Citations de Dominique Marny (90)
La poésie, c'est réinventer le monde dans lequel on vit.
Une flânerie dans un passé fascinant où la peur de l’autre n’existait pas, où les démarches individuelles s’additionnaient pour s’inscrire avec panache dans la grande histoire de l’art et de la littérature. Une promenade sans frontières qui donne raison à Sacha Guitry lorsqu’il affirme : « Être parisien, ce n’est pas être né à Paris, c’est y renaître. » En effet, la moitié de ces amoureux ont vu le jour loin de la capitale française où ils ont ensuite tenté leur chance. Certains y sont restés une vie entière. D’autres n’ont fait qu’y passer. De leur halte dans la ville qui les a accueillis demeurent des œuvres majeures qui n’en finissent pas de surprendre et de démontrer combien l’amour et leurs parcours artistiques les ont liés pour la postérité.
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"Les choix s'accompagnent d'émotions si personnelles qu'ils ne correspondant pas toujours au goût des autres..."
On ne peut pas traverser la vie sans essayer de comprendre notre monde.
On doit apprendre très tôt que les choses ne se produisent pas toujours comme on le souhaiterait.
Contrairement à vous tous, je ne me prive pas d’une moitié de l’humanité, répondait-il à ceux qui lui demandaient si sa bisexualité ne le perturbait pas.
« Le son du canon ponctuait des journées où il se démenait avec ses confrères pour soigner des hommes qui rentreraient chez eux mutilés…..
En s’arrêtant devant un champ planté de croix , il s’était interrogé sur l’absurdité des faits .
Comment des mères , ayant élevé avec amour et abnégation leurs fils, pouvaient - elles les laisser partir vers une mort quasi inévitable sans devenir folles ? » …
Les histoires se jouent dans les premières heures, dans les premiers mots. Les jeux sont faits. Celui qui donne est celui qui reçoit. Celui qui gagne et celui qui perd. Et tout est là, cartes retournées, faces cachées sur la table.
-Delphine de Vigan-
Depuis l’antiquité, on a distingué en amour quatre degrés différents. Le premier consiste à donner des espérances, le deuxième est dans l’offre du baiser, le troisième dans les plaisirs des caresses, le quatrième enfin a comme terme le don total de la personne.
-André Le Chapelain-
il s'était attiré la sympathie de nombreux pêcheurs de lune, cette poétique appellation qui désignait les brocanteurs.
- N'avez-vous pas peur de plonger dans un monde qui est étranger ?
- J'aimerais que vous m'accordiez une chance murmura Judith.
- Vous prenez un risque;
- Lequel ?
- Devenir l'esclave d'un métier passionnant. Si vous y prenez goût, il pourra dévorer votre vie.
- J'adore le danger !
Ariane gara sa voiture le long du quai Jeanne-d’Arc, ouvrit son coffre, prit son sac de voyage, puis entra à l’hôtel de la Boule-d’Or, où elle avait réservé une chambre.
— Je vous donne la 11. Avec vue sur la Vienne, lui annonça la réceptionniste.
Munie de sa clé, Ariane gagna le premier étage. Ayant quitté Paris à sept heures, elle se serait volontiers assoupie sur le grand lit. Elle regarda sa montre. Il ne lui restait que vingt minutes pour rejoindre l’agent immobilier.
Cette dispute les rapprocha. On mesure toujours mieux la valeur de ce que l’on a failli perdre.
On met en place et on agrafe un à un les bijoux :
elle resplendit comme une nuit constellée d'étoiles,
comme un large fleuve piqué d'oiseaux blanc,
un grand jasmin éclaboussé de fleurs.
On la revêt de soie blanche,
on lui met dans la main un miroir,
rond et argenté comme la lune d'automne.
Et voici qu'elle fait penser au rivage
de l'aube des temps...
— Tu as parfaitement su montrer les écueils de l’amour. La peur, la possession, la désillusion, le besoin de se recréer des espérances, l’impossibilité d’être lucide.
— Je ne croyais pas avoir été aussi pessimiste, répondit-elle, étonnée.
« C’était , sans doute, ces instants que Vladimir avait surpris .
L’oubli de ce qui l’entourait , le retour vers les souvenirs heureux ou malheureux .
Avait - il été ému parce que les séparations, la peur, la faim, la pauvreté, l’impression de ne compter pour rien ni personne ne lui étaient pas inconnues ? »
"Au-delà de la désinvolture qui accompagnait ses propos, filtraient les risques inhérents à ses voyages. Il semblait s'en moquer, comme si le présent seul revêtait de l'importance."
_ Je passe de bons moments avec vous.
- Moi aussi, laissa-t-elle échapper.
Il retint un sourire.
- Dans ce cas, cessez de vous torturer. La vie est suffisamment capricieuse et cruelle pour que vous refusiez ce qu' elle vous offre.
Adossé à un tronc d’arbre, Manet guettait les ombres. Il n’avait assez de ses yeux pour en capter les plus infime nuances. La nature se moquait de lui et de se compagnons, ces fous de lumière pour lesquels la peinture n’était autre que le grand tumulte de ce qu’ils avaient connu, entendu ou deviné. Le merveilleux les emportait et jusqu’à leur dernier souffle ils tenteraient d’en percevoir l’essentiel…
Un bon mariage, s’il en est, refuse la compagnie et condition de l’amour. Il tâche à représenter celle de l’amitié.
-Montaigne, Essais-