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Citations de Ed McBain (336)


C’était plutôt imprudent de laisser des choses d’une telle valeur dans un tiroir de commode.
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Certains jours, quand il avait arpenté les trottoirs pour courir après un petit voyou à travers toute la ville et qu’il rentrait chez lui crevé, n’ayant envie que d’une bouteille de bière, il trouvait l’appartement bourré de photographes tapettes ou de splendides mannequins qui ne parlaient que de la dernière double page de Vogue ou de Harper’s Bazaar, qui éclusaient les bouteilles qu’Augusta achetait sur ses économies et qui voulaient savoir quelle impression cela faisait de descendre quelqu’un (« Avez-vous déjà vraiment tué quelqu’un, Bert ? »), comme si le boulot d’un flic était un passe-temps aussi futile que le métier de mannequin. Cela l’irritait chaque fois qu’Augusta parlait d’elle en tant que « mannequin ». Le mot la faisait paraître aussi vaine que son travail ; un mannequin de vitrine inanimé, habillé à la dernière mode de Paris.
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Il est fréquent que les gens qui se suicident au gaz prennent une muflée après avoir ouvert le robinet de la cuisinière. Ou alors des somnifères, histoire de mourir paisiblement et sans douleur.
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Une mère et une fille n’ont pas de secrets l’une pour l’autre.
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Les femmes doivent être traitées avec ménagement, avec douceur… avec tendresse.Les femmes sont des êtres fragiles.
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Quand on a la peau noire, on a toujours des histoires. Ça commence dès la naissance.
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Dans la plupart des homicides dans lesquels on soupçonnait un viol, on recherchait les lésions des organes génitaux, les traces de sang ou de sperme, les poils étrangers ou autres substances étrangères. Lui n’avait trouvé aucune trace de liquide séminal dans le vagin, le rectum ou l’appareil digestif de la morte, et il n’y avait aucune tache de sperme sur ses vêtements. Ce qui n’écartait pas l’éventualité d’un viol ; cela indiquait simplement qu’il n’y avait pas eu d’éjaculation.
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Les artistes ne s’intéressent plus aux gens. Tout ce qui les intéresse, c’est de « s’exprimer ».
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Il avait sincèrement eu envie d'enseigner, il n'avait pensé ni à la sécurité, ni aux deux mois de vacances, ni au petit nombre d'heures de travail. Il avait eu ............. l'impression que le professorat était un métier enviable. En fait, il avait pensé que c'était le plus beau des métiers. Il ne s'était pas fait d'illusions sur ses propres facultés: il ne savait ni peindre, ni écrire, ni composer, ni sculpter, ni philosopher, ni bâtir. Il ne pouvait apporter au monde aucune contribution créatrice et cela avait été pour lui un sujet de déception jusqu'à ce qu'il ait compris qu'en enseignant, il pouvait devenir un grand créateur. Car il y avait là des esprits à sculpter, il y avait là des idées à peindre, il y avait là des vies à façonner.........
Rick avait donc saisi l'occasion d'enseigner, il l'avait saisie avec ferveur en pensant que s'il pouvait prendre l'argile d'esprits non développés, s'il pouvait sentir entre ses mains cette argile, s'il pouvait faire de cette argile des citoyens intelligents, agissants, responsables, alors il créerait quelque chose.
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On n'avait jamais appris à Rick comment on arrêtait une bagarre dans une classe. On ne lui avait jamais appris ce qu'on faisait d'un élève de première année qui ne savait même pas écrire son nom sur une feuille de papier. Il ignorait, et on ne lui avait jamais indiqué, la conduite à tenir avec un garçon d'une intelligence très inférieure à la moyenne. On ne lui avait jamais parlé de garçons qui hurlent en classe; non pas un seul gosse, non pas " l'enfant difficile" dont les cours pédagogiques avaient vaguement parlé; non pas celui-là. Mais toute une classe hurlante, déchaînée, criant à tue-tête.
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Il est étonnant de voir à quel point un voleur devient raisonnable quand il a une balle dans l'épaule et qu'il sait que son coup a raté.
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ici les premières heures du matin arrivent sans qu'on s'en rende compte
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[...] ... Chose curieuse, la porte s'ouvrit sans effort. [L'Agent] Genero recula brusquement. Il transpirait. Le froid lui pinçait encore les oreilles mais il était en sueur. Il écoutait sa propre respiration tout en cherchant à déceler d'autres bruits dans la ville assoupie. Il était à l'affût du moindre raclement de pied furtif, de quelque chose, de n'importe quoi. Il écouta un long moment, puis il pénétra dans la pièce du sous-sol.

La lumière tombait d'une ampoule nue qui pendait du plafond au bout d'un gros fil électrique. L'ampoule était absolument immobile. Pas la moindre oscillation, pas le moindre mouvement. Le fil qui la soutenait semblait avoir pris, avec le froid, la rigidité d'une tige d'acier. Une vieille caisse d'oranges était posée par terre, juste sous la lampe. Sur la caisse traînaient quatre capsules de bouteilles. Genero sortit sa torche électrique et balaya les murs de la pièce. L'un d'eux était tapissé de photos de pin-up tassées les unes contre les autres, seins contre fesses, à l'étroit dans cet espace trop exigu, alors que le mur d'en face était complètement nu. Le fond de la pièce était garni d'un lit de camp surmonté d'une fenêtre à barreaux.

Genero dirigea alors sa torche vers la gauche et recula avec un haut-le-corps en braquant son .38 d'un geste convulsif.

Un jeune homme était assis sur le lit de camp. Il était penché en avant dans un équilibre des plus précaires, et, dès qu'il se fut remis du choc de la découverte, Genero se demanda comment il tenait ainsi basculé sans s'écraser la figure par terre. C'est alors qu'il vit la corde.

Un bout de corde était attaché aux barreaux de la fenêtre ; l'autre extrémité était nouée autour du cou du jeune homme. Ramassé sur lui-même, il semblait vouloir prendre son élan et bondir. Il avait les yeux dilatés, la bouche ouverte. On eût dit que, tout au fond de lui-même, la vie s'était enroulée comme un ressort remonté à bloc qui allait se détendre pour catapulter le jeune garçon dans la pièce. Seules la couleur du visage et la position des bras indiquaient qu'il était mort. Le teint était violacé, légèrement terreux ; tels de lourds étais, les bras étaient posés de chaque côté du torse, les mains ouvertes, la paume en l'air. A quelques centimètres d'une main gisait une seringue hypodermique. Elle était vide. ... [...]
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[...] ... - "Miss Ellio," dit [Hal Willis], à quel moment cet homme vous a-t-il frappée ?

- Après m'avoir pris mon sac.

- Pas avant ?

- Non.

- Combien de fois vous a-t-il frappée ?

- Deux fois.

- Et il a dit quelque chose ?

- Oui, il ... (Le visage de Miss Ellio se crispa dans l'effort qu'elle faisait pour rassembler ses souvenirs.) Il a dit que c'était juste un avertissement. Pour que je n'appelle pas au secours quand il s'en irait.

- Qu'est-ce que tu en penses, Rog ?," demanda Willis.

[L'inspecteur] Havilland soupira, puis hocha la tête tout en haussant vaguement les épaules.

Willis, comme lui, garda quelques instants un silence songeur. Puis il demanda :

- "Est-ce qu'il vous a donné son nom, Miss Ellio ?

- Oui," dit la femme. (Des larmes montèrent à ses yeux ternes.) "Je sais que ça a l'air idiot. Je sais que vous ne me croyez pas. Mais c'est pourtant vrai. Je n'ai pas inventé toute cette histoire. Je ... je n'ai jamais eu un oeil au beurre noir de ma vie."

Havilland poussa un soupir. Willis se montra soudain débordant de compassion.

- "Voyons, Miss Ellio," dit-il, "nous croyons mot pour mot à votre histoire. Vous n'êtes pas la première à venir nous faire un récit de ce genre, vous savez. Nous essayons simplement de trouver le lien entre votre mésaventure et les faits que nous connaissons déjà."

Il alla chercher, dans la poche de son veston, un mouchoir qu'il tendit à Miss Ellio.

- "Tenez, séchez vos larmes.

- Merci," fit Miss Ellio entre deux sanglots.

Havilland, abasourdi, fit un clin d'oeil à son chevaleresque collègue. Willis souriait aimablement, comme un vendeur de grand magasin. Miss Ellio se reprit aussitôt, renifla et se tamponna les yeux, aussi peu émue que si elle avait épluché une demi-livre d'oignons au lieu de subir un interrogatoire sur les méfaits d'un agresseur nocturne.

- "Dites-moi," reprit Willis avec douceur, "à quel moment vous a-t-il dit son nom ?

- Après m'avoir frappée.

- Qu'est-ce qu'il a dit ?

- Eh ! bien, il ... il a commencé par faire quelque chose.

- Quoi donc ?

- Il ... Oh ! je sais bien que ça paraît absurde ..."

Willis eut un sourire radieux, rassurant. Miss Ellio releva la tête et lui rendit son sourire avec des mines de jeune pensionnaire, si bien que Havilland se demanda si ces deux-là n'étaient pas en train de découvrir l'amour.

- "Pas du tout, le moindre détail peut être capital," dit Willis. "Nous vous écoutons.

- Voilà," fit Miss Ellio. "Il m'a donc frappée, puis il m'a dit de ne pas crier, et là, il ... il m'a fait une courbette. (Elle regarda les deux policiers, guettant dans leur regard une lueur incrédule, mais les deux visages restèrent impassibles.) Voilà, il a fait une courbette," répéta-t-elle, visiblement déçue de tant d'indifférence.

- "Et alors ?" insista Willis.

- "Alors il a dit :"Clifford vous remercie, madame." ... [...]
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[...] ... - "Ah ! voilà les gars du 87ème," dit le premier flic.

- Pile pour le thé," dit le second flic. "Qui c'est qu'on nous envoie ?

- On dirait Carella et Bush."

Le premier flic sortit de la poche droite de sa veste un paquet d'étiquettes retenues par un élastique. Il en détacha une et remit le reste du paquet dans sa poche. C'était une étiquette rectangulaire de carton jaunâtre, de cinq centimètres sur trois, percée d'un trou à travers lequel était passé un mince fil de fer. Elle était marquée Police et en dessous, en plus grosses lettres, on lisait Pièces à conviction.

Carella et Bush, du 87ème District, s'approchèrent d'un pas tranquille. Le flic de la Criminelle leur jeta un regard indifférent, et se mit à remplir le pointillé en regard du mot : Lieu. Carella portait un costume bleu et une cravate grise qu'une épingle fixait à la chemise blanche. Bush avait une chemise de sport orange et un pantalon kaki.

- "Ma parole, Speedy Gonzales et le Coyote !" s'exclama le deuxième flic. "On peut dire que, pour la vitesse, vous ne craignez personne, vous autres. Qu'est-ce que vous feriez en cas de bombardement aérien ?

- On s'en remettrait à la DCA," répondit Carella d'un ton sec. "Et vous ?

- Vous êtes de vrais rigolos," dit le flic de la Criminelle.

- On a été retardés.

- A qui le dites-vous ?

- J'étais seul de permanence quand j'ai reçu l'appel," dit Carella. "Et Bush, que voici, était parti avec Foster pour une affaire de rixe à coups de couteau dans un bar. Quant à Reardon, il ne s'est pas pointé, ce soir. (Carella s'interrompit un instant.) Hein, Bush ?"

Bush opina de la tête.

- "Si tu étais de permanence, qu'est-ce que tu fous ici ?" demanda le premier inspecteur de la Criminelle.

Carella sourit. Bâti en force, mais sans lourdeur, il donnait une impression de puissance, mais non de puissance brutale. C'était un homme bien entraîné, aux muscles souples. Ses cheveux bruns étaient coupés courts. Il avait des yeux bruns, aux coins un peu tombants, qui lui donnaient un faux air d'oriental, sans le côté basané.

Avec ses larges épaules et ses hanches étroites, il avait une élégance naturelle, même quand il revêtait la veste de cuir pour une tournée des docks. Il avait des poignets solides et de grandes mains qu'il ouvrit en un geste d'indignation pour s'écrier :

- " Vous ne voudriez pas que je réponde au téléphone quand un meurtre a été signalé dans le quartier ? (Son sourire s'élargit.) J'ai laissé ce soin à Foster. Après tout, c'est presque un bleu.

- Et les pots-de-vin, ça donne, en ce moment ?" demanda le second flic de la Criminelle.

- Pareil que chez vous," répondit Carella sèchement.

- "Y en a qui ont du bol. Parce que les macchabs, y a rien à en tirer.

- Sauf des asticots," dit le premier flic.

- "Soyons sérieux," dit Bush aimablement. ... [...]
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[...] ... On ne voit, du fleuve qui borde la ville au nord, qu'un prodigieux panorama. On ne peut le contempler qu'avec une espèce d'appréhension, mais on a parfois le souffle coupé par la majesté du spectacle. Les silhouettes claires des immeubles s'élancent à l'assaut du ciel, dévorant l'azur : des surfaces planes, d'autres longues, des rectangles grossiers et des flèches acérées, des minarets et des pics, toutes les formes géométriques imaginables se profilent contre le lavis bleu et blanc du ciel.

La nuit, en descendant le long de River Highway, la voie sur berge, des myriades de soleils vous éblouissent, une espèce de voie lactée qui s'étend de la ville vers le sud, et s'empare de la cité dans une brillante démonstration de magie électrique. Tout autour de la ville, les réverbères des boulevards extérieurs scintillent, proches ou lointains, et viennent se refléter dans les eaux sombres du fleuve. Les fenêtres des immeubles grimpent de plus en plus haut vers les étoiles, en lumineux rectangles, et vont se fondre dans le halo vert, jaune et orange qui embrase le ciel. Les feux verts et les feux rouges ont l'air de vous faire de l'oeil, et, le long du Stem, tout cet étalage incandescent se mélange en une aveuglante orgie de couleurs.

La ville s'offre comme un écrin éblouissant de bijoux précieux, stratifiés en couches lumineuses d'une vibrante intensité.

Les immeubles forment le décor.

Face au fleuve, ils brillent de tous leurs feux artificiels. On les contemple, fasciné, en retenant sa respiration.

Derrière les immeubles, derrière les lumières, il y a les rues.

Dans les rues, il y a des ordures. ... [...]
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Néanmoins, il prépara à l'usage des inspecteurs du 87e, un tableau caractériel des jumelles, pendant que ses hommes examinaient les empreintes. Sam Grossman était un homme conscient et organisé, méthodique, qui se disait que le plus infime détail peut avoir son importance.
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Carella regarda fixement le téléphone. Quand on est à court d'idées, il est toujours bon de contempler le téléphone. Il y a quelque chose de profondément rassurant dans la certitude que le téléphone n'a aucune valeur intrinsèque tant qu'il ne se met pas à sonner.
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Quand on n'a plus de suspect à se mettre sous la dent, ça peut même valoir le coup d'aller parler au chien de son coiffeur.
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Les ventilateurs ne rafraîchissaient guère l’atmosphère. Ils ne faisaient que brasser le souffle suffocant de la ville ; les hommes respiraient avec peine, tout en tapant les rapports en triple exemplaire, en consultant les consignes de la journée et en rêvant d’étés dans les White Mountains ou à Atlantic City avec les embruns qui vous fouettent la figure. Ils téléphonaient à des plaignants, ils téléphonaient à des suspects, et leurs mains s’engluaient au plastique noir du combiné. La chaleur était comme une bête vivante qui s’installait à l’intérieur de leur corps et les écorchait de millions de griffes chauffées à blanc.
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