami l’Israélien et de Bassam, le Palestinien, réunis par une même tragédie qui les a frappés à dix ans d’intervalle : la mort de leur fille, victime innocente de la guerre fratricide qui se livrent les deux communautés. Toutes les deux se sont trouvées par hasard au mauvais endroit au mauvais moment. Des frappes aveugles ont mis fin à leur vie. L’innocence pulvérisée. Les deux pères auraient pu céder à la vengeance et à l’appel à la haine comme nombre de leurs compatriotes. Continuer l’engrenage infernal. Pourtant, ils choisissent la voie du changement et deviennent des militants pour la Paix en allant raconter leur histoire auprès d’organisations, comme celle des Combattants pour la paix, ou du forum familial le Cercle des parents. Ils essaient d’oeuvrer ainsi pour le rapprochement des deux peuples, sans attendre que les gouvernants décident un jour quelque chose.



Colum McCann utilise la forme géométrique complexe au nombre infini de côtés pour exprimer – justement – la complexité de la situation, où rien n’est blanc et noir ou encore gris. Un peu à la manière de Shéhérazade il raconte mille et un faits, historique, mathématique, philosophique, anecdotique, sociologique, archéologique, géographique, ornithologique, militaire, chimique, musical, linguistique, religieux … de manière brève ou moins brève. Complexe mais finalement on s’en fiche. La manière géniale qu’a trouvé l’auteur de retenir l’attention du lecteur est justement, à mon sens, de décrocher son attention sur un autre sujet, a priori – car pourtant tout se tient – à l’infini. Il a expliqué qu’il avait écrit de cette manière car lorsqu’on lit sur les réseaux sociaux ou sur internet, on lit de cette façon, en passant d’un sujet à un autre. On « scrolle ».



C’est un récit très humaniste, qui échappe avec habileté aux bons sentiments, par un jeu d’équilibre réussi. Colum McCann creuse le passé de ses personnages. Un Palestinien ex-terroriste, qui n’a subit que l’humiliation, la prison, la dépossession ; un Israélien soldat de la guerre du Kippour, fils d’un rescapé de la Shoah. Bassam, le Palestinien, découvre et étudie la Shoah en prison. Peu à peu il s’intéresse à son ennemi héréditaire que finalement il connaît si mal. Les deux amis subissent la réprobation de certains de leurs pairs. Parfois, ils tombent sur des manifs à leur encontre : « Il n’était pas un vrai Israélien, disaient-ils. Il ne connaissait pas le sens de l’Histoire. Il couchait avec l’ennemi. Il était contaminé. Un yafeh nefesh. Il faisait entrer des terroristes chez eux, il empoisonnait les cerveaux de leurs enfants. Ne voyait-il donc pas qu’il trahissait ? Comment pouvait-il partager la scène avec un poseur de bombe ? » Leur militantisme pour la paix n’est pas un long fleuve tranquille, les préjugés dus à la violence de part et d’autre étant encore tenace.



« Les collines de Jéricho sont un bain d’obscurité. »



« Les collines de Jérusalem sont un bain de brume. »



Deux phrases qui ouvrent et ferment le livre comme un écho.



Un roman très érudit mais qui se lit très facilement, où l’on apprend foule de choses, peu importe si le lien est fait entre toutes dans notre esprit. C’est un ouvrage d’une remarquable beauté. Un chef-d’œuvre littéraire comme on en lit peu dans sa vie. Même quand on lit beaucoup ! Triplement primé en France. Ce n’est pas pour rien !! Alors lisez-le : vous en sortirez sinon meilleur, mais en tout cas plus savant !
Lien : http://milleetunelecturesdem..
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Apeirogon

Un « apeirogon » est une figure géométrique au nombre infini de côtés, ce mot décrit bien la trame narrative du récit proposé par l’auteur. les 1001 facettes qu’il contient sont autant d’anecdotes, de digressions, de réflexions gravitant sur le sujet et dont l’acmé est contenue dans les deux paragraphes 500 encadrant le 1001. Rami Elhanan, israélien et Bassam Aramin, palestinien ont tous deux perdu une fille dans le conflit israélo-palestinien. Smadar, fille de Rami a été victime de trois kamikazes palestiniens à l’âge de 14ans. Abir,10ans, fille de Bassam a été abattue par un soldat israélien, 10 ans après la mort de Smadar. Les deux pères se rencontrent, se reconnaissent dans la douleur et le malheur deviennent militants au sein des combattants pour la paix et consacrent une grande partie de leur vie à témoigner et à tenter de livrer un message d’espoir stigmatisant les escalades des deux communautés. Leur tâche n’est pas facile, humilité, pardon, discussion, reconnaissance de l’autre, ne sont pas des idées qui essaiment naturellement! La construction de l’ouvrage de Colum McCann est un peu difficile à appréhender, mais l’effort nécessaire est récompensé par ce formidable plaidoyer pour une humanité plus apaisée qui accepte de parler à l’autre, de reconnaître la diversité, et refuse absolument la violence.
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Apeirogon

Si vous avez envie d'être surpris par la forme d'un roman, je vous conseille celui-ci. En effet, le mot "Apeirogon" désigne une figure géométrique au nombre infini de côtés, il en va de même de ce roman qui se compose de 1001 fragments ou facettes. Ce sont des paragraphes, des pages parfois, parfois des lignes sur des sujets assez éloignés apparemment du thème du roman.

Le thème principal étant le conflit israélo-palestinien à travers le portrait croisé de deux pères ayant perdu leur fille. Rami est israélien et Bassam palestinien. Tous les deux ont perdu une fille de manière tragique : une balle perdue pour l'une, à 10 ans alors qu'elle allait acheter des bonbons et 13 ans pour la seconde au cours d'un attentat terroriste.

Le roman évoque leur chagrin, l'envie de se venger, leur façon d'essayer de surmonter le deuil et leur grande force. Ils vont ensemble participer à des conférences pour la paix.

Ce sont de beaux portraits d'hommes.

Concernant les autres aspects du roman, je suis plus mitigée. J'avoue avoir sauté des pages car ce sont parfois de longues digressions géopolitiques ou philosophiques qui ne m'intéressaient absolument pas et il y a 500 pages.

Je dirais donc que c'est un roman très particulier pour public averti.
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Et que le vaste monde poursuive sa course f..

Le 7 août 1974, l'ėquilibriste et funambuliste:Philippe Petit,passa d'une Twin Tower à l'autre ,à 412 mètres apparaît "cette miniature noire dans un ciel orageux".

Autour de cette image, le romancier Colum Mc Cann, va faire surgir une galerie de personnages plus ou moins abîmés par la vie.C'est un roman choral à plusieurs voix qui s'amplifient et se chevauchent au fur et à mesure pour n'en former plus qu'une à la fin.

J'étais complètement immergée dans le Bronx au côtés de ces prostituées noires et dans le quartier chic de Manhattan, au côté de Claire qui ,ayant perdu son fils au Vietnam,

a formė un groupe d 'amies ayant pour point commun ,la perte d'un fils au Vietnam.

Un superbe ,formidable et sublime roman qu'on a du mal à refermer une fois ouvert.A recommander🌟🌟🌟🌟
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Et que le vaste monde poursuive sa course f..

A plus de quatre cents mètres du sol, le 7 août 1974, Philippe Petit tend un câble entre les deux tours jumelles du World Trade Center et affronte le vide, tel un ange survolant New York. Pendant ce temps, dans les ténèbres du Bronx, un prêtre irlandais - Corrigan - se sacrifie pour que les marginaux échappent à leur enfer et pour que deux prostituées - Tillie et sa fille Jazzlyn - soient libérées de la prison où elles ont échoué. Entre la spectaculaire performance de Philippe Petit et le combat héroïque de Corrigan, le funambule Colum McCann va tisser un fil subtil, pour signer un roman magistral où la grâce et la douleur, le mal de vivre et la rédemption se mêlent dans la même musique tandis que défilent des personnages souvent meurtris, blessés, déboussolés. Ils n'en finissent pas de tomber mais ils luttent, s'accrochent, et parviennent à se relever en marchant vers la lumière, comme le Christ chargé de sa croix dont Corrigan est le messager. Sorti du ventre grouillant du New York des déshérités - de même que Les saisons de la nuit, traduites chez Belfond en 1998 -, Et que le vaste monde poursuive sa course folle est tout à la fois une chronique sociale, un portrait de l'Amérique au lendemain de la guerre du Vietnam, une méditation sur notre fragilité et une mise en scène de nos vertiges, dans un monde construit sur des abîmes. Jamais l'auteur de Danseur n'a été aussi poignant que dans ce livre-là, aussi fraternel, aussi virtuose dans l'art de raconter des histoires. On les découvre le coeur battant, en compagnie d'un écrivain qui pratique la littérature comme une quête spirituelle.
Lien : http://www.lexpress.fr/cultu..
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Transatlantic

Époustouflant de maîtrise. Voilà ce qui vient immédiatement à l'esprit en refermant ce livre qui de mon côté faisait doublement figure de rattrapage, vis à vis de l'auteur dont j'avais entendu et lu beaucoup de bien sans l'avoir encore découvert moi-même et vis à vis du roman, heureusement remis dans l'actualité grâce à sa sortie en édition de poche. Facile à transporter, thématique parfaite pour voyager... Je n'ai pas regretté mon choix au dessus de l'Atlantique et ce fut un excellent moment de lecture.



Par des allers et retours entre l'Irlande et l'Amérique, Colum McCann dessine une immense fresque à travers les époques, jouant des fils qui relient les vies entre elles des deux côtés de l'Atlantique. D'un conflit à l'autre, des femmes et des hommes en quête de liberté ou de sens tentent de tracer leur chemin, prisonniers de l'histoire et comptables des actes de leurs ancêtres. En 1845, l'esclave Frederick Douglass arrive à Dublin pour une tournée avec son éditeur, provoquant un déclic dans l'esprit de Lily, la petite bonne qui décide de tout quitter pour traverser l'Atlantique et tenter sa chance dans le nouveau monde... En 1919, Alcock et Brown, relevant le défi lancé par un riche britannique sont les premiers à franchir l'Atlantique par les airs, ralliant le Canada à l'Irlande aux commandes d'un Vickers Vimy, bombardier utilisé pendant le conflit mondial et reconverti par leurs soins en message de progrès et d'espoir... En 1998, le sénateur Mitchell ne compte plus les miles effectués au dessus de l'Atlantique en tant que médiateur dans le conflit irlandais... En 2011, Hannah, acculée par les créanciers, ne se résigne pas à céder la maison familiale, théâtre de tant de joies et de peine dans la campagne irlandaise. Elle se demande si la lettre transmise de mères en filles et jamais décachetée depuis 1919 pourrait intéresser un collectionneur et la sauver du désastre. Cette lettre, c'est celle que Emily, la fille de Lily a confiée à Arthur Brown lors de sa traversée de l'Atlantique...

Grâce à un exceptionnel talent de conteur, Colum McCann nous plonge dans les destins incroyables de tous ces personnages vraiment très bien campés et plus passionnants les uns que les autres. Et particulièrement de Lily, dont la vie est ponctuée de drames et qui sera pourtant à l'origine d'une magnifique lignée de femmes qui, chacune à son tour conquiert un peu plus de liberté et de droit au bonheur, malgré tout. D'une guerre à l'autre, le siècle avance, broyant les vies et les illusions, et façonnant les destins malheureusement influencés par la folie des hommes. C'est la vie et c'est magnifiquement décrit.



La construction virtuose du roman entraîne le lecteur dans une farandole d'émotions, d'une vie à l'autre tandis que peu à peu se révèlent les liens entre les différents protagonistes, héritiers des espoirs que d'autres ont porté avant eux. Avec en plus, une écriture très agréable, une façon de faire jaillir les images...



Du grand art !
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Apeirogon

Je crois avoir bien failli passer à côté de ce roman.

Aussi exceptionnel soit-il - je le pressentais,

Aussi dithyrambique soit la critique – j’en avais lu une partie,

Je ne parvenais pas à avancer dans ma lecture.

J’ai traversé la première moitié du roman en me demandant, toutes les deux pages, si je n’allais pas m’arrêter ici.





Sauf qu’à chaque fois, un petit quelque chose m’incitait à persévérer :

un mot, une phrase, ou un chapitre tout entier.





*





Un Apeirogon, dont le nom évoque une figure possédant un nombre dénombrablement infini de côtés, approche de la forme d’un cercle mais comprend un petit fragment qui, une fois grossi, ressemble à une ligne droite.

Cela signifie que l’on peut atteindre n’importe quel point à l’intérieur du tout,

que tout est atteignable.

Que tout est possible,

même ce qui semble ne pas l’être.





C’est sans doute ce que Colum McCann souhaitait montrer entre les pages de cette admirable fresque. Qu’au cœur de cette tragédie immense et infinie, des histoires d’amitié vraies, sincères, étaient possibles.

Qu’une exploration complète, toute à la fois historique, politique, philosophique, religieuse, photographique, musicale, pouvait nous permettre de voir. De comprendre. Pour échanger. Et entrevoir un nouvel avenir.





Je le disais, ma lecture d’Apeirogon a d’abord été difficile. J’étais gênée par le rythme de la narration, par cette succession de chapitres extrêmement courts – parfois composés d’une unique phrase -, entremêlant plusieurs histoires, plusieurs époques, plusieurs niveaux de lecture, plusieurs éléments narratifs. Je n’arrivais pas à me sentir partie prenante de ma lecture - actrice en un sens. Je ne cessais de perdre le fil, d’attendre je ne savais trop quoi.





Mais petit à petit, j’ai commencé à réaliser la force de cette narration. De ce rythme.

À la fois légers comme des balles de ping-pong et lourds de toute la misère d’un conflit sans fin, les chapitres se sont mis à rebondir et résonner les uns avec les autres

avec plus d’échos.

Ils prenaient de l’ampleur dans mon esprit, s’étiraient le long de ma colonne vertébrale, inquiétaient mes nerfs. J’ai commencé à lire et écouter tout ce que je trouvais sur le conflit israélo-palestinien, mes interrogations se sont transformées en colère, j’étais touchée – le mot est faible - au cœur par cette situation aussi absconse qu’injuste,

cause de tant de maux.





Et puis il y a l’Ecriture de Colum McCann ! Une écriture limpide, poétique, courageuse, et superbe de grâce et de sobriété.

Une écriture renversante, capable de faire tomber les murs et d’ériger des ponts,

En moins de temps qu’il n’en faut, c’est certain, pour donner corps à un projet de l’envergure d’Apeirogon.
Lien : https://www.mespetiteschroni..
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Apeirogon

Colum McCANN. Apeirogon.



Ce titre m’interpelle. Je ne connais pas ce mot. Aussi je me précipite sur un dictionnaire et j’ai la définition : une figure géométrique au nombre infini de côtés. Impossible de la représenter, où est le début, où est la fin. Qu’importe, je prends l’ouvrage et je commence la lecture. Est-ce un roman, un roman historique, un documentaire… ? Difficile de lui attribuer une place ? C’est un tout. Une belle leçon d’histoire, une belle leçon d’humanité, d’humilité.



Quel beau récit que ce pavé de 500 pages. Une forme très originale d’écriture et de présentation. La première moitié comporte des paragraphes, numérotés de 1 à 500 ; la seconde partie est chiffré de 500 à 1. L’articulation se fait sur un important paragraphe, le numéro 500. Non ce n’est pas déstabilisant. Emporté par l’action, les descriptions, les évènements, la leçon d’histoire, l’approche de la faune, de la flore, les allusions littéraires agissent de telle façon que nous remarquons à peine le passage. Un bel écheveau de connaissances.



Deux hommes, Rami, israélien, Bassam, palestinien sont unis par une puissante amitié, suite à la perte d’un enfant. Chacun a perdu une fille dans ces guerres fratricides qui écartèlent ces deux pays. Les deux jeunes filles ont été tuées lors de combats de rues, d’explosion de kamikazes. L’une avait dix ans et elle venait d’acheter des bonbons, l’autre avait treize ans, elle était avec des amies, au mauvais endroit, au mauvais moment et a été victime d’un attentat suicide, dans la rue…. Ils adhèrent tous les deux au Cercle des Parents, une fondation philanthropique qui regroupe toutes les personnes de bonne volonté. Au fil des jours, des mois, des années nos deux héros interviennent dans les écoles, les établissements militaires, dans le monde entier. Ils font, ensemble , des conférences et ils égrènent l’histoire de leur enfant. Ils racontent leur histoire, dans la grande Histoire. Il est impossible de faire un résumé succinct de ce « roman, essai, documentaire ». Trop d’histoires s’imbriquent les unes dans les autres ?



Je ne peux que conseiller la lecture de cette œuvre. De nombreuses facettes se révèlent au cours de notre lecture. Israël a tué une enfant Palestinienne. La Palestine a tué une enfant israélienne. Il est temps de cesser la loi du Talion. Les morts ne reviennent jamais, mais ils nous hantent éternellement. Je termine ma critique sur ces mots de l’auteur. « Nous devons apprendre à nous servir de notre douleur. Investir dans la Paix, pas dans notre Sang. » ( 29/03/2021).
Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Danseur

Portrait romancé du grand danseur Rudolf Noureev. On suit alors une histoire racontée par différents points de vue (famille, proches, observateurs, bribes de journal...) : son enfance misérable dans la ville d'Oufa, en URSS, sa découverte de la danse, sa formation, l'explosion de son talent, la fuite à l'Ouest, sa vie de célébrité, ses amis, ses amours, son duo avec Marion Fonteyn, ses excès , ses doutes et douleurs...



Le récit est très vivant, on s'émeut ou on s'agace selon les narrateurs, on se passionne pour ce personnage génial et atypique. J'ai été plus touchée par la partie qui se déroule en Union Soviétique, l'évolution de l'enfant puis adolescent, le regard de la famille et des proches, surtout les personnages de Anna, Sergueï et leur fille, que par le récit de ses frasques d'artiste mondain et provocateur.

Il n'empêche que j'ai adoré lire ce roman, que j'avais hâte, chaque jour, de retrouver.



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Et que le vaste monde poursuive sa course f..

Mes dix mots inspirés par cette lecture :

- Funambules

- Fils de vie

- Dignités

- Vertiges

- Libertés

- Destins

- New-York

- Disparitions

- Générations

- Tendresse (immense)
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Les saisons de la nuit

Des personnages forts dans un récit prenant sur fond historique, qui débute au début du XXème siècle avec la construction du métro new-yorkais, ce travail à haut risque, l'immigration irlandaise et le milieu ouvrier rude de l'époque...

Une saga familiale bien décrite avec ses bonheurs, ses crises, ses peines, ses deuils et ses souffrances...

Le lecteur navigue entre deux mondes et l'histoire singulière de Nathan et de Treefrog se dessine peu à peu...

L'écriture est fluide et la construction du livre incite à tourner les pages le plus vite possible tant le destin de chacun captive l'attention du lecteur...

Au delà de l'histoire, ce roman attachant nous rappelle qu'un grand nombre d'êtres humains vivent dans un dénuement extrême, dans la rue, sous les ponts, dans le métro, dans tous les pays dits "civilisés" et que la chute peut être rapide et inéluctable, pourtant ils ont eu une vie avant, ils ont été quelqu'un... car "sur les rails le danger est (parfois) plus rapide que vous".
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Et que le vaste monde poursuive sa course f..

Avant d'écrire ma critique j'ai regardé sur internet un petit reportage de 9 minutes sur Philippe Petit et son exploit entre les deux tours du World trade center ; quel plaisir de se replonger dans le décor d'un livre que l'on a apprécié en écoutant non seulement l'un des personnages (réel celui-là) raconter son aventure, mais également son associé, une française spectatrice et un policier, et en visualisant les photos de l'exploit et des new-yorkais les yeux levés sur l'exploit.(rien qu'à regarder Philippe Petit sur le câble et bien qu'assise devant mon portable j'avais le vertige !!!).



Au cours de la lecture, nous découvrons les différents personnages le jour de l'exploit de Philippe Petit, le 7 aout 1974 :



- Corrigan, le moine irlandais, immergé dans le monde des prostituées du Bronx et Ciaran, son frère,



- les prostituées, notamment Tillie, et sa fille Jazzlyn,



- Claire qui rencontre d'autres mères, notamment Gloria, dont les fils ont été tués au Vietnam, et son mari Solomon.



- Lara et Blain , les artistes anciens drogués.



Le procédé choisi par l'auteur est une narration par plusieurs protagonistes soit de sa propre histoire comme Claire, Tillie, Lara et Gloria, soit par un proche comme Ciaran pour son frère et Tillie sa fille.



Le hasard fera que tous ces personnages se croiseront plus ou moins en ce jour du 7 août 1974.



De toutes ces vies celle qui m'a le plus émue c'est celle Gloria, jeune fille brillante mais noire elle n'obtiendra aucun poste relevant de son niveau, mal mariée, mère de trois garçons tués au Vietnam, elle prendra à sa charge, avec succès, l'éducation des deux petites filles de Jazzlyn suite au décès de leur mère et de l'incarcération de leur grand-mère.



J'ai trouvé que ce livre avait quelque chose de mystérieux : sa lecture terminée je me suis sentie plus heureuse ? meilleure ? enfin une impression très agréable mais très rare après une lecture même passionnante.



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Les saisons de la nuit

Roman très sombre dans lequel on suit la vie de Nathan Walker, ouvrier noir dans les années 30 chargé de la construction des tunnels du métro de New York. Il épousera une jeune fille blanche, ce qui est quasi impossible durant cette période. Parallèlement, on suit la vie d'un SDF vivant dans les années 90 dans ces mêmes tunnels. Leur destin nous passionne mais nous plonge dans des ténèbres infinies et parfois insupportables. Ces deux destins sont évidemment liés mais ils ont surtout en commun la tragédie qui marquera leurs vies, où l'espoir n'a que peu de place (seul "reproche" que je ferais à ce livre).

L'écriture est belle, puissante, poétique et poignante. Cependant cette lecture laisse en nos cœurs une tristesse infinie, qui vous étreint et ne vous lâche pas. Un espoir infime imprègne la dernière page. Ce n'est pas tout à fait suffisant pour nous consoler.

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American Mother

J'ai presque honte de ne pas avoir aimé ce livre. L'histoire, vraie, est horrible et inconcevable: on ne peut que déplorer, détester, vomir ce qui a été fait à ce journaliste. Mais hélas pour moi l'image de ses parents, profondément ancrés dans la religion, purs américains amoureux de leur pays, 5 enfants dont la majorité dans l'armée US m'a il faut le dire rebuté. Mais je comprends que d'autres aient été bouleversés, à raison.
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