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Critiques de Emmanuel Bove (150)
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La Coalition

La Coalition, c'est celle de la famille Aftalion, persuadée que la société devrait pourvoir à ses besoins et contre laquelle le monde entier semble s'être ligué. Il faut bien un responsable. Qui d'autre que la société peut être celui d'une situation à ce point désespérée ? Pour répondre à cette question, l'auteur n'hésite pas à généreusement tremper sa belle plume dans l'ironie, à confronter ses personnages à de terribles situations et à les pousser dans leurs plus extrêmes retranchements. C'est un roman intelligent et railleur qui soulève l'air de rien des problématiques sensibles et qui invite le lecteur à se pencher sur des phénomènes sociaux très actuels.



L'article complet sur mon blog.
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La Coalition

Dans "La coalition" nous accompagnons la lente déchéance de Louise Aftalion et de son fils Nicolas, vingt-trois ans, plein

d'ambition mais aucune volonté de travailler.

Emmanuel Bove décrit avec précision ces deux personnes incapables de subvenir à leurs besoins et qui refusent de reconnaitre leur pauvreté. Un refus de la réalité et surtout des codes sociaux qui les conduira d'appartements meublés en chambres d'hôtels sordides , de l'aisance même relative à la misère et finalement à la mort. Un roman implacable et vertigineux écrit dans un français superbe et qui se lit d’une traite.
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La Coalition

La famille Aftalion mère et fils, se retrouve à Paris sans le sou: s'en suit toute une errance auprès de la famille, des amis, des rencontres de passage pour essayer de soutirer quelques francs pour survivre!

Le travail, le fils ne le connait pas et serait presque offensé de s'y frotter, la mère, elle, se laisse aller petit à petit dans une douce folie et perte de connaissance.....

La lente dégradation de ce couple mère/fils vers un destin qu'ils n'envisagent à aucun moment donné de renverser en faisant quelques efforts pour se sortir de la gangue....
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La dernière nuit

On peut dire que ce très cher Bove sait jouer avec ses lecteurs : aucun des personnages ne sont ce qu'ils paraissent ; en quelques lignes, l'on change radicalement de sentiment envers tel ou tel personnage, tout en suivant Arnold dans sa quête si malmenée du repentir.



Un livre plein d'humour et si déroutant, avec en prime une très belle couverture du Castor astral.
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La dernière nuit

Peu avant la publication de La Dernière Nuit, Emmanuel Bove écrivait, à l'orée de la Seconde Guerre, que « c'est au moment où je suis arrivé au milieu de ma vie que je m'aperçois que je n'ai rien, que je me suis toujours trompé, que j'ai toujours agi comme quelqu'un qui croit être dans la bonne voie alors que j'étais dans l'erreur. Tout craque, et voilà ce que je suis aujourd'hui. Je n'ai pas d'ami, pas de fortune, pas de situation ».



Comme il est précisé au sujet de ces quelques lignes dans Emmanuel Bove, la vie comme une ombre (de Raymond Cousse et Jean-Luc Bitton, éditions Le Castor Astral, 366p), l'auteur portait une vision noire et pessimiste sur le Monde, sur lui-même, mais paraissait tirer en dépit de cette pression sociale et au sujet de sa solitude, un certain soulagement. Il éprouvait semblablement une joie à être libre, à être détaché de tout. C'est donc en mars 1939 que paraît chez Gallimard un recueil composé de six nouvelles, ouvert par un roman intitulé La Dernière Nuit. Ce dernier a été réédité par les éditions Le Castor Astral en octobre 2017, dont l'éditeur dira que c'est « l'un des plus grands moments de bravoure littéraire d'Emmanuel Bove ».



Pourtant, et ce contrairement à ses autres romans ou nouvelles parus jusque lors, l'auteur optera ici pour une fin plus sombre et plus tragique, mais toujours aussi dramatique voire théâtrale. « Notre héros », comme le qualifiera l'auteur au cours de ce roman, est un jeune homme prénommé Arnold. Et Arnold, lui, a commis un crime. Ce crime est grave. Et il souhaite s'en repentir.



Débute alors une quête dans laquelle l'archétype du héros bovien cherchera le pardon et la compréhension, dans un premier temps, auprès de ses proches. Mais ils semblent tous se défiler dès l'instant où il laissera apparaître la beauté de ses sentiments, la profondeur de ses regrets, le laissant seul et sans issue, incapable de se justifier. Dans sa naïveté caractéristique de la jeunesse – et dont la vertu, semble-t-il, s'émousse toujours prématurément – il entreprendra de commettre une belle action, peu en importe la nature, lui permettant de faire oublier ses péchés aux yeux de tous. Cette idée est la meilleure qu'il n'ait jamais eue. Et c'est certain, cela fonctionnera, la justice ne pourra faire abstraction de sa grandeur lorsqu'il aura sauvé une vie, ou aidé une âme en peine, ou encore condamné un péché. Tous reviendront et l'acclameront, même. Quand aux policiers, dont il tente de s'échapper car s'il n'a pas le courage de mourir, il a encore moins celui d'être incarcéré, ils sont « malgré tout toujours un peu esclaves de leur fonction », et vivent, cette nuit, seulement pour le traquer.



Le jeune homme vadrouillera alors toute la nuit dans les rues de Paris à la merci du jugement des autres qui, autrefois, le respectaient et l'appréciaient. Cette nuit sera longue et, surtout, elle sera la dernière. Car entre la mort et la prison, quelle différence ? Ce garçon sans père aimerait seulement qu'on l'écoute avec attention, qu'on lui accorde la chance de justifier ses torts et, ainsi, s'affranchir de son malencontreux écart. Car il est persuadé d'être bon et soucieux de son prochain. Il y a-t-il vraiment crime quand il n'y a pas de préméditation ?, se demande-t-il. Les faits ne sont pas toujours preuve d'affreux desseins.



Avec une narration toujours incroyablement juste et pertinente, dotée d'un fin sens de l'observation de l'être et doublée d'une exacte critique de soi, Emmanuel Bove nous livre ici un texte aux tirades si théâtrales qu'elles relèvent presque du surnaturel. Pourtant, nous sommes irrémédiablement ramenés à la réalité, à la fois par le détail touchant permettant l'empathie et l'immersion, ou alors par l'émouvante crainte qu'ont les êtres à demeurer seuls, se traduisant en une cruauté qui effraie l'auteur au plus haut point : celle où nous avons inlassablement tort, ou raison, mais ne sommes jamais réellement considérés ni perçus en tant que personne, en tant que complexe émotif méritant d'être entendu. Et quoiqu'il en soit, semble-t-il dire, les coupables finiront toujours par être inculpés. Mais les autres, alors, en sont-ils pour autant les détenteurs impérieux de la morale ? Car si nous jugeons toujours « nos semblables d'après nous-mêmes », de quoi d'autre est fait le Monde sinon d'une multitude d'êtres solitaires, arpentant les villes le doigt pointé vers les autres dans le seul but de s'oublier soi-même ?
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La dernière nuit

« La dernière nuit » d’Emmanuel Bove a été publié en 1939. Auteur discret, disparu prématurément à l’âge de 47 ans, Emmanuel Bove est pourtant l’auteur d’une vingtaine d’ouvrage parus durant l’entre-deux-guerres. On peut en trouver certains dans le catalogue du Castor Astral, petite maison d’édition qui œuvre notamment à la réhabilitation d’auteurs (un peu trop vite) oubliés…

Arnold est enfermé dans une chambre d’hôtel ; en pleine crise d’angoisse, il parvient à ouvrir le robinet de gaz. Tandis qu’il sombre dans l’inconscience, sa maîtresse vient le secourir. Commence alors une nuit d’errance dans Paris, Arnold y fait de multiples rencontres, mais il a beau raconter son histoire avec sincérité, personne ne l’aide, et chaque fois, il fuit, s’enfonçant plus profondément dans le malaise et l’affolement.

Même si le récit est écrit à la troisième personne, introduisant ainsi un léger décalage entre les perceptions d’Arnold et la réalité objective, on suit tout de même ‘notre héros’ comme son ombre durant sa ‘dernière nuit’ – le titre ne laisse d’ailleurs guère de doute sur le dénouement. Toutefois, la crise sur laquelle s’ouvre le roman suscite d’entrée de jeu un malaise, un trouble qui ne quittera pas le lecteur jusqu’à la dernière phrase, avec une montée en puissance du suspense, et des coïncidences savamment distillées. Au chaos intérieur du personnage, qui porte la poids de sa culpabilité, vient se confronter la rencontre avec divers personnages; Arnold ne peut en fait partager son affaire avec personne, il espère se racheter en commettant une ‘bonne action’ qui viendra effacer sa faute. Sauf que la justice, elle, ne fait pas le solde des ‘bons’ et des ‘mauvais’ points. Ainsi, ce court roman, à lire le temps d’une soirée (ou mieux, au creux de la nuit) propose une réflexion sur la responsabilité, la rédemption, la fuite, et la difficulté de relation avec autrui pour un être fragile, marginal, trop naïf.Pour la suite, cliquez sur le lien !
Lien : https://bit.ly/2rn7f9W
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La dernière nuit

L'œuvre d'Emmanuel Bove est hantée d'êtres qui se croient appelés à un destin supérieur alors qu'en réalité ils demeurent toujours incapables d'assumer leur triste réalité. Solitaires et asthéniques, ils estiment que la société devrait apprécier leurs vertus et leur accorder la place qu'ils méritent. Malheureusement, ils ne réussiront jamais, car loin d'être des personnages exceptionnels, la médiocrité et le manque de volonté leur empêchent tout effort pour atteindre leurs buts.



La dernière nuit ne représente pas l'exception à ce schéma général. Bien au contraire, le roman le suit et l'enrichit grâce à une dérive fantastique. Le récit s'ouvre avec la narration claustrophobe de l'après-midi d'Arnold Blake, un personnage angoissé dont nous ignorons pratiquement tout. Comme dans tous les romans boviens, le repérage spatial place le protagoniste dès le début dans un cadre bien déterminé : il reste enfermé dans sa chambre d'un hôtel "situé dans une rue populeuse de Montmartre



L'écoulement du temps, qui est détaillé aussi dès la première phrase du roman ("Quatre heures sonnèrent"), scande les sombres pensées d'un héros qui nous incite à penser que le récit tournera vite à la tragédie.

Mise à part l'exactitude du repérage spatio-temporel, la narration se fonde sur

l'allusion et le sous-entendu car, sans nous fournir des informations précises, les monologues du héros nous invitent à croire qu'il a commis un crime horrible.



Cependant, étant donné que rien n'est affirmé ou expliqué, on hésiterait à affirmer que son angoisse et son désarroi sont réels puisqu'il arrive lui-même à se demanders'il ne s'agit pas d'une fausse perception de sa propre réalité :
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La dernière nuit

J'ai beaucoup aimé ce court roman et n’hésite pas à lui mettre 5 étoiles. Je suis étonné qu'après lecture du résumé ou des critiques il n'est jamais fait mention d'une EMI (Expérience de mort imminente). Car en fait c'est de ça qu'il s'agit. Ce livre raconte le cauchemar que fait le héro de cette histoire pendant son coma qui se terminera par sa mort. Cette histoire me rappelle un film où la plupart des critiques n'ont pas vu là non plus qu'il s'agissait d'une EMI. Pour info ce film est visible en entier sur YouTube https://www.youtube.com/watch?v=kMJa71nyVEc
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La fiancée du violoniste



Roman policier datant du début des années 1930. Un cadavre a été retrouvé enterré dans le jardin des Favrin alors que Marie-Louise Favrin a disparu depuis deux mois. Le mari est tout désigné pour être le coupable.

L’enquête confiée au commissaire Croiserel semble au premier abord très simple. Nous allons faire connaissance avec une galerie de personnages plus troubles les uns que les autres dans une atmosphère pesante.



Ce livre n’atteint pas l’étude psychologique telle qu’on la trouve dans les Maigret, mais c’est assez proche. Emmanuel Bove nous décrit très bien l’atmosphère des villes de province à cette période, le comportement du commissaire qui ne s’en laisse pas conter. L’intrigue est assez complexe et se conclut de manière inattendue.





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La Mort de Dinah

Dinah est morte. Ce n’est pas un mystère. Emmanuel Bove, réputé pour être un bien piètre écrivain (cependant capable d’émouvoir les répudiés), ajoute à ses torts celui de ne même pas savoir préserver l’ultime raison qu’on pourrait avoir de le lire : connaître l’issue de ses intrigues.





Ben voilà, Dinah n’est qu’un prétexte. Pauvre fillette qui crèvera misérablement tout au long de ces pages ne constitue rien qu’un argument pour parler de Jean Michelez et de sa triste vie. Voilà des gens qui sont malheureux, surtout qu’ils essaient de maintenir la tête hors de l’eau en poursuivant les règles de conduite bourgeoises. Ça n’égaie les mœurs qu’un instant, court avant que reviennent les blessures tôt infligées, l’amour absolu, jamais rencontré (on ne parle pas assez de ses bovariens qui n’ont jamais lu de livres), la forme aigrie du dédain à la place de tout ça.





Comme disait Cioran, la vie est formidable car même si tous nos buts ont foiré, il nous reste toujours quelqu’un à décevoir. Oui, la vie dispose d’un éternel potentiel de renouvellement. Emmanuel Bove, triomphal dans « Mes amis » (parlant en fait, bien sûr, des amis qu’il n’a jamais eus), mérite tout au plus de recevoir ici le mollard de l’indifférence.

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La Mort de Dinah

Ce livre très court nous parle d'un homme qui a dû apprendre à ne pas compter sur les autres durant toute sa vie. Il a été déçu, mené en bateau, ... et voilà que maintenant quelqu'un lui demande de l'aide. Va-t-il se faire avoir à nouveau ? Saura-t-il s'attendrir devant le besoin de ses voisines ? Même si le style de l'auteur est assez lourd (phrases à rallonge avec des virgules à gogo), cette lecture était assez intéressante d'un point de vue bonnes moeurs de l'époque. Un petit livre sans grande prétention mais qui se laisse lire et apprécier.
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Le Beau-fils

N°84 – Novembre 1991.

LE BEAU-FILS- Emmanuel Bove – Éditions Critérion.



L'histoire peut, à première vue être elle d'un homme qui va de femme en femme sans être véritablement capable de se fixer. Le lecteur de ce livre pourrait également être entraîné sur le terrain des mésalliances sociales successives mais ce n'est pas là non plus, à mon sens, le véritable objet de ce roman.



La peinture des personnages prend rapidement le pas sur l'intrigue dans une atmosphère qui, malgré sa localisation dans le temps parait intemporelle. La famille Villemur de Falais demeure en toile de fond un peu étrangère aux personnages qui, soit en font partie, soit la considèrent comme un modèle de réussite sociale, rêvent de l’approcher, de s'y intégrer. Elle est égale à elle-même, monolithe, froide, bourgeoise.



Bien des acteurs gravitent et s'agitent sur cette avant-scène au décor désuet d'hôtels garnis. Certains, secondaires, ne sont que des prétextes, des faire-valoir, d'autres retiennent davantage l'attention. Parmi eux Jean-Noël (le beau-fils), fils de Jean-Melchior, prématurément décédé et Annie qui l'épousa par amour au point de tout abandonner pour lui. Après la mort de Jean-Melchior, Jean-Noël, fils d'un premier lit demeure seul avec Annie sa belle-mère, à peine plus âgée que lui et fort jolie. Elle le fascine et leurs rapports sont ambigus, jouxtent le fantasme du point de vue de Jean-Noël. Elle s'attache à ses pas, le quitte pour mieux revenir le materner, donnant d'elle alternativement l'image d'une mère attentive ou d'un étrangère sans qu'on puisse faire l'exacte différence entre les liens familiaux et l'amour quasi-incestueux. Velléitaire, Jean-Noël s'en remet constamment à elle pour une décision, une aide, et dans toutes les femmes qui croisent sa vie il recherche l'image d'Annie. Mais l'attirance qu'elle exerce sur luI ne s’arrête pas là. Elle est certes la seule véritable famille de son beau-fils mais elle est aussi le lien qui unit celui-ci à un milieu social qui n'est pas le sien et auquel il aspire à appartenir.



La famille de sa belle-mère, les Villemur de Falais, exerce d’ailleurs, à des degrés divers une manière de fascination sur les autres personnages, soit que celle-ci prenne sa source dans sa notoriété, soit que l’argent qu'elle possède soit de nature à générer un intérêt évident. Jusqu'à un âge assez avancé, Jean-Noël se cherche, oscillant entre l'indolence et la recherche épisodique d'une position sociale qui correspondrait à sa véritable valeur. Le roman se termine sans qu'il l'ait vraiment trouvée, avec en plus la fuite d'Annie comme seule issue à sa quête.



Les rapports entre cet homme et cette femme sont équivoques non seulement parce qu'ils sont souvent faits de discussions et de dialogues mais aussi de silences et de non-dits mais surtout parce que l'amour d'Annie pour Jean-Noël est une manière de fidélité à son défunt mari qu'elle a passionnément aimé et dont le jeune homme est la vivante image. L'ultime fuite d'Anne, à la fin du roman, peut s'expliquer par cette impossibilité de retrouver en Jean-Noël la véritable personnalité de son époux disparu. En fait, le fils ne ressemble pas au père et Annie en est malgré tout consciente.



Ce roman vaut aussi, à mon sens, par le style de l'auteur. Il précède par touches légères mais précises grâce auxquelles , par delà les mots, on devine les sentiments des personnages autant que leurs intentions. Les descriptions, les gestes, révèlent une atmosphère, une manière de dépaysement.







©Hervé GAUTIER – Novembre 1991 - http://hervegautier.e-monsite.com
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Le Beau-fils

Ce n'est pas le meilleur de livre que j'ai lu d'Emmanuel Bove. Par respect pour cet écrivain que j'aime mais aussi pour sa large autobiographique, je l'ai lu jusqu'à la fin. Jean-Noël, sorte de double de l'écrivain, m'a certes touchée puis assez souvent agacée par sa faiblesse et sa lâcheté. Les détours avec la belle-mère m'ont fait penser assez régulièrement à un mauvais vaudeville. Je lui préférerais, toujours, Mes amis.
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Le Beau-fils

Merci aux éditions « Le Castor Astral » et à l’opération Masse critique de Babélio pour cette découverte.

Sans avoir lu ses écrits, Emmanuel Bove, ne m’était cependant pas totalement inconnu. Une amie m’avait conseillé la lecture de « Mes Amis », me précisant que c’était un de ces auteurs préférés et qu’elle appréciait son écriture.

En ouvrant « Le Beau-Fils », j’étais donc confiante et prête à dévorer ce roman largement autobiographique.

Né de l’union de Jean-Melchior et d’Ernestine Mercier, d’origine très modeste, Jean-Noël sera élevé par Annie Villemur, issue d’une famille bourgeoise, que son père épouse après avoir abandonné sa première compagne.

J’ai d’abord ressenti de la compassion pour cet enfant tiraillé entre deux mondes que tout oppose, victime indirecte des histoires sentimentales de ses parents, manquant de l’amour d’une mère, puis d’un père, recherchant l’affection d’une belle-mère, j’ai vite été déconcertée par les choix de Jean-Noël adolescent et jeune adulte.

Ma lecture devint alors beaucoup plus lente, le manque d’action y contribuant largement. De héros touchant, Jean-Noël s’est alors transformé, pour moi, en héros décevant. Son goût de l’échec, sa vie sentimentale très agitée, son incapacité à prendre les bonnes décisions, sa tendance à reproduire les situations qui l’ont fait souffrir, ses relations ambiguës avec sa belle-mère, son manque de lucidité, le condamnent à rester éternellement victime de ses rapports sociaux et familiaux.

Je me souviendrai cependant de l’écriture très soignée et de la réelle capacité à exprimer la détresse de gens ordinaires.

Une mention particulière pour la qualité du papier et la sobriété de la couverture agréablement illustrée par le dessin de José Correa.

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Le Beau-fils

Merci aux éditions « le Castor Astral » et à l'opération Masse critique de Babélio pour cet envoi.



Je vais être honnête, je ne connaissais pas cet auteur et pour une fois je ne voulais pas me ruer sur les rentrées littéraires que tout le monde s’arracherait.



Une fois reçu, je me suis plongée confiante dans ce bouquin ayant tout de même une petite appréhension quant à l’écriture.

J’ai lu la moitié du livre en prenant sur moi pour ne pas le fermer. Finalement, trop de longueurs et de descriptions m’ont fortement ennuyée et j’ai abandonné ma lecture. De plus, le personnage de Jean-Noël ne m’a pas particulièrement ému.

Il n’est pas dit que je ne la reprendrai pas un jour .

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Le Beau-fils

Dire que j'ai dévoré ce livre serait hypocrite. Comme le titre nous le révèle déjà, il s'agit d'un roman (en grande partie autobiographique sans doute) qui relate essentiellement, selon moi, la quête insatiable d'un garçon, Jean-Noël, qui veut absolument trouver l'affection et la reconnaissance d'une mère. La sienne étant défaillante, il reporte naturellement ses attentes sur sa belle-mère, épouse de son père, elle-même sans enfant. Celle-ci répond bien à cet appel, lui voue une affection pleine de condescendance, l'élève comme une mère, jusqu'au jour où son mari, père de Jean-Noël, meurt. Plus tard, elle reçoit régulièrement, avec bienveillance, ce beau-fils qui la déçoit pourtant, dans sa somptueuse demeure parisienne. Voilà Jean-Noël à demi introduit dans la famille de sa belle-mère. Mais cela ne lui suffit pas. Car lui-même est issu d'une famille alsacienne, or nous sommes dans les premières décennies du 20ème siècle, et avoir ses entrées dans une famille bourgeoise, parisienne, celle des Villemur de Falais, est une véritable reconnaissance sociale.

La belle-mère, Mme Annie Oetlinger, née Villemur, est particulièrement attentive au parcours de son beau-fils, et surtout bien indulgente. Celui-ci multiplie les conquêtes, fait un enfant, se complaît dans la paresse ou l'attentisme, et compte toujours sur l'aide financière de la famille Villemur. Annie finira-t-elle, de déception en déception, par se lasser de Jean-Noël, incapable de lui montrer la moindre aptitude à la stabilité ?

Au cours de ce long récit, nous sommes contraints de nous interroger sur ce qui lie ces deux êtres : l'ambiguïté de cette relation singulière, entre un jeune homme, beau garçon, intelligent, mais velléitaire, et une femme encore jeune, belle et désirable, traverse tout le livre. Cette question ne se trouvera pas résolue, en tout cas pas pour le lecteur.

Ambivalence des sentiments ?

Désir pour la belle-mère de reconstruire avec son beau-fils l'image de son mari, Jean- Melchior, tant aimé et disparu trop tôt, qu'elle a épousé en prenant tous les risques , financiers bien sûr, mais familiaux et sociaux aussi, puisqu'il s'agissait d'une « mésalliance » ?

Volonté chez Jean-Noël de conjurer coûte que coûte ce mauvais sort d'être né d'un père et d'une mère qui ne correspondent pas à ses ambitions ?

L'étude psychologique des personnages, et particulièrement des deux protagonistes, me semble, dans la lignée des romans du XIXème siècle, très poussée. L'écriture est très travaillée, pas assez intimiste à mon goût. Ce roman teinté d'autobiographie mérite d'être « réhabilité » (pardon pour ce mot !) mais il est un peu long .

Merci aux Editions « le Castor Astral » et à l'équipe de Babelio de m'avoir permis de découvrir un auteur que je ne connaissais absolument pas.
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Le crime d'une nuit - Bécon-les-Bruyères

Emmanuel Bove (1898-1945) est un écrivain français, connu également sous les pseudonymes de Pierre Dugast et Jean Vallois. De son vrai nom Emmanuel Bobovnikoff, il naît d'un père russe et d'une mère luxembourgeoise. En 1915, il est envoyé en pension en Angleterre, où il achève sa scolarité. Revenu à Paris l’année suivante, il vit dans une situation précaire. En 1921, il épouse Suzanne Vallois et s'installe dans la banlieue de Vienne en Autriche, où il se lance dans l'écriture en publiant de nombreux romans populaires sous le pseudonyme de Jean Vallois. En 1922, il revient à Paris et fait ses débuts dans le journalisme, ainsi que dans la traduction. Colette remarque une de ses nouvelles et lui propose de le publier. Il lui apporte alors Mes amis, dont la publication en 1924 est un succès. Il continue à publier régulièrement jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. Mobilisé comme travailleur en 1940, il souhaite rejoindre Londres et refuse toute publication durant l'Occupation. En 1942, il parvient à rejoindre Alger, où il écrit ses trois derniers romans : le Piège, Départ dans la nuit et Non-lieu. Alors qu'Emmanuel Bove était considéré avant-guerre comme l'un des principaux écrivains français, son œuvre, rapidement tombée dans l'oubli à la Libération, est longtemps restée indisponible avant d'être rééditée à partir des années 1970.

Le court ouvrage qui vient de paraître aux bons soins de L’Atelier de l’agneau, reprend deux textes de l’écrivain : Le Crime d’une nuit (1922) et Bécon-les-Bruyères (1927), d’une quarantaine de pages chacun.

Le premier est un texte étrange, onirique ou Kafkaïen, qui intrigue le lecteur du début à la fin. Le soir de Noël, Henri Duchemin, célibataire de quarante ans vivant dans la misère totale, trouve refuge dans un bar minable où un inconnu lui propose une sorte de pacte faustien, la richesse en échange du meurtre d’un banquier. Il commence par refuser puis se laisse entrainer sans bien comprendre se qui se passe (comme le lecteur) et finalement « Il leva le marteau le plus haut qu’il put. Il ferma les yeux. Quand il les rouvrit, il vit du sang sur les draps et le marteau dans l’édredon. » L’histoire est fantastique, on voit bien que rien n’est clair, que c’est peu crédible, même Duchemin s’interroge sur la réalité de ce qui lui arrive. Est-ce vrai, est-ce le rêve d’un malheureux au bout du rouleau… ? Ambiance glauque en noir et blanc, bars sordides, inconnus louches, voilà pour le décor.

Le second texte est sans rapport aucun, ni dans la forme, ni sur le fond. Il s’agit en fait (du moins, vu de ma fenêtre) d’une cocasse étude de la ville de Bécon-les-Bruyères ou d’un exercice d’écriture consistant à tartiner sur un sujet qui n’en est pas un. Pour ceux qui ne la connaitraient pas, c’est en réalité le nom d’un lieu-dit situé dans le département des Hauts-de-Seine (92) regroupant des quartiers de trois communes en banlieue de Paris, le quartier de Bécon (commune de Courbevoie) et le quartier des Bruyères (communes d’Asnières-sur-Seine et de Bois-Colombes).

Permettez-moi d’écrire que j’ai préféré ce texte, pour une raison simple, tout comme Emmanuel Bove j’ai résidé dans le coin à une époque ! J’ai donc retrouvé des détails des lieux encore communs à nos deux périodes : Courbevoie, Asnières, « on passe d’une commune à l’autre sans s’en rendre compte », la gare de Bécon-les-Bruyères trônant au centre, « un tunnel fétide, au lieu de la passerelle désirée par tous les habitants, relie les deux communes » (Or, tenez-vous bien, cette passerelle a finalement été construite l’année dernière !). Quant à la prophétie « Un jour peut-être, Bécon-les-Bruyères, qui comme une île ne peut grandir, comme une île disparaitra. La gare s’appellera Courbevoie-Asnières » elle pourrait se réaliser puisqu’aujourd’hui on tend vers le regroupement des communes…

Je me doute bien que ce mince ouvrage ne va pas envoyer les foules se précipiter chez leur libraire pour le lire, je le chronique juste pour information. Il n’est pas interdit pour autant de lire Emmanuel Bove, dans ce cas essayez : Mes Amis, Le Pressentiment ou Armand …

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Le crime d'une nuit - Bécon-les-Bruyères

Je ne connaissais pas Emmanuel Bove.

Ce court ouvrage permet de découvrir deux de ses textes écrits au début de sa carrière, longs d'une quarantaine de pages chacun.

Le crime d'une nuit est une nouvelle fantastique dans la veine de Kafka ou de Gogol. La veille de Noël, Henri Duchemin, pusillanime et sans-le-sou, broie du noir assis sur une banquette élimée d'un restaurant. Quand il daigne parler à des gens, on se moque de lui et on lui conseille même de se tuer. Après avoir erré ici et là, il se retrouve dans un tripot où un mystérieux personnage lui propose de devenir riche en échange d'un acte odieux...

Dans Bécon-les-Bruyères, lieu-dit qui n'existe que par sa gare, l'auteur arrive à nous captiver en nous décrivant par le menu les quelques rues et cafés de ces quartiers de banlieue parisienne, où l'ennui semble être l'occupation première et où les autochtones semblent vivre sans se soucier de ce que le futur leur réserve... Ce deuxième texte est fort dépaysant, même si j'avoue avoir une préférence pour la première histoire. Les deux sont écrites dans un style agréable et ce livre est à mon avis un bon moyen de découvrir cet auteur. Je vais certainement m'intéresser à ses autres textes.

Je remercie les éditions Atelier de l'agneau de m'avoir envoyé cet ouvrage dans le cadre d'une opération masse critique de Babelio.
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Le crime d'une nuit - Bécon-les-Bruyères

Je n’avais jamais essayé d’imaginer Emmanuel Bove jeune. Ça ne sert à rien, il était déjà ce qu’il fut avant de l’être. En témoignent ces deux nouvelles de jeunesse. Même s’il est vrai qu’à 23 ans, on est déjà formé d’esprit et de défaitisme, d’espoir et de bêtise.





Le Crime d’une nuit décrit, à l’aube de la vie de reconnaissance sociale, ce que peut être prêt à faire un individu pour s’attirer un peu de cette gloire qu’on se laisse imaginer par les discours populeux. Avec de l’argent, tout va toujours mieux, dit-on en ricanant, et c’est vrai. Le criminel de cette nouvelle est un pur idéaliste de l’âme humaine, et au nom de cet idéal, rien ne doit résister. Il aimerait pouvoir aimer les autres de tout cœur mais ils ne l’aiment pas. Alors il veut devenir riche pour qu’ils l’aiment autant que lui croit les aimer. Raisonnement court, on le verra.





Bécon-les-Bruyères décrit une banlieue parisienne dans laquelle Emmanuel vécut un hiver, une banlieue où il ne se passe rien sinon le transit de ses habitants de leur lieu de résidence jusqu’à Paris. Mais Emmanuel, comme dans tous ses textes, fait ici aussi ressortir la vie qui émane de ce rien, à la fois amertume dépressive et tranquillité acceptée.

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Le Crime d'une nuit - Le Retour de l'enfant

Le Crime d'une Nuit est une fort bonne nouvelle ; avec un vrai talent, dans une brillante langue, Emmanuel Bove met en scène une histoire allégorique, sans longueur, nouvelle très profonde et ds plus significatives, d'ailleurs. Il déploie là un talent certain. Mais Le Retour de l'Enfant ! Le Retour de l'Enfant est un ennui, c'est interminable, c'est insupportable, il ne se passe rien, et le personnage principal n'a aucun intérêt.
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Jouons avec Meryl Streep

Ce film est l'un de ses premiers grands rôles après Voyage au bout de l'enfer. Tourné d'après le roman Le Droit du père d'Avery Corman, Kramer contre Kramer de Robert Benton, sorti en 1979, met en scène Meryl Streep contre:

Robert Redford
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