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Critiques de Edmond Baudoin (311)
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Peau d'âne : D'après l'oeuvre de Charles Perrault

Voici une version revisité du conte Peau d’âne de Charles Perrault.



Ce conte classique est régulièrement adapté ou réédité. Chaque année 5 à 10 livres paraissent sur ce conte, parfois inclus dans un recueil, et très souvent illustrés.



Ici, c’est l’auteur de bande dessinée Edmond Baudoin qui s’est attelé à la tâche. Le sérieux, l’inventivité, le soin apporté tant à l’histoire qu’aux illustrations font de cet ouvrage une vraie merveille.



Il n’est point utile de préciser combien Edmond Baudoin est apprécié sur ce blog. Son travail a été, maintes fois, chroniqué : Amatlan, L’Arléri, Le chingom, Patchwork, Roberto… Un choix qui ne se porte volontairement pas vers les ouvrages les plus connus de cet artiste, mais vers certains de ceux qui le caractérisent peut-être mieux : son travail d’artiste, de peintre, ses réflexions sur les femmes, l’amour, le temps qui passe et accomplit son œuvre, ses questionnements sur les rapports entre les générations, sur la magie des histoires contées, sur la mémoire, sur la vie simple et la complexité de la vie, sur Nice et son arrière-pays ; chacun de ces aspects trouve un ou plusieurs échos dans ses œuvres.



Peau d’âne n’échappe pas à la règle. La question des générations - un père raconte l’histoire à sa fille nommée Aile - est au cœur de ce conte qui narre une relation ambiguë père / fille. Le père devenu veuf voit en sa fille, la femme qu’il a aimée. Son désir devient incestueux (l’inceste est un thème déjà abordé dans Amatlan). La question de l’éveil à la féminité chez la princesse qui refuse d’entrer dans le jeu de ce père devenu fou d’amour est aussi un thème de prédilection (L’Arléri) d’Edmond Baudoin.



Le peintre, l’artiste s’en donne à cœur joie dans le traitement graphique de l’histoire. Une double narration (le conte en lui-même et le père qui conte à sa fille), complétée par le témoignage des rêves d’Aile : ce sont trois occasions de proposer des variations graphiques qui transportent et sollicitent le lecteur, sans le perdre, dans trois récits différents. Chaque récit ayant un trait particulier, naïf (insistant sur les couleurs primaires et franches, rouge, bleu, jaune et vert) pour les rêves d’Aile, classique, à la peinture grasse (pastel ou huile) dans la narration du père à sa fille ou admirablement coloré et léger (aquarelle) dans le conte. Trois aspects aussi de la narration et du rapport du conte au réel : un point de vue psychologique, en interprétant les effets du conte sur l’imaginaire enfantin, la distanciation nécessaire donné par les réponses du père aux questions de sa fille, ce dernier dans une position équivoque nourrit aussi son imaginaire, et enfin, la dimension métaphorique et symbolique propre au conte lui-même.



Les rêves d’Aile offrent au lecteur une façon d’envisager les effets d’une histoire sur l’imaginaire, ces pérégrinations dans l’inconscient de l’enfant nous entraînent dans ce qui caractérise l’œuvre d’Edmond Baudoin : toujours interroger le monde, le mettre en perspective afin de pouvoir le comprendre, mieux l’appréhender. Ce voyage onirique est une sorte d’interprétation du conte. Comme si dans un même ouvrage se croisaient un conte classique et une analyse psychanalytique (merci Mr Bettelheim). Formellement nous sommes aussi face à un objet mixte et pourtant très abouti : un texte classique revisité, un album illustré pour enfant et une bande dessinée offrant une narration originale avec une facilité déconcertante. Ni le cinéma, ni le texte écrit n’auraient pu proposer un tel découpage sans que cela ne devienne inintelligible pour un enfant. La bande dessinée montre par ce biais son originalité et sa puissance. Ce texte littéraire, grâce à Charles Perrault - bien qu’issu de l’oralité - devient dans les mains d’Edmond Baudoin une œuvre d’art à tout point renouvelée et admirable. Comme si le conte obtenait ainsi une nouvelle naissance dans ce livre là.



Le découpage du conte en plusieurs soirées (le père raconte un chapitre puis invite sa fille à se coucher et à faire de beaux rêves) lui donne une saveur toute particulière. Le lecteur se retrouve de cette façon dans la peau d’un enfant à qui on raconte une histoire et peut ainsi s’arrêter chaque soir, rêver lui aussi, puis reprendre la lecture un peu plus tard. Il faudrait presque en arriver là pour savourer cette narration. Mais les enfants sont parfois si exigeants qu’il devient difficile de s’interrompre, et pourtant même avec une lecture goulue, la narration n’en pâtit pas.



Bravo !
Lien : http://legenepietlargousier...
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Made in U.S.

Qu'est-ce que l'on peut en dire des choses en quelques pages. La collection Patte de Mouche de l'Association montre la puissance d'un récit court. Qui a dit qu'il fallait de nombreuses pages pour empoter le lecteur? Edmond Baudoin choisit une aventure de famille qui parle de descendance. Donc il est évident que l'on aborde des maladies, des naufrages, des luttes, des combats, des morts... Pour exister, il fallait survivre à tout prix. L'Histoire des Etats-Unis défile devant nos yeux. Qu'est-ce qui peut relever de la réalité et de la fiction? Et est-ce si important au final? On reste un peu sur notre faim car on aurait voulu en savoir plus. La curiosité n'a pas à être sans cesse satisfaite. On a vécu un moment de lecture singulière.
Lien : https://22h05ruedesdames.com..
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Les fleurs de cimetière

Parler de l’œuvre d’Edmond Baudoin revient à parler de la beauté… Son dessin est reconnaissable entre tous : fulgurant et si doux. Cet album, au seuil de ses 80 ans, est encore plus émouvant que tous les autres. Autobiographie sensible et poétique qui nous plonge dans la grande intimité d’un homme et d’un parcours artistique.

Avec Baudoin, pas de demi-mesure : on l’aime ou on ne l’aime pas… Nous, nous l’aimons passionnément !

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Paroles de taulards

Corbeyran nous livre 25 histoires fortes et humaines qui laissent entrer dans le monde obscur de la prison un peu de cette lumière qui aide à comprendre. Il y avait eu auparavant Paroles de taulards qui avait rencontré un certain succès d'estime. C'est une oeuvre qui donne la parole à ces exclus de la société.



Les journées sont longues en prison et ce n'est pas une sinécure. L'opinion publique a tendance en général à trouver les prisons trop confortables. On jette encore du mépris sur des prisonniers dont les conditions de vie se dégradent en raison de la surpopulation carcérale. Si l'incarcération reste une punition, l'objectif est quand même de trouver une vraie réinsertion en faisant réveiller les consciences sur les véritables valeurs du monde qui nous entoure.



Paroles de taule nous donne la version des prisonniers sur les différents problèmes rencontrés sur les lieux de détention. Cependant, il est également fait une place aux gardiens qui vivent chaque jour la prison alors que ce n'était pas forcément voulu ou choisi et qui font un métier difficile.



J'ai trouvé l'ensemble d'une grande honnêteté intellectuelle. Certains témoignages peuvent briser le coeur. J'aimerais tellement que chaque personne puisse prendre conscience de ce qui se passe vraiment en prison. Toute cette souffrance est parfois atroce.
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Amatlán

C’est ma première incursion dans le monde de Baudoin. Est-ce la raison de mon avis mitigé ? Les dessins sont en noir et blanc, les portraits sont fascinants. BD à quatre mains avec des pages de texte écrites par sa compagne qui dévoile son enfance meurtrie et leur rencontre. Il est donc intéressant de voir ce que chacun trouve à l’autre. Des questionnements sur l’amour, le vieillissement. Curieux que de voir des corrections, des mots raturés.
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Le goût de la terre

"Le Goût de la terre" est une b.d oú les auteurs décrivent des confidences recueillies et dessinent des portraits mais aussi les non-dits.

Troubs observe les colombiens qui évoquent "leurs souvenirs sont pauvres et loin de ce que leurs yeux expriment".

Les auteurs ont bien réussi à partager ces regards remplis d'émotions, faire découvrir leurs pauvretés leur conditions.

La violence, la souffrance et la mort reviennent régulièrement dans les paroles échangées avec cette présence des FARC.

D'ailleurs on trouve le portrait de femme , Chatica, une "commandante FARC ". "Cette fille est une sirène d'Amazonie" écrit Troubs.

"Mais quand une femme est pauvre, elle n'existe pas en Colombie. Je voulais être une femme libre. Ne pas être l'esclave d'un homme toute ma vie, me sacrifier pour mes enfants, vivre dans une cuisine. Les FARC sont ma famille."

Tout au long de ces rencontres , le lecteur est aux côtés des auteurs.

Un carnet de voyage réussit riche humainement et bouleversant.

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Viva la vida

Un très beau texte en introduction de cette BD : celui de Paco Ignatio Taibo qui dit si bien ce que j’essaie d’exprimer bien mal : « C’est un travail merveilleux que vous allez lire. Par ce qu’il raconte, mais aussi parce qu’il utilise un des plus grands Arts du XXIème siècle, la Bande Dessinée. Ce langage où se mêlent les réflexions, les dialogues images, l’objectivité et la subjectivité »

Prévenue, et complètement séduite : Chapeau bas !

Excellent titre pour une BD dérangeante écrite et dessinée à 4 mains, 4 yeux et 2 coeurs.

Ces deux là , ils se sont rencontrés à Angoulème, après avoir lu un livre d'un auteur Chilien Roberto Bolano qui a décrit un enfer (un de plus) et un nouveau type de crime : le "féminicide". Encore une ville frontière, livrée en tribut à une guerre de gangs et à une autre plus silencieuse, sournoise, sur les profits.

Baudoin et Troubs sont partis quelques six semaines pour rencontrer ceux qui y vivent à Ciudad Juarez, armés de leurs talents et une seule question aux lèvres : "Quels sont vos rêves ?"

Et ils en ont rencontrés de celles et ceux qui sont coincés sur ce bout de terre mexicaine, séparée par le Rio Grande d'une mirifique ville américaine.

Ciudad Juarez c'est une ville chargée d'histoire, où aujourd'hui on y survit ...si on peut, et plus souvent on y crève ! Salement ! Cruellement ! et avec plus de barbarie pour les femmes.

Oui, mais toute une population y vit, travaille, élève ses enfants, se mobilise pour améliorer le quotidien, créer une vie plus humaine.

Et ce sont ces gens dont ils vont partager la vie, et c’est à ceux-là qu’ils vont poser LA question : "Quels sont vos rêves ?"

Selon certains historiens, ce sont les utopies qui sont les moteurs des avancées sociales, des projets de société du futur. Ici, il n’est question que des rêves, ceux que chacun entretient au fond de son cœur. Et ils sont simples et humbles ces rêves : « travailler », « terminer des études », « être heureux et faire des heureux »,…

De cette confrontation entre ces souhaits et l’extrême dureté de la vie quotidienne on est porté par un formidable élan vital. Pas de pathos , mais un profond respect pour celles et ceux qui y vivent, à Ciudad Juarez, mais aussi à Gaza et ailleurs.

On ne s’habitue pas à ces horreurs mais reste à espérer qu’ils en viendront à bout armés de leurs rêves et de l’énergie qu’ils mettront à les réaliser.

Quant au graphisme, c’est encore Paco Ignatio Taibo qui en parle le mieux ; « Le graphisme du livre me déconcerte et me fascine. …Il me rappelle ce qu’ont provoqué chez moi les aquarelles de Delacroix, les carnets africains…Il y a des cases qu’on aimerait garder toujours…Et ces cases deviennent des histoires et ces histoires construisent une des fresques les plus intéressantes que j’ai lues ces dernières années. »

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Le marchand d'éponges

« Un meurtre vient troubler le quotidien de Pi, clochard et vendeur d’épongés à ses heures. Interrogé comme témoin, il fait la connaissance d’Adamsberg, un commissaire aux méthodes déroutantes. La vérité sur l’affaire se dévoile peu à peu, en même temps que se dessine le portrait d’un homme brisé par la vie » (quatrième de couverture).



Pi partage son quotidien avec Martin, son compagnon de solitude et d’errance… son caddie…



« Il fallait toute la force des poignets pour le maintenir dans le droit chemin. C’était buté comme un âne, ça roulait de travers, ça résistait. Il fallait lui parler, l’engeuler, le bousculer, mais comme l’âne, ça permettait de trimbaler une bonne quantité de marchandises. Buté mais loyal ».



-



Il m’est difficile de vous présenter cet album. Comment rédiger le synopsis et présenter un personnage sans vous dire tout ce que cette rencontre a suscité chez moi ? D’autant que je ne suis pas sure qu’il éveillera les mêmes choses en vous mais c’est certain, Toussaint Pi ne pourra que vous émouvoir. Pourtant, je suis bien consciente que vous avez besoin de situer cette intrigue pour pouvoir envisager de la découvrir à votre tour. Mais le problème, c’est que cette lecture chamboule, à tel point que je ne parviens pas à prendre du recul sur mon ressenti. Je voudrais le laisser tel quel et le gérer à ma guise mais… mais… j’ai bien envie que vous rencontriez Pi à votre tour !!



Petit format à la couverture souple, Le Marchand d’éponges est une adaptation du roman de Fred Vargas Cinq francs pièce. Dès la première page, on plonge dans un univers réaliste : celui de la rue. On y rencontre Pi qui vient de terminer sa journée, il est 23 heures, il sait qu’il ne vendra plus une seule éponge aujourd’hui. Une de ces 9732 éponges qu’il a découvertes dans un hangar abandonné. A raison d’un euros par éponges, ça fait 9732 euros…



Le ton n’est pas au misérabilisme. Au contraire. On est face à un homme brisé mais qui, grâce à son stock de chimères, est parvenu à se donner un but dans la but. Pas un but mirobolant mais suffisant pour l’aider à tenir. Une quête difficile destinée à faire un pied de nez à l’indifférence des autres à son égard. L’équation est simple pour cet homme : une éponge = une rencontre = un moment volé pendant lequel il “a existé” aux yeux de quelqu’un. Les mots de Fred Vargas sont tout en retenue et pourtant si marquants. La preuve en est, à trois pages du début, le tour de passe-passe est déjà réussi et le lecteur est d’ores et déjà le confident de Pi. Puis, le rythme s’accélère, un meurtre précède l’arrivée d’Adamsberg, policier humaniste qui va parvenir à percer l’épaisse carapace de Pi. Et nos soupçons se confirment quant à la personnalité attachante de cet homme et sa destinée douloureuse. De l’enquête, au final, nous saurons peu de choses. Elle est instrumentalisée par ces deux hommes qui, fascinés par leur rencontre, ont besoin d’un prétexte pour pouvoir justifier le temps qu’ils passent ensemble.



(...)
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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L'Arleri

Une oeuvre magnifique, un vrai coup de foudre. Un vieux peintre racontre sa jeunesse, ses amours à son modèle, une magnifique jeune femme. Beaucoup de poésie dans le texte, mais surtout un dessin merveilleux, à couper le souffle.
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Au pied des étoiles

Ces deux dessinateurs que j’admire beaucoup se sont ici associés pour raconter un voyage initié par José Olivares professeur de physique leur proposant d’aller voir, avec quelques jeunes étudiants, les étoiles dans le désert d’Atacama, au Chili. Mais plus qu’un récit de voyage c’est une longue réflexion sur l’histoire de ce pays, la politique, les étoiles, les êtres croisés, le dessin, la maladie, l’amour, les échanges, la transmission, les différents âges de la vie...



Les dessins, dans des styles très différents, se complètent à merveille. Les portraits des personnages rencontrés sont magnifiques, les paysage époustouflants.

C’est une très belle œuvre, réunissant deux immenses dessinateurs et raconteurs d’histoires. A lire et à contempler en prenant son temps.

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Quelques pas hors des cases

Une hymne à l'émerveillement, au questionnement, à ce qui était et ce qui reste.



Une délicieuse parenthèse nature, une ode à l'amour, à l'amitié. La plume de l'auteur se veut poétique, dynamique, ponctuée de comparaisons à sa passion , le dessin. On ressent une certaine intimité, l'auteur se livre sur des réflexions, sur sa vie, ses combats. La marche avec Edmond Baudouin a été très enrichissante et entrainante.



L'auteur s'émerveille de ce qui a de plus simple. Mais qu'est-ce la simplicité ? Il est vrai que notre riche biodiversité est composé d'infinis trésors. Tout est sujet à fascination. Cette citation en est le parfait exemple ; et que cela fait du bien de se retrouver dans ce type de ressentis.



Une marche dans les Alpes du sud et bien au-delà de nos frontières, à la rencontre d'autres humains, d'autres cultures. Des mots bienveillants, un message impactant, donnant avec une vive émotion l'histoire d'un millième de vies détruites et pour qui il a voulu, un instant, dessiner, raconter leurs histoires.



Cet ouvrage soulève également les rêves et tout ce qui bouscule la vie de l'être humain.



Entrez dans la marche d'Edmond Baudouin, faites sa connaissance. On en ressort grandi.
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Humains, la Roya est un fleuve

Je voulais parler de cet album depuis longtemps… il s’agit ici d’un carnet de voyage, un recueil de portraits glanés ici et là… mais pas n’importe où. Autour de la Roya, frontière fluviale entre la France et L’Italie, lieu de passage de migrants. On part donc avec Baudoin et Troubs à leur rencontre et à celle de ceux qui les aident, dont un certain Cédric Herrou dont tu as sûrement entendu parler.

Encore un album qui nous bouleverse doublement. D’abord parce que rencontrer ces hommes qui ont quitté leur pays est poignant… Les portraits de Baudoin sont magnifiques (souvent réalisés en direct et en double pour l’offrir à la personne ). Ensuite parce que c’est une démonstration d’humanité que réalisent ces citoyens qui ont décidé d’aider, tout simplement.

Il y a des livres qui vous remettent à votre place…. Humains est de ceux-là.

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Dalí

Salvador Dali est l’un des plus grands peintres du XXème siècle avec Picasso. Je crois n’avoir jamais encore lu une biographie via le support de la bd. Mon intérêt pour ce peintre remonte à mes années universitaires où j’avais rencontré une étudiante en arts graphiques qui m’avait reproduit la girafe en feu sur une toile de plus de deux mètres. Que de commentaires effectués à propos de ce tableau trônant dans mon salon de la part de mes invités ! Dali attire comme il repousse mais il ne laisse jamais indifférent. Un peu comme ma personnalité.



C’est vrai qu’il faut s’accrocher pour supporter les excentricités du peintre. Il a eu quelque fois des intuitions véridiques comme par exemple quand il a deviné la vraie signification de l’Angélus. D’autre fois, il a eu des coups de génie comme avec la montre dégoulinante comme son camembert. Je le considère comme un maître absolu. C’est l’un de mes peintres préférés.



Quant à la bd, je n’aime pas le style graphique de Baudoin. Pour autant, je trouve que cette œuvre sort un peu du lot grâce à une narration ingénieuse qui ne nous noie pas à l’ennui. Bref, il s’en sort plutôt bien pour retranscrire la vie du maître. J’ai même appris des détails que j’ignorais sur ce roi de la controverse. L’audace paie toujours.
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Les Rêveurs lunaires : Quatre génies qui ont ch..

A lire absolument !



Ceux qui me lisent parfois savent que j’ai plutôt du mal avec les B.D., mis à part les très classiques jeunesse. La faute notamment au fait que je lis le texte mais je regarde peu les dessins, donc forcément j’ai du mal à suivre !!



Quand j'ai eu celle-ci entre les mains, j'aurais donc dû logiquement passer mon chemin !!



Mais une BD signée Cédric Villani, ça attire l'oeil. (La médaille Fields est l'équivalent du Nobel pour les mathématiques, et c'est un auteur qui sait vulgariser de façon accessible au commun des mortels ses grandes connaissances !)



Et Baudoin, un grand nom aussi en B.D., même si j'ai justement beaucoup de mal avec ses dessins.



L’association des deux laisse perplexe, et pour une fois, j'ai retourné le livre pour lire la 4e de couv' !

Et là, il est question, entre autres, d'Alan Turing, ... informatique, codage, je n'hésite plus !



Cette B.D. retrace donc le parcours de 4 scientifiques ou militaire d'exception, qui ont participé chacun à leur manière à la seconde guerre mondiale et à l'élaboration de la bombe atomique, bien que finalement tous pacifistes.

Werner Heisenberg

Alan Turing

Leo Szilard

Hugh Dowding



Les histoires s'enchaînent, et entre deux vies, on voit Cédric Villani et Baudoin discutant, échangeant leur point de vue, c'est assez surprenant, ça fait une respiration bienvenue.



J'ai eu un peu de mal au début, gênée par le côté touffu des illustrations et du texte, ce n'est pas très clair pour moi, et comme ce sont quand même des sujets pas simples, c'est un peu confus dans ma tête. Mais peu à peu, je me suis habituée à décrypter, j'ai regardé plus attentivement, et j'ai vraiment apprécié d'en apprendre autant, de découvrir ces hommes, totalement inconnus de moi à part Alan Turing, de l'intérieur.

Le portrait que j'ai préféré est celui de Leo Szilard "le prophète errant".

J'ai été surprise, après trois scientifiques de haut niveau et plutôt critiques sur l'armée, de découvrir que le 4e était un militaire. Mais vite compris pourquoi il avait sa place ici.



Deux petites choses m'ont gênée, même si ce n'est pas très important face au grand intérêt de ce livre.



D'une part, certains personnages imaginent ce que va devenir la science, notamment Alan Turing pour l’informatique, prédisant la miniaturisation, l'accès pour tous ... et c'est plus facile pour un auteur d’aujourd’hui d’imaginer cela, que pour un scientifique d'il y a cent ans. Mais j’ignore si ces pensées ont été juste imaginées, ou si l'auteur se base sur des écrits, des réflexions réelles.



D'autre part, comme chaque personnage nous explique "lui-même" ce qu'il a fait, en quoi ses travaux ont été importants, ils paraissent souvent assez prétentieux. alors que c'est juste pour faire le tour du personnage.



Une petite déception : Au début (page 10) sont présentées une douzaine de scientifiques importants et méconnus pour la période, dont plusieurs femmes. Et le roman ne parle finalement que d'hommes. Mais Cédric Villani s'en explique à la fin, dans la postface.

Postface extrêmement intéressante et importante pour en apprendre plus.

J'hésitais à la lire car dense et en petits caractères, mais je n'ai pas regretté et je suis allée jusqu'à la dernière ligne.



En résumé, un document sur un sujet qui ne me motive pas forcément, mais que j'ai trouvé très intéressant et où j'ai beaucoup appris.

L'auteur et l’illustrateur parviennent à nous faire découvrir la réalité historique, tout en prenant partie, et parfois assez violemment. Ce n'est pas édulcoré, c'est sans doute pourquoi c'est si prenant.



Si contrairement à moi, vous lisez facilement les B.D., alors n'hésitez pas. Et sinon et bien essayez, ça en vaut la peine.


Lien : http://livresjeunessejangeli..
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Les Rêveurs lunaires : Quatre génies qui ont ch..

Je ne possède ni formation ni grande culture scientifique. Aussi, quand on m'a offert "Les Rêveurs Lunaires - Quatre génies qui ont changé l'Histoire" et que sur la quatrième de couverture, j'ai lu qu'il était question du destin de Werner Heisenberg, Alan Turing, Leo Szilard et de Hugh Dowding (noms totalement inconnus pour moi à l'exception du premier), j'ai ressenti comme un léger malaise. Cet ouvrage est-il vraiment tout à fait pour moi ?

J'ai ouvert le volume. Les dessins de Baudouin y sont singuliers, sans couleurs, aux traits fins et/ou grossiers, aux formes défaites et reconstruites, faites d'excroissances avec des créatures, des formules mathématiques, etc.

La tache me semblait devenir un peu plus ardue. Restait à rentrer dans le texte écrit par Cédric Villani (jeune mathématicien surdoué) pour me convaincre tout à fait de ce que serait pour moi ce livre.



Je rentrais lentement dans la lecture, avec prudence. Cela commençait par la carrière de Werner Heisenberg (le père fondateur de la mécanique quantique et un des initiateurs du programme de développement de l'énergie nucléaire). L'appréhension se défit assez vite et je rentrais dans la lecture de ce livre sans plus en sortir.

C'est un ouvrage exigeant dans sa lecture mais vraiment passionnant dans son contenu. Ce n'est pas un livre sur des théories scientifiques mais sur l'histoire des sciences. Le contexte historique, les enjeux de la recherche et les conséquences des découvertes, l'environnement et la personnalité des scientifiques constituent tout le fond de ce très passionnant livre.

Je le recommande vivement.
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Amatlán

A plus de trente ans Baudoin décide de tout quitter pour faire du dessin, il ne voulait pas mourir comptable. Impossible de savoir si la comptabilité a beaucoup perdu, mais c’est sûr le monde de l’édition a gagné beaucoup plus qu’un dessinateur. Baudoin est un rêveur, pour lui choisir entre la gaité de l’ivrogne ou le sérieux du bigot est inadmissible. Baudoin sera dessinateur de bande-dessinée mais une bande dessinée connue de lui seule.



Il est le premier à introduire l’autobiographie dans cet art si codifié. Il se dessine enfant, adolescent, adulte et même anticipe sa vieillesse. Laetitia Carton, s’efface et d’une caméra aérienne, douce et légère, elle suit Edmond, elle suit les mains d’Edmond qui effleurent la page. Rarement l’image n’a restituée avec autant de grâce le travail d’un artiste,il faut dire que le sujet est en or.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Dalí

Edmond Baudoin que l’on ne présente plus aux amateurs de bande-dessinée, meilleur album à Angoulême en 1992, formidable illustrateur nous livre une bio-dessinée de Dali qui est une pure merveille,
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Le goût de la terre

Trois ans après être partis sur les rives du Rio Bravo et avoir produit »Viva la vida », Baudouin et Troubs s'embarquent en Colombie, avec pour seules armes leurs pinceaux et leurs crayons, avec leurs convictions de septuagénaire ancien communiste et de trentenaire solitaire retiré en terre paysanne, dans le but de palper le pays, s'en imprégner, tâcher de comprendre, en rencontrant les plus simples et les plus pauvres.



Leur méthode ? Je t'offre ton portrait (reproduit dans le livre) et tu m'offres ton souvenir le plus fort.

Avec ça, nous, Baudoin et Troubs, nous répondons l'un l'autre, partageons nos émotions, nos écritures, nos dessins en noir et blanc pour produire un livre au positionnement marqué, plein de vie vécue, d'empathie et d'émotions , mais aussi de réminiscences et d'interrogations.



C'est très instructif et vraiment très beau, d'une approche toute personnelle voire intime, une rencontre avec la Colombie à travers deux auteurs qui s'impliquent et se répondent. Un réel coup de cœur.
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Les Rêveurs lunaires : Quatre génies qui ont ch..

Amateur d’Histoire, féru de Sciences, passionné de destins hors norme, simple lecteur, pas de doute mal placé, cet album est fait pour toi.
Lien : http://www.bdgest.com/chroni..
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Carla

Baudoin aimait les histoires de Lob.

Lob aimait les femmes de Baudoin.

Lob écrivit donc des histoires mettant en scène une femme comme Baudoin les aime.

Un méchant cancer rongeait Lob, qui l'ignorait. Inconsciemment, la Mort prit une importance considérable dans les histoires de Carla.

Carla, chauffeur de taxi, toute de noir vêtue, dans un taxi noir, qui roule dans la nuit noire d'une ville noire de toutes les maladies qu'une ville peut connaître.

Ses clients sont de pauvres épaves, qui embarquent avec leurs fantômes.

Si la Mort n'intervient pas directement, son envie, son empreinte, son ombre est toujours présente.

Et Carla, souvent spectatrice, parfois actrice de ses destins, joue un rôle de passeur, comme Charon sur la berge du Styx.

Puis le méchant cancer emporta Jacques Lob, laissant à Baudoin le soin de scénariser une dernière histoire.

Cette fois, Carla en sera l'héroïne et elle y rencontrera la Mort, avec qui elle a un compte à régler.

La boucle est bouclée.
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