Citations de Franck Thilliez (3756)
Si elle avait été seule, elle se serait probablement perdue au fond d'une bouteille d'alcool. A défaut d'apporter les réponses, la vodka effaçait les questions.
Le capitaine Raviez arborait une moustache gigantesque. La proéminence poilue d'un brun terreux mangeait la totalité de sa lèvre supérieure et s'étirait en pointes de fouet entretenues avec une laque spéciale. L'élégance d'Hercule Poirot sur la carcasse de Clint Eastwood.
Virus et bactéries ont existé bien avant l'homme, et soyons-en-sûrs, ils lui survivront. Nous ne sommes que de passage sur cette terre. Une espèce parmi tant d'autres. Et pas la mieux adaptée.
Une seconde n'est rien à l'échelle de l'humanité. Mais chaque seconde possède cette magie d'être unique.
Sur le territoire de l'imaginaire, les monstres demeuraient immortels.
Mort et vie s'épousant dans un baiser fougueux.
Assis au pied de l'un des minarets comme si il dominait le monde, Sharko se rendait compte à quel point l'Egypte se fracturait au fil des ans: le passé majestueux, irréprochable d'un côté, avec ses pharaons, ses mosquées, ses madrassas, et le futur beaucoup moins reluisant de l'autre, dévoré par la pauvreté et le chaos d'un monde qui grossissait trop vite.
Le septième art est celui de la magie, de l'illusion, du trompe-l'œil...rien n'est réel.
Le parking était bondé. Les hôpitaux, comme les cimetières, ne désemplissaient jamais
La radioactivité ne traversait ni l'eau ni le plomb, mais presque tout le reste. Andreï avait respiré des poussières d'iode 131, de strontium 90, de césium 137, de polonium 210...
L'atome était en lui.
Andreï n'était plus un homme, mais un réacteur nucléaire destiné, lui aussi, à exploser.
Franck Thilliez : « Je remercie du fond du coeur cette journaliste qui démontre que le combat pour la défense de la littérature dite populaire est bel et bien toujours d'actualité. »
(Twitter, 30 mai 2018)
-> en réponse à cette phrase dans Télérama [LA référence du prêt-à-penser] : « 80 % des Français n’envisagent pas de partir en vacances sans un livre. Dommage que ce soit pour emporter des romans comme 'Sharko' de Franck Thilliez... » (Marine Landrot, 29/05/2018)
D’ordinaire, on venait à cet endroit très prisé par les touristes - ces bêtes curieuses existaient aussi dans le Nord - pour y randonner, visiter l’abbaye ou boire de la bière trappiste extra-forte, et non pour tomber nez à nez avec un cadavre.
Le visage aux trois quarts dévoré par les poissons était venu affleurer la surface, avec ses cavités oculaire vide, sa bouche grande ouverte, remplie de vase. Le pêcheur avait hurlé.
Stéphane aime le noir, le bizarre, avoir peur et faire peur. Il est continuellement à la recherche de nouvelles sources d'inspiration, pour créer ses monstres. Il ne se base pas uniquement sur l'imaginaire, il puise aussi dans la nature humaine, ses multiples dysfonctionnements. S'il devait descendre aux enfers pour découvrir le véritable visage du diable, je vous garantis qu'il le ferait.
Il s'arrêta net, haletant et couvert de boue. Lucie se releva d'un coup.
— Tu te couches face contre sol ! Et sans discuter !
L'homme obtempéra. La flic lui écrasa un genou dans le dos et lui passa les menottes. Une fois qu'il fut maîtrisé, elle donna un grand coup de crosse sur sa tempe.
— Et maintenant, je vais te citer tes droits, connard !
L'éblouissant paysage de la journée s'était effacé derrière les ombres des sapins. Les silhouettes des montagnes se resserraient en dents de scie autour de lui, comme la mâchoire d'un habitant des abysses. En contrebas, le lac suggérait l'oeil froid d'un reptile aux aguets.
Franck saisissait mieux les enjeux autour du sang et, quand on parlait d’or rouge, ce n’était pas une image.
Son schéma suintait le fric. Peu importait l’état physique des donneurs en début de chaîne ou des malades en bout de circuit, peu importait qu’ils crèvent d’anémie ou de leur maladie du sang. Un brouillard d’entreprises et de financiers exploitaient la misère et la transformaient en actions immatérielles qui grimpaient sur les marchés. Point barre.
La lumière attire aussi les ombres...
Mener une enquête était un éternel recommencement, une plongée sans cesse renouvelée au coeur d'une fractale : plus on descendait dans le détail, plus ce détail s'enrichissait de nouvelles pistes à explorer jusqu'à tomber sur un autre détail, et ainsi de suite. Et les assassins les plus retors se repliaient au fond de la fractale, attendant qu'on vienne les déloger.
Chaque fois qu'il arrivait sur une scène de crime ou qu'il assistait à une autopsie, le capitaine de gendarmerie Patrick Lemoine ôtait son alliance et la rangeait au fond de la poche de son pantalon. Il ne parlait jamais de ses affaires criminelles à sa femme, encore moins à ses deux adolescents, et trouvait sans doute dans ce geste un moyen supplémentaire d'éloigner sa famille des horreurs que lui imposait son métier.
[...]
Malgré tous ses efforts, sa relation avec sa femme s'envenimait, par manque de communication, parce qu'il gardait tout pour lui, parce qu'un cadavre mutilé ou une victime violée, ça ne se partage pas avec la famille au moment du repas dominical. [...] Ses propres ténèbres le rongeaient de l'intérieur.
(p. 119 & 121)