Citations de Françoise Sagan (1667)
Sur ce sentiment inconnu, dont l'ennui, la douceur m'obsèdent, j'hésite à apposer le nom, le beau nom grave de tristesse.
Il n’y a pas d’âge pour réapprendre à vivre. On dirait même qu’on ne fait que ça toute sa vie : repartir, recommencer, respirer à nouveau. Comme si on n’apprenait jamais rien sur l’existence, sauf parfois une caractéristique de soi-même.
« Je courus vers la mer, m'y enfonçai en gémissant sur les vacances que nous aurions pu avoir, que nous n'aurions pas. Nous avions tous les éléments d'un drame : un séducteur, une demi-mondaine et une femme de tête. J'aperçus au fond de la mer un ravissant coquillage, une pierre rose et bleu ; je plongeai pour la prendre, la gardai toute douce et usée dans la main jusqu'au déjeuner. Je décidai que c'était un porte-bonheur, que je ne la quitterais pas de l'été. Je ne sais pas pourquoi je ne l'ai pas perdue, comme je perds tout. Elle est dans ma main aujourd'hui, rose et tiède, elle me donne envie de pleurer. »
Il savait qu'en amour il y en a toujours un qui finit par faire souffrir l'autre et que quelquefois, rarement, cette situation est réversible. p.120
Ignorait-elle que si le corps sans le coeur n'était pas le paradis, le coeur sans le corps était l'enfer?
Certaines phrases dégagent pour moi un climat intellectuel, subtil, qui me subjugue, même si je ne les pénètre pas absolument. Celle-là me donna envie de posséder un petit carnet et un crayon.
Pour qu'un homme et une femme s'aiment vraiment, il ne suffit pas qu'ils se soient fait plaisir, qu'ils se soient fait rire, il faut aussi qu'ils se soient fait souffrir.
On ne peut consoler personne d'être né et d'avoir à mourir.
- Comment est-elle?
- Belle, toujours. Toujours belle, oui. Enfin, pour moi. Mais moi, je ne l'ai jamais eue et une femme qu'on n'a pas eue reste plus ou moins désirable, non, jusqu'à la fin?
Je m'allongeais dans le sable, en prenait une poignée dans ma main, le laissais s'enfuir de mes doigts en un jet jaunâtre et doux, je me disais qu'il s'enfuyait comme le temps, que c'était une idée facile et qu'il était agréable d'avoir des idées faciles. C'était l'été.
Nous sommes peu à penser trop, trop à penser peu.
"Ce qu'on redoute le plus en secret finit toujours par arriver: vivre sans amour. Filer vers la mort sans une main pour vous retenir, sans un autre coeur pour battre à l'unisson du votre. C'est ça le pire. Mourir oui, mais mourir contre l'épaule de quelqu'un. C'est pour ça qu'on aime. Pour échapper à la solitude. En avoir conscience, voilà la vraie tristesse." Françoise Sagan.
La fin de notre histoire avait été trop violente et trop éprouvante pour que je puisse envisager un autre bonheur donné par un autre homme.
« Je t’userai, je m’userai, je ne te quitterai pas, nous n’aurons pas de répit. Deux êtres humains doivent pouvoir vivre cramponnés l’un à l’autre sans respirer. Ça s’appelle l’amour. » (p. 52)
Malgré quelques orages, Louis-Philippe règne sur la France, les riches sont riches, les pauvres sont pauvres comme d'habitude, et les bourgeois sont contents, ce qui est le seul baromètre politique de ce pays.
Mon passe-temps favori, c'est laisser passer le temps, avoir du temps, prendre du temps, perdre du temps, vivre à contretemps.
Je ne suis le porte-drapeau de personne... Écrire est une entreprise tellement solitaire...
"Il me semble que désormais mes seuls rapports heureux avec moi-même, en dehors des autres êtres et des quelques moments d’exaltation ou de bien-être physique que la nature me procure, ne pourront être que littéraires."
Certaines femmes naissent veuves comme d'autres mères, comme d'autres naissent vieilles filles, comme d'autres naissent épouses, et d'autres maîtresses.
la vie, c’est comme les vagues, une mauvaise, une bonne...