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Citations de Frans de Waal (128)


En réalité, les réflexions de Wittgenstein portaient aussi sur les peuples de culture étrangère avec lesquels, bien qe nous comprenions leur langue, nous n'arrivons pas à trouver nos repères. Il voulait souligner que notre capacité à entrer dans la vie intérieure des autres humains étrangers ou organsimes différents était limitée.
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Chez eux, tout me paraît délibéré et avisé. Un exemple : quand on accroche des clochettes autour du cou des éléphanteaux des villages thaïlandais ou indiens pour les suivre (et les empêcher de surprendre les habitants dans leur jardin ou leur cuisine), il leur arrive de fourrer de l'herbe à l'intérieur pour étouffer le son. Ca leur permet de se promener dans qu'on les repère. Le subterfuge prouve qu'ils ont de l'imagination, car personne ne leur a suggéré, et l'herbe n'est pas tombée comme par miracle dans les clochettes pour qu'ils en aient l'idée. Nous, les hommes, nous relions consciemment une cause et un effet dans notre esprit pour trouver une solution ingénieuse. A partir du moment où nous fonctionnons ainsi, pourquoi penser que les éléphants puissent résoudre un problème en faisant l'économie de la conscience?
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Le bien-être animal est mesurable et il est en train de devenir un objet d’étude très sérieux, ce qui n’aurait jamais eu lieu si nous en étions encore à croire que les animaux ne sentent ou ne ressentent rien. (p. 346)
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La réalité est que nous sommes des corps nés d'autres corps, des corps nourrissant d'autres corps, ayant des rapports sexuels avec d'autres corps, cherchant une épaule sur laquelle s'appuyer ou pleurer, faisant de longs trajets pour être près d'autres corps, et ainsi de suite. La vie vaudrait-elle la peine d'être vécue sans ces liens et sans les émotions qu'ils éveillent ? Serions nous vraiment heureux [...] ?
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Au départ, c'etait l'absence du langage qui prouvait l'absence de la pensée chez les autres espèces ; maintenant, c'est la présence manifeste de la pensée chez les animaux non linguistiques qui prouve que le langage n'est pas si important.
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L'ironie de la situation est évidente : des animaux s'appellent par leur nom, alors que, il y a peu, les scientifiques n'avaient pas le droit de les nommer — c'était tabou. Quand Imanishi et ses disciples se sont mis à le faire, on s'est moqué d'eux, et on a tourné Goodall en ridicule lorsqu'elle a donné à ses chimpanzés des noms comme David Greybeard et Flo. On nous reprochait d'humaniser nos sujets en les nommant. Nous étions censés garder nos distances pour rester objectifs, et ne jamais oublier que seuls les humains ont des noms.

Il s'avère que, sur ce point, certains animaux étaient peut-être plus avancés que nous.
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Il n'y a pas une forme unique de cognition, et il est absurde de classer les cognitions de la plus simple à la plus complexe. En général, une espèce possède une cognition aussi performante que l'exige sa survie.
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Charles Menzel : seuls ceux qui estiment les grands singes comprendront vraiment ce qu'ils essaient de communiquer. Il préconisait donc d'attendre davantage d'eux.
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Si considérable qu'elle soit, la différence entre l'esprit de l'homme et celui des animaux les plus élevés n'est certainement qu'une différence de degré et non d'espèce. Charles Darwin (1871)
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En 1952 Kinji Imanishi le père de la primatologie japonaise a suggéré pour la première fois qu'il pourrait être justifié de parler de culture animale si des individus apprenaient des habitudes en se les transmettant les uns aux autres et s'il en résultait des différences de comportement entre des groupes. Aujourd'hui tout à fait admise cette idée était à l'époque si radicale que la science occidentale a mis quarante ans à l'accepter.
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L’étude de la cognition animale est souvent présentée comme un effort pour découvrir « ce qu’ils pensent », mais ce n’est pas sa véritable raison d’être. Nous ne sommes pas en quête d’expériences et d’états mentaux privés, même s’il serait merveilleux d’en savoir plus un jour à leur sujet. Pour le moment, notre but est plus modeste : nous espérons repérer des processus mentaux que nous supposons, en mesurant des résultats observables.
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Plus méthodiques dans notre brutalité que les chimpanzés et plus empathiques que les bonobos, nous sommes de loin le plus grand singe bipolaire par excellence. Nos sociétés ne sont jamais complètement pacifiques, ou complètement compétitives, jamais gouvernées par le pur égoïsme, jamais non plus parfaitement morales. La nature ignore les états purs. Ce qui vaut pour la société humaine vaut aussi pour la nature humaine. Elle peut allier bonté et cruauté, grandeur et vulgarité – le tout parfois dans la même personne. Nous sommes bourrés de contradictions, mais de contradictions apprivoisées.
(…)Le rôle de l’intelligence vient se superposer à la dualité inhérente de la nature humaine. Même si nous surestimons habituellement notre rationalité, on ne peut nier que le comportement humain soit une combinaison d’énergie vitale et d’intelligence. Nous maîtrisons mal des pulsions anciennes tournées vers le pouvoir, le sexe, la sécurité et la nourriture, mais en général nous soupesons les avantages et les inconvénients de nos décisions avant de passer à l’acte. L’expérience infléchit considérablement le comportement humain.


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Dans toutes ces études, l’explication est à chercher non pas dans le souci du bien-être d’autrui, mais dans la détresse causée par celle d’autrui. Ce type de réaction a une énorme valeur de survie. Si les autres manifestent de la peur et de la détresse, vous avez tout lieu d’être inquiet aussi. Si des oiseaux se posent au sol et que l’un d’entre eux s’envole brusquement, tous les autres l’imiteront, avant même de savoir ce qui se passe. Le retardataire peut devenir une proie. C’est pourquoi la panique se propage si vite chez les humains aussi.
Nous avons été programmés pour ne pas supporter de voir et d’entendre la souffrance des autres. Par exemple, de jeunes enfants ont souvent les larmes aux yeux et sont bouleversés – et courent vers leur mère pour être rassurés – quand ils assistent à la chute et aux pleurs d’un autre. Ils ne se font pas de souci pour cet enfant, mais sont submergés par les émotions qu’il exprime. C’est seulement à un stade ultérieur de leur développement, quand ils instaurent la distinction moi-eux, que les enfants dissocient les émotions par identification à autrui et leurs propres émotions. C’est cette dissociation qui est à l’origine de l’empathie (…)
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Si tout le monde avait l'esprit ouvert et ne s'intéressait qu'aux preuves, ce serait merveilleux, mais rien n'immunise la science contre les idées préconçues et les convictions fanatiques[...] Tout comme les collègues de Galilée, qui ont refusé de regarder dans son télescope, les humains sont très étranges. Nous avons le pouvoir d'analyser et d'explorer le monde, mais nous paniquons lorsque les données menacent de ne pas valider nos attentes.
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Au même moment, le biologiste allemand Jakob von Uexküll attire l'attention sur le point de vue de l'animal qu'il appelle Umwelt ( Ce qui veux dire le "monde environnant" en allemand. Afin d'illustrer ce nouveau concept Uexküll nous ballade dans différents mondes.
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Par conséqent, cessons de dire que la passion des filles pour les nourrissons et les poupées est un stéréotype. C'est un comportement humain que l'on retrouve dans le monde entier et que nous partageons avec de nombreux mammifères; il ne s'explique ni par les préjugés ni par les attentes genrées, meme si ces deux éléments entrent en ligne de compte. Il est plus profond que cela.C'est avant tout une question de biologie, et ce pour une raison très simple : les compétences maternelles étant trop élaborées pour être laissées à l'instinct, l'évolution a fait en sorte que le genre pour lequel elles sont le plus cruciales puisse suivre une formation au maternage et à la maternité. Une tendance fonctionnellement liée à un mode de reproduction ancestral n'est pas un stéréotype, mais un archétype.
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Rappelons à ceux qui dénigrent en bloc les anecdotes que presque toutes les déccouvertes interessantes sur le comportement animal ont commencé par la description d'un élément inhabituel ou surprenant. Les histoires singulières laissent entrevoir une possibilité et défient le cadre de notre pensée.
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Pouur être plus direct : imagine que vous vouliez entrer dans une salle de test où se trouvent des chimpanzés, comme je le faisais tous les jours. Je vous conseille e ne pas vous fier à un quelqonque schéma béhavioriste [comportementaliste en parait français et pas en angliscisme], qui leur refuserait la capacité d'avoir des intentions.[note de Pégase Shiatsu : même constat avec les angouroux mâles j'ai vue dans un documentaire un conseil de défoulement sur une peluche d'un kangourou mâle qui n'a rien arrangé... peut être même agravé les choses, de mêmes les jouets remplis de nouriture qui servent à défouler nos perruches et perroquets qu'ils vont dégradés avec parfois de la nourituure à l'interrieur : cela ne sert qu'à les perturber... et en plus à les faire grossir, surtot si beurre de cacaouette... pourtant j'en ai vue fréquemment sur le net, et cela n'a rien de scientifique, c'est même afligeant!] Au contraire, faite attention à leurs humeurs et à leurs émotions, comme vous le feriez avec une personne humaine, et méfiez vous de leurs ruses.
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J'avais besoin d'un nouveau terme pour expliquer mon point de vue, et j'ai inventé anthopodéni : le rejet a priori de trais proches des humains, chez d'autres animaux, ou proches des animaux chez nous. Anthropomorphisme et anthopodéni ont une relation inverse : plus une espèce est proche de nous, plus l'anthropomorphisme nous aidera à la comprendre et plus l'anthropodéni sera dangereux.
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Si considérable qu’elle soit, la différence entre l’esprit de l’homme et celui des animaux les plus élevés n’est certainement qu’une différence de degré et non d’espèce.

Charles Darwin.
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