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Citations de Eduardo Mendoza (283)


On cherche parfois bien loin de ce qu'on l'on a tout près. C'est une chose qui arrive souvent aux astronautes.
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Elle me demande si j'étudie ou si je travaille. Je lui réponds qu'il est impossible d'opérer une telle distinction, car quiconque étudie (avec application) se livre à un travail d'une extrême importance (pour l'avenir), de même que quiconque investit ses cinq sens dans son travail apprend chaque jour quelque chose de nouveau.
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20 h. 00 J'ai tant marché que mes chaussures fument. J'ai perdu un talon, ce qui me force à un déhanchement aussi ridicule que fatigant. J'enlève mes chaussures, j'entre dans un magasin et, avec l'argent qu'il me reste du restaurant, j'achète une paire de chaussures neuves moins pratiques que les précédentes, mais fabriquées dans un matériau très résistant. Equipé de ces nouvelles chaussures appelées skis, j'entreprends de parcourir le quartier de Pedralbes.
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L'avantage de la communication télépathique, c'est qu'on peut parler la bouche pleine.
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20 h 42 Par la faute de ma foutue radioactivité, la foudre me tombe dessus à trois reprises. Elle fait fondre la boucle de ma ceinture et la fermeture à glissière de ma braguette. Elle hérisse tous mes poils et mes cheveux, et je n'arrive pas à les ramener à leur état antérieur : je ressemble à un porc-épic.
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A cette époque, Grace Kelly avait conquis le coeur du monde entier et Rainier de Monaco, celui de personne. C'était un prince, qualité suffisante pour faire taire les avis dissidents, mais, au fond, la plupart des gens se demandaient pour quelles raisons une femme si merveilleuse se mariait avec un tel crétin. Après tout, Grace Kelly s'était retrouvée, de manière fictionnelle certes, dans les bras de Clark Gable, Cary Grant, Gary Cooper, James Stewart et William Holden, et Rainier, prince ou pas prince, était un nabot à grosse caboche et grandes oreilles, arborant un air abruti et prétentieux, incapable de montrer de l'affection, de l'adoration ou de la passion pour son adorable épouse en public. Le mariage avait transformé l'actrice en princesse, mais, à l'ère moderne, cela ne comptait plus, surtout quand la principauté se réduisait à une bourgade sans autre attrait qu'un casino et la présence occasionnelle de milliardaires.
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J'ignore si cette décision, continua-t-elle, te causera autant de douleur que j'en ressens, mais tu dois comprendre, mon amour, qu'il est parfois nécessaire d'ouvrir ses yeux à la lumière et de fermer son cœur au sentiment ; sauras-tu le comprendre et me pardonner ?
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[...] ... 7.00 : Je décide de partir à la recherche de Gurb.

Avant de partir, je dissimule le vaisseau pour éviter toute découverte et inspection de celui-ci par la faune autochtone. Après consultation du Catalogue Astral, je décide de transformer le vaisseau en corps terrestre connu sous la dénomination d'appartement familial, dupl., chauf. cent., liv., 3 ch., 2 s. de b., cuis. Terrasse. Piscine ds imm. Pkg. 2 pl. Facil. crédit max.

7 h 30 : Je décide d'adopter l'apparence d'un être humain individualisé. Après consultation du Catalogue, j'opte pour le comte et duc d'Olivares.

7 h 45 : Au moment d'abandonner le vaisseau par l'écoutille (devenue porte à deux battants d'une grande simplicité structurelle mais d'un maniement extrêmement compliqué), je choisis de me matérialiser là où la concentration d'êtres individualisés est la plus forte, dans le but de ne pas attirer l'attention.

8. 00 : Je me matérialise à l'endroit dénommé Carrefour-diagonale-Paseo de Gracia. Je suis écrasé par l'autobus n° 17 Barceloneta-Val d'Hebron. Je dois récupérer ma tête qui est allée rouler à la suite de la collision. Opération malaisée du fait de l'affluence des véhicules.

8. 01 : Ecrasé par une Opel Corsa.

8. 02 : Ecrasé par une camionnette de livraison.

8. 03 : Ecrasé par un taxi.

8. 04 : Je récupère ma tête et je la lave à une fontaine publique située à quelques mètres du lieu de la collision. ... [...]
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Je m'arrête devant un restaurant de fruits de mer. Je sais que les êtres humains ont pour coutume de fêter la réussite de leurs transactions commerciales dans ce genre d'endroits et, puisque je suis dans ce cas, je veux les imiter.
Les restaurants de fruits de mer sont une variété ou catégorie de restaurants qui se caractérisent
a) par les accessoires de pêche qui les décorent (c'est le plus important)
b) par le fait qu'on y ingère des sortes de téléphones à pattes et autres animaux qui offensent tous également le goût, la vue, l'odorat et le toucher.
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- Comme c'est étrange, commençai-je. La mémoire est le survivant ultime après le naufrage de notre existence, le passé exsude des stalactites dans le vide de notre exécutoire, le rempart de nos certitudes s'écroule sous la brise légère de nos nostalgies. Je suis né à une époque que je juge triste a posteriori. Mais je ne vais pas faire un cours d'histoire : il est possible que toute enfance soit amène. L'égrènement des heures était mon laconique compagnon de jeux et chaque nuit apportait, toute prête, une triste séparation. Je me souviens que je jetais avec joie le temps par-dessus bord dan l'espoir que le globe prendrait son vol et m'entrainerait vers un futur meilleur. Désir fou, car nous serons toujours ce que déjà nous fûmes.
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- Le destin ne nous permet pas toujours de choisir notre confident.
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La situation, Fabius, était devenue critique, car quand la plèbe se heurte à la détermination, à l'unité et à la force, elle est naturellement soumise et même abjecte, mais quand elle perçoit les symptômes de l'hésitation, de la discorde ou de la défaite, alors elle devient insolente et téméraire, et il suffit alors que quelques individus, protégés par leur anonymat, répandent des rumeurs, aggravent les insultes et fassent miroiter des perspectives de pillage pour que, sur les eaux les plus tranquilles, se déchaine une tempête qui emporte tout sur son passage.
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Sans dissimuler son orgueil, il lui montra aussi les travaux du stade. Cette construction, ajoutée après coup au plan général, avait une surface de 46 225 mètres carrés et était destinée aux manifestations sportives, expliqua le marquis. Depuis que l’idéologie fasciste s'était répandue en Europe, tous les gouvernements encourageaient la pratique du sport et l'assistance massive aux compétitions sportives. Avec cette mode, les nations essayaient d'imiter l'Empire romain, dont elles prenaient les usages pour anachronique modèle. C'était maintenant les victoires sportives qui symbolisaient la grandeur des peuples. Le sport n'était plus dorénavant une activité des classes oisives ni un privilège des riches, mais le mode naturel de détente de la population urbaine ; politiciens et penseurs y voyaient un moyen d'améliorer la race.
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Ma détérioration physique est considérable. J'ai perdu un bras, une jambe et les deux oreilles, et ma langue pend tellement que j'ai du me l'attacher à la ceinture car elle m'avait fait avaler quatre crottes de chien et un nombre indéterminé de mégots.
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8h 00. Je me rends à la cathédrale avec l'intention d'offrir un cierge à sainte Rita pour que Gurb revienne, mais je trébuche en m'approchant de l'autel et le cierge met le feu à la nappe qui le recouvre. Le sinistre est aisément maîtrisé, mais pas avant que deux oies du cloître n'y périssent, dûment rôties. Mauvais présages.
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À l'époque, estimait-elle, Barcelone représentait uniquement un obstacle à la circulation des véhicules sur la route qui reliait la prospère mais grisâtre Europe aux torrides plages du Sud.
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- La chambre à gaz, ça n'existe pas en Espagne, notai-je. À vrai dire, nous n'avons même pas le gaz en banlieue.
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La nuit, chez lui, enfermé dans sa bibliothèque, entouré de centaines de livres qu’il n’avait pas l’intention de lire jamais, il fumait des havanes et se souvenait avec nostalgie de ces nuits déjà lointaines passées à faire la bringue, quand lui et Odon Mostaza, dont il regrettait désormais la mort, voyaient l’aube pointer à travers les fenêtre embuées d’une maison close, entourés de bouteilles vides, de reste de nourriture, de jeux de cartes et de dés, de femmes nues qui dormaient pelotonnées contre les murs et de vêtements épais dans toute la pièce, épuisés et heureux, avec l’innocente griserie de la jeunesse.
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Mon oncle, tout en parlant de tout et n'importe quoi, n'en était pas moins un bon auditeur, car le périmètre de sa curiosité était infini et, à la différence de la plupart des idiots, conscient de son ignorance et de ses limitations, il était humble, écoutait avec attention et se montrait même souvent étonné. A cette époque, je lisais beaucoup et j'avais de grandes inquiétudes intellectuelles, aussi notre dialogue était-il animé et, pour moi qui manquais d'une figure paternelle à qui prouver mes progrès, une soupape d'échappement que les préjugés inculqués par ma famille à l'encontre du peu d'envergure de mon oncle m'empêchaient d'apprécier. Plus tard, en me rappelant ses attentes à l'arrêt désert sans autre compagnie que le bruissement du vent sur la zone inhabitée, j'ai pensé que peut-être l'oncle Victor n'allait pas toutes les après-midi à la clinique pour voir son frère mais pour me voir, moi, et m'apporter le soutien dont il savait que j'avais tant besoin avec les seuls moyens dont il disposait, c'est-à-dire sa personne, son temps et son affection.
(La baleine)
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Le repas terminé, arrosé d'un délicieux cabernet sauvignon de fabrication toute locale et égayé par la maman de Viriato (dont je n'ai pu déduire le nom de la conversation, car on s'adressait à elle en employant des épithètes affectueuses, telles que « sorcière » ou « crapaud »), laquelle, avec ce don naturel qu'ont beaucoup de vieilles personnes pour jouer les boute-en-train, nous a régalés du récit choisi de ses meilleures diarrhées.
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