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Critiques de Françoise Cloarec (103)
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De père légalement inconnu

Voici le genre de livre auquel je ne laisse généralement jamais une chance dans une bibliothèque. Une couverture digne de la littérature jeunesse, une quatrième de couverture où on apprend que l'auteur est psychanalyste (et peintre), et évidemment le sujet est la recherche des origines.

Une fois passé ces obstacles, une fois oublié le style très rapport d'analyse, le fond mérite quelque intérêt. Le colonel Delore commande une unité à Hué au Viet-Nam lors de la guerre d'Indochine. Loin de chez lui, de sa famille et de ses enfants, conquérant conquis par le pays, il aime sincèrement une annamite, Thi Vien, qui se retrouve enceinte. Comment va t-il gérer cette situation dans un contexte où l'Empire colonial s'effondre, où le conformisme social lui enjoint de faire le choix de sa famille métropolitaine, et où les enfants métis se retrouvent rejetés par leurs deux communautés d'origine. Il va faire des choix qui lui sembleront bons, acceptés par Thi Vien, mais qui conduiront finalement à arracher leur enfant Camille au Viet-Nam lors de la chute du régime colonial, à l'élever en France dans un pensionnat loin de sa mère, et à toujours toujours ignorer qui était son géniteur. Née de père inconnu, Camille va partager le destin de ces enfants ballottés entre leur pays d'origine et celui de leurs pères soldats de l'armée française

Le contexte militaire et colonial de l'époque est bien restitué, sans parti pris trop marqué. L'enchaînement dramatique des événements va conduire Camille devenue adulte à rechercher son père biologique, absent mais pesant malgré tout sur les décisions qui vont faire sa destinée.
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Séraphine : La vie rêvée de Séraphine de Senlis

Un destin des plus émouvants pour une des plus grandes artistes de la peinture. Comtemporaine de Matisse, Picasso, Braque, Rousseau, Séraphine de Senlis a profondémment marqué la peinture par son talent, les couleurs et la force de son art.

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L'indolente : Le mystère de Marthe Bonnard

Un livre très intéressant sur un mystère : qui était la compagne puis l'épouse du peintre de l'intime, Bonnard ? Cette femme est une poupée russe : chaque révélation en cache une autre. D'un homme et d'une femme qui ne voulaient pas rentrer dans les cases est advenu un gros scandale artistique et une nouvelle législation. Comme quoi, les mystères servent à quelque chose.
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Séraphine : La vie rêvée de Séraphine de Senlis

Séraphine de Senlis, peintre autodicacte, est née en 1864 dans une famille pauvre de l'Oise. Je l'ai découverte au travers d'une exposition à Paris, au début des années 2000 puis au travers du splendide film porté par Yolande Moreau (2008).



Voilà qu'au cours de mes pérégrinations dans des bouquineries, je suis tombée sur le court ouvrage de Françoise Cloarec consacré au destin de cette artiste.

Tout en délicatesse, en laissant des zones d'ombre, l'autrice nous emmène sur les pas de Séraphine, domestique toute sa vie ou presque, ayant passé des dizaines d'années en autarcie au service d'une communauté religieuse. Persudée que la vierge lui commande de peindre, elle se plongera dans ses" travaux de couleurs" (ses travaux noirs étant son travail alimentaire). Elle croisera la route d'un amateur d'art allemand qui la soutiendra tant que possible. Mais entre la guerre et la maladie, Séraphine connnaitra un destin tragique. Comme Camille Claudel, elle sera internée de longues années et elle sucombera à la faim.



Nous reste ses majestueuses toiles fleuries, exubérantes, uniques et bouleversantes. Des oeuvres qui nous rappellent combien il a fallu d'obstination et d'heures de travail pour atteindre une telle maîtrise et un tel talent. Des oeuvres qui nous emmènent dans l'imaginaire de Séraphine.



Françoise Cloarec est psychanaliste et artiste peintre. Au travers de son livre, elle interroge les notions de maladie et de création, la difficulté à être artiste quand on est femme, d'origine modeste à cette époque, la façon de traiter la folie...
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Dans l'ombre de sa soeur

Dans ce récit qui est à la fois très documenté et qui vagabonde beaucoup, l'autrice s'intéresse à un personnage dérobé, celui de la demi-soeur de Colette, de onze ans son aînée, pas très jolie, trop silencieuse, absente de la société, un fantôme de femme à peine aperçu dans la maison de Saint-Sauveur-en-Puisaye. Françoise Cloarec fait montre de son talent de romancière et de psychanalyste dans une oeuvre très personnelle.
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Dans l'ombre de sa soeur

J'avais demandé l'accès à ce livre sur Netgalley et il ne m'a pas été accordé. Je l'ai donc acheté car j'aime Colette et je connais bien son histoire. Celle de Juliette aux longs cheveux m'était inconnue et m'intriguait.

Le livre est bien documenté, mais ne comporte aucune photo, ce qui est embêtant à mon sens, pour une personne qui est passée inaperçue. On a l'impression que l'auteure la fait disparaître encore plus. Bien sûr, je connais toutes les références livresques citées, mais je ne partage pas le point de vue de l'auteure.

Je vois Juliette comme une jeune femme qui se réfugie dans les livres pour oublier une enfance traumatisante. J'admire le courage de Sidonie pour s'affranchir des diktats de son époque, mais Gabrielle a fait exactement la même chose que sa soeur : un mariage raté avec un vieil homme, un noceur, Henri Gauthier-Villard alias Willy, critique littéraire et musicale affûté. Il me semble que tous les enfants de Sido ont été marqués par leur mère : trop d'amour, pas assez, mal exprimé, rien n'est simple dans les relations familiales.

Parler, discuter, expliquer, cela ne se faisait pas à l'époque. La famille Robineau dérangeait et la famille Colette a dérangé. Hors normes, pas courante, ces deux familles ont généré leurs propres champs magnétiques éloignant les autres, et resserrant les rangs. Sido était l'aimant de la famille, mais ses pôles ont été mis à rude épreuve entre son joyau tout en or (Gabrielle) et la jeune femme silencieuse, Juliette. J'attendais autre chose de cet écrit, même si je ne regrette pas de l'avoir acheté. Je n'ai pas aimé la condescendance de l'auteure vis-à-vis des amateurs de Colette, l'auteure par rapport à Juliette : tout amateur de Colette, s'interroge sur Juliette, s'attache à cette figure dont les apparitions dans l'oeuvre de sa sa soeur, sont fulgurantes. Besoin d'amour, c'est tout ce dont elle avait besoin Juliette : Sido a fait ce qu'elle a pu, mais, c'était compliqué d'aimer une enfant qui lui rappelait toujours son défunt époux, avec lequel elle avait souffert. Juliette n'avait pas la flamboyance des autres enfants de Sido, quoi que certains ne se soient pas distingués en dehors de Gabrielle (ce qui n'est pas une critique mais un constat).
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J'ai un tel désir

C’est l’histoire de Marie Laurençin et de Nicole Groult.

Marie Laurencin, on la connaît grâce à Apollinaire et son magnifique poème de rupture : Sous le pont Mirabeau coule la Seine et mes amours, faut-il qu’il m’en souvienne.

Leur liaison dura cinq ans quand même, mais Apollinaire devait être tant macho et goujat, que Marie s’en lassât. Ils ne cessèrent point de s’aimer néanmoins, jusqu’à la mort d’Apollinaire.

Nicole Groult, on aurait pu la connaître, grâce à Benoîte (Groult) Maintenant, c’est fait. C’est une femme beaucoup plus intéressante que Marie, forte, belle, riche, intelligente, élégante, qui sent bon…

Nicole semble un peu coincée sexuellement avec André, son mari. Mais cela ne durera pas.

Il semble qu’elle connait le plaisir avec Marie. Leur « amitié-amoureuse » ne sera jamais aussi intense que dans l’absence (les années d’exil en Espagne de Marie), en témoignent des centaines de lettres. « J'ai un tel désir de voir ton visage dans le plaisir, je pense souvent à cela » et de poèmes « Tes yeux sont deux oiseaux bleus

Tes seins sont deux oiseaux blancs..."

Mais qu’en est-il de leur relation quand elles sont dans la même ville ? Moi, je ne sens pas tant que ça, la passion amoureuse. Elles ont de multiples amants (surtout Marie, mais Nicole s’est bien rattrapée, il semblerait même que le père de Benoîte ne soit pas son père…) Bref, je ne suis pas rentrée par effraction dans leur intimité.

En revanche, j’ai beaucoup aimé le récit historique, surtout la période pré et post première guerre, avec la description du Tout Paris de l’époque, artistes de tous poils, peintres, poètes, couturiers, décorateurs, d’une liberté sexuelle avant-gardiste, c’était vraiment la Belle Epoque.

J’ai été un peu gênée par le style de Françoise Cloarec, on le dit « impressionniste » peut-être le dirais-je décousu. Les années 40, sont survolées, Marie est suspectée de collaboration, Nicole s’en éloigne, c’est le délitement de la relation. Marie finira dans la solitude, Nicole, entourée de sa famille. C’est une fin un peu triste.

Donc, trois fois oui pour la peinture du milieu artistique des années folles, j’ai vraiment apprécié l’excellente documentation, sans oblitérer les ragots et les potins. Je serai plus réservée sur la relation amoureuse des deux femmes que je ne ressens pas bien. Quant à la peinture de Marie Laurencin que ce livre m’a permis de (re) découvrir, je n’y suis pas très sensible.

Ce que je viens de lire sur sa biographie, c’est qu’après sa libération de Drancy où elle avait été internée suite à des relents de collaboration, c’est Marguerite Donnadieu (Duras) qui la recueillit. Et elle reçoit même Marguerite Yourcenar et sa compagne Grâce chez elle en 1951. Ce sont ces connections qui me ravissent…

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J'ai un tel désir

Début du XXème siècle, la Belle époque : les artistes, dont Picasso, le douanier Rousseau, Braque, se réunissent au Bateau-Lavoir. C'est l'émulation artistique, l'amitié, les amours et les fâcheries aussi. Guillaume Apollinaire amène avec lui la jeune peintre Marie Laurencin qui intègre le groupe, sous l'oeil méfiant de la femme de Picasso, Fernande Olivier, qui ne l'aime guère.

La biographie de Marie Laurencin commence par sa rencontre avec le poète : leur histoire d'amour est forte et compliquée. Apollinaire ne lui apporte pas vraiment ce qu'elle attend. Elle est au foyer, subit ce qu'on appellerait son "machisme", sans pour autant vivre avec lui. Marie est très fusionnelle avec sa mère Pauline, chez qui elle rentre tous les soirs. (...)
Lien : https://lemanoirdeslettres.f..
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J'ai un tel désir

Je termine ma lecture et je reste indécise. J'ai découvert la vie de deux femmes dont je connaissais peu de choses. J'ai découvert leur relation dont j'ignorais tout. J'ai aimé suivre leur histoire, les rencontres avec tous ces artistes célèbres. Mais l'auteur m'a perdu à plusieurs reprises : des passages décousus, sans lien parfois, des répétitions inutiles. Je trouve qu'il y a un goût d'inachevé. J'ai davantage apprécié les extraits de lettres, des carnets, des témoignages des proches, mais là encore en nombre insuffisant. Disons que je ne m'attendais pas au style de l'auteur pour une biographie. Elle a aussi écrit celle de Séraphine de Senlis qui m'intéresse grandement...à voir si la patte reste la même...
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L'indolente

Ce livre nous entraine à la découverte du peintre Pierre Bonnard et du mystère qui entoure son épouse, modèle de la grande majorité de ses tableaux. Omniprésente dans l’œuvre et la vie de l’artiste, Marthe Bonnard est-elle celle qu’elle dit être ? Pour Pierre Bonnard, comme pour ses proches et les lecteurs de ce récit, le voile se lève progressivement et l’affaire défraiera la chronique bien après la mort des deux protagonistes.

Un livre que j’ai lu, un doigt sur la souris pour (re)découvrir en parallèle l’œuvre de l’artiste et jouir des couleurs chères à Bonnard.

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L'indolente

Ce roman constitue une très bonne biographie de la vie de Bonnard et de sa muse. C'est une histoire d'amour, mais également l'histoire d'une imposture. Cette découverte de Bonnard, ce peintre bourgeois, est bien documentée, mais le texte manque un peu de rythme.

La dernière partie du roman sur la propriété des oeuvres est également intéressante, mais sort du cadre du roman.

Un bel hommage à ce couple mais manque d'émotion.
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L'indolente

C'est en usant des pouvoirs alliés du romanesque et de l'investigation psychologique que Françoise Cloarec mène avec talent l'enquête sur cette personnalité tout ensemble attachante et âpre, fragile et revêche.
Lien : http://www.telerama.fr/criti..
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L'indolente

Impossible d’évoquer l’oeuvre du peintre Pierre Bonnard sans penser à ce corps de femme qui figure dans bon nombre de ses tableaux, toujours nue, toujours indolente, femme à la toilette, assoupie ou dans une baignoire ; des formes pleines et jeunes, souvent de dos, parfois des petits bouts d’elle dans l’encadrement d’une porte ou le reflet d’un miroir.





Cette jeune femme c’était Marthe, qui fut sa compagne entre 1893 et 1942. Mystérieuse Marthe qui ne semblait pas avoir un caractère des plus faciles aux dires de l’entourage, fuyante et sauvage, perpétuellement souffrante, à qui l’on a même reproché d’isoler le peintre – ce qui était méconnaitre son caractère, effacé et discret. Marthe lui apportait le réconfort nécessaire aux artistes qui doutent, elle était sa muse.



L’union de ces deux là eut des conséquences judiciaires inattendues, ce qu’on appela l’affaire Bonnard : par coquetterie ? désir de séduire ? Marthe mentit à Pierre sur son identité, son passé, sa famille, et Bonnard amoureux la prit comme telle. Mais lorsqu’ils décédèrent, à cinq ans d’intervalle, la succession du peintre prit une tournure inattendue, faisant ressurgir le passé, le vrai nom et les ayant droit de Marthe de Méligny.

Françoise Cloarec retrace les années de procédure qui s’ensuivirent, avec toutes les questions soulevées par les droits des artistes. Quand art et droit s’emmêlent, c’est à la fois tragique et passionnant, et ce n’est pas le moindre mérite de l’ouvrage de nous inciter à nous replonger dans les tableaux colorés et lumineux de Pierre Bonnard.


Lien : https://cestquoicebazar.word..
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De père légalement inconnu

Mon résumé :

Camille est née en Indochine. Sur son certificat de naissance il est écrit « Née de père légalement inconnu, présumé français ». Sa mère est Thi Vien vit à Hûé. Elle n’est pas la seule femme du pays à avoir une liaison avec un militaire français, basé en Indochine dans la cadre de la décolonisation.

Comme d’autres enfants nés de liaison entre français et vietnamienne, Camille sera, envoyée dans un orphelinat à l’issue de la guerre, séparée de sa mère et de son père.

Malgré des retrouvailles quelques années après, une telle rupture ne sera pas conséquence, ni pour la mère, ni pour l’enfant. L’annotation sur son certificat de naissance ne l’empêchera pas non plus d’avoir envie de le retrouver.



Mon avis

J’ai étudié la colonisation et donc les guerres de décolonisation, pendant ma scolarité. J’ignorais cependant que les enfants issus des histoires d’amour entre militaires et vietnamiennes, avaient été rapatriés en France, séparés de leurs parents ….

« De père légalement inconnu »… quelle expression violente. C’est comme ci le mot « légalement » renforçait le fait déjà douloureux que le père n’a pas reconnu l’enfant. Et que dire de l’exil, de la séparation parents-enfants ? Comment grandir dans de telles conditions ? Comment créer une famille à son tour ?

Mme Cloarec aborde tout cela de façon sobre. Le lecteur est plongé dans alternativement dans la tête de chacun des protagonistes : le militaire qui enquête, le père « légalement inconnu »de Camille, la mère de celle-ci, un ami fidèle du père, et bien sur dans celle de famille, (enfant puis adulte).

L’écriture sans fioriture frappe au cœur, prend aux tripes. A aucun moment il n’y a de jugement émis, ni sur la guerre, ni sur les comportements ou décisions des protagonistes. Seul est souligné l’amour : de Camille pour sa mère, et de ses parents pour Camille.

Une magnifique histoire d’amour à découvrir rapidement.

Merci à l’opération Masse Critique de Babelio qui m’a permis une si belle découverte.
Lien : http://lireetrelire.blogspot..
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L'indolente

J'ai eu du mal à le terminer pas d'actions . Certes le fond historique est intéressant mais il y a trop de personnages qui passent je me suis perdue dans ce défilé

une petite déception de cette rentrée littéraire
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De père légalement inconnu

Le décor est la fin de l'Indochine Française dans cette histoire. Ce qui est notamment intéressant c'est que la recherche du père est rapidement élucidée. Cela permet au récit de se transformer en sorte de documentaire sur la conditions des enfants eurasiens de père militaire français et de mère vietnamienne.

C'est aussi la limite du livre selon mon humble avis, on y navigue entre fiction et réalité documentée. Pour ma part je trouve la période et le sujet très intéressants, mais j'aime un peu moins le style. J'ai davantage appris des choses que pris plaisir à la musique du texte.
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De père légalement inconnu

J'ai eu une peu de mal au début avec ce livre. En effet, ce n'est pas tout à fait un roman mais un récit romancé, basé sur le récit d'une vie. Cela a despassages sont assez descriptifs.

En ce sens, il se rapproche des livres d'Emmanuel Carrère.

Une fois ce point de vue accepté, j'ai beaucoup aimé.



L'histoire est émouvante, les personnages attachants, notamment l'adjudant-chef Bastillac, mélange de Rouletabille lorsqu'il mène son enquête et de psychologue pour découvrir la vrai vie des protagonistes (on pourrait dire de sa patiente pour Camille), voire de confesseur.
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De père légalement inconnu

Un roman émouvant, d’une grande sensibilité. Françoise Cloarec nous raconte, au travers de la quête de Camille née de père français et de mère annamite, un pan de l’histoire du colonialisme assez peu connu.
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De père légalement inconnu

Camille est l'un des milliers d'enfants nés en Indochine, de père français et de mère annamite, exilés de force en France après Dien Bien Phu et la fin du colonialisme. C'est son histoire que relate ce petit roman très émouvant, parfois poignant, grâce à la sobriété du style et aux mots qui sonnent juste pour dire le traumatisme, la déchirure de la séparation et du déracinement. Avec précision et efficacité, l’auteur parvient à faire revivre cette époque particulière (que personnellement je connais très mal), le colonialisme à la française et ses dommages collatéraux sur des êtres qui n’avaient rien demandé. L’histoire de Camille trouve sa source en Indochine mais, comme le suggère si bien l’auteur à la fin, des situations identiques sont nées dans tous les pays anciennement colonisés...
Lien : http://motspourmots.over-blo..
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L'âme du savon d'Alep

" Objets inanimés avez-vous donc une âme

Qui s’attache à notre âme et la force d’aimer ? "



Lamartine



C’est en pensant à cette citation que j’ai lu le titre du dernier opus de Françoise Cloarec," l’Ame du savon d’Alep" (les éditions Noir sur Blanc), vous savez, mon amie du lycée dont je vous avais présenté modestement ses précédents ouvrages sur Séraphine et Storr…

Avec le savon d’Alep, dont elle décrit avec chaleur et poésie, tout au long de ce livre, les propriétés physiques (composition, odeur, couleur, bienfaits), la fabrication en détail, elle écrit là l’histoire de ce savon qui est quelque peu à la mode mais dont on ne connaît point ses origines.



Je ne vous raconterai pas l’huile d’olive, le laurier, la salicorne qui font partie de sa composition, ni les lieux de fabrication du savon, ni la traversée du souk d’Alep, tellement je l’ai vécue intensément comme la première fois que j’ai visité Alep par livre interposé (« Les désorientées » récit de Françoise et je venais de visiter la Turquie à ce moment là) ni les personnes qui élaborent le savon et qui habitent celui-ci !

Une nouvelle fois elle m’a emportée dans ce pays que je ne connais pas et sa ville dont elle est toujours passionnée.



Elle fait mention du drame actuel que traverse ce pays mais son propos n’est pas politique et est une réponse à l’appel aussi d’un savonnier d’Alep qui lui a proposé d’écrire un texte sur le savon de sa ville. « De ce pain de laurier qui est au cœur du patrimoine » Dit-elle.



Au travers de ses mots on perçoit la psychanalyste d’une part et son regard de peintre d’autre part quand elle nous conte les couleurs de la ville aimée .J’ai retrouvé toute sa sensibilité à décrire ses sensations dans ce monde de l’ailleurs, ce carrefour des routes commerciales et pistes caravanières depuis l’antiquité… Alep, la cité la plus ancienne du monde. Elle se devait d’écrire ce livre dans lequel vous découvrirez tout, tout sur le savon d’Alep mais bien autre chose, son âme peut-être…

Oh, j’allais oublier… les très belles photos de Marc Lavaud qui nous donnent vraiment l’impression d’ouvrir les portes de lieux de travail, de silence et de beauté et découvrir ces hommes et femmes qui font perdurer ces belles traditions.




Lien : http://enitram-cheminfaisant..
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