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Citations de Erri De Luca (2921)


Je regarde mes mains vidées des siennes, j'empoigne ciseau et marteau par besoin de tenir quelque chose. (p. 49)
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J'ai toujours eu une préférence pour le chiffre six. À l'école, c'était à peine la moyenne, pour moi, c'était le comble. La moyenne, c'était le cinq, la moitié de l'enjeu.
Le sept était le zèle, le huit était l'engrais, le neuf l'exagération et le dix jamais donné.
J'ai appris ensuite que le six est le préféré de la nature : l'hexagone parfait exécuté par les abeilles, les flocons de neige, la glace, par les cristaux.
Je suis à l'intérieur de l'hexagone bancal de mes années. Je suis entouré de ses six angles et je pourrais leur donner un nom à chacun.
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Quand la tempête se calme, elle laisse la neige accroupie sur la cabane comme une poule qui couve.
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Les citadins soupçonnent les Tziganes d'avoir une meilleure connaissance des voies du ciel et ils en nourrissent leur hostilité. Aucun Tzigane n'est devenu astronome, mais tous leurs enfants désignent les étoiles par leur nom. C'est d'eux que vient la musique, créée dans les bivouacs puis enfermée dans des partitions et des salles de concert.
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À l'intérieur des yeux, le sommeil est une tâche d'encre qui s'élargit.
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L'été, les étoiles tombaient comme des miettes, brûlaient en vol pour s'éteindre dans les champs. Alors, il s'approchait de celles qui étaient tombées près de lui pour les lécher. Le roi goûtait le sel des étoiles.
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Je regardes mes mains qui ne sont bonnes à rien, vides sans outils.
Je pense aux tiennes sans vernis à ongles, bonnes à tout, de l'aiguille au marteau. Tu aimes les fèves et tu en plantes, ton jardin est jaune de citrons, sans la moindre mauvaise herbe. Tu ne jettes pas les noyaux des fruits, des olives, les tomates abîmées, tu les donnes à la terre, à l'occasion qui les fera se reproduire.
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Je lui demande ce que veut dire vivre en musulman.
«Adorer Dieu comme si on devait mourir demain, travailler comme si on ne devait jamais mourir.» Dommage qu'il soit impossible de boire ensemble un verre de vin en l'honneur de ces paroles.
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Les pêcheurs demandent plus et maintenant la pêche est maigre. Certains sont allés avec la traîne sur le fond. Ils ont laissé un désert après leur passage. La mer ne peut être labourée.
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S'ils avaient été des armes accrochées au mur, je serais devenu un chasseur, mais c'étaient des livres, empilés jusqu'au plafond. Ils étaient autour de moi et tout contre moi. J'ai été un enfant, puis un jeune garçon à l'intérieur d'une chambre en papier. Mon père les achetait par kilos ,ils étaient son ailleurs, la distance entre lui et les tomates et les fruits au sirop, produits de son travail. Il rentrait le soir, se mettait dans un fauteuil, étendu sous un livre. Ainsi, il se trouvait en plein air. (p. 70)
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La surface de la mer est un plafond au-dessus de la profondeur.
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(...) Mais vous avez le pouvoir de décider même sans connaître. C'est le parfait objectif du pouvoir, arriver au plus haut degré d'incompétence et décider de tout.
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Puis, avec Maria, nous nous mettons à parcourir le ciel étoilé le nez en l’air, elle dit que c’est un couvercle, moi je dis que c’est un filet, chaque étoile est un nœud. Elle dit que nous vivons dessous, moi je dis que nous sommes à la même hauteur, nous aussi ceux de la terre nous flottons dans le ciel, comme des bouées.
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L'exil serait pour moi d'écrire dans une autre langue.
Je peux en parler d'autres, les lire, mais l'italien est ma patrie, littéralement, parce que c'est la langue transmise par mon père. (p. 99)
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Le cerveau de l’homme est un ruminant, il remâche les informations des sens, les combine en probabilité. L’homme est ainsi capable de préméditer le temps, de le projeter. C’est aussi sa damnation, car il en retire la certitude de mourir.

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Je bénis la chance d'écrire des histoires et non pas des articles pour les journaux, car à côté de la femme était assis un homme avec un quotidien. Il en tournait les pages avec des gestes brusques, le lisait avec mauvaise humeur, puis il l'a replié et l'a fourré dans sa poche. Avant le soir, il le jettera dans une poubelle, au pilon.
Mes pages, elles, ont de la chance dans les mains de la femme assise. J'ai eu aussitôt envie d'en écrire une pour l'ajouter à la fin de son livre.

Les mots que j'ai écrits ne sont plus à moi, ils sont devenus les siens. Elle les a voulus, en piochant justement ceux-là dans le grand bazar des livres. Elle les a payés avec de l'argent prélevé sur d'autres dépenses, en se passant par exemple d'une bouteille de vin, d'une séance de cinéma ou d'un concert. Ils ont pour elle la valeur ajoutée d'avoir remplacé des choses plus agréables qu'un livre. Et maintenant, ils sont là: sur ses genoux, feuilletés par la douceur d'une caresse, ses cheveux tombant en cascade.
Prises et tenues ainsi, ces pages sont plus à elle maintenant que lorsqu'elles étaient miennes auparavant. (p. 110-111)
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Les lèvres d'une femme m'émeuvent quand elles s'approchent, nues, pour un baiser, elles se déshabillent entièrement, du haut des mots jusqu'en bas.
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L'aigle est maladroit à terre. Alourdi par son repas, il a tout du dindon. Il s'en va sur ses pattes courtes et avant de pouvoir s'élever, il touche le sol en rebondissant plusieurs fois. À terre, un aigle repu est vulnérable.
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Irène a les mouvements d'un dauphin, même sur la terre ferme. Elle fait des petits pas courts, habituée à nager les jambes soudées qui doivent produire la poussée de la queue des dauphins.
Elle fait comme si : sa volonté d'imitation la transforme en ce qu'elle désire être.
Suffit-il de faire comme si, pour devenir?
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Je le dis sincèrement que je n'ai pas peur de me faire mal. Ça m'est égal. Mon corps ne m'intéresse pas et il ne me plaît pas. C'est celui d'un enfant que je ne suis plus. Je le sais depuis un an, je grandis et mon corps non. Il reste en arrière. Et donc peu importe qu'il se casse.
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