Le grand jardin, c'est l'histoire de deux frères jumeaux, Florent et Paul. Surtout celle de Florent. Mais pas seulement non plus. En fait c'est l'histoire de leur famille, balayant plus d'un siècle, de la forêt des "cantons de l'Est" jusqu'à Bruxelles, avec un crochet par les Ardennes françaises. Paul et Florent grandissent dans une famille compliquée, entre un père aimant mais souvent absent et penchant vers la bouteille, et une mère foldingue. Dans cette ambiance pesante, les jumeaux surnagent grâce au dévouement et à l'affection de Lazlo et Paliki, un couple de nains venus de Hongrie dans des circonstances rocambolesques. Si Paul arrive à l'âge adulte sans trop de casse émotionnelle, Florent est plus fragile. Comme un homme pressé il court sans cesse derrière le bonheur, mais semble incapable de le reconnaître quand il le croise, ou s'enfuit quand enfin il le rencontre.
Ah, le bonheur, quelle vaste affaire... Je n'en ai pas la recette, mais j'en connais au moins un ingrédient : les beaux moments de lecture qu'on peut passer avec des romans tels que "Le grand jardin". Il y est certes question de souffrances et de morts, mais aussi – surtout – d'amour, de douceur, de bienveillance et d'humanité. Et puis il y a les personnages attachants malgré/à cause de leurs failles et leurs défauts. Et, ce qui m'a encore plus marquée, il y a l'écriture, sereine et cristalline, éblouissante de simplicité.
Alors, le bonheur ? il existe : "Il était une fois une forêt, les souvenirs d'une guerre, des démons et des anges, des morts, des peurs anciennes, des rêves fastes et néfastes, des départs, des accidents et des fuites, des retrouvailles, de la musique, des souffrances à s'arracher le coeur, et puis une infinie douceur – mille choses qui, ensemble, font penser que tout existe ici-bas, tout, sauf le hasard".
Lien :
https://voyagesaufildespages..