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Critiques de Daryl Gregory (140)
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Nous allons tous très bien, merci

Pour le reste, c'est un roman de genre, assumé et décomplexé, assez court, accrocheur, bien fichu, qui enchaîne les références à la culture populaire et joue avec nos peurs les plus profondes. Au passage, il vous fait prendre conscience que si vous n'avez pas un bon psy pour vous dénouer le cerveau après leur avoir survécu, autant laisser les envahisseurs anthropophages vous le boulotter.

L'article complet sur mon blog.
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L'éducation de Stony Mayhall

Un livre sur les zombies, c'est plutôt rare. Un livre dans lequel les zombies ne passent pas leur temps a manger de l'humain et qui parlent au lieu de grogner c'est pour moi une première. Car ici les zombies sont des êtres a part entière, doué de réflexion et de paroles et ce sont eux qui sont persécutés pour le danger qu'ils représentent pour l'humanité. En quelque sorte un principe de précaution. Un roman qui met le lecteur dans le camps des zombies car on suit l'existence de Stony Mayhall depuis bébé zombie quand il a été recueilli par une famille de vivant (appelé souffleux par les zombies) jusqu'à sa vie d'adulte. Mais n'y voir dans ce roman qu'un roman de science fiction serait une erreur et serait réducteur. Car a la place des zombies on pourrait y mettre n'importe quelle minorité tyrannisée dans le monde. L'auteur a aussi l'intelligence de ne pas tombé dans le manichéisme en faisant des zombies des victimes et les êtres vivants des persécuteurs. Dans le clan des zombies, il y a deux courants qui s'affrontent les mordeurs et les abstinents et du coté des vivants ceux qui veulent les éradiquer et ceux qui pensent que l'on peut vivre en harmonie avec eux.



Un roman qui arrive a mélangé réflexion et action, oscillant entre pessimisme et humour noir, nous laissant avec l'impression d'avoir lu un livre inclassable mais indispensable.
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Nous allons tous très bien, merci

C’est un charmant livre que ce nouvel ouvrage du Bélial. On a pu en entendre du bien dans la célébrissime émission science-fictionnesque qu’est la Salle 101, Raoul n’ayant pas hésité à en dire du bien. Et il faut l’avouer, « Nous allons tous très bien, merci », si ce n’est pas un chef-d’œuvre du genre, parvient aisément à faire passer un bon moment en abordant bien des choses originales et inspirantes, comme par exemple le stress post-traumatique des personnages de romans horrifiques (la suite jamais racontée, en quelque sorte), ou encore le Mal et son empire, la marginalité et bien sûr, en filigrane de tout cela, la solitude immuable de l’être humain étant sorti de force du confort de son quotidien.

Je ne vais pas revenir sur l’histoire, bien décrite en quatrième de couverture. On se demande bien vers où tout cela va nous mener, et c’est un vrai plaisir de e faire ballotter par Daryl Gregory et son écriture somme toute assez simple. On ne trouvera pas dans ce bouquin un style légendaire mais plutôt une aisance de situation remarquable. Si l’on prend comme exemple les récits des horreurs subies par les différents protagonistes, on réalise l’effort de l’auteur qui parvient à nous scotché au fauteuil, décrivant l’innommable aussi facilement qu’une comptine d’enfant, et ce sans pour autant nous écœurer. Pas la peine de chercher le gore à outrance ou encore l’horreur la plus expressive, la richesse du bouquin ne tient pas à ça.

Petit bouquin, d’ailleurs, que l’on range du côté des novellas. Et cette taille, couplée à une découpe étrange du livre, donne un faux rythme qui se présente à la fois comme une qualité et un défaut. Je n’ai pas trouvé la narration particulièrement immersive, ce qui se révèle mineur face à la faible épaisseur du bouquin. Effectivement, c’est un peu tiré par les cheveux de parler ici d’une page-turner puisque sa lecture « rapide » est plus une conséquence des 180 pages de récit que d’une réelle adhésion indéfectible à l’écriture de l’auteur ou son intrigue.

Mais attention, le tout est très bon. Les personnages, s’ils sont dans un premier temps méchamment grossiers et caricaturaux, prennent le temps de se creuser au fil des pages, et Gregory parvient à en saisir l’essence admirablement. On sera fasciné par l’histoire de chacun, et très vite on se sentira comme membre du groupe, connaissant les habitudes et les tensions des uns et des autres. Hauts en couleur, il sera difficile de ne pas s’impliquer dans leurs tourments et leur quête de réponse.

Tout défile assez vite, et il est un peu frustrant de ne pas creuser plus certaines parties de l’intrigue, que l’on mourrait d’envie de découvrir. Tout ce mythe autour du Scrimshander, psychopathe, mélange d’un humain et d’un parasite extra-dimensionnel, se plaisant à charcuter ses victimes pour graver la face de leurs os, est par exemple un peu frustrant, le tout se révélant passionnant. En fait, avec du recul, je me dis que j’aurais adoré lire des nouvelles complètes sur le passé monstrueux de ces personnages, m’y plonger un peu plus. Ce n’est pas pour autant un reproche que je fais, puisque le fait de n’avoir qu’un point de vue a posteriori de ces horreurs laisse un flou et un mystère favorable à l’ensemble du livre, prenant clairement le parti d’un présent post-traumatique, brisé par les fantômes du passé s’incarnant ici en d’immondes cicatrices.

Il est regrettable, également, de basculer dans une histoire plus banale d’action fantastique vers la fin du livre. Le propos était si fin qu’il est légèrement dommage de le gâcher au profit d’une « fin de l’histoire », qui sans être ratée, est un peu téléphonée. Les rebondissements à la fin du livre auront leur impact, sans pour autant transcender le lecteur qui perd un peu d’intérêt en quittant cette atmosphère si intelligente que Daryl Gregory avait parvenu à installer.

Dans les thèmes abordés, c’est quasiment un sans-faute. Daryl Gregory pratique autant le dit et le non-dit, fournissant quelques pistes de réflexion (genre le monomythe de Campbell) et nous laissant l’agréable effort de se faire notre propre point de vue sur cette histoire de lutte contre soi-même et la différence, une illustration quasiment magistrale de e que peuvent ressentir ces gens tirés miraculeusement de situations à l’horreur indicible. Une horreur qui se fondera bien vite dans cette figure noire qu’est le Mal, omniscient et liant chaque être pour une mise en abime vertigineuse. Un Mal qui pousse chacun à l’interrogation car incompréhensible et source d’une lutte éternelle peu salutaire.

En conclusion, le petit ouvrage de Daryl Gregory est d’une grande qualité, s’affinant au fil des pages pour un résultat étrange, terrifiant et drôle parfois, inspirant et glaçant. L’univers de l’auteur, perpétuellement orienté vers l’hommage, parvient sans mal à se démarquer du reste de la littérature actuelle pour, à l’instar d’un Gaiman, développer des thèmes qui lui sont chers, à sa manière ce sui est synonyme ici d’étrangeté, et de manière surprenante, d’une grande sincérité. Alors bien sûr, ce n’est peut-être pas le roman fantastique de l’année, mais c’est clairement une bonne surprise prenant à contrepied à peu près tout le monde dans ce domaine. Œuvre réussie et courte, je ne saurais trop vous conseiller « Nous allons tous très bien, merci », qui mérite d’être lue pour le simple plaisir que l’on en retire.
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Nous allons tous très bien, merci

Je lorgnais déjà sur son précédent titre, L'éducation de Stony Mayhall, un roman de zombies peu ordinaire, mais n'avais pas eu l'opportunité de le lire. Alors lorsque ce court texte, Nous allons tous très bien, merci, avec ce titre intriguant et cette quatrième de couv' aguicheuse est arrivé en boutique, je l'ai automatiquement ajouté à ma pile de lectures. Et je ne regrette pas, c'est l'un de mes plus gros coups de coeur de cette année, avec les fabuleux La voie des rois, Blood song et Dark Eden qui ont illuminé mes lectures de 2015 (je ne compte pas les nouveaux ouvrages de Jaworski, cela va de soit.).











Le pitch aguicheur dont je vous parle, le voici :



Il y a d'abord Harrison, qui, adolescent, a échappé à une telle horreur qu'on en a fait un héros de romans. Et puis Stan, sauvé des griffes d'une abomination familiale l'ayant pour partie dévoré vif. Barbara, bien sûr, qui a croisé le chemin du plus infâme des tueurs en série et semble convaincue que ce dernier a gravé sur ses os les motifs d'un secret indicible. La jeune et belle Greta, aussi, qui a fui les mystères d'une révélation eschatologique et pense conserver sur son corps scarifié la clé desdits mystères. Et puis il y a Martin, Martin qui jamais n'enlève ses énormes lunettes noires. Tous participent à un groupe de parole animé par le Dr Jan Sayer. Tous feront face à l'abomination, affronteront le monstre qui sommeille en eux et découvriront que le monstre en question n'est pas toujours celui qu'on croit.



Dayl Gregory se spécialise dans la monstruosité ! Après les zombies, voici le paranormal horrifique : cultes sataniques, chasseurs de monstres, tueurs en séries démoniaques et tout un tas d'autres choses carrément terrifiantes viennent émailler l'ouvrage de l'auteur américain. Mais dans une courte interview qui suit le roman (d'ailleurs trèèès intéressante), Daryl Gregory utilise l'expression de "antihorreur" pour définir le genre de son roman, et c'est exactement ça : pour ceux qui n'aiment pas avoir la frousse, ne supportent pas les romans d'horreur, Nous allons tous très bien, merci est plutôt un roman qui rend hommage, tant par sa forme et que par son fond, aux différents romans, films ou téléfilms d'horreur de la culture populaire. Il ne fait pas réellement peur, c'est plutôt un mélange de livre d'épouvante, de roman fantastique et de thriller relevé avec un brin d'humour très apprécié !



La narration du roman est très singulière, elle alterne entre le point de vue d'un personnage, qui nous révèle en général l'histoire de celui-ci et son face à face avec le paranormal, et entre le point de vue général des personnages, le groupe (l'auteur utilise le pluriel et dit "nous"), qui est finalement le vrai héros de ce roman. Bien que légèrement perturbant au départ, j'ai aimé ce mode de narration original, le style et l'atmosphère que cela donnait au récit. Ce groupe de personnages qui se retrouvent propulsés dans cette thérapie hors norme est juste génial. Mes moments préférés sont justement les passages où les protagonistes se rejoignent pour raconter ou écouter les mésaventures des uns et des autres, ce qui donne lieu a des échanges très drôles, tantôt touchants, tantôt carrément angoissants. L'histoire du vieux Stan, certainement la plus gore de toutes, est justement dédramatisée par les bavardages et radotages incessants du personnage lors des rassemblements du groupe sur les événements horribles qui lui sont arrivés autrefois, ce qui créé une atmosphère comique décalée complètement jouissive !

Chaque personnage est attachant, chaque histoire est différente et plus perturbante ou horrible que la précédente, et chacune mériterait certainement d'être approfondie, pourquoi pas dans d'autres romans, des spin-off ? C'est apparemment le cas pour le personnage d'Harrison, Daryl Gregory raconte ses aventures dans le roman jeunesse Harrison Squared encore non traduit en France.



La brièveté du roman m'a légèrement laissé sur ma faim, du coup j'adorerai pouvoir retrouver Harrison dans une édition française (Le Bélial', si tu m'entends).

Mais comme l'auteur le dit lui même, il a voulu retrouver ce qu'autrefois il trouvait dans les novella de science-fiction : ôter le décorum pour aller à l'essentiel, "show, don't tell", et ça fonctionne terriblement bien.

Maintenant j'espère pouvoir lire plus de Daryl Gregory, Nous allons tous très bien, merci à suffit pour me conquérir, et je suis persuadée qu'il continuera de me surprendre avec d'excellents romans.


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Nous allons tous très bien, merci

Il est question dans ce récit d’un groupe de parole crée par une psychologue, groupe composé de 5 personnes ayant survécu à ce que l’humanité peut produire de pire : tueurs en série ultra violents, cannibales, secte hallucinée. Le but : les faire parler de leurs « expériences » respectives pour les sortir de leur silence, leur enfermement ou leurs obsessions et tenter de les aider à vivre de nouveau.

Ce court livre est un drôle de roman. Drôle non pas parce qu’il m’a fait rire mais parce que je n’arrive pas à le classer dans un genre précis. Roman d’horreur, roman de science-fiction, roman policier, ou bien caricature de tout cela ? Objectivement je serais bien en peine de répondre à cette question mais instinctivement je penche vers la dernière possibilité ….

Bien sûr le but premier de l’auteur est de nous faire partager les peurs et névroses de ses personnages, et de nous raconter ce qui se passe une fois le « méchant » neutralisé, ce qu’il advient « après » l’action, après l’habituelle dernière page d’un polar ou d’un thriller bien sanglant. Bien sûr aussi, il semble vite évident que tout cela va dégénérer, car on ne guérit pas comme ça de tels traumatisme, en s’asseyant en rond et en parlant entre victimes…

Et l’histoire est plutôt réussie, l’idée est originale, le style agréable et fluide, bref tout ceci se laisse lire avec un plaisir certain.

Simplement plusieurs choses me font dire que l’on se trouve plus ici dans une caricature assez subtile du genre que dans un vrai roman policier/fantastique/ gore. Déjà, tous les poncifs du genre sont là : des tueurs tellement pervers et violents qu’on a finalement peine à les imaginer réels ; une psychologue tellement empathique qu’on se demande quel but elle poursuit réellement ; des victimes tellement enfermées dans leurs psychoses qu’on se dit qu’elles même ne sont pas loin de la folie meurtrière. Le récit lui va si loin dans le fantastique (tout en étant cohérent et bien construit) qu’on se dit que décidément tout ceci n’est pas possible. La taille du roman enfin et ses moins de 200 pages me pose question : pourquoi en rester à cette densité alors que le concept trouvé par l’auteur tout autant que son déroulé pourraient parfaitement tenir sur 300, 400, 500 pages et en faire un excellent « page turner ».

Mais il ne s’agit ici que de mon ressenti personnel, et il est probable que je me trompe complètement dans ma lecture de ce roman décidément bien étrange, et que je vous encourage à lire pour vous faire votre propre opinion !


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Dracula : La Compagnie des Monstres, tome 1

Merci à Babelio et aux éditions French Eyes pour ce comics.



Mon premier comics de vampires !

C’est une assez belle découverte, je dois bien l’avouer.



Les auteurs de ce comics ont fait de très bonnes recherches pour camper un Dracula complexe, qui n’est ni une bête féroce, ni un neuneu guerrier. Ils nous proposent un prince « droit dans ses bottes », faisant fi de la sensiblerie, et ambitieux. Dracula reste un guerrier avec des valeurs (même si l’on peut discuter l’idée de valeur).

Il n’y a pas que pour Dracula que les recherches ont été bonnes. J’avoue avoir été ravi de voir apparaitre Sholomance.

Pour les rester sur les personnages, je trouve juste que les protagonistes, Evan et Conrad manquent un peu de profondeur, bien qu’Evan prenne un peu de corps au fur et à mesure de l’histoire.

Les personnages féminins sont assez discrets, mais ils s’annoncent plus importants dans la suite. D’ailleurs, on pourra être heureux de voir une jeune femme prendre la tête des chasseurs de vampires sans soucis.



Pour ce qui est de l’histoire, j’ai envie de dire qu’on reste dans des choses assez classiques, mais qui tiennent la route (j’ai trouvé qu’il y avait des points communs avec « Gargoyles », un dessin animé de mon enfance). Ce premier tome fait très introductif. Ce n’est qu’à la fin que l’on sent que les choses sérieuses commencent.



Pour le trait de dessin, je ne sais pas trop quoi dire. C’est du dessin américain de comics…



Le plus gros défaut de cet ouvrage, c’est la couverture. Je trouve qu’elle représente mal le récit ainsi que les personnages. Et puis c’est quoi cette nana ? Je n’arrive pas du tout à voir qui c’est… Sa pose n’est pas lascive, mais on comprend bien que sa présence n’est là que pour attirer l’œil… bref.



En conclusion, une découverte sympathique, avec pas mal de travaux de recherches, mais un début d’intrigue classique. Il me plairait de lire la suite.


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Nous allons tous très bien, merci

''Nous allons tous très bien, merci'' est une bien curieuse novella de Daryl Gregory, qui part sur une idée qui m'a de suite séduite : dans les films et séries, on s'intéresse au tueur/agresseur, mais dès que celui-ci est arrêté, le clap de fin retentit, sans s'inquiéter davantage de ce que vont devenir les victimes. Partant de là, le docteur Jan Sayer décide de mettre sur pied un groupe de paroles, afin que plusieurs de ces victimes puissent crever l'abcès, parler de ce qu'elles ont subi, avancer et retrouver leurs vies. Mais rapidement, on se rend compte que ces victimes ont encore un lien en commun, un lien obscur avec le surnaturel.



Cette novella m'a tout de suite happée de part son idée et son ambiance, et je l'ai littéralement dévorée ! Toute la première partie est excellente, les personnages sont variés et très bien présentés, leur psychologie est fouillée et intéressante. Au début, on ne comprend pas trop où veut en venir Jan, on avance dans le brouillard comme les personnages. Jusqu'à ce que l'un d'eux se fasse agresser et que les premières révélations tombent...



A ce moment-là, vers le milieu de l'histoire, les choses se précipitent alors, les explications s'enchaînent de manière un peu trop rapide et facile, l'action se fait plus prédominante et quelques facilités aident la novella a accélérer pour rapidement se boucler. Personnellement, cette accélération m'a un peu frustrée, j'aurais préféré que l'histoire prenne davantage son temps comme c'était le cas dans la première partie.



Mais malgré tout, ce bouquin est une très belle réussite, et j'ai été très surprise par que je n'avais pas du tout vu venir.
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Harrison Harrison

Dans les grottes du Scrimshander / Nous n'allons pas très bien, merci.



"Harrison Harrison", vous l'aurez compris en fouinant un peu sur le web (eh oui, j'ai dit "le web"), est un roman reprenant le personnage de Harrison², auparavant croisé dans l'atypique "Nous allons tous très bien, merci". Si la novella (qu'on abrègera volontiers par NATTB,M) explorait le syndrome de stress post-traumatique chez les survivants d'évènements horrifiques, on est ici sur le traumatisme-même.

Harrison Harrison est un adolescent de 16 ans, suivant à la trace sa mère scientifique, finalement peu présente car toute à ses recherches. Océanographe, elle explore les parcours compliqués de céphalopodes à l'aide de balises, ce qui la conduit cette fois-ci à Dunnsmouth, petite ville de Nouvelle Angleterre. On ne peut pas vraiment dire que son fils soit un passionné d'océanologie : il a été victime dans l'enfance d'un terrible accident lui ayant fait perdre une jambe et ayant conduit au décès de son père. Encore une fois avec Daryl Gregory, on aura bien du mal à discerner les détails précis qui se fondront dans la culpabilité du survivant de H².



Apprécions dans un premier temps, avec ce roman, l'incroyable facilité avec laquelle on se plonge dedans (ah, le choix des termes...). On est sur du binge-reading pur et dur : l'écriture est fluide et envoûtante, l'univers est déployé habilement et incarné au-travers une ambiance racée, impeccable. Les personnages, dont bien sûr en premier lieu notre narrateur, sont touchants et bien loin des clichés pouvant être trouvés ici ou là en young adult (puisqu'a priori on s'interroge sur la classification YA de ce livre...). L'histoire, par ailleurs, ne faiblit jamais et est déroutante car "faussement" simple.



La vraie perle de ce roman, c'est bien le travail d'ambiance. C'est ici obligatoire de penser à Lovecraft (ça n'est pas ici une référence lointaine): on retrouvera des divinités très typées Grands Anciens, le nom de la ville elle-même (Dunnsmouth, Innsmouth, vous l'avez) ou encore l'idée d'une race secrète, tapie dans l'ombre, dont seuls quelques adeptes connaissent l'existence. Mais il y a aussi une certaine part Young Adult: dans la facilité du déroulé, dans les interactions entre nos jeunes personnages et évidemment le cadre narratif (et cette lugubre école!). Quelques véritables éléments d'horreur, pour le coup pas vraiment enfantins, viennent ajouter la pincée de sel qui manquait. A commencer bien sûr par le Scrimshander, absolument terrifiant, dont je dirai peu de choses afin de ne pas déflorer l'intrigue.



Il y a bien sûr une filiation difficile à caractériser avec NATTB,M. Evidemment, le personnage est le même et on explore ici quelques éléments disséminés çà et là dans la novella. "Harrison Harrison" est probablement moins sombre que son prédécesseur, au moins dans son traitement, mais infiniment plus gothique. Si j'avais adoré "Nous allons tous très bien, merci", nous sommes ici et ce malgré les apparences, sur une œuvre beaucoup plus aboutie. Le roman est fourni, généreux et abondant : il y a de la créature, du lore, de l'ambiance, du style, du détail...



Notons également que les illustrations sont superbes (signées Nicolas Fructus), participant pleinement le travail de fond et particulièrement rigoureuses (j'avais vraiment l'impression qu'on me tirait les images de la tête... Devrais-je m'inquiéter ?).



Daryl Gregory signe, encore une fois, un sans-faute. Roman d'horreur lovecraftien young-adult / pas-young-adult gothique illustré: vous allez en avoir pour votre argent.
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Nous allons tous très bien, merci

Pour moi, de l'excellent fantastique. J'adore le concept. Parfois cela s'embrouille un peu, c'est du moins la sensation que j'ai eue, mais cette fiction a un goût d'y-revenez-y; d'ailleurs depuis cette lecture, je m'intéresse de plus près aux autres œuvres de cet auteur que je ne connaissais pas, et que ma médiathèque avait mis à l'honneur... Oh la bonne idée...
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L'éducation de Stony Mayhall

Non, ce n'est pas juste un livre de zombies de plus parmi la pléthore de récits figurant déjà sur le marché ! Oubliez le papelard qui prône le gore pour le gore, la violence gratuite et les stéréotypes du mort-vivant totalement amorphe et abruti. Ce livre aborde le thème sous un angle différent, avec originalité et poésie. Les MV, capables de raisonnement, s'organisent façon résistance pour survivre à la persécution. Ils possèdent leurs propres codes et désirent la même chose que n'importe qui : continuer d'exister. Et ce, malgré la menace qu'ils représentent au regard de l'ordre établi. À travers l'existence houleuse de Stony, un être hors du commun, l'auteur nous entraîne dans un monde pas si différent du nôtre, où la pérennité de la race humaine ne tient qu'à un fil. D'une rare intelligence et d'une subtilité remarquable, cette fiction ravira les fans du genre, mais pas seulement. Je vous conseille vivement ce livre qui fait partie de mes préférés !
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Dracula : La Compagnie des Monstres, tome 2

Basé sur l'histoire originale de Dracula, cette version est très moderne et met en exergue nos plus grands travers modernes : l'avidité, la cupidité, le manque de respect envers les autres

Les dessins sont très sombres et nous emmène dans un monde obscure et intrigant



Une suite qui ne démérite pas



Bonne lecture
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Dracula : La Compagnie des Monstres, tome 2

Comme le premier tome de la Compagnie des Monstres, que j'ai lu récemment, j'ai été très emballée par la lecture de cette BD.

Les illustrations sont vraiment magnifiques.

Voilà une BD pleine d'actions et de rebondissements.

Même si il y a peu de dialogues les dessins sont là pour accompagner le déroulement de l'histoire.





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Harrison Harrison

Harrison Harrison est un roman d’aventures et d’apprentissage remplis de mystères qui pioche judicieusement dans la mythologie lovecraftienne : on y parle d’étoiles alignées, on y croise des créatures innommables... Bref, ce roman émouvant et horrifique est à lire un soir de tempête ou en bord de mer sur la plage !
Lien : https://www.scifi-universe.c..
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L'éducation de Stony Mayhall

Une mère de famille qui trouve un enfant, un enfant mort-vivant et va l’élever comme son fils entouré de ses sœurs.



Il est interdit bien-sûr de garder secret l'existence d'un tel "monstre", surtout après la "première morsure": une épidémie "zombie" qui tua de nombreuses personnes et pourtant Tony va "vivre".



Cette histoire est une belle histoire de fantasy, un peu d'horreur (mais c'est pas le cœur du récit) mais surtout sur l'acceptation. Acceptation qui n'est pas traité sous un angle "rose bonbon": le gentiment zombie contre les méchants oppresseurs, non c'est bien plus fin et le personnage principal est bien plus en nuance que ça.



Et c'est vraiment très bien fait: les sœurs de Tony, la mère (qui n'est pas qu'une folle qui campe sur ses positions) et les autres personnages féminins ont une vraie place, forte, dans l'éducation de Tony. Ce n'est pas un récit pro ou anti, juste un récit intelligent et bien construit.



Bref, ce roman est très bon, intéressant et prenant, what else? ^^

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Harrison Harrison

Un livre jeunesse chez Le Bélial’ ? Et oui, c’est possible ! La preuve avec Harrison Harrison de Daryl Gregory. Ce roman revisitant, une fois de plus, les mythes lovecraftiens, met en scène le fameux Harrison Harrison ou H2. Ce lycéen suit sa mère scientifique à Dunnsmouth, petite ville de la côte de la Nouvelle-Angleterre où le temps semble s’être arrêté. Essayant de s’adapter dans un nouveau lycée et de survivre avec son aquaphobie dans un environnement tout entier tourné vers la mer, H2 va bientôt être confronté à une autre catastrophe. Sa mère disparaît et les habitants de Dunnsmouth ne sont pas si humains que ça…

Le moins que l’on puisse dire est que Daryl Gregory connaît bien le mythe autour des Grands Anciens de H.P. Lovecraft, qu’il ait été décliné en livres ou en BD ou bien en films. Et l’illustrateur choisi pour l’édition française, Nicolas Fructus également. Même si son infirmière évoque plus Resident Evil que Re-animator. Si le lecteur dispose des mêmes références, les clins d’œil plus ou moins appuyés aux différents aspects du mythe seront savoureux. Et sinon ? Sinon il reste un roman solide à destination des plus jeunes. Mélangeant humour, enquête et horreur, Harrison Harrison est accrocheur. J’ai personnellement eu du mal avec les tout premiers chapitres, le temps que tous les personnages prennent place et qu’on nous présente le lycée et la ville. J’ai été réellement emportée par l’histoire avec l’enlèvement de la mère et surtout l’apparition de la tante de H2, personnalité fantasque et attachante s’il en est. La rencontre avec Lub vaut également le détour. En revanche, mais le reproche est également valable pour les œuvres de Lovecraft, les motivations des antagonistes sont peu claires. Et la plupart d’entre eux n’ont pas de réelles profondeurs. Seul le Scrimshander avec sa façon si particulière de disposer de ses victimes sort du lot.

Au final, Harrison Harrison ne correspond pas tout à fait à ce que j’en attendais, mais j’ai apprécié cette lecture, nettement plus légère que celles auxquelles m’avait habituée cette maison d’éditions. Et j’ai des envies de homards… Comme en a le héros de l’histoire.
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Afterparty

Un livre très agréable, intelligent, un bon techno-thriller.

Il ne va pas révolutionner le genre, l'intrigue n'est pas des plus complexes mais les personnages sont vraiment excellents (en particulier l'héroïne, que j'aime beaucoup), et le monde décrit est très intéressant.

Je le conseille si vous voulez passer un bon moment et aussi réfléchir sur certains sujets liés à l'intelligence et l'usage de drogues qui modifient le comportement.

Par certains coté, je trouve que Daryl nous fait du Peter Watts Très Light (sur certaines thématiques liés au cerveau et son fonctionnement).

Beaucoup plus optimiste, bien moins approfondi dans les sujets, mais on retrouve des interrogations communes.

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Nous allons tous très bien, merci

Les fans de thrillers, de films d’épouvante et d’humour noir vont être ravis puisque ce roman est truffé de références aux sous-genres et aux classiques de l’horreur, et c’est l’un des aspects les plus jouissifs de ce bouquin. Soyons clairs, Nous allons tous très bien, merci est quand même très très chelou, bien dark et ne plaira pas à tout le monde. Mais Daryl Gregory met en scène des personnages et des histoires géniales dans un format ultra court avec brio.
Lien : https://prettyrosemary.wordp..
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L'éducation de Stony Mayhall

Autant le dire tout de suite, ce livre est le premier que je lis qui traite de mort-vivant ou de zombies (pour le coup dans ce livre il y a une réelle différence). Bien que ce soit hors de ma zone de confort, j’ai quand même voulu tester le genre pour voir si éventuellement mon avis pouvait différer.



Quand on fait connaissance avec Stony on s’aperçoit qu’il aurait pu être un garçon comme les autres, il est intelligent, curieux et éprouve des sentiments ce qui est très loin de l’image que je me faisais d’un mort vivant. Alors quand je l’ai vu évoluer dans sa « famille » j’ai trouvé ça vraiment intéressant. Mais comme on dit, les bonnes nouvelles ne viennent jamais seules et malgré tout le côté positif de la situation, on retombe assez rapidement vers ce qui m’a donné envie d’abandonner ma lecture.



Le livre se découpe en trois parties, la première traite de la vie de Stony dans la famille Mayhall, on nous dépeint son enfance, son adolescence en nous présentant ses soeurs, sa mère et Kwang, son meilleur ami. On aura aussi quelques scènes qui mettront en avant la différence de Stony et la réaction des personnes très proches de lui. C’était étrange et en même temps terriblement surprenant. C’est pas tous les jours qu’on assiste à un lancé de flèche avec Stony pour cible afin que Kwang puisse s’amuser. Mais ce que j’ai vraiment apprécié c’était justement ce qui défini Stony, un mort-vivant qui ne mange, pas ne dort pas et pourtant qui évolue physiquement comme un humain normal. Pour un mort-vivant, passé d’un bébé à un ado n’est pas vraiment quelque chose d’habituel.

On découvrira aussi que Stony déborde d’une curiosité assez poussé sur ce qu’il est. Il va donc se lancer dans un « apprentissage » assez intense dans la médecine pour trouver les réponses aux questions qu’il se pose.



La seconde partie est comment dire plus axé sur sa vie de mort-vivant, un élément de la première partie va bouleverser son quotidien et à partir de là, il va découvrir des choses qu’il était loin de soupçonner. Pour le coup, il va être obligé de trouver ses réponses ailleurs que chez lui et ça va le conduire à faire des choix radicaux qui vont changer sa vie et sa vision des choses.



A partir de là, mon intéret pour le livre a commencé à diminuer, on entre dans la période zombie et j’ai eu beaucoup de mal à m’y faire. J’ai quand même continuer afin de laisser une chance à ce passage, peut etre il qu’il y aura un détail ou un passage qui pourrait éventuellement m’intéresser. Mais pourtant non, on commence à entrer dans le vif du sujet, plein de découvertes, de nouveaux personnages, des situations qui sont un peu surréaliste. J’ai vraiment décroché je pense au début de la troisième partie, j’ai commencé à espacé mon temps de lecture, je lisais quelques pages sans être entièrement plongée dans l’histoire. Puis à un moment, la curiosité à disparu, je ne me suis posée qu’une seule question, « Est ce que j’ai envie de savoir la suite? » Ma réponse a été rapide et elle fut négative. J’ai alors tout arrêté.



J’ai testé mon premier livre de zombie et ça ne l’a pas fait, je m’en doutais un peu mais je pensais que ce livre pourrait me faire changer d’avis, il est je pense bien plus soft qu’autre livre dans le même genre mais je ne regrette rien, j’ai confirmé que ce genre n’est tout simplement pas pour moi et je n’en relirais pas d’autres. Mais je suis contente d’avoir découvert Stony et même si je n’ai pas terminé le livre et que le genre ne m’attire pas plus que ça, le personnage de Stony restera quand même une découverte assez sympa.
Lien : https://mesgrimoiresblog.wor..
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Nous allons tous très bien, merci

C’est bien ça qui fait la force de ce court roman : le monstre initial n’est plus là, mais combien sont encore dans la nature ?
Lien : http://parchmentsha.fr/nous-..
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La planète des singes, tome 1

(LX971) Assez partagé sur cet album que j'ai trouvé globalement moyen. Si j'ai retrouvé l'essentiel de ce qui fait le succès de La Planète des singes et dont je suis assez fan perso, j'ai regretté un récit trop confus à mon goût, des pensées en "voix-off" pas toujours évidentes à comprendre et un dessin un peu calqué et figé. Cela étant, l'album ne manque pas d'action et de suspense. il devrait séduire pas mal d'élèves, plutôt lycéens je pense. Un petit oui pour le Prix. Un gros avantage par contre : la possibilité de montrer un film de la série et pourquoi pas croiser la toute première adaptation (dont l'histoire est a priori la suite de cet album) avec le dernier film sorti l'an dernier qui est aussi très réussi (en faisant la part belle à l'idée de tolérance).



(CX971-14ans) J'ai bien aimé. L'univers ne rappelle pas trop celui des films de la série mais l'histoire est quand même prenante.



(SC971) Je ne sais pas trop quoi dire de cet album. La Planète des Singes pourtant j'aime bien, mais là je trouve que c'est assez confus, un peu long pour les collégiens en tout cas, beaucoup (trop ?) de personnages et d'action, Bon pourquoi pas pour le Prix, à voir en fonction du reste de la sélection.

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