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Citations de Estelle Tharreau (353)


Le cri des outardes, le rire des enfants et le martèlement des massettes donnaient vie à ce paysage hésitant entre désolation et renouveau. Une bourrasque froide balaya le visage de Marie dont le regard s'accrochait à l'horizon flou entre le gris de la terre et celui du ciel.
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Malgré son apparente sérénité au volant, Marie Fontaine enrageait. Depuis l’échauffourée, les mots de Gariepy, le chef de la police de la réserve, ne cessaient de résonner en elle.
« Marie, je sais que tu veux bien faire, mais tu divises la communauté plus que tu ne la rassembles.
- Qu’est-ce que je dois comprendre ?
- Tu refuses de tirer un trait sur le passé. Mais ce qui nous arrive et ce qui t’est arrivé, on en est responsables aussi. On ne peut rien y changer.
- Faux !
- On ne prépare pas l’avenir en regardant constamment en arrière.
- Si ! C’est en redevenant nous-mêmes et en tirant les leçons du passé qu’on avance.
- En tirant des leçons, oui, mais pas en tentant de faire renaître une époque où on ne serait plus capables de vivre comme nos ancêtres. »
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Tandis que la neige commençait à recouvrir le corps supplicié de Naomi, le visage de l’homme se grava dans les yeux noirs et fixes de l’animal.
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En sortant du pensionnat, on n’avait aucune qualification. On est rentrés chez nous sans rien. Avec encore moins qu’en y entrant. On y a laissé notre joie, notre insouciance, notre famille et notre culture pour repartir avec un traumatisme irréversible.
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On y a laissé notre joie, notre insouciance, notre famille et notre culture pour repartir avec un traumatisme irréversible.
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Sans le savoir, sous les bourrasques glaciales du vent de novembre, seule dans la nuit face aux eaux noires, Suzy attendait la mort. 
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Ce qu’il n’avait pas mentionné, pas plus à son chef qu’à sa femme, était, qu’au plus profond de lui, il avait peur. Pas pour sa vie, mais pour son âme.
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Évitez de mentionner que votre conjoint est militaire, évitez de porter toute marque pouvant le suggérer, appelez la police si vous êtes victime d’une agression, un numéro vert est à votre disposition.
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Des gosses en guenilles jouaient dans les constructions de parpaings bruts crépis de poussière.
Ils dépassèrent de nombreuses charrettes tirées par des mulets squelettiques qui portaient les stigmates du mors et du fouet tandis que certains attendaient en plein soleil, attachés à des poteaux par un mètre de corde.
Sébastien se demandait si les défenseurs du bien-être animal auraient supporté le spectacle de ce taxi jaune et noir lancé à toute allure sur la route défoncée avec deux chèvres entravées sur la galerie ou celui de cet homme qui, malgré le ventilateur rouillé branché à une batterie délabrée posée à côté de lui pour tenter de rafraîchir sa monture famélique, lui faisait tirer une carriole dix fois plus lourde que lui.
Le décalage de lieu, de temps et de valeur était tel que tout lui semblait éblouissant.
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Ils dépassèrent de nombreuses charrettes tirées par des mulets squelettiques qui portaient les stigmates du mors et du fouet tandis que certains attendaient en plein soleil, attachés à des poteaux par un mètre de corde.
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Puis le convoi sortit des faubourgs et emprunta une route en retrait de l’agitation. L’allure s’accéléra et le pays urbain se clarifia pour faire place à une série d’immeubles inachevés coiffés de fers à béton rouillés entre lesquels les femmes tendaient des fils où flottaient au vent des étoffes bigarrées. Des gosses en guenilles jouaient dans les constructions de parpaings bruts crépis de poussière.
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Au fond, c’est logique, Braqui. On a une armée conforme à ce dont les gens rêvent : se défendre sans armes et sans violence.
– O.K., mais comment peuvent-ils gober une connerie pareille ? On se tape sur la gueule depuis la nuit des temps.
– Je sais, mais on ne leur vend pas ça et les gens sont tellement dans la merde que ce qui se passe à l’autre bout du monde ça ne les intéresse que lorsque la concurrence étrangère leur pique leurs emplois ou quand des flots de migrants arrivent près de chez eux.
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Il ne crie pas, mais se réveille en sursaut, couvert de sueur, le cœur battant. Même au boulot, il repense aux corps déchiquetés. La moindre odeur de fumée le ramène devant ce charnier brûlant. Et parfois, au détour d’une rue, il lui semble voir Momar ou Sandreau, son mentor qui… lors de sa troisième mission… lors de l’attaque… 
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La nuit a été mauvaise. Les somnifères ne sont plus assez puissants. Il parvient encore à résister à la tentation d’augmenter sa consommation d’alcool, mais les cauchemars reviennent, toujours plus forts et atroces chaque nuit.
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Il était une fois un soldat ayant dépassé le seuil d’horreur qu’il pouvait endurer et que la vie a transformé en une bombe à retardement que les Hommes ont lentement amorcée jusqu’à l’explosion.
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Il se sentait étranger à ce monde qu’il avait pourtant connu toute sa vie. Accaparé par ce sentiment de décalage, il ne pensait plus directement au Shonga jusqu’à ce que cette lisière de bois apparaisse.
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Nous pouvions sauver ce pays et nous n’avons fait qu’amener cette guerre sur notre propre sol et participer à l’effondrement du Shonga.
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À travers la défaite de notre armée, c’est l’échec de toute la politique du président qu’il faut voir.
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Puis le 02 septembre 1939, le pire arriva lorsque l’ordre de mobilisation générale fut placardé sur le mur de la mairie. Le lendemain la France déclarait la guerre à l’Allemagne. Comme une grande partie des hommes du village, Jules rejoignit la gare de Vesontin pour participer à une guerre qui promettait d’être courte. Jules n’était pas de cet avis.
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Adéma était entouré d’enfants qui s’agglutinaient autour de lui. Personne ne pourrait comprendre qu’un seul de ces gosses soit tué, même pour en sauver tant d’autres. Adéma le savait. Adéma avait choisi entre efficacité et sentiments. Il enrôlait des gosses pour lui servir de bouclier, pour poser ses bombes, pour être soldats. Il savait que nous ne les abattrions pas.
Le général fit un signe. C’était fini. Comment combattre à armes égales quand le droit de la guerre n’était respecté que par un seul camp ? Les politiques n’avaient pas donné aux soldats la solution de cette équation insoluble.
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