Citations de Françoise Sagan (1662)
Certaines femmes naissent veuves comme d'autres mères, comme d'autres naissent vieilles filles, comme d'autres naissent épouses, et d'autres maîtresses.
la vie, c’est comme les vagues, une mauvaise, une bonne...
'Mon passe-temps favori, c'est laisser passer le temps, avoir du temps, prendre du temps, perdre son temps, vivre à contre-temps."
Elle aurait dû savoir pourtant, comme il l'avait lui-même toujours su, qu'entre un homme et une femme qui s'aiment, la confiance, l'estime et la fidélité étaient aussi obligatoires et nécessaires que le plaisir physique.
Mon passe-temps favori, c'est laisser passer le temps, avoir du temps, prendre son temps, perdre son temps, vivre à contre-temps.
Un jour, j'aimerais quelqu'un passionnément et je chercherais un chemin vers lui, ainsi, avec précaution, avec douceur, la main tremblante...
Ce n'est pas parce que la vie n'est pas élégante qu'il faut se conduire comme elle.
"Les parents reprochant aux enfants d'être jeunes, les enfants reprochant aux parents de ne plus l'être et de vouloir faire comme s'ils l'étaient encore."
Aimer, ce n'est pas seulement "aimer bien", c'est surtout comprendre.
Quand on est ivre, on dit la vérité et personne ne vous croit.
Ben quoi ! Ben oui ! Faut pas compliquer ! Faut dire les choses comme elles sont. On aime et puis on n'aime plus.
Je découvris ainsi en lisant Proust, en découvrant cette superbe folie d'écrire, cette passion incontrôlable et toujours contrôlée, je découvris qu'écrire n'est pas un vain mot, que ces n'était pas facile
"C'est drôle : peut-être faut-il , comme je l'ai toujours fait, haïr la vie dans le fond pour l'adorer sous toutes ses formes."
"Vous vous faites de l'amour une idée un peu simpliste. Ce n'est pas une suite de sensations indépendantes les unes des autres..."
Je pensais que toutes mes amours avaient été ainsi. Une émotion subite devant un visage, un geste, sous un baiser... Des instants épanouis, sans cohérence, c'était tout le souvenir que j'en avais.
"C'est autre chose, disait Anne. Il y a la tendresse constante, la douceur, le manque... Des choses que vous ne pouvez pas comprendre."
Il n'y a pas d'âge pour réapprendre à vivre. On dirait même qu'on ne fait que ça toute sa vie : repartir, recommencer, respirer à nouveau.
« Si tout était à recommencer, je recommencerais bien sûr, en évitant quelques broutilles : les accidents de voiture, les séjours à l’hôpital, les chagrins d’amour. Mais je ne renie rien. »
Il y avait beau temps qu'elle ne se pensait plus, qu'elle ne se voyait plus, qu'elle ne se définissait plus à ses propres yeux, et que seul le présent courait avec elle dans ce vent d'aube
Il s'approchait d'elle, en effet, et en souriant.
"Tu te rappelles, Josée, ce que tu m'as dit un jour : "Les gens sont comme ils sont, je n'ai jamais voulu changer personne, personne n'a le droit de dire un mot sur personne." Tu te rappelles?"
Il était assis près d'elle et il parlait tout doucement, à ce point qu'elle ne savait plus s'il répétait ses mots comme une sorte d'évangile dont dépendait son bonheur, ou pour la confondre. Elle avait la gorge serrée. Oui, elle avait dit ça un jour d'hiver, à New York. Elle avait parlé une heure avec la mère d'Alan, et elle était sortie avec lui pleine de pitié, de tendresse et de beaux principes. Ils avaient marché une heure dans Central Park, et il semblait si éperdu, si confiant en elle...
Elle avait des rides assez sévères au coin des yeux. J'y posai mon index :
" Moi, je trouve ça merveilleux, dis-je tendrement. Toutes les nuits, tous les pays, tous les visages qu'il a fallu pour avoir ces deux minuscules petites lignes là...Vous y gagnez. Et puis ça donne l'air vivant. Et puis, je ne sais pas, moi, je trouve ça beau, expressif, troublant. J'ai horreur des têtes lisses."
La liberté de mes souvenirs à partir de ce moment m'étonne. J'acquérais une conscience plus attentive des autres, de moi-même. La spontanéité, un égoïsme facile avaient toujours été pour moi un luxe naturel. J'avais toujours vécu. Or, voici que ces quelques jours m'avaient assez troublée pour que je sois amenée à réfléchir, à me regarder vivre. Je passais par toutes les affres de l'introspection sans, pour cela, me réconcilier avec moi-même. "Ce sentiment, pensais-je, ce sentiment à l'égard d'Anne est bête et pauvre, comme ce désir de la séparer de mon père est féroce". Mais, après tout, pourquoi me juger ainsi? Etant simplement moi, n'étais-je pas libre d'éprouver ce qui arrivait. Pour le première fois de ma vie, ce "moi" semblait se partager et la découverte d'une telle dualité m'étonnait prodigieusement. Je trouvais de bonnes excuses, je me les murmurais à moi-même, me jugeant sincère, et brusquement un autre "moi" surgissait qui s'inscrivait en faux contre mes propres arguments, me criant que je m'abusais moi-même, bien qu'ils eussent toutes les apparences de la vérité. Mais n'était-ce pas, en fait, cet autre qui me trompait? Cette lucidité n'était-elle pas la pire des erreurs? Je me débatais des heures entières dans ma chambre pour savoir si la crainte, l'hostilité que m'inspirait Anne à présent se justifiaient ou si je n'étais qu'une petite jeune fille égoïste et gâtée en veine de fausse indépendance.