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Critiques de Ernest Hemingway (1189)
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Pour qui sonne le glas

La guerre, l'amour, la mort.



Robert Jordan, américain, est un volontaire engagé dans les brigades Internationales qui se battent pour la république et contre les franquistes, en '36. Professeur d'espagnol dans une université américaine, il aime l'Espagne, sa culture, ses peuples. Il ne se bat donc pas pour un projet politique, marxiste ou autre, il se bat pour un peuple et contre les fascistes. Il opère en solo, effectuant des missions de sabotage derrière les lignes franquistes, se faisant aider par des résistants s'il en trouve. Maintenant, il doit faire sauter un pont, pour empêcher des renforts franquistes de faire échouer une offensive républicaine. Un année d'opérations commando l'ont rendu assez cynique quant aux politiciens et miltaires républicains, mais il reste totalement dévoué à sa cause.



Les partisans, quant à eux, sont de petits groupes hétéroclites. Non formés militairement ou politiquement, utilisant tant bien que mal les armes qu'ils ont pu “récupérer”, sans contacts avec les républicains de l'autre coté des lignes mouvantes, ils opèrent des coups de mains de leur propre initiative et végètent entre deux opportunités. Certains sont démotivés, beaucoup pensent surtout au prochain repas. Mais il y a beaucoup de courage, aussi, et surtout la haine des franquistes.

Au milieu de tout cela, Robert, muni de ses deux sacs de TNT et d'un pistolet, doit monter son opération, recruter des aides pour neutraliser des postes de garde... Et, bien sûr, faire face à l'imprévu et au hasard. L'imprévu, c'est l'amour qui prend les traits de Maria, jeune femme blessée par les brutes franquistes, et le hasard, c'est ce qui arrive aux meilleurs plans en temps de guerre : ils ne survivent pas au contact avec l'ennemi. Des intrigues secondaires voient des lâches se ressaisir, et des hommes intègres mourir pour la cause. Une cause à laquelle, souvent, ils ne comprennent pas grand'chose, ni du côté républicain, ni chez les fascistes . Au-dessus de tout cela plane le sort, antique et aveugle divinité qui écrase sans juger.



Hemingway était cet homme étrange, qui, enfant, avait été vétu en petite fille par sa mère ( elle voulait une soeur pour sa fille), et qui partait deux mois par an en vacances avec son médecin de père. Vacances de chasse et de pêche, où il était habillé en garçon. Père sévère qui corrigeait son fils au martinet. Pouvait-on s'attendre à ce que cela produise un citoyen au caractère stable, bien integré …? Pendant la première guerre mondiale, il s'engage volontairement, est refusé pour des missions de combat à cause d'une vue déficiente, devient ambulancier. Mais il ne se passe pas grand'chose de son côté du front, et il s'ennuie à mourir. Un jour, pourtant, où il distribue des rations de biscuits et de chocolats, il est blessé par un éclat d'obus. Rapatrié, Il ne manque pas de se faire passer pour un héros militaire ... Suit une période où il se cherche, et il décide d'écrire. Comme journaliste. Comme romancier. Le succès venant, il alterne des rôles d'écrivain, de correspondant de guerre ( en Espagne et pendant la seconde guerre mondiale), De chasseur de gros gibier et de pêcheur sportif. De gros buveur et de séducteurà l'échelle quasi industrielle, aussi, Un peu comme Robert, il apprend à cumuler, à gérer ces divers compartiments d'une existence d'écrivain flambeur et macho. Peut-être sa passion pour la tauromachie résume t-elle au mieux le personnage : songez au toréro, à quelques mètres du taureau, l'épée en main, l'un guettant l'autre : qui portera l'estocade finale ? Regarder la mort en face, défier le sort, vivre tant que l'on se sent fort et sûr de soi, vivre en tuant la mort qui revient sans cesse à l'assaut ... Et quand l'on ne peut plus soutenir le regard de la bête, se tuer, pour ne pas lui laisser le dernier mot.



J'ai un peu aimé ce roman, mais sans grand enthousiasme. Le style, d'un dénûment extrême – voulu et recherché par l'auteur – me fait penser au cliquetis mécanique d'une machine à écrire. Tictictic point. Tictictactic point. C'est ainsi que l'on écrit ses listes de courses. Pour les admirateurs De Balzac, de Giono, de Jean d'Ormesson, il n'y a ici que pauvreté stylistique et froideur clinique. Le personnage de Jordan, ou celui d'Hemingway, ne m'est pas très sympathique. Le guerrier sublime mais fatigué, qu'on lui tienne la main... c'est usé jusqu'à la corde.Je trouve d'ailleurs qu'il faut être con – et très courageux – pour tuer un taureau, même gravement blessé, à l'épée. J'ai rédigé ce billet avec un détachement qui ne m'est pas accoutumé. C'est que le roman ne m'a pas engagé. On le lit. On se dit : effectivement ca ferait un bon film ! Et on le pose, soulagé, On peut passer à autre chose.





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Les neiges du Kilimandjaro, suivi de Dix in..

En anglais dans le texte. Malgré quelques difficultés inhérentes à mon niveau dans cette langue j'ai tout de même été saisi par la brutalité de certaines scènes.

Dans ces nouvelles parues en 1939, Hemingway n'emploie pas de pincettes pour évoquer la guerre 14-18 ou la guerre d'Espagne. Et c'est tant mieux. Ici ce n'est pas le patriotisme qui est au premier plan mais le réalisme, un peu comme quand il décrit dans l'arène, le cheval éventré par le taureau.

Hemingway sur tous les fronts, chasseur en Afrique, spectateur de corridas, macho tombeur de ces dames, alcoolique assumé, c'est le côté viril du personnage.

Mais on découvre aussi, des effets plus subtils, des sentiments! Comme ce soldat qui revient dans son village du Kansas un an après la fin de la guerre, comme un vaincu, incapable d'aller vers celle qu'il aime.

Un détail ou plutôt 18 détails m'ont laissé perplexe. En effet, ce recueil de nouvelles présente de curieuses introductions à chaque histoire. Comme des flashes de guerres ou de corrida- peut-être des cauchemars de l'auteur- mais qui n'ont rien avoir avec ce qu'ils sont censés présenter. Ce qui vous fera 36 histoires à la place des 18 nouvelles présentes. Il faut voir le bon côté des choses.



Après avoir fait la connaissance du célèbre écrivain par ses nouvelles, tout ceci m'incite à me procurer ses romans.

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Le Soleil se lève aussi

Hemingway.

L'alcool, les femmes, la tauromachie, toute une époque...

Non que toutes ces choses (les femmes apprécieront) aient disparu mais l'association et la narration qui en est faite chez l'auteur semble faire surgir un autre monde.

Un livre d’atmosphère, de fin d'époque, de dialogues savoureux qu'on n'a plus aucune chance de lire aujourd'hui puisque la civilisation et nos médias nous ont rendu bien meilleurs. Indispensable donc.

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Le vieil homme et la mer

deux claques ;

au premier degrés, ce que nous devrions tous faire si nous étions honnêtes avec nos consciences et nos steaks (d'espadon ici).

Au deuxième degrés, la désillusion de la vieillesse comme une attente sage et tranquille de la mort enfin comprise... Non ! Le vieux, même dans la barque de sa mort veux encore attraper un rêve, manger un met à la table des plaisirs de la vie !

Ce livre est sauvage, magnifique et effroyable : comme la vie !
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Le Soleil se lève aussi

Il y avait longtemps que je n'avais pas lu un roman de "Papa", et quel bonheur de retrouver son style limpide et sa sensibilité toute masculine !

Jake, le narrateur, est un correspondant de presse américain installé à Paris. On est en 1924, et avec ses amis britanniques et américains, il passe son temps à écumer les cafés (Paris est une fête pendant ces années folles), avant de partir à Pampelune pour assister aux Fêtes de San Fermin, et continuer à s'enivrer et s'amuser. Mais cette légèreté et cette insouciance sont factices, et cachent à grand-peine un vide que seul comble un mal-être existentiel.



Impossible de ne pas être touchée par ce roman douloureux, où se débattent des personnages qui ne parviennent pas être heureux malgré leurs efforts. Leur oisiveté prêterait pourtant au mépris, mais leur incapacité à accéder au bonheur les rend émouvants ; la faute à la Grande Guerre, qui en a fait des estropiés de l'âme et des êtres déchirés dans leur chair -et certaines évocations, sous couvert de "plaisanteries", sont d'une tristesse infinie. Ernest Hemingway décrit avec grâce et simplicité cette "génération perdue" avide de jouissance et éprise d'expériences, qui noie sa frustration dans l'alcool et peine à se fixer.

Le style de "Papa", par sa façon concise de narrer les faits, sans apitoiement, avec une distance un peu ironique et une délicatesse poignante, m'a magnétisée. J'ai été éblouie par la poésie épurée et virile de certaines scènes. Etrangement, j'ai trouvé très beaux les passages où Jake se baigne dans le Golfe de Gascogne ; après l'exubérance des fêtes interminables, ces moments de solitude m'ont bouleversée. Et je me suis alors rendu compte combien mon Kerouac adoré s'est inspiré d'Hemingway pour écrire (je lui pardonne, j'aurais fait pareil à sa place).

Mon seul regret, à l'issue de cette lecture, concerne les pages consacrées à la pêche et la corrida. Je ne partage aucunement la fascination de l'auteur pour ces activités, même si elles sont inhérentes à son image. Mais devant la force de son écriture, ces réticences sont promptement balayées.



Je suis donc prête à replonger dans ses autres oeuvres, pour goûter à nouveau à son style puissant et pudique, qui donne envie de dire : "Voilà un homme, un vrai."

Oh oui !
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En avoir ou pas

Trop fort, Ernest : il commence par vous amener dans une sombre histoire de trafics en tout genre au large de Cuba, peuplée de truands plutôt minables avec au centre Harry Morgan un gars "qui en a", pour finalement élargir le plan vers une dissection complète et sans concession de toute une société humaine, jusqu'à ceux tout en haut de l'échelle qui en ont aussi, mais pas les mêmes : en bas les "cojones", le cran, la chance, les armes pour assurer sa survie, en haut les relations, l'argent, les commandes et la désinvolture qui va avec, car ce sont toujours eux qui l'emportent au final.



Et pour cette démonstration implacable il n'hésite pas à malmener son héros, ce Harry qui m'a d'abord franchement déplu mais auquel j'ai fini par m'attacher viscéralement comme à un certain idéal qu'on refuse de voir mourir.

Mal barrée, cette lecture aura finalement été un coup de coeur sur une peinture totalement désabusée du monde.
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Le vieil homme et la mer

Quand je me souviens précisément d’un livre 40 ans après sa lecture, je considère qu’il s’agit, à mes yeux , d’un chef-d’œuvre.Hemingway fait partie de ces rares auteurs qui m’ont accompagné pendant ma longue vie de passionné de littérature

Il appartient à liste de les lectures adolescentes, celles qui m’ont donné cette envie de lire jamais démentie

Bien plus encore, il m’a ouvert des horizons qui sont probablement à l’origine de mon désir de partir découvrir et quelquefois aider le monde entier depuis des dizaines d’ années

La boucle sera bientôt bouclée

L’ aventure peut commencer dans les livres et s’ancrer durablement dans la vie d’ un homme ou d’une femme

Merci Monsieur Hemingway pour l’ensemble de votre œuvre
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Le vieil homme et la mer

Le vieil homme est tenace. Quand il s'engage dans un combat, il ne lâche pas. Souvenez vous de ce bras de fer qu'il a fait durer plus d'une journée entière pour arracher une victoire éprouvante qui restera gravée dans les mémoires.

Cette fois, le vieux pécheur, cette lutte, il a décidé de la livrer contre le poisson, ce poisson qui l'obligera a puiser au plus profond de lui-même. Jamais il ne désespérera, malgré la douleur, la fatigue et la faim. D'issue il n'en voit qu'une et elle le porte toujours en vainqueur.

Mais c'est toujours avec un profond respect pour son adversaire que le vieil homme envisage ce combat contre-lui même. Que va-t-il faire de cette victoire et pense t-il vraiment que personne ne pourrait lui prendre?
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Le vieil homme et la mer

Je viens de relire ce grand "classique" d'Hemingway et un souvenir m'est revenu: la lecture à haute voix que m'en avait faite un adulte, alors que j'avais huit ou neuf ans. Pour moi, la magie du texte provient en grande partie de cette première expérience.

Il est facile de résumer ce livre. Un vieux pécheur poursuit longuement un gigantesque poisson qu'il finit par attraper, qu'il ramènera avec lui attaché à son esquif mais qui, malgré ses efforts désespérés, sera entièrement dévoré par les requins à l'affut. Cette aventure est relatée sans aucune enflure lyrique. Et pourtant l'auteur parvient à ses fins: la confrontation entre le vieil homme obstiné et le grand espadon prend une dimension symbolique très forte. Le combat du vieux pêcheur, sa victoire suivie de sa défaite finale, évoquent métaphoriquement tout le tragique dans la destinée des hommes - mais fort heureusement ça reste implicite, tout en étant d'une grande intensité.

C'est un texte court et simple, mais formidable, que je n'ai jamais oublié depuis mon enfance. Sa publication a contribué pour beaucoup à l'attribution du prix Nobel à Hemingway en 1954.
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L'Adieu aux armes

Une relecture pour le plaisir de retrouver "Papa".

Frederic Henry, le narrateur, est un jeune et riche Américain qui s'est enrôlé dans la Croix Rouge pour devenir ambulancier sur le front italien pendant la première guerre mondiale. Blessé aux jambes, il rencontre Catherine Barkley, une infirmière anglaise, lors de sa convalescence dans un hôpital milanais. Ils tombent amoureux, mais la guerre va les séparer ; se retrouveront-ils ?



Après la Der des Ders vue par Remarque (en 1929) et avant celle vue par Céline (en 1932), la vision d'Hemingway (1929 également) diffère des deux autres. Comme Henry l'avoue : "[Cette guerre] ne m'intéressait pas personnellement et elle ne me semblait pas plus dangereuse qu'une guerre de cinéma.". Elle semble surtout pour lui l'occasion d'assouvir sa soif d'aventures, d'alcools et de femmes. Mais déjà, Hemingway en fait un récit quasi-journalistique précis et riche d'informations (pour qui s'intéresse au premier conflit mondial), en évoquant notamment l'exode des civils et l'exécution d'officiers pour "trahison" -les mêmes tribunaux militaires crétins et assassins partout.

Ce journal de guerre est traversé par l'histoire d'amour entre Henry et son infirmière, et elle est racontée de façon plutôt virile -c'était une époque où les hommes, les vrais, exprimaient peu leurs sentiments et émotions, et les dialogues sonnent étrangement creux, d'autant qu'Henry reconnaît mentir : "- Vous avez bien dit que vous m'aimiez, n'est-ce-pas ? - Oui. (Je mentais). Je vous aime. Je ne l'avais encore jamais dit." Mais surtout, Henry fait preuve d'un détachement perturbant tout au long de son périple guerrier et amoureux, comme si la vie n'était qu'une façon d'attendre la mort.

Et je n'ai pas pu m'empêcher de le trouver émouvant, notamment lorsqu'il admet ses faiblesses et ses échecs, sans chercher à passer pour un héros, sans rien prendre au sérieux. Le récit étant basé sur la propre expérience d'Hemingway (à l'époque où il était beau comme un dieu avec son sourire à décrocher les étoiles), je n'ai pu qu'être touchée par le désespoir qui émane de sa personnalité, nourri par cette incapacité à être heureux et cet attrait pour le danger.



Il s'agit donc bien d'un livre de guerre et d'amour, même si à mon sens, son thème principal est la dépression. En outre, près d'un siècle après sa publication, il reste d'actualité : "- A la tête des pays, il y a une classe qui est stupide et qui n'comprend rien et qui n'pourra jamais rien comprendre. C'est à cause de ça que nous avons cette guerre. - Ca leur rapporte de l'argent, aussi."

"Papa" reste un géant.
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Paradis perdu, suivi de La Cinquième colonne

De très courtes nouvelles, comme autant de menues tranches de vie.

Certaines sont assorties de réflexions de l’auteur ; d’autres sont livrées brutes, énigmatiques parfois. À nous de reconstituer la réflexion qui a amené à leur écriture.

Le ton est souvent cynique lorsqu’il traite de guerre, de bagarre (y compris contre les truites), de violences en tous genres.

Pourtant, sous le cynisme transparaît l’émotion, celle qu’on ne montre pas parce qu’on est un homme, un vrai ; surtout lorsqu’il parle de ce que la guerre fait aux hommes.

Et comme toujours chez Hemingway, l’art de rendre l’atmosphère dans sa si belle écriture.

Bien que peu amatrice de nouvelles, je suis contente d’avoir découvert de nouvelles facettes de l’auteur, un ton moins viriliste, davantage de compassion et d’humanité.



Traduit par Henri Robillot et Marcel Duhamel.



Challenge Nobel

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Pour qui sonne le glas

Par sa vocation populaire très grand public, un petit livre, le vieil homme et la mer, fait de l'ombre au reste de l'oeuvre d'Ernest Hemingway, prix Nobel de littérature 1954. Pour qui sonne le glas reste toutefois le roman le plus emblématique de cet écrivain américain, qui fut aussi un homme engagé dans les grands conflits de son siècle. Pour qui sonne le glas est un roman d'aventures, une chronique de la guerre civile espagnole, le récit d'engagements solidaires et une histoire d'amour.



Un homme est étendu sur les aiguilles de pin qui jonchent le sol de la forêt, à flanc de montagne. C'est l'image de la première et de la dernière ligne du roman. Trois jours et cinq cents pages les séparent. Cet homme, Robert Jordan, est un jeune universitaire américain idéaliste, venu en Espagne rejoindre les Brigades internationales, pour lutter, au printemps 1937, aux côtés de l'armée républicaine contre l'armée franquiste. Au tout début du roman, cet expert en dynamitage est en repérage aux environs d'un pont qu'il a pour mission de faire sauter à un moment précis, afin de barrer la route aux troupes fascistes lors d'une attaque républicaine. A la dernière page, il ne lui reste que quelques minutes pour achever de dresser le bilan de son action et couvrir la retraite de ses compagnons.



Tu veux savoir, lectrice, lecteur, si Robert Jordan a atteint son objectif et s'il en est sorti indemne ? Eh bien, lis le livre ! Tu vivras quasiment en temps réel les trois jours de préparatifs et de mise en oeuvre de l'opération, au sein d'un petit groupe de partisans, dont le camp retranché est niché dans une grotte et qui harcèlent les positions franquistes. Pilar, Pablo, Anselmo, Agustin, Rafaël, Fernando, Andrès et les autres sont nés sur ces terres espagnoles, ils en ont le caractère ombrageux. Tu trouveras longs et insipides certains de leurs dialogues avec Robert Jordan ; comprends que cet intellectuel américain doit faire preuve de beaucoup de patience pour obtenir leur confiance et pour les convaincre du bien-fondé de sa mission. Est-elle vouée à l'échec, comme certains le craignent ? Heureusement que les héros ne refusent pas les missions sous prétexte qu'elles paraissent impossibles !



Les derniers chapitres devraient te captiver. Et selon ton tempérament, tu trouveras déchirante ou un peu démodée la romance de trois nuits entre Robert Jordan et Maria, une jeune fille arrachée à une horde de fascistes, qui l'avaient tondue et violée, après avoir assassiné ses parents.



Hemingway avait lui-même rejoint l'armée républicaine en tant que correspondant de guerre et son roman reconstitue de façon très réaliste ce qu'il avait observé. Il se transpose dans l'esprit de chacun des personnages, il imagine leurs pensées, leurs monologues silencieux, leurs luttes personnelles contre les peurs ou les addictions, leurs auto-incitations au courage. Ils sont dépeints dans toute leur grandeur et leur médiocrité. Leurs forces et leurs faiblesses témoignent de leur humanité et de leur inhumanité. Il faut les deux pour dédier son sacrifice à l'avenir du genre humain.



Au-delà du vécu quotidien de Robert Jordan et de ses compagnons, l'auteur brosse un panorama complet passionnant de la guerre d'Espagne. Tu découvriras l'invraisemblable cruauté, avec laquelle, dans chaque camp, on humilie et on tue ceux d'en face. Tu prendras conscience des manipulations cyniques des Russes, délégués par Staline ; installés à Madrid dans un hôtel de luxe, ils sont chargés de « former » les combattants républicains, ils n'hésitent pas à faire exécuter ceux qui doutent de « la ligne ». Tu constateras la mauvaise organisation des opérations d'envergure, le torpillage des stratégies par les défaillances logistiques et par les rivalités internes dans les Etats-majors…



L'ouvrage est placé sous l'égide de la solidarité humaine, d'une fraternité un peu naïve, évoquée par le titre, lui-même inspiré par un poème d'un prédicateur anglais, qui dit : « ne demande jamais pour qui sonne le glas, il sonne pour toi ».



Pour qui sonne le glas a été publié en 1940, après la victoire des franquistes, au moment où les armées allemandes commençaient à déferler sur l'Europe de l'Ouest. Les attitudes des combattants du roman sont prémonitoires de celles des futurs résistants à l'occupation nazie.


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Le vieil homme et la mer

J'ai choisi "le vieil homme et la mer" pour boucler mon programme de lectures de 2020. Une bonne idée ? Presque. L'oeuvre est brève mais bouleverse par son intensité. Ernest Hemingway nous plante un décor étourdissant qu'est la mer. On ne peut être que touché par sa passion, son sens du détail, sa connaissance du monde maritime même s'il (le personnage principal) est plutôt laborieux dans ses prises et dans ses affrontements avec des requins.



Il croise alors le chemin d'un jeune garçon curieux de son art de la pêche et qui essaye de le protéger. Dommage que cette rencontre occupe peu de place dans le récit. On se laisse toutefois entrainer par le parcours du vieil homme même quand on a pas le pied marin. Sa persévérance dans ce cadre naturel aussi beau que rude interpelle.
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Le Soleil se lève aussi

Une tragédie sous un soleil brûlant



Les déboires du journaliste Jake Barnes dans le Paris des années 1920 permettent à Ernest Hemingway de raconter la «génération perdue» de l’après-guerre. Et de faire vaciller les certitudes des mâles virils.



Comme les romans d’Ernest Hemingway sont indissociables de sa vie, commençons par reprendre la partie de sa biographie qu’il raconte dans Le soleil se lève aussi. Après la Première guerre mondiale qu’il a effectuée comme ambulancier sur le front italien, Hemingway décide de reprendre son métier de journaliste et part pour Paris. Au début des années 1920, installé à Montparnasse, il côtoie toute une colonie d’expatriés, d’Ezra Pound à Gertrude Stein, de Sherwood Anderson à Sylvia Beach qui accueillait généreusement les Américains dans sa librairie Shakespeare and Co. Il y a sans doute croisé aussi Francis Scott Fitzgerald ou James Joyce. C’est dans ce Paris des «années folles» que s’ouvre ce roman qui va raconter le parcours de Jake Barnes, journaliste américain derrière lequel il n’est pas difficile de reconnaître le double de l’auteur. Une technique qu’il va également utiliser pour les autres personnages du livre, largement inspirés de ses amis et fréquentations, ce qui lui vaudra notamment l’inimitié de Harold Loeb qu’il a dépeint sous le nom de Robert Cohn. Mais si le jeu des masques a provoqué un scandale au moment de la parution du livre son intérêt aujourd’hui tient bien davantage dans la chronique et les idées développées.

Le désenchantement de cette «génération perdue» est personnifiée par Jake lui-même, devenu impuissant après une blessure infligée sur le front italien et qui se désespère de voir Brett Ashley, la belle anglaise dont il est amoureux passer d’un amant à l’autre. Une galerie composée d’un Ecossais qui attend son divorce pour l’épouser à son tour, un comte grec qui roule sur l’or et Robert Cohn, dont je viens de parler, juif américain complexé qui aimerait aussi obtenir les faveurs de Brett. C’est dans l’alcool, le jeu et les fêtes que l’on cache son mal-être.

Quand Bill Gorton débarque des États-Unis, son ami Jake décide de lui faire découvrir le Pays basque et l’Espagne et de l’emmener à Pampelune pour la San Fermin, notamment célèbre pour ses corridas. Avant cela, ils pêcheront la truite.

En passant du calme de la partie de pêche à la fièvre de la corrida, Hemingway donne une forte intensité à cette dernière partie où les inimitiés, les frustrations et la violence vont se déchaîner. Chacun se retrouvant alors à l’heure du choix, souvent douloureux, dans une atmosphère électrique. Tandis que le soleil continue à se lever, leurs rêves s’évanouissent.

Hemingway considérait son roman comme «une tragédie, avec, pour héros, la terre demeurant à jamais.» Je crois que le passage du temps lui a donné raison.


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Le Soleil se lève aussi

« Le soleil se lève aussi » (The Sun Also Rises) est un roman d'Ernest Hemingway. Écrit en 1926 et traduit en français en 1933, cet ouvrage -paru fin 1962 dans la collection Le Livre de Poche- a manifestement surpris quelques lecteurs et suscité des réactions pour le moins contrastées.



L'histoire ? Jacob Barnes, dit Jake, nous raconte les aventures, essentiellement nocturnes et parisiennes, d'un groupe de jeunes expatriés (des Anglais et des Américains). Ce groupe est composé de Jake, discret et émouvant journaliste impuissant (comme Hemingway), de Michaël, Écossais alcoolique au tempérament explosif, de Bill, personnage assez fantasque, de Lady Brett Ashley, femme toute en formes, aguicheuse et couchant avec le premier jeune homme venu (un rien nymphomane, quoi!), de Robert (Cohn de son nom), Juif timide (il est le jouet des femmes, notamment de Brett), complexé par son apparente infériorité, et de Pedro Romero, jeune toréro dont les mouvements et le jeu magique excitent Jake. Les aventures consistent essentiellement en beuveries et saoûleries en tous genres, et en tous endroits : la première partie du livre concerne Paris, quand la deuxième concerne Pampelune. Faussement blasés, ces jeunes gens semblent aller de-ci de-là, sans but, évoluant dans un monde pourtant bien réel dont le vide (mais quel vide ?) leur semble difficile à combler. Hemingway nous dépeint une ambiance de fête permanente, comme si c'était pour chasser une éternelle déprime ; l'hommage au Paris des années 1920 a un petit côté « on s'éclate quoi qu'il arrive » (mais est-ce que ça ne correspondait pas à l'errance des artistes expatriés dans le Paris de l'époque, artistes pour lesquels le divertissement était probablement la seule et unique occupation, le seul remède à une après-guerre pleine de désillusions ?) et l'hommage à Pampelune, à ses corridas et à ses jeunes toréros a un petit côté « t'as vu ma virilité sur-dimensionnée ? ».



Il y a de belles descriptions (le Paris nocturne, les parties de pêche à la truite dans les cours d'eau Espagnols, les corridas et l'art de la tauromachie), les évènements s'enchainent avec beaucoup de réalisme et de véracité (on a l'impression de visionner un documentaire!) et les relations au sein du groupe d'expatriés ne manquent pas de relief (on navigue de l'indifférence, feinte ou réelle, au cynisme et à la violence à peine contenue). Mais quelques faiblesses ternissent, selon moi, la qualité du livre : le scénario est faible (en bref, il ne se passe pas grand-chose, ce qui est quand même passablement ennuyeux), les protagonistes se ressemblent par leur penchant très prononcé pour l'alcool, on retrouve -à quelques exceptions près- les mêmes personnages du début à la fin du livre (donc pas d'effet de nouveauté), les dialogues sont insipides et l'homophobie comme l'antisémitisme de l'auteur sont à peine dissimulés. En complément, le style direct, sobre, dépouillé et sans recherche d'Hemingway, style produisant des phrases courtes et sans émotions (le côté journaliste de l'auteur, sans doute!), pourra désagréablement surprendre certains lecteurs ...



Il n'y a pas de doute : dans « Le soleil se lève aussi », Ernest Hemingway s'est confié à nous. Âgé alors de 27 ans, traumatisé, alcoolique et insomniaque, il nous a livré les détails de ses amours inaboutis (il a été marié plusieurs fois) et de certaines de ses amitiés fort pesantes (impuissant, n'était-il pas devenu homosexuel ?). Dans ce livre, son déguisement ne trompe personne : Jake, c'est lui, et cette époque d'après première guerre mondiale, pleine de désillusions, l'insupporte. De là, cette logorrhée, cette errance égo-centrée, sans émotions et superficielle. De là aussi, cette haine pour ceux qui ne réussissent pas, cette posture d'évitement envers la femme -supposément inaccessible et interdite- (cet être qu'il pare de tous les atours et de toutes les perfidies) et cette idéalisation des jeunes hommes, purs et dynamiques. Pour tout dire, j'ai assez moyennement apprécié : je mets trois étoiles.
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Pour qui sonne le glas

Pour qui sonne le glas est un livre tiré de l'expérience de l'auteur, comme journaliste durant la guerre civile espagnole.

Hemingway au travers des événements vécu par le héros du récit, retrace l'engagement dans les Brigades internationales d'un Américain, aux côtés des républicains espagnols.

Ce conflit, extrêmement médiatisé dans la presse du monde entier, entraînera un vent de sympathie pour la cause de la liberté et la lutte antifasciste, bis repetita de ce que sera la Seconde Guerre Mondiale.

Mais le point fort du roman réside également dans son côté épopée romantique sur fond d'héroïsme guerrier. Mélangeant habilement action, suspense, romance, psychologie poussée des personnages, l'auteur dépeint l'intérieur intime des combattants républicains, mettant en exergue leurs personnalités troubles, leurs doutes, leurs sensibilités, galeries de portraits sans concession suscitant attachement ou répulsion. Car comme le rappellera l'auteur, au cœur de la guerre, rien n'est clair, tel un labyrinthe tortueux entre bravoure et lâcheté ou loyauté et cynisme.

Hemingway d'ailleurs, avec son expérience douloureuse du conflit, en tirera la conclusion amère, qu'un individu seul est plus à même de réaliser un acte salvateur, qu'un collectif peu fiable. Définition, qui peinera beaucoup ses camarades de combat, pétris d'idées communistes.

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Le vieil homme et la mer



Relire certains livres lus dans ma jeunesse est devenue une habitude, avec parfois des redécouvertes encore plus fortes et des déceptions.



Ici, c’est avec plaisir que je l’ai relu, sans toutefois retrouver le bouleversement dont j’avais le souvenir.



Un court roman, un récit mythique. Le vieillissant Ernest Hemingway, alors âgé de 52 ans, que beaucoup de critiques considèrent comme un écrivain fini, ces deux derniers romans n’ayant pas eu de succès, écrit ce livre dans lequel on pourrait voir un symbole de sa propre lutte dans la vie, bien qu’il s’en soit toujours défendu. Mais c’est sans doute le propre des grands récits que de donner lieu à de multiples visions et interprétations.



Santiago, un vieux pêcheur, pêche sans succès depuis 84 jours avec un jeune garçon, Manolin. Les parents du garçon considèrent que Santiago porte malchance et l’envoient pêcher sur un autre bateau où Manolin rencontre plus de succès. Santiago part donc seul en mer et un immense poisson, un espadon géant mord à l’hameçon. Alors c’est une lutte acharnée de plusieurs jours et nuits, pour qu’enfin le poisson soit capturé. Mais, il est d’une telle taille que Santiago ne peut le mettre à l’intérieur de son canot, auquel il est donc contraint de l’attacher, et son retour se fera sous les attaques de requins, auxquelles il lui sera de plus en plus difficile de faire face ( un symbole de la vie humaine?). La description de son retour au port, de ses retrouvailles émouvantes avec Manolin, de sa dignité retrouvée devant les autres pêcheurs, forme l’épilogue de cette histoire simple et héroïque.



Un roman intemporel sur le courage, le respect de la nature, la vieillesse aussi, la solitude, la dignité malgré la pauvreté, l’amour.



Et puis, il y a l’écriture, cette économie de moyens, cette sobriété, ce sens de la litote si caractéristique de l’auteur, à nouveau au sommet de son art dans ce qui sera, malgré tout, son chant du cygne.

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L'Adieu aux armes

J'avais craint avec L'adieu aux armes retrouver ce désenchantement de lecture qui m'avait tenue sur Le soleil se lève aussi, dont la tonalité clinique m'avait complètement laissée de côté.

L'adieu aux armes, au contraire, m'a embarquée dès les premières pages. Le ton détaché, rationnel, froid est pourtant bien là mais ici, au lieu de m'éloigner du personnage, il m'a rapproché de ce Frederick Henry, engagé volontaire aux côtés des Italiens comme ambulancier. Un homme jeune mais au vécu déjà lourd, désabusé, distancié par nécessité plus que par machisme par rapport aux vicissitudes de la vie sous les obus. Et Dieu sait qu'il en pleuvait dru pendant la première guerre mondiale, même dans ce coin d'Italie où Henry se retrouve blessé et, choc plus fort encore, amoureux. Un amour qui contribuera à le détourner d'une guerre qui n'est plus la sienne dans une aventure humaine où fatalement, la mort tient le premier rôle.

Voir la guerre à travers les yeux de l'amour et par la plume d'Hemingway est une expérience renversante pour le lecteur, qui le remue autant que l'existentialisme de l'auteur dont on perçoit le vécu à travers la fiction.
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Les neiges du Kilimandjaro, suivi de Dix in..

Les Neiges du Kilimandjaro est en fait un recueil de 12 nouvelles, extraites du recueil La 5ème colonne, et les premières 49 histoires. Hemingway raconte au fusain, esquissant à peine des tranches de vie, quelques respirations d’une vie désenchantée, morceaux de vie brute, mégots brûlés et jetés prématurément.



Les Neiges du Kilimandjaro. Elle, riche, forte, gazelle immortelle… lui, Harry, écrivain accro à l’alcool et au plaisir de tuer, poursuivi par la mélancolie de souvenirs échoués. Là-haut, juste sous les neiges du Kilimandjaro, Harry va s’éteindre, bouffé par l’infection, sous le rire des hyènes et sa pauvre moustiquaire.

Dix indiens. Dialogue d’un père à son fils… ces sales indiens qui vont de saouler le dimanche… surtout Prudie… Si, p’pa, c’est sa bonne amie à Nick… ce soir-là, Nick « resta longtemps éveillé avant de se rappeler qu’il avait le cœur brisé ».

La Capitale du monde. Paco, pauvre garçon de l’estramadure travaillant dur à Madrid, un matador brisé par la peur, et un picador alcoolique et lubrique, se retrouvent a la taberna pour un assaut d’amertume, et une farce de la vie qui va bien mal finir…

Hommage à la Suisse. Café de la gare. Les trains ont du retard, et les clients se croisent, comme dans une blague de bar. M. Wheleer tente d’acheter la serveuse… qui le ferait pour moins mais pas d’endroit où aller… tandis que M. Wheleer s’en va frustré par… le retard de son train et un excès de pourboire… Mr Johnson tente d’exorciser sans succès son divorce, tandis que Mr Harris évoque la lointaine arabie.

L’heure triomphale de Francis Macomber. Mme Macomber se retrouve fort mal à l’aise tandis que son mari, au retour de la chasse au lion, vante sa femme devant Mr Wilson. Puis Mr Macomber repart à la chasse, coaché par Mr Wilson, tueur professionnel. Tout à sa joie d’apprivoiser sa peur, le riche Mister Macomber ne va pas voir venir l’accident, tandis que Mme Macomber, qui n’aime pas la chasse, va pourtant remporter son trophée…

Le vieil homme près du pont…deux chèvres, un chat, trois couples de pigeons, toute une vie brisée par l’artillerie au passage de l’Ebre…

C’est aujourd’hui vendredi. Trois légionnaires, légèrement noirs… quel faisan, ce jésus christ ; il a pas voulu descendre de la croix. C’était pas dans son rôle.

La Lumière du Monde. Alice était la plus grosse putain que j’aie jamais vue… mais, après qu’elle eût raconté son amour du grand Steeve Ketchel, « elle avait à peu près le plus joli visage que j’eusse jamais vu. Une jolie tête, une peau douce et soyeuse, et une voix charmante. Et elle était gentille comme tout, et vraiment bonne fille ».

La Fin de quelque chose. Horton’s Bay, ville forestière. La scierie est fermée ; Partie de pêche avec Bill et Marjorie. Mais… « j’ai l’impression que je n’ai plus rien en dedans de moi, que tout s’en est allé au diable. Je ne sais pas, Marge, je ne sais pas quoi dire ». Il regardait son dos. Et l’Amour, ce n’est pas agréable ? Non, répondit Nick. Je vais prendre la barque, tu n’auras qu’à contourner la point à pied.

Une Journée d’attente. Le petit Schaltz, 9 ans, a 102 de fièvre… va-t-il mourir ?...

Là-haut dans le Michigan. Retour de chasse. Liz aime beaucoup Jim, le fantasme… ce soir-là , l’alcool aidant, leur amour sera consommé, sur les planches froides, dures et pleines d’échardes de l’embarcadère.

Trois jours de tourmente. Bill et Nick partagent un whisky bien tourbé. Baseball, littérature, paternels, la pêche et les hommes mariés… et le regret d’une femme aimée… J’ai vu un coq de bruyère ce matin. Peut-être qu’on lui fera son affaire. On ne peut pas tirer avec un vent pareil… dehors, maintenant, l’histoire de Marge devenait beaucoup moins tragique. Ce n’était même plus important. Le vent balayait tout.

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L'Adieu aux armes

Mon impression après cette lecture est assez contrastée. Difficile de cerner le personnage de Frédéric. Cet américain s'engage dans le corps médical de l'armée Italienne pendant la première guerre mondiale pour des raisons assez insaisissables. On ne sait quasiment rien du passé de ce personnage, ses motivations, mise à part celle de boire des coups sont assez obscures...



Alors qu'il est en train de boire un coup (tiens donc) avec des camarades sur le front, il essuie un tir d'artillerie. Lorsqu'il reprend connaissance, il s'aperçoit qu'il est blessé et est envoyé à l'arrière en convalescence. Il y rencontre une jeune infirmière, Catherine. Là encore le personnage de Catherine est assez déroutant. Personnage Naïf qui va consacrer son temps à être une gentille fille pour plaire à son homme (je vous assure).



Malheureusement après sa guérison notre Frédéric doit retourner rejoindre l'armée. Je ne l'ai pas vraiment senti désespéré bien que pas trop motivé. On ne sait pas trop quoi. Sur le front, c'est rapidement la débâcle et il se retrouve séparé des troupes, il est considéré comme déserteur et va devoir fuir avec Catherine.



Frédéric donne l'impression d'un personnage résigné à subir les évènements, sa pensée semble légère.Le texte à la particularité d'être rythmé lui aussi par des phrases simples et courtes qui renforcent cette idée de renoncement à la complexité.



A côté de ça on subit une alternance d'ambiance de chambrée et de scènes de guerre dans lesquelles on oscille entre le rire et les larmes, entre la tendresse de la naïveté et l'horreur de la réalité.

Je ne suis donc pas sorti indemne de cette lecture qui soulève plus de questions que je ne l'aurai pensé au premier abord. Hemingway suscite l'interrogation.
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