AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Erri De Luca (2919)


... j’aime cette langue italienne, ses précisions qui protègent des falsifications. La langue est un système d’échange comme la monnaie. La loi punit ceux qui impriment de faux billets, mais elle laisse courir ceux qui écoulent des mots erronés. Moi, je protège la langue que j’utilise.
Commenter  J’apprécie          460
Nous apprenons des alphabets et nous ne savons pas lire les arbres. Les chênes sont des romans, les pins des grammaires, les vignes sont des psaumes, les plantes grimpantes des proverbes, les sapins sont des plaidoiries, les cyprès des accusations, le romarin est une chanson, le laurier une prophétie.
Commenter  J’apprécie          460
Les dangers cessent toujours au moment où les paupières tombent comme un rideau de théâtre. On est toujours sauvé dans un sommeil.
Commenter  J’apprécie          450
Erri De Luca
Les sommets ne sont pas des endroits où on peut habiter. Ils sont inhabitables. Les sommets ce sont des impasses parce qu’on ne peut plus avancer, il faut descendre, se retirer, comme dans toutes impasses. C’est une impasse très panoramique, bien entendu, mais reste la moitié du voyage qui se complète, quand, un alpiniste comme moi, revient au point de départ.
Commenter  J’apprécie          450
... on donne trop d'importance aux mots, il arrive qu'ils contraignent à l'exil, aux prisons ou pire. Ils sont chargés de poids et pourtant ils ne sont que souffle.
Commenter  J’apprécie          442
Le vingtième siècle a été le siècle des révolutions. Des masses humaines énormes ont renversé ainsi les tyrannies et les empires coloniaux. Les révolutionnaires sont devenus des présidents ou des bandits, sans nuance de destins intermédiaires.

p. 17
Commenter  J’apprécie          440
Nicola me dit dans sa langue rapide : " Io nun capisco manco o mare. Nun saccio pecché'o viento' e tempesta fa onda a mare, e polvere'n terra. Campo a mare da che' ? E sulamente mare, acqua e sale, ma è funno assai.

" Je ne comprends même pas la mer. Je ne sais pas pourquoi le bateau flotte, pourquoi le vent de tempête soulève des vagues dans la mer et de la poussière sur terre. Je vis au bord de la mer depuis ma naissance et je ne la comprends pas. Et pourtant qu'est-elle-donc ? Elle n'est que mer, eau et sel, mais elle est profonde, très profonde.
Commenter  J’apprécie          436
A une époque, il avait partagé la montagne avec un ours. Ils se rencontraient souvent et s'arrêtaient à quelques pas de distance. L'ours flairait l'homme, l'homme regardait par terre, de côté, en haut. L'ours mangeait les viscères des bêtes abattues. L'ours et sa fourrure étaient bons à vendre, mais on ne tue pas un spécimen unique. Puis l'animal était mort de vieillesse, il avait trouvé sa carcasse dans un bois du versant nord et il l'avait enterrée.
Commenter  J’apprécie          431
Moi je connais les vies qui durent un jour. Arriver jusqu'à la nuit, c'est déjà mourir vieux.
Commenter  J’apprécie          430
La poésie que je ne peux atteindre est un éventail fermé, je l'agite quand même.
Commenter  J’apprécie          410
C’est le parfait objectif du pouvoir, arriver au plus haut degré d’incompétence et décider de tout. Je vois la société comme une construction faite de matériaux de plus en plus mauvais au fur et à mesure qu’elle progresse vers le haut. 
Commenter  J’apprécie          400
Erri De Luca
La tâche d'un écrivain est aussi de donner au passé une autre possibilité, une autre intelligence.
Commenter  J’apprécie          400
Ce jour de novembre et de fatigue, le roi flaira la neige toute proche, derrière la courbe rapide du jour de soleil. Il flaira la neige amie qui pousserait son espèce à se pelotonner dans les tanières de glace. Le soleil faisait son tour d'adieu sur les hauts pâturages, le troupeau de chamois était nerveux. Il avait flairé l'homme, puis l'avait perdu. Les mâles ne broutaient pas, ils bondissaient dans des courses saccadées pour voler une odeur à l'air immobile. Ils soufflaient leur respiration comprimée dans un sifflement. On aurait dit de brefs défis interrompus, sans victoire, qui ne leur appartenaient pas.
Commenter  J’apprécie          400
L'espèce humaine est dotée de bien peu de sens. Elle les améliore grâce à au résumé de l'intelligence. Le cerveau de l'homme est un ruminant, il remâche les informations des sens, les combine en probabilités. L'homme est ainsi capable de préméditer le temps, de le projeter. C'est aussi sa damnation, car il en retire la certitude de mourir.
Commenter  J’apprécie          400
Dans chaque espèce, ce sont les solitaires qui tentent de nouvelles expériences. Ils forment un quota expérimental qui va à la dérive. Derrière eux, se referme la trace ouverte (p. 31).
Commenter  J’apprécie          390
Un soir, au cours d'une promenade je sentis sur mon visage l'imperceptible caresse fulgurante d'une aile de chauve-souris, le contact le plus doux qui soit passé sur mon visage. J'avais eu l'occasion les années précédentes d'oublier les caresses. Je n'eus pas le temps de mobiliser mon dégoût, sous le coup de la surprise j'éprouvais une confuse gratitude pour l'obscurité et son léger doigté. Une nostalgie instantanée me fit oublier mon alarme. Si le corps a le sens de l'exil, c'est dans la peau.
Commenter  J’apprécie          382
Il dit que toute la différence est entre violence d'Etat et violence du peuple, l'une est abus de pouvoir, l'autre non. (...) et la révolution ? Elle vient, si elle vient, au bout de nombreuses journées de démocratie volée.
Commenter  J’apprécie          382
Je suis un lecteur très exigeant car le principe qui guide ma lecture est que c'est l'histoire qui doit me faire oublier mon poids, jusqu'à mon souffle et ma respiration, jusqu'aux bruits tout autour. Si je m'aperçois que c'est moi qui porte, ce livre tombe sur mes pieds.
Commenter  J’apprécie          380
Erri De Luca
J’ai fait le plus vieux métier du monde. Pas celui de la prostituée, mais l’équivalent masculin, l’ouvrier, qui vend son corps à la force de son travail. Écrire a été et reste pour moi le contraire, un temps de fête dans une journée de corps vendu pour un salaire. Ce fut du temps sauvé.

Erri De Luca.
Commenter  J’apprécie          370
A peine a-t-on partagé une ou deux cuillères de sel avec une personne qu'on en est déjà au stade de l'amour. Mais avant de se livrer, on devrait manger une marmite de sel ensemble.
Commenter  J’apprécie          360



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Erri De Luca Voir plus

Quiz Voir plus

Quiz Bridgerton

Qui est le diaman de la saison

Eloïse
Penelope
Daphné
Cressida

10 questions
4 lecteurs ont répondu
Thème : Julia QuinnCréer un quiz sur cet auteur

{* *} .._..