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Citations de Eliette Abecassis (727)


"En tant que femme, n'était-elle pas quantité négligeable ? Cette culture, cette tradition, ne lui laissait de place que derrière l'homme, le père, le mari ou le fils. La femme sépharade n'était là que pour soutenir l'homme, s'occuper du père, nourrir le mari, et langer le fils." p.253
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" En embellissant ses mains lors de la cérémonie du henné, la mariée souhaitait trouver grâce aux yeux de son mari ... Selon la coutume, la cérémonie du henné faisait passer la jeune femme du statut de fiancée à celui de jeune mariée. Après ce rite, les éventuels prétendants devaient perdre tout espoir de demander les promises en mariage." p.129
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"La cérémonie du henné allait enfin commencer. Dans la pièce, les femmes s'affairaient, apportant la mixture orange dont la vertu est de protéger l'individu, de former un rempart entre le corps qui en est enduit et les éléments extérieurs nuisibles que sont les démons, le mauvais oeil ou la maladie." p.129
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A ceux ou celles qui viennent me voir pour savoir s’ils vont rencontrer l’âme-sœur, je ne dis pas : « Vous allez rencontrer quelqu’un. » Mais je dis : « Sortez, voyez du monde, et alors peut-être rencontrerez-vous quelqu’un. »
« Si vous voulez sauver votre couple, il faut à nouveau séduire votre femme. »
Je dis qu’on n’a pas besoin de magie dans la voyance, car la véritable magie, c’est la vie.
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Pourquoi ? On a trop fait subir le pire aux femmes, on les a opprimées, harcelées, violées, sans qu'elles puissent ouvrir la bouche et pour la première fois, on peut protester, on peut se défendre, et on va continuer de se laisser faire ?
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Ariane lit la notice de l'application Qustodio avant de l'installer avec sa fille qui obtempère, à contrecœur, excédée par cette exigence et par les mauvais traitements qu'elle subit. "La stimulation constante des écrans n'est pas une bonne chose. Passer trop de temps devant un écran peut entraîner une fatigue oculaire et réduire l'activité physique nécessaire au bon développement de son cerveau et de son corps. Assurez-vous que votre enfant fasse des pauses à l'écart des écrans afin d'utiliser sa vision de loin et de se dégourdir les jambes. Veillez à ce qu'il se lève, se promène et regarde des objets plus éloignés au moins toutes les 20-30 minutes. Basculer constamment d'une application à l'autre sans terminer la première activité augmente l'impulsivité et dimminue la tolérance à la frustration. "Sacha n'écoute plus, elle ne pense qu'à sa robe, son pantalon, sa jupe, son haut, son bas, ses chaussures, ses cheveux, son maquillage, son sac, produits de son désir fluctuant évanescent né du flux d'Instagram.

......

- Ecoute Sacha. Je veux juste te protéger contre ce monde qui t'entoure. Te laisser agir libre sur le Net, c'est comme si je te laissais sortir seule le soir dans n'importe quel quartier malfamé. En droit, ça s'appelle un défaut de surveillance.
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Au début, explique Jade, c'étaient des petits paquets qui contenaient quelques "cadeaux", des vêtements, du maquillage, des sacs, des bijoux, des valises de marque, ensuite sont venues les invitations dans des restaurants, des hôtels, des cocktails de lancement de produits. Autant de présents qu'elle ouvrait avec curiosité et délectation, de surprises qu'elle s'est mise espérer, à guetter, puis à commander quand elle aimait les produits, jusqu'au jour où elle s'est aperçue qu'il ne s'agissait pas d'un jeu mais d'une "profession". Défaire les emballages des offrandes quotidiennes, de plus en plus grandes, des plus en plus chères, lui prenait un temps fou et il fallait ensuite en assurer la promotion. Elle s'est habituée à recevoir tous les jours des dizaines de paquets, puisque sa vie numérique avait pris le pas sur le reste, et ses vidéos étaient devenues virales. Jusqu'au moment où elle s'est retrouvée face à un problème de stockage. Elle ne pouvait plus les accumuler, faute de place, il a fallu les donner à ses proches, à ses amis, et même après avoir inondé famille, copines et voisins, il en restait encore, des bijoux, des robes, des chaussures, du maquillage, des parfums, des crèmes, des savons, à profusion.
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Jade explique à Sacha que son père l'a initiée à Instagram et l'a aidée à devenir une influenceuse. C'est lui qui a remarqué sa photogénie alors qu'elle n'avait que dix ans. Elle n'est pas grande de taille et avant que son visage ne soit dévoré par l'acné à l'adolescence, elle affirmait déjà son caractère, souligné par son physique avantageux, et par le regard de son père elle est devenue un produit. Il n'a pas hésité à lui indiquer les chemins de la vente. C'est-à-dire de la vente de soi. Elle a suivi ses recommandations et c'est ainsi qu'elle en est arrivée à gagner beaucoup d'argent, plusieurs milliers d'euros. Elle a fait don de sa personne, raconté son quotidien, dévoilé sa chambre, pour que tous puissent penser qu'ils étaient dans son intimité, ses passions, ses moments de, joie comme ses petits coups de blues, afin que sa communauté se sente proche d'elle. En contrepartie, elle est devenue célèbre, a obtenu des centaines de milliers de fans, même si elle ne s'appartient plus. Elle est une jeune fille libre qui parle à ses abonnés, qui voyage, qui choisit ses marques et ses partenariats, telle une femme d'affaires de dix-huit ans. Elle pourrait en effet vivre seule, elle sait se faire à manger, coquillettes au pesto et recettes glanées sur Instagram, elle apprend ses leçons pour le lendemain, vit au jour le jour, elle n'a besoin de personne, répète-t-elle à Sacha avec un clin d’œil.
Celle-ci est émue. Malgré ses 750 000 fans et derrière son sourire Instagram, se cache une vraie détresse.
- Alors, dit Jade, on regarde l'Insta de Solal ?
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- Pourquoi ? On a trop fait subir le pire aux femmes, on les a opprimées, harcelées, violées, sans qu'elles puissent ouvrir la bouche et pour la première fois, on peut protester, on peut se défendre, et on va continuer de se laisser faire ? Je veux me venger des hommes, pour tous, et pour nous toutes. Et perso, je ne veux plus ni tomber amoureuse ni m'engager parce que ça sert à rien. J'ai tout ce que je veux. Je gagne ma vie. J'ai des amis. Qu'est-ce que je vais trouver de plus avec un mec ? Je ne vais pas m'encombrer d'un homme qui va me faire souffrir. En vrai, j'ai besoin de personne. Tu veux que je te dise ? Ils finissent toujours par nous jeter. Pourquoi ? Parce que c'est comme ça depuis le début et ça changera jamais. Sauf que ... je suis très bien toute seule. Si j'ai quelqu'un, c'est pour qu'il m'apporte quelque chose, pas pour que ce soit un boulet et que je ramasse ses chaussettes ... Et depuis que je suis célèbre, je peux te dire que j'ai l'embarras du choix.
- J'imagine, dit Sacha en ouvrant grand les yeux. Et Léo ?
- Léo, c'est pas pareil. Avec Léo on est amis.
- En vrai, pourquoi vous avez rompu, Léo et toi ?
- Léo est un cas à part. Chacun fait sa vie et on n'est pas faits pour être en couple. On est trop libres, tous les deux. Mais on est restés les meilleurs amis du monde. Léo, c'est mon frère, ajoute Jade avant de commander "deux mochis au thé matcha".
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La plus grande des influenceuses d'Instagram, celle qui inspire toutes les autres, a en effet convolé avec un rappeur, après avoir eu son bébé qu'elle exhibe sur un bateau, dans une piscine, dans un restaurant, chez elle, dans un avion. Chiara Ferragni s'est fait connaître avec son blog "The Blonde Salad", qui a rencontré un tel succès que son business model est étudié à Harvard Business School. Son chiffre d'affaires est de dix millions d'euros. La célèbre instagrammeuse collabore avec les plus grandes maisons de couture et sa vie est un "rêve féroce", comme le dit Chiara. La naissance de l'Instabébé a été annoncée et célébrée par des millions de fans. Puis lorsque le père l'a demandée en mariage, la photo qui a révélé à tous ce moment intime de leur vie de couple a obtenu plus d'un million de likes. Le mariage a eu lieu en Sicile, sous un doux soleil de printemps. La jeune femme, plus blonde que jamais, portait trois robes que la maison Dior lui avait confectionnées et son fiancé était sponsorisé par la marque Diesel. Un parc d'attractions avait été construit pour la célébration avec une grande roue, un manège à chevaux, des machines, et bien sûr un gigantesque feu d'artifice ! Le tout était gracieusement offert par les couturiers de luxe avec lesquels Chiara a des partenaires.
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Le soir, elle ouvre la fenêtre et respire le parfum des arbres en fleur. Il y a dans l'air une douceur qui tombe rarement sur la ville, que l'on perçoit parfois lors des crépuscules d'été, lorsque tout le monde est parti en vacances et que l'air redevient pur. Elle y est sensible, elle qui aime la nature et apprécie longues marches en forêt. Tous les étés, elle se rend au camp scout où elle se retrouve en rase campagne pendant trois semaines, sous la tente, à tout oublier, et à construire des tables et des bancs avec des ficelles et des morceaux de bois. Elle a besoin de ces moments loin de la villa et de sa vie. Elle y développe des liens avec les autres éclaireurs, venus de province, et avec qui elle partage le goût de l'effort, du don de soi et des œuvres caritatives. Bientôt, elle-même sera chef et s'occupera des louveteaux : elle a hâte d'assumer cette responsabilité. Elle a fait sa profession de foi, a juré de respecter son prochain et la nature, valeurs dans lesquelles elle a été élevée et auxquelles elle croit.
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En jeans et baskets, les cheveux mi-longs, le visage à peine ridé, les yeux bruns, Ariane ressemble à sa fille mais elle n'est pas coiffée, pas maquillée, pas soignée. Perplexe, le matin elle regarde Sacha minaudant, élégante, raffinée, mariant couleurs et accessoires alors qu'elle-même porte des vieux habits car elle dépense tout son salaire pour son loyer et pour sa fille : la vie est chère et la pension de son ex-mari ne lui suffit plus à assure le quotidien.
Directrice du marketing pour une entreprise de vente en ligne, Ariane vit sous la domination d'un directeur général qui lui fixe des objectifs inatteignables, rejette ses idées puis se les approprie, et dissimule ainsi sa propre incompétence vis-à-vis de ceux qu'il appelle ses "subordonnées". Aussi cherche-t-elle à quitter son travail pour échapper à ce rapport de forces qui la mine. Inscrite sur LinkedIn, elle consulte chaque soir les offres d'emploi ; mais à son âge, comment faire face aux jeunes qui arrivent sur le marché du travail, qui prétendent être plus performants qu'elle dans le domaine du marketing digital, et disent tout savoir ?
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Sur le chemin du retour, Sacha vérifie ses messages sur WhatsApp, Instagram, Facebook, Twitter, s'effraie des posts sur son amie Lou, 450 commentaires, une déferlante d'insultes, de slut shaming, de provocations sexuelles, d'allusions à son corps : elle est jugée, jaugée, méprise, traînée dans la boue. Sacha rappelle son amie mais celle-ci ne répond pas, en même temps elle regarde trois vidéos sur YouTube, like, partage, transfère, reçoit un appel de sa mère, qu'elle ne prend pas, et elle met ses écouteurs pour entendre la chanson d'Angèle, Tout oublier. Elle traverse le pont Mirabeau et regarde la Seine dont le manteau noir s'est parée de mille reflets. Elle saisit son téléphone et filme la réplique de la statue de la Liberté sur l'île aux Cygnes, qui brandit vaillamment son flambeau. Devant elle s'érige un petit bout d'Amérique, ou presque. Les mouettes volent au ras de l'eau, un bateau-mouche passe, rempli de touristes, des jeunes gens ont investi une petite goguette d'où s'échappe un tube de Zola - le rappeur, pas l'écrivain : "Dix-huit piges, ça pilote des gros gamos de bâtards, ouais, ouais, ouais." Elle pense à Lou, tente de la joindre à nouveau, mais sans succès, Lou est socialement morte. "Lou, RIP", peut-elle déjà lire sur Instagram.
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"Tous les mois, pendant la période de ses menstruations, à laquelle s'ajoutaient sept jours, la femme était interdite à son mari. Les douze jours écoulés, elle devait s'immerger dans le bain rituel, à l'issue duquel elle lui était à nouveau permise. Ainsi, avait expliqué le rabbin, la loi organisait-elle la séparation nécessaire à l'ardeur du désir. Car le désir naît, vit et meurt, s'il n'est pas entretenu par le manque." p.24
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"Un mari a des devoirs envers son épouse, ainsi qu'il est dit dans la Torah: "De sa nourriture, de son vêtement, de l'intimité conjuguale, tu ne la priveras pas." Les Kabbalistes insistent pour que le couple soit nu au moment de l'étreinte et que rien ne fasse obstacle au contact des deux corps. Pour eux, le temps le plus favorable à l'intimité conjuguale est la nuit de shabbat. Il est dit aussi dans les textes que "l'homme après l'amour doit rester dans la femme ou dans son lit afin qu'elle ne croie pas que l'amour s'est consumé". Il est enseigné à tous les futurs époux que l'acte sexuel s'accomplit dans l'amour et non avec lassitude ou à contrecoeur." p.12
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La cellule où je suis est petite, il y a une lumière qui ne s'éteint jamais et une goutte d'eau qui tombe sans arrêt. Le désespoir peut rendre dingue, surtout quand on manque de patience et de tolérance. La tolérance envers les autres n'est pas facile comme exercice. Ça devient un pur exercice de style.
[...]
Ce serait bien si quelqu'un éteignait la lumière et arrêtait cette goutte qui tombe.
(pp. 120-121, Pia Petersen, « Il suffira d'une goutte d'eau »)
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Phnom Penh et ses murs de pierres chauffées au soleil, ses fumés lourdes, ses ruelles salles, ses mendiants, ses voleurs et ses prostituées. C'est dans ce monde sans douceur que mademoiselle Loan arrive ce matin d'automne, comme on débarque d'un navire pour une terre hostile et effrayante, où tout vous apparaît étrange et différent.
(p. 27, Maxence Fermine, « Mademoiselle Loan »)
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[… à la ville], elle le sait, l'attendent la pollution, la fumée, le bruit, la fatigue. Mais, ce qui la chagrine le plus, c'est qu'elle ne reverra plus les siens avant longtemps. Sans le savoir, elle vient de rentrer de plain-pied dans le monde cruel des adultes.
(p. 27, Maxence Fermine, « Mademoiselle Loan »)
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Il s'imagine en train de dispenser un cours de botanique aux enfants. L'un d'eux lève le doigt à la manière d'un écolier :
– Si on croisait une marguerite avec un coquelicot, qu'est-ce que ça donnerait ?
– Une pensée, répond Nasser.
– Et une pensée avec un muguet ?
– Une poésie.
–Très joli, l'en félicite le père qui daigne enfin se soustraire à son journal.
(p. 19, Yasmina Khadra, « Absence »)
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Cette nausée, chaque année, me rappelait celle des autres. La nausée de ceux qui ne peuvent se libérer de la faim.
(p. 11 fin de « La jeunesse » d'Éliette Abécassis )
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