Citations de Franck Thilliez (3756)
La mémoire est extrêmement complexe, elle peut parfois nous jouer des tours et créer de faux souvenirs. Elle a horreur des vides et les comble d’elle-même lorsque c’est nécessaire.
Un roman est un jeu d’illusions, tout est aussi vrai que faux, et l’histoire ne commence à exister qu’au moment où vous la lisez.
- Parfait. En ce qui me concerne, je dois faire un détour à la SPA avant que ça ferme. J'ai un chien à aller chercher.
Nicolas écarquilla les yeux.
- Un chien ? Celui qui a foutu en l'air ta chemise ? En ce moment ?
- Pourquoi, il y a un moment pour adopter un chien ?
Le syndrome du survivant... On se sent coupable d'exister, on revit les dernières heures, les dernières minutes, encore et encore, en essayant d'élaborer des scénarios qui auraient permis d'éviter le drame. 'Si on était partis deux minutes plus tard...', 'S'il n'avait pas plu ce jour-là...', 'Si j'avais changé ce fichu clignotant', ou 'Si on n'était pas passés par cette putain de route en travaux.'
(p. 72)
Les tremblements agitaient à nouveau l’extrémité de ses doigts squelettiques. La mine du stylo bondissait d’une ligne à l’autre, pareille à un sismographe déréglé. Ses ongles crissèrent sur le bois et vinrent effleurer le canon d’un revolver.
"Je ne sais pas si je vais encore t’écrire.
Tu n’es pas à la hauteur. Prends mon silence comme une punition.
À mon tour de te faire souffrir. En t’ignorant.
Miss Hyde"
Le stylo explosa contre la charpente. La lettre fut pliée sans soin, puis enfoncée au fond d’une boîte bien trop volumineuse pour cette poignée de mots.
Un gros rat gisait là. Elle lui avait éclaté la cervelle. Amandine se redressa, une main devant la bouche, à la limite de vomir. Qu'est-ce que cette horreur faisait chez elle ? Comment un animal chargé jusqu'à la gueule de virus et de bactéries avait-il pu entrer entrer ces murs hermétiques ?
Des araignées... des rats à présent. C'était impossible.
Les claquements reprirent, vraiment pas loin. Encore un origami qui tombait par terre. Amandine sursautait et vit une longue queue noire disparaître derrière un fauteuil, juste sur sa droite. Elle se retourna en sentant une autre présence dans son dos. Un autre rat, encore plus gros, était en train de longer les plinthes à une vitesse impressionnante. Il se dirigea vers sa chambre.
Ces bestioles répugnantes contaminaient toute la maison. D'où venaient-elles ? Remontaient-elles des égouts ? Des canalisations ?
Il se passait forcément quelque chose sous terre, pour que les rats fuient de la sorte leurs abysses. La jeune scientifique pensa aux aiguilles des sismographes qui s'agitaient doucement, quelques jours avant une grosse éruption volcanique.
Ces rats étaient comme ces aiguilles. Des annonciateurs du malheur.
Avancer dans un grenier, c'est remonter le fil de l'existence. N'importe qui peut y lire l'histoire d'une famille.
"Le diable se cache dans les détails"
Il alla voir ses fils qui dormaient profondément...
Sharko prit une chaise et s'assit entre les deux lits...
Il se sentait tellement impuissant, il n'était qu'un petit flic qui dépendait d'un système tellement complexe. Il essayait de faire son travail avec justesse, chaque jour depuis des années, mais à quoi bon, au final ? Cela rendrait-il moins violent le monde où grandiraient ses enfants?
Je ne sais pas si je vais encore t'écrire.
Tu n'es pas à la hauteur. Prends mon silence comme une punition.
À mon tour de te faire souffrir en t'ignorant.
Miss Hyde
L’Evolution est une exception. La règle, c’est l’extinction.
-Tu n’as jamais voulu de moi, ma puce…Tu t’es bien foutue de ma gueule à l’époque.
Mais à partir de d’aujourd’hui, tu seras le plus parfait des objets sexuels.
Le chemin de ma guérison.
Lentement il fit pivoter son arme devant lui, l’éclair sur l’acier effilé se reflets dans ses pupilles de rapace.
Un courant d’air s’invita dans le couloir. La caresse froide et osseuse de la Mort.
Manon Moinet était devenue bien trop dangereuse.
Il fallait l'éliminer avant qu'il ne soit trop tard.
La museler définitivement.
De quoi mourait-on dans les hôpitaux psychiatriques? De maladie ou de tristesse?
Miraculeusement, la France a été épargnée, les douaniers du ciel ont arrêté le nuage juste aux frontières.
Encore un de ces sales mensonges de l' atome. Tout le monde a été frappé. En Corse le nombre de cancers de la thyroïde ou de problèmes de régulation de la glande est en train d' exploser, vingt-six ans après Tchernobyl. Les taux sont trois fois supérieurs à la moyenne nationale. Ces gens sont les empreintes vivantes du passage du nuage.
En fouillant sur internet, on pouvait même lire cette phrase, qui donnait une idée de la direction que prenait le monde : "Où étiez-vous hier et où irez-vous demain ? Google peut vous le dire." "Hier", parce que chacun était tracé et que le passé appartenait aux machines. "Demain", parce que, en décortiquant les habitudes, les goûts et les comportements, les intelligences artificielles pouvaient anticiper toute action future.
Les mots sont importants, je vous l’ai déjà dit. Surtout à une époque où rien ne s’efface. Un mot de travers peut ruiner votre vie. Plus de mea culpa possible. On adule ou on guillotine en quelques jours seulement.
Ce feu intérieur, elle ne l'avait plus ressenti depuis des mois. Il brûlait pourtant au fond de son ventre. Fidèle. Il était son arme la plus puissante, et elle devait la garder pour elle. La colère maintenait en vie, faisait réfléchir, donnait des objectifs. La colère poussait le lion à tenter de fuir de sa cage à la moindre erreur du geôlier.
L'incertitude est notre pire ennemi en terme de microbes. On peut prédire la trajectoire d'un astéroïde, la durée d'une éclipse solaire, or une pandémie est imprévisible. Et complètement invisible...
Le virus est un sprinter.