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Critiques de François Cheng (462)
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Une longue route pour m'unir au chant français

François Cheng est un poète et un philosophe qui , au crépuscule de son existence, nous invite à parcourir » le long chemin « qui l’a conduit de Chine en France puis la lente métamorphose de son univers mental chinois vers un amour débordant pour la France ,sa langue et sa littérature

Dès son adolescence au milieu de la Chine ,il est fasciné par les brumes , l’eau, la montagne, les vallées, le silence propice à la médiation , probablement aussi très inspiré par le taoïsme où l’homme puise ses forces dans la nature. Très jeune Il se nourrit intellectuellement des grands poètes français mais sera aussi en communion spirituelle avec le grand poète autrichien Rainer Maria Rilke qui , dans ses poèmes orphiques et les Cahiers de Malte , fait de la mort l’incitation à vivre encore plus pleinement, en participant à la souffrance du monde.

La mort est en effet omniprésente dans ce récit. On retrouve l’ambiance du quartier de la Montagne Sainte Geneviève des années 60 , la Mecque de la vie intellectuelle européenne ,on découvre des poètes contemporains connus ou inconnus avec lesquels il est en étroite complicité littéraire.

On ne peut qu’admirer une telle personnalité , tellement originale dans sa perception du monde et qui a la délicatesse de ne pas ennuyer le lecteur avec toutes les difficultés traversées en France pour s’imposer,jusqu’à être admis dans le Saint des saints « l’Académie Française « 

Son voyage sur les traces de Rilke en Suisse est très émouvant.

Il faut se détacher du monde actuel pour apprécier tous les poèmes qu’il cite au hasard de ses réflexions et qui ont enchanté sa vie, beaucoup d’entre eux écrits par lui-même
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Une longue route pour m'unir au chant français

Une longue route

pour m'unir au chant français

François Cheng

récit

Albin Michel, 2022, 244p





Voici le livre d'une vie -Cheng a 92 ans- pour laisser une trace non pas en tant que sage, mais disant qu'il a vécu, qu'il a participé à l'aventure de la Vie, intimement liée à la mort, qui n'est pas néant mais transfiguration, et qui fait vivre ensemble ceux qui sont morts et ceux qui sont en train de vivre.

A 15 ans, il s'est éveillé à la poésie, et s'est montré très sensible au thème de l'eau, avec son pouvoir de métamorphose et de transmutation, de création. Cheng est résolument dans le mouvement et le devenir, ce qui répond à sa conception de la vie et d'une certaine manière de l'éternité, et à la forme du quatrain, exorde, développement, tournant ou montée, nouvelle ouverture, qui évoque celle de la spirale. Au reste, la dissertation sur l'eau qu'il a écrite à cet âge, il la garde précieusement dans ses papiers.

Poétiquement, il est très proche de Rimbaud, mais surtout de Rilke. C'est un poète orphique, qui a conscience que seule la puissance de l'amour peut fonder un règne au-delà de la mort. Il s'oppose ainsi à Adorno qui trouvait barbare le fait d'écrire un poème après Auschwitz.

L'apprentissage du français fut pour ce Chinois en plein désarroi, qui a voulu rester seul en France, une longue route faite de patience et d'exigence, et de dépassement de la solitude. Il vénère cette langue, qu'il trouve musicale,-il en témoigne avec son analyse de L'invitation au voyage- et veut tout connaître d'elle, ses difficultés syntaxiques, ses formulations littéraires, le sens exact et exhaustif de chaque mot qui n'a pas de synonyme. Il vaut par lui-même. Il a assisté aux séminaires des grands intellectuels. Il s'est porté vers la sémiotique.

Son parcours est tissé de rencontres, Vercors, Gide, Michaux, entre autres.

Fort de sa connaissance profonde de la cuture française, il rapproche l'Occident de l'Orient, unissant la voix orphique et la Voie du Tao.

J'ai beaucoup aimé les trois quarts du livre qui retracent son parcours solitaire de conquête et de bonheur, la dernière partie montre un homme reconnu à qui, comme il se doit, les honneurs reviennent. Cependant, c'est un livre stimulant.
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Une longue route pour m'unir au chant français

Produire une critique approfondie de cette lecture m'est impossible. Vous parler de cet homme, oui. Vous dire ce qu'il me transmet à travers ses livres, ce que je ressens pendant leurs lectures.

Cet homme est au-delà de tout ce que je peux en dire. Lorsque je l'entends parler, lorsque je le lit, je sens tout mon être s'apaiser, ralentir pour arriver à ne plus rien ressentir de la vie qui m'entoure telle qu'elle était quelques instants auparavant.

Je n'ai pas la culture littéraire qui me ferait connaitre, plus que de nom, les philosophes, les écrivains qu'il croise. Mais les poèmes qui parsèment les pages sont de vrais cadeaux.

Ne serait-ce que le déroulé de sa vie fascine le commun des mortels que nous sommes. Celui qui est devenu plus français, plus lettré... jusqu'à finir sur les bancs de l'Académie française est fascinant
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Le Dialogue : Une passion pour la langue fr..

D’un côté le chinois, langue de l’image faite de caractères : idéogrammes (désigne une idée) ou pictogrammes (qui désignent plutôt un objet) dont le point de départ n’est ni plus ni moins qu’un dessin évocateur. Le dessin évolue, se transforme se simplifie, s’épure et devient un caractère. Un dessin pour une idée et plusieurs dessins qui ensemble forment d’autres idées, des phrases une discussion, un échange. Un langage basé sur l’image. Un écrit artistique qui s’exprime dans la calligraphie.



De l’autre le français, langue basée sur des lettres issues de l’alphabet et qui assemblées forment des mots qui eux-mêmes forment des phrases cadrées par l’orthographe, la grammaire, la conjugaison, la ponctuation. Des mots au double sens, des synonymes, des subtilités, des nuances, des champs lexicaux, des registres plus ou moins soutenu,... Des mots qui jouent.

Deux manières d’écrire d’où découlent deux manières de voir le monde et donc deux cultures différentes.



On imagine aisément que pour un Chinois, comme François CHENG qui arrive en en France sans parler un mot de français le choc est grand et multiple (culturel, linguistique,…). Alors peut être est-ce pour comprendre la culture de son pays d’accueil que François CHENG va essayer d’en apprivoiser la langue. Pour autant il ne se détache pas de sa langue maternelle au contraire il apprend à les faire « dialoguer » et de là naîtra ce qu’il appelle « une symbiose ».



Ce sont ces 2 langues dans leurs oppositions et leurs ressemblances qui vont le construire en tant qu’écrivain et poète jusqu’à être élu à l’Académie Française. Une véritable prouesse. Car contre toute attente quand il décide d’écrire de nouveau de la poésie ce n’est pas le Chinois qui s’impose à lui mais le Français. Ce n’est pas un choix, c’est une évidence. Et pourtant si sa poésie est écrite en français elle n’en est pas moins pétrie de culture chinoise. De ce dialogue intérieur entre ces deux langues et ces deux cultures naîtra un écrivain nouveau et une plume magnifique.



Il en résulte un témoignage passionnant et poétique sur l’amour des mots. A lire François CHENG, il devient évident que nos différences nous enrichissent et ne devraient jamais être source de conflit.

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Une longue route pour m'unir au chant français

« Le livre d’une vie » annonce le bandeau en couverture.

Et c’est parfaitement résumé.



C’est en tout cas certainement l’un des livres majeurs de François Cheng, livre dans lequel il revient sur sa vie et le parcours qui l’a amené à vivre en France et à « s’unir au chant français » (ce sont ses mots) par sa passion pour la littérature et la poésie.

François Cheng est depuis longtemps une voie précieuse, véritable passeur entre deux cultures (chinoise et française).



C’est un écrivain qui transmet à merveille sa sagesse, ses passions et son regard poétique sur la vie.



Une lecture lumineuse et qui grandit.

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Cinq méditations sur la beauté

L'enquête de François Cheng sur la beauté est en soi une belle œuvre. Ces cinq essais se promènent à un rythme tranquille dans le paysage de la découverte et de l'examen, invitant le lecteur à faire un usage judicieux du temps en ralentissant et en contemplant véritablement les idées explorées par Cheng.

Dans la première méditation, il considère l'idée de la beauté comme l'opposé du mal. "...Le mal et la beauté ne sont pas seulement des opposés polaires", nous rappelle-t-il, "parfois ils sont entrelacés". À partir de ce point de départ, Cheng attire notre attention sur les sources et les définitions de la beauté, sa valeur inhérente et les hypothèses humaines sur la distinction entre la beauté et le mal.

La deuxième méditation concerne le rôle de la beauté dans la nature. L'univers est-il obligé d'être beau, pourrait-on se demander. Est-ce un avantage inattendu de la façon dont notre monde est construit, ou est-ce, en fait, un élément constitutif de la vie ? Cheng inclut les êtres humains dans le monde naturel, et l'une des branches de cet essai tend à embrasser le sujet surprenant des visages humains ainsi que des arbres, des montagnes et de la plupart des autres caractéristiques sauvages qui ornent notre vision.

Dans la troisième méditation de Cheng, il demande « Y a-t-il un acte de bonté qui ne soit pas beau ? » en assimilant les deux. "Bien sûr, toute beauté n'atteint pas la bonté parfaite, mais toute vraie beauté participe de cette essence", note-t-il. La bonté, si elle est définie comme un effort vers «l'harmonie suprême», doit être un élément fondamental de la beauté si l'on présume que la beauté est bonne. Cheng, cependant, veille à ne pas faire d'hypothèses générales et examine attentivement la possibilité que "le bien ne soit pas valorisé à notre époque".

Naturellement, il n'y a pas d'accord complet entre les vues orientales et occidentales de la beauté dans tous les aspects, mais le gouffre est le plus souvent comblé malgré les différences culturelles. En écrivant sur « la dimension de l'âme », qui est commune à toutes les cultures, Cheng conclut : « C'est au plus profond de l'espace intérieur que l'on peut… percevoir la vision de l'âme. »

Avec toutes ces spéculations sur la beauté et son essence, Cheng en vient enfin dans sa dernière méditation à la philosophie de l'art. "Le but de la beauté artistique dans ses états les plus élevés est plus que le plaisir" esthétique "", écrit-il. "sa fonction est de donner la vie." Cette simple déclaration génère toujours un éclair de compréhension et de reconnaissance soudaines de la complexité de ce terme d'une simplicité trompeuse.

La beauté est-elle vraiment un sujet à considérer ? Devrions-nous porter notre attention sur des problèmes plus pressants et faire passer l'action avant la contemplation ? Notre monde est-il un monde dans lequel l'observation silencieuse et l'émerveillement sont obsolètes ? Cheng semble prouver qu'en fait, les méditations sur la beauté conduisent inévitablement à ce que nous pouvons considérer comme « les choses importantes », embrassant comme il le fait les questions que nous devrions poser mais que nous reconnaissons rarement.

Avec une joie tranquille dans ses découvertes, Cheng entraîne le lecteur dans son voyage vers le centre de l'âme, offrant non seulement une vision personnelle mais une expérience collective d'illumination.
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Enfin le royaume

Je viens de terminer la lecture de ce recueil de poésies. François Cheng est un magicien, véritable passeur entre la culture française et la culture chinoise. On retrouve dans ces quatrains tout ce qui fait le charme et la profondeur de la poésie chinoise ancienne. La pensée taoïste se retrouve souvent sous la plume de l'auteur. Les notions de nature, de ciel, de terre, d'univers… accompagnent un certain romantisme français. L'amour est également présent, mais un amour englobant. On sent le temps qui passe, l'impermanence de toute chose. L'humanité aussi bien sûr, au même titre que le reste du vivant, y a sa place. En fait, cette poésie replace l'humain dans l'univers et nous invite à voir ou ressentir « l'invisible, l'indicible » qui nous entoure. Une poésie qui nous interroge sur nous-même. Vous aurez compris que je suis très réceptif et sensible à la poésie de François Cheng.
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La joie, en écho à une oeuvre de Kim En Joong

Quand on ne lit que quelques pages de François Cheng ,-- il y en a à peine sept dans ce petit fascicule qui présente un article qu'il avait écrit dans Le Figaro en 2009 -- on ne peut ressentir que du bonheur et, donc, de la joie, tellement, en peu de mots, il la définit, la ressent et la transmet.



Il commence par la prononciation du mot avec cette "syllabe en deux temps", puis la distingue du contentement, de la satisfaction, de la jubilation, voyant en elle une "transfiguration de l'être".



Il établit un parallèle très porteur de sens entre la joie et la vie, la vraie vie, la "vie ouverte", en évoquant la richesse du partage de cette joie qui la fait grandir encore.



Il voit la joie dans la simplicité, le printemps, la naissance des fleurs, mais aussi dans "l'élévation spirituelle" qu'elle donne à l'esprit.



Sept pages, une pour chaque jour de la semaine, à lire et relire jusqu'à les connaître par coeur pour laisser la joie nous habiter, nous sortir d'une éventuelle morosité, nous aider à quitter les tristesses de la vie pour continuer de la savourer dans chacun des moments de joie qu'elle nous offre.

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Cinq méditations sur la beauté

Un vrai bonheur de lire lentement parce qu'elles sont ardues ces cinq méditations philosophiques sur la beauté.

Le propos nous éclaire sur un concept qui souvent nous interroge,celui de la beauté ,dans ses facettes multiples , à travers la nature,l'art, l'être humain.François Cheng illustre sa pensée en s'appuyant sur des exemples pris dans la culture occidentale et dans la culture chinoise, en croisant les regards ,et cette approche rend le texte plus accessible au lecteur.L'auteur s'interroge: la beauté objective existe-t-elle ?Le fil conducteur est que la beauté implique un entrecroisement entre une présence qui s'offre à la vue et un regard qui la capte.

Dans la première méditation,l'auteur développe les liens entre beauté et mal qui sont tous deux un mystère.

Dans la deuxième méditation,recherche de critères qui définissent la beauté de la nature,puis dans la méditation suivante,il déroule comment l'art a célébré depuis l'Antiquité la beauté physique.

Dans la dernière méditation, François Cheng interroge la beauté dans l'art.Le beau est quelque chose que l'on éprouve, que l'on ne peut pas prouver.Il s'attarde sur le génie de Cézanne.
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Quand reviennent les âmes errantes

Conte historique sous forme de pièce à une voix (le personnage raconte/médite selon sa perspective), ce récit demandé à être entendu plutôt que lu. Une lecture poétique serait idéale.



Une belle amitié - amour à trois cœurs dans les tourments de l’une des pires périodes historiques de Chine.
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De l'âme

Je n’ajouterai rien aux critiques déjà nombreuses qui mieux que je ne pourrai le faire ont déjà dit le génie, la poésie et l’incroyable délicatesse de l’écriture de l’auteur.

Je me contenterai simplement de remercier M. Cheng de nous offrir cette réflexion sur l’âme. Ce mot que notre monde occidental évite soigneusement depuis des décennies. Comme si l’ignorance et le mépris pouvait effacer une vérité ancrée dans notre nature même…



Alors que dire, sinon que l’on sort de cet ouvrage bousculé, enrichi de milles questions et d’autant de pistes de réflexions que l’insatiable curiosité de l’auteur nous pousse à prendre le temps d’explorer. Mais si les voyages forment la jeunesse, François Cheng nous redit que c’est la présence qui forme la sagesse. Soyons présents au jour présent, à l’instant qu’il nous est donné de vivre, à cette fleur qui s’offre à notre regard, à ce rire d’enfant cueilli dans la rue, à ce tout autre qui se blottit dans nos bras, à la richesse de ce terroir qui nous offre son sang fruit de la vigne et du travail de l’homme… Soyons présents, c’est ainsi que nous répandrons l’Amour propre à combler les âmes.



Je ne recommande pas cette lecture à tous les cœurs ferrés de certitudes et pétris d’habitudes. Pour les autres…

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Cinq méditations sur la beauté

Petit livre qui dégage une lumineuse ouverture aux choses belles de ce monde. L'auteur recense plus des pensées philosophiques et spirituelles sur la beauté que ses véritables méditations. Le propos n'est pas complètement indéchiffrable, mais il s'adresse tout de même à un public qui a été initié à certains concepts philosophiques. Mais on peut tout de même s'y aventurer, essayer de comprendre malgré tout. Une critique que l'on pourrait faire à l'auteur, c'est d'aborder la beauté de manière purement conceptuelle et unitaire : la beauté. Comme s'il n'y avait qu'une beauté derrière l'immense pluralité des œuvres d'art et des paysages. Cela aurait pu être un ouvrage parfait si l'auteur avait pris soin d'expliquer et d'expliciter un peu plus ses idées. Le livre a en effet un petit côté "liste à la Prévert des conceptions philosophiques et spirituelles sur la beauté", destinée à ceux qui savent déjà et qui n'avaient besoin que d'une liste de rappel.
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Poésie chinoise

Anthologie de textes de poètes chinois sélectionnés par François Cheng, et superbement calligraphiés par Fabienne Verdier.



Li Po, Wang Wei, Du Fu, Li Yü, Bo Juyi, Jia Dao, Meng Haoran, Qian Qi, Du Mu, Li Shangyin, Wei Yingwu.

Ils sont tous poètes de la dynastie des Tang (juin 618 - juin 907).

Taoïstes, confucéens ou bouddhistes, qu'importe, ils transmettent des messages universels de sagesse :

réflexion, méditation, quête de liberté, communion avec la nature, l'engagement, la lutte pour la justice, l'amour, la nostalgie.

La poésie constitue avec la calligraphie et la peinture la Triple Excellence, comme le préface François Cheng.



Pour chaque poème calligraphié ici, le mot clé qui a inspiré la calligraphe est mis en gras : esprit, épris de la Voie, montagne vide, errant, quiétude, nuage-pluie, fleur, Immortel, je regarde la lune, l'esprit chan, épouser la pureté d'un lotus, ivres, Yin et Yang, rêve, le mont bleu, caresser les étoiles, fou, passion, au souffle du printemps, étouffant de mélancolie, nuages épais, joie, nulle trace.

Les calligraphies multicolores et précises subliment les vers de ces grands poètes de l'âge d'or culturel de la Chine.



Pur moment de bonheur et de sérénité.
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À l'orient de tout

Encore un livre indispensable pour vivre! Une poésie simple et profonde, légère et saisissante: humanisante! François Cheng y décline poétiquement quelques thèmes centraux de l'existence: l'amour, l'abandon, la nuit, la nature, etc. Avec l'art propre au poète, il écrit des poèmes qui, en les lisant, tombent en nous comme s'ils étaient écrits pour nous: ils nous dévoilent à nous-mêmes notre propre mystère!
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Cinq méditations sur la beauté

Voilà avec ce livre cinq méditations sur la beauté, cinq réflexions qui mêlent la philosophie occidentale et la philosophie chinoise avec ses traditions de pensée, cela est dû bien entendu à son auteur François Cheng, d'origine chinoise dont le talent d'érudition n'a de cesse de me surprendre et de m'étonner. La première méditation est l'une des plus courtes aussi, et celle à mon sens qui se laisse le mieux cerner, c'est avant tout une réflexion ou plutôt un constat sur le rapport qu'entretient la beauté et la notion d'unicité sans laquelle elle ne peut exister. Plus on avance dans la lecture de l'ouvrage, plus le talent de l'auteur de déploie et rend aussi un peu plus complexe la compréhension de sa réflexion ; avec la deuxième méditation on entre dans la dimension temporelle et son appel à un nécessaire et constant renouvellement sans lequel elle disparaîtrait à jamais : « …chaque expérience de beauté rappelle un paradis perdu et appelle un paradis promis… » La troisième méditation nous rappelle l'anthropologie et l'évolution de l'homme qui par la station debout a vu émerger le visage humain, « ce trésor unique que chacun offre au monde » et on peut ajouter : « auquel le monde s'offre pareillement » et de là on en arrive à Saint Augustin ; « la beauté résulte de la rencontre de l'intériorité de l'être avec la splendeur du cosmos » et pour en définir la nature un lien indissociable est fait avec la bonté : « la bonté est garante de la qualité de la beauté / la beauté irradie la bonté et la rend désirable », enfin cette méditation s'achève avec la beauté comme rédemption, avec pour illustration la « Pieta d'Avignon » d'Enguerrand Quarton, peinture du XVème siècle (1455), cette conclusion est aussi étayée par les réflexion de Dostoïevski et de Romain Gary : « Il faut racheter le monde par la beauté : beauté du geste de l'innocence, du sacrifice, de l'idéal ».

La quatrième méditation m'a rapproché d'un récent essai que j'ai lu sur l'art, celui de Markus Gabriel « « le pouvoir de l'art », dans ce dernier écrit l'auteur écrit : « Les oeuvres d'art n'existent pas hors interprétation » car afin de percevoir une oeuvre d'art on doit l'interpréter, autrement dit « la performer » et on se rapproche alors du principe de « chiasme » développé par Merleau-Ponty : la beauté objective qui ne serait pas perçue serait alors pure perte…Cette quatrième méditation se termine par une digression sur la création, ou plus exactement le créateur comme principe transcendant, à cela j'ai moins adhéré et je trouve qu'il s'agit là d'un développement plus personnel de son auteur, sans réelle portée universelle, car pourquoi penser ‘'transcendance'' et pas ‘'immanence'' ? Rien n'est de toute façon démontrable en la matière, alors…Je n'ai pas aimé la dualité créateur / créature, ce concept ne me satisfait pas et au fond j'ai tendance aussi à le trouver un peu primaire (mais cela n'engage que moi) l'auteur a pourtant choisi de conclure cette méditation par cette idée.

Enfin la cinquième méditation nous rappelle Emmanuel Kant (dont on trouvait aussi des rappels dans le petit essai de Markus Gabriel) avec sa réflexion sur le beau, mais sont abordés aussi des exemples liés à Cézanne, Heidegger, à la pensée chinoise, l'auteur s'interroge sur la finalité du beau et en propose son interprétation : la finalité du beau c'est de donner à vivre » là encore on est en pleine réflexion personnelle, on aborde Confucius et Lao Tseu, le Yin et le Yang et la voie du milieu, mais rien ne peut jamais se démontrer en matière d'art ; tout est affaire de perception et de ressenti, la cinquième et dernière médiation se termine par une très belle réflexion sur la peinture qui doit donner à voir "l'image par-delà les images", ce que les théoriciens chinois nomme le xiang_wai-zhi-xiang, aussi nommée « illumination » par la spiritualité Chan.

En résumé, la pensée chinoise apporte un éclairage au regard de la philosophie occidentale, à laquelle des auteurs contemporains comme des penseurs antiques sont conviés ; cette réflexion sur l'art forme la trame de ces cinq médiations, certains passages sont très personnels et le lien entre eux n'est pas toujours aisés à cerner, mais l'ensemble est tout de même lumineux en ce sens qu'il porte l'art comme étant une valeur indissociable de la vie et de sa dimension spirituelle, cette dimension qui nous grandit et appelle à nous élever.

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Cinq méditations sur la mort

Toujours aussi sage et poétique ! oui notre conscience de la mort nous permet de mieux exister et de savourer chaque instant comme un précieux présent. Elan de vie et de beauté contre la mort. poésie comme une parole pleine d'émotion et de sens. Merci monsieur Cheng d'être et de partager votre sérénité.
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À Notre-Dame

Une lecture très rapide et extrêmement décevante, ou comment intervenir dans une émission de tv, et ensuite noircir des pages sur cette intervention, pour ne rien dire ou presque...

Comment peut-on aimer cette magnifique cathédrale et prétendre lui rendre hommage sans jamais dénoncer les criminels qui y ont mis le feu ???

Cela aura eu au moins le mérite de me permettre de savoir que cet auteur est à bannir de ma bibliothèque à tout prix...

Quand je vois que cette merde vaut 7€ neuf, je comprends que je bannirai aussi l'éditeur...

Pour écrire quelque chose de positif tout de même : le dessin sur la permière page de couverture est juste magnifique... je l'ai quand même remis dans la boîte à livres où je l'avais trouvé, ça m'aurait fait mal au cul d'avoir payé pour lire ça, merci à celui qui l'y avait déposé...
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Enfin le royaume

Une consolation du bout des mots t'effleure lorsque que tu laisses descendre dans ton tréfond ces quatrains sculptés dans l'instant et la matière du verbe.

Instant comme saisi au vif par la langue, et une matière si riche qu'elle transmet l'émotion même qui a fait tressaillir le poète.
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Oeil ouvert et coeur battant : Comment envi..

Le visage de la beauté de François Cheng m'a été inaccessible. Autant, la beauté philosophique, la beauté intellectuelle, le beau geste, la beauté profonde et la beauté superficielle, la beauté physique, je peux les ressentir ou les vivre. Par contre, la beauté religieuse, transcendantale de l'académicien, m'a vite refroidi. Alors en effet, avec un texte prononcé au Collège des Bernardins, j'aurai dû m'attendre à une approche assez spirituelle.



Au début de la lecture, ces notions d'unicité, de bonté et de sens me paraissaient juste et délivrer une vision romantique de la beauté. Mais j'ai vite pris du recul quand l'auteur a opté pour une vision très clairement religieuse, chrétienne, de la beauté à travers l'évocation de saints, l'émergence de notions de transcendance, de Transfiguration ou encore d'une beauté par le fait d'un destin. Je ne critique pas le propos ou la vision de l'auteur, qui a droit à ses convictions, sa foi et cela est respectable. Pour autant, je ne la partage pas. Ce qui n'empêche pas d'apprécier la belle plume de François Cheng.



Je souhaitais vivre une lecture contemplative sur la beauté, je me retrouve à m'éloigner un peu de ce texte. Je suis peut-être un peu obtus, avec un scope obscurci et étroit, mais la beauté ordinaire me touche davantage que cette beauté mystérieuse et spirituelle qui surgit d'Oeil ouvert et coeur battant.
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Le Dit de Tianyi

Ce livre nous fait découvrir de l'intérieur l'esprit de la Chine, ou au moins nous permet d'en approcher. Nous passons quand même par la case France lorsque Tianyi vient y étudier la peinture. J'ai fini par sauter des pages dans la deuxième moitié du livre car je ne pouvais consacrer le temps requis par de nombreux passages qui me semblaient inutilement longs bien que sans doute révélateurs de l'esprit de la Chine. Quel univers si éloigné du notre et pourtant nous sommes tous des êtres humains. La culture chinoise façonne à ce point les hommes là-bas que j'en suis presque à penser qu'elle crée des êtres vraiment différents des occidentaux. Je me demande aussi si Tyianyi et son "dit" ont vraiment existé...
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