Emily Blaine

Je n’aurais su dire si elle était plus avenante dans son indifférence figée ou dans son hypocrisie souriante.

Que c´est très bien de cuisiner seule, mais que manger à deux est nettement mieux.

J'étais une novice concernant les relations avec les hommes. Pour moi, c'était un peu comme comme le vide. Je savais que ça existait, cela me fascinait, mais dès que j'en approchais un peu trop, le vertige me faisait perdre tous mes moyens et je trouvais tous les prétextes du monde pour prendre la fuite.

C'était comme comparer un livre neuf avec un livre d'occasion. Le premier était beau, lisse, parfait, au parfum d'encre fraîche. Alors que le second, corné et abîmé, révélait une odeur plus marquée et des pages jaunies. Ils pouvaient raconter la même histoire, mais le livre d'occasion racontait des histoires cachées, celles qui me fascinaient et me faisaient rêver.

Acheter les livres d'occasion en grand nombre revenait moins cher, et j'avais la sensation de faire une bonne action en les sauvant de la décharge. Je les triais, les réparais, les proposais en vitrine, les regroupais parfois en thématiques pour les soirées du club de lecture.
Mais mon moment préféré était celui-ci : l'instant où je les découvrais, le moment où nous faisions connaissance et où j'essayais d'imaginer dans quelles mains ils avaient circulé. Je sentais leur parfum, caressais le papier et me perdais dans la contemplation des couvertures.
Je n'avais jamais eu l'occasion de voyager. Mais je lisais, et c'était presque pareil - sans l'effet du jet-lag et avec le confort de mon canapé.

- La plupart des gens entrent ici, choisissent un livre au hasard, le tournent, découvrent le résumé et le laissent. En les emballant et en ajoutant des mots-clés, je leur donne une chance.
- À tes clients ?
- Aux livres. Les clients arrivent ici, se fient à une couverture et quelques lignes. Ce n'est pas très juste. Je rétablis une forme d'équilibre, en fait. Et, étonnamment, les gens préfèrent le mystère. Ca les amuse et... ça devient comme une addiction. Ils tombent là-dedans à pieds joints et... quoi ?
Elle s'arrêta net pendant que souriais largement.
- J'aime bien quand tu t'animes comme ça, me justifiai-je.
- Ce que tu dois retenir, c'est que je n'aime pas qu'on juge un livre à sa couverture. Aussi simple que ça.
- D'accord.
- Parfois, un livre semble inatteignable. Il faut juste... lui donner une chance.

– Il faut que je vérifie l’état général, la couverture. Tu sais qu’il y a des personnes cruelles qui cornent les pages des livres ?
– De dangereux criminels, sans aucun doute, se moqua Baptiste.
– Comme ceux qui coupent ton bordeaux avec de l’eau.
– Ceux-là méritent de mourir dans d’atroces souffrances. Je ne pense pas que corner une page…
Je levai ma main pour le faire taire. En silence et avec toute ma délicatesse, je relevai le coin d'une page massacrée par une âme malfaisante. J'étais outrée qu'on puisse avoir si peu de reconnaissance pour un livre.

P247 : "Tu n'es pas prévu dans le plan
- Le plan ?
-Tu sais, études, diplômes, et université. Tu n'apparais pas dans le plan.
- Ce plan est plutôt merdique, commenta-t-il
- quel est ton plan à toi ?
- Mon plan est juste en face de moi et te ressemble beaucoup. Mon plan est de vivre comme je l'entends."
P548 : "quand quelque chose est juste, on n'a pas de doutes, murmurai-je".
P580 : "- tu vivras une passion débordante pour un homme, tu auras un métier que tu adores, tu auras une tripotée d'amis. Peu importent les choix que tu feras, tu en feras des bons et des mauvais, mais tu auras une vie hors du commun. D'accord ?".

Il est temps que je commence à avoir des remords plutôt que des regrets.

« Les relations humaines sont à la fois fortes et fragiles. Une source de confiance et, en même temps, un tourbillon de doutes. »

« Kathleen, c’est toi ma faille. Tu me rends faible. La seule chose qui est parfaite chez moi, c’est toi… Rien d’autre. »

« Depuis que je suis enfant, je crois au destin, aux rencontres, aux petits signes invisibles et pourtant importants que la vie nous fait. La plupart du temps je suis seule à y croire, parce que, quand on devient adulte, il semblerait que cette part de magie disparaisse. Le destin ou la raison, voilà les choix que nous sommes amenés à faire encore et toujours. »

Stella s'assit près de moi, et son regard pétillant plongea dans le mien.

- On dirait que tu l'as trouvé, dit-elle à voix basse.

- Quoi donc ?

- Ton putain de soleil.

P102 : "Je levai une main hésitante, sentant une vague de nervosité m'envahir. J'avais fait de mon mieux durant l'après midi pour éviter de penser à ce nouveau face-à-face, maintenant une forme de trac remontait à la surface et me tétanisait."
P122 : "- L'adolescence, c'est fait pour être cahotique. C'est le seul moment de la vie où on a le droit de faire des âneries sans que çà porte vraiment à conséquence".
P188 : "Discuter avec Luke revenait à jouer aux machines à sous : je glissais des pièces, jactionnais la manette, j'attendais... et le résultat me surprenait toujours".
P266 : "Luke me regardait. C'était sûrement insignifiant pour le monde entier, et pour ceux autour de moi, mais quand ses yeux plongeaient dans les miens, je ne redoutais pas ce qu'il pourrait y découvrir. Il me connaissait et connaissait mon histoire."
P351 : "Un silence pesant s'installa dans le salon. J'avais sous estimé le manque. Voir Luke chez moi, si proche et si loin de moi à la fois, me fit réaliser à quel point il m'avait manqué."

- J'ai très envie de t'embrasser, Summer. Tellement que ça me fait mal. Le problème c'est que si je t'embrasse je ne vais jamais voir cette douche et je vais devoir te retirer tes vêtements.

-Ou étais tu ? Ou étais tu quand j'étais si triste que j'ai songé à en finir ? Ou étais tu quand me lever le matin était une épreuve insurmontable ?

Malgré son pyjama, je sentais la chaleur de sa peau. C’était parfait. C’était faux, c’était de la comédie pure, mais c’était pourtant parfait.

— Benjamin Harris, êtes-vous en train de me faire une « feinte-double-feinte » ? s’écria-telle, stupéfaite.
— Tout dépend. Ashley Jordan, êtes-vous en train de me draguer ouvertement dans le but de réaliser un de vos fantasmes pervers dans cette laverie ? demandai-je en triant ses vêtements.
— Comment sais-tu pour mon fantasme ? s’étonna-telle, troublée.
— Tu viens juste de me l’avouer, dis-je avec un clin d’œil complice. Je croyais que je n’étais pas ton genre d’homme ?
— Tu ne l’es pas. Je tente de réveiller le macho dominateur qui sommeille en toi.
— Je suis tout sauf un macho dominateur.
— « Garde mon boxer » ? me rappela-telle sournoisement.

- Anna... arrête.
- Pourquoi ?
- Parce que je suis à deux doigts de te faire l'amour sur le sol, expliquai-je en la renversant sur le canapé.
- Tu n'as pas envie ?
- Ne me fais pas croire que tu ne sens pas mon... envie, souris-je en accentuant la pression de mon bassin contre le sien.

– Tu fais ça souvent ?
– Leur offrir une inoubliable nuit de sexe ? s’amusa-t-il.
– Les ignorer au petit matin pour les humilier ouvertement ?
Son sourire s’effaça aussitôt, remplacé par un rictus.
– Pas quand elles partent en plein milieu de la nuit.
– J’ai toujours brillé par ma perspicacité, ripostai-je.
– J’ai gardé ta culotte en trophée.
– Et moi la bouteille de tequila