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Critiques de Frédéric Bézian (93)
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Donjon Monsters, Tome 10 : Des soldats d'ho..

Superbe album. Peut être le meilleur de l'univers donjon.



Une grande histoire: obéir aux ordres ou faire parler ses sentiments ???

Deux frères seront confrontés à ce choix.

Le dessin brut et le trait nerveux de Bézian colle parfaitement à l'histoire. Ce style renforce la tragédie de l'histoire. De plus pas de phylactère. Seulement un très court texte expliquant la pensée d'un des héros.

Touts ces détails renforcent la noirceur du propos, une vraie réussite. Du grand art.

Ces soldats cruels s'humanisent à nos yeux. On attends, à chaque page, le retour aux sentiments du héros. On les aime...



Ça faisait longtemps que je n'avais pas été secoué par une bédé.

Magnifiquement magnifique.
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Docteur Radar, tome 1 : Tueur de savants

Des savants meurent les uns après les autres et un gentleman détective ayant du temps et de l'argent se lance le défi de prouver qu'il s'agit bien de meurtres et d'identifier le cerveau derrière ces morts suspectes.

L'histoire est faite de rebondissement à grand coup de déguisements. C'est sympathique mais j'ai trouvé ça finalement peu original et un peu monotone.

Le dessin de Bézian est dynamique et nerveux et donne à l'ensemble de l'histoire une impression de course poursuite qui est assez intéressante mais qui a tout de même eu pour effet de me fatiguer un peu.
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Ne touchez à rien

C'est avant tout l'histoire d'une maison bordelaise de 1890 à la veille du passage à l'an 2000. Une maison où vont se succéder des générations d'acquéreurs plus ou moins scrupuleux. J'ai bien aimé le concept car la maison a une véritable personnalité.



Le titre "ne touchez à rien" fait assez lugubre avec sa couverture un peu kitsch. Mais l'atmosphère assez étrange voire malsaine est très bien retranscrite avec une narration assez fluide et un esthétisme assez soigné. Il est cependant clair que ces visages angulaires ne peuvent pas plaire à tous les lecteurs. Il faut s'habituer à ce trait un peu spécial mais si beau car précis et léger.



Et puis, on apprend un mot rarement employé dans la langue française: les taxidermistes. Il y a également un petit soupçon de morale : il faut toujours respecter la volonté des défunts même s'ils ont des exigences particulières ou sinon gare ! Mais il y a également une faute d'orthographe lié à un prénom qui se termine tantôt par un "t", tantôt par un D: un comble! :!



Par ailleurs, la conclusion de cette histoire manque un peu de punch pour être une oeuvre réellement révolutionnaire. Cela reste tout de même très correct avec en prime une qualité de papier irréprochable.

Nous avons quand même droit au mythe de la maison hantée mais comme on ne l'avait jamais vu grâce à un autre angle d'approche tout à fait louable. Un léger frisson garanti !
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Donjon Monsters, Tome 10 : Des soldats d'ho..

J'aime beaucoup la série Donjon mais cet épisode est vraiment incroyable.

Même sorti de la saga, il se suffirait presque à lui même tellement il est atypique et dense.

Pas de dialogue dans ce tome, toute la narration se fait par voix-off.

Le trait est nerveux, brut et sert admirablement un récit particulièrement sombre sur la manipulation de masse, l'aveuglement et le fanatisme.

La version que j'ai est en couleurs mais il semblerait qu'il existe une version en noir et blanc qui, à mon avis, doit être encore plus marquée et marquante.

Bézian signe ici un tome qui ressort indéniablement de l'ensemble tant son ambiance est pesante et sombre. On est loin de l'humour un peu loufoque des premiers tomes de Zenith.

Une vraie réussite.
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Paroles de taulards

Corbeyran nous livre 25 histoires fortes et humaines qui laissent entrer dans le monde obscur de la prison un peu de cette lumière qui aide à comprendre. Il y avait eu auparavant Paroles de taulards qui avait rencontré un certain succès d'estime. C'est une oeuvre qui donne la parole à ces exclus de la société.



Les journées sont longues en prison et ce n'est pas une sinécure. L'opinion publique a tendance en général à trouver les prisons trop confortables. On jette encore du mépris sur des prisonniers dont les conditions de vie se dégradent en raison de la surpopulation carcérale. Si l'incarcération reste une punition, l'objectif est quand même de trouver une vraie réinsertion en faisant réveiller les consciences sur les véritables valeurs du monde qui nous entoure.



Paroles de taule nous donne la version des prisonniers sur les différents problèmes rencontrés sur les lieux de détention. Cependant, il est également fait une place aux gardiens qui vivent chaque jour la prison alors que ce n'était pas forcément voulu ou choisi et qui font un métier difficile.



J'ai trouvé l'ensemble d'une grande honnêteté intellectuelle. Certains témoignages peuvent briser le coeur. J'aimerais tellement que chaque personne puisse prendre conscience de ce qui se passe vraiment en prison. Toute cette souffrance est parfois atroce.
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Donjon Monsters, Tome 10 : Des soldats d'ho..

Un des Donjons Monster les plus sombres, il relate l'histoire de deux frères gardes du grand Khan. L'un faillit à sa mission, l'autre doit exécuter la sentence, lui arracher les ailes et l'abandonner dans le désert où il doit mourrir. Tout ne se passe pas aussi facilement que prévu...

Le style de Bézian et ses traits sombres s'adaptent bien à cet épisode.
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Karoo (BD)

Roman graphique qui procure un agréable moment de lecture de par son histoire et sa mise en image très réussie et originale.
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Docteur Radar, tome 1 : Tueur de savants

Dans le Paris des années 20, un jeune détective nommé Ferdinand Straub se lance à la poursuite du Docteur Radar, qu’il soupçonne être le meurtrier de plusieurs savants, spécialisés dans l’aéronautique.

Avec cette enquête endiablée, ses moult rebondissements et courses-poursuites, cette BD est, d’un point de vue narratif, dans la digne lignée d’un Maurice Leblanc ou d’un Gaston Leroux. L’originalité réside assurément dans le dessin de Frédéric Bézian, acéré et vif, virevoltant comme en éternel mouvement. Ses choix de perspective et de champ sont audacieux ainsi que ceux des couleurs choisies. Ces dernières, souvent en monochromie, renforce l‘intensité du dessin, surtout sur les scènes nocturnes.

J’ai hâte de découvrir le second tome...
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Ne touchez à rien

" Un port où le vin et le frêt enrichissent la cité..."

"Un port dont la prospérité ne cesse de croître..."

"Un port dont le trafic maritime est devenu incessant..."

"Le calme règne sur les quais..."

En quelques phrases, l'histoire d'un port devenu un beau lieu de promenade

Ce pourrait être, aussi, les refrains d'une chanson composée par... mais ce n'est que la douce histoire d'une maison délicieusement hantée. Mireille nous chantait l'histoire d'"un vieux château du Moyen Age", et ici, c'est celle d'une demeure patricienne d'une belle ville de province, à quatre périodes très dissemblables ...

Pas d'unité de temps, mais une unité de lieu.

Et...la parité des héros et héroïnes : il y a le négociant cruel et débauché, la jeune femme talentueuse artiste, des jumeaux torves de la pire racaille des années trente et une drôle de petite fille qui devenue vieille fera la nique à certain promoteur.

Et tout se petit monde se moque, se réfugie, se confronte ou s'allie à un étrange vieux couple d'empaillés pour un délicieux plaisir de lecture.



Palette entre bleu violine et brique-ocre, trait évoquant pour les végétations en contre-jour Lotte Reiniger, pour celui des grilles et architecture, le graphisme de Babou et par dessus, sur le devant de ce décor, des personnages à la limite du graffitis-gribouillis si évocateur qu'il emporte le rêve.



"Ne touchez à rien", laissez-la dans son "jus" cette maison à la charmante verrière décorée de végétation et d'oiseaux migrateurs qui me faisait rêver quand je la voyais et qui m'enchantera, encore plus, maintenant.



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Donjon Monsters, Tome 10 : Des soldats d'ho..

Donjon Monsters, Tome 10

BD

Sfar, Trondheim & Bézian



Ce dixième tome de Donjon Monsters se déroule en 95, et donc très proche de l'ère Crépuscule. Et c'est d'ailleurs ce qu'on y retrouve, si on est encore dans l'ère Zénith, cette dernière touche à sa fin et le grand Khan est déjà en place.

Dans ce tome, nous allons suivre la vie de deux frères soldats. Deux gardes du grand Khan qui ont pour mission de protéger un chemin secret menant au donjon. Ce chemin étant secret, jamais personne n'y passe, et les deux frères s'ennuient à garder ce lieu. Pourtant, un jour, un individu va passer par la et la vie des deux garde va changer.

Un tome assez particulier, que ce soit au niveau de la narration, qui ne comporte aucun dialogue et où tout est raconté par un narrateur (l'un des deux frères), mais aussi par le dessin qui est assez spécial, pas un dessin auquel j'accroche, mais qui au final colle bien au récit et qui me convient pour cette histoire.

Un bon tome que j'aurais pris plaisir à lire avec un humour auquel j'ai particulièrement accroché.
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Docteur Radar, tome 1 : Tueur de savants

La couverture d’abord, et ensuite, le style unique du dessin de Frédéric Bézian m’a donné envie de lire Docteur Radar avec ce 1er tome, Tueur de savants.



Vous me connaissez, je suis un lecteur assez distrait et ce qui m’a attiré vers Docteur Radar a été aussi ce qui m’a laissé perplexe. En essayant de suivre l’histoire de Noël Simsolo, le principal problème (toujours pas réglé) est d’identifier qui est qui. Les dessins gribouillés sont superbes mais il faut une certain concentration pour fixer telle figure avec tel personnage? D’autant plus difficile que Docteur Radar est un jeux de masques.



Ce que j’ai bien aimé, c’est un rythme effréné pour un polar nostalgique qui fleure bon le Arsène Lupin. Un certain goût d’antan avec un méchant mégalo aux ambitions de domination mondiale. Docteur Radar me semble partir sur une série feuilletonante où les détectives vont avoir du mal à attraper le fameux Docteur Radar.



J’ai donc quand même aimé cette BD alors que je suis passé en partie à côté de l’histoire.



À suivre…
Lien : http://livrepoche.fr/docteur..
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Aller-retour

"Encore une BD", je vous entend penser. "Si ça continue, je ne viendrai plus lire ce blog !". Et vous auriez tort, parce que même si les articles ne vous plaisent pas, les livres devraient vous ravir.



Aller - retour. Voilà une BD qui porte plutôt bien son nom.



On a tous nos petits secrets. Mais celui de Monsieur FAR, Basile FAR, semble être plus gros que les autres. Il dit être enquêteur et chercher une personne disparu. Une personne dont on ne connaitra jamais l'identité et dont personne n'a jamais entendu parler. Ou presque jamais. Il cherche à travers tout un village, mais sans réellement chercher. Il se référe au comissaire Maigret, comme s'il voulait se donner une consistance et ne plus être un homme parmi tant d'autres.



Il est spectateur de sa vie "comme un poisson dans un bocal". Sauf que lui semble être "hors du bocal, si le bocal est le monde".



Sa vie tourne autour de la musique et de la beauté qui l'entoure. Tout son provoque en lui un étrange sentiment. Toute couleur, brise du vent, ou même odeur le raméne à des rêveries toujours plus nostalgique.



Et les habitants du village semblent le reconnaitre. Ils l'ont déjà vu. Dans les journaux ? A la télé ? Avec des réponses qui sément le doute, Basile FAR garde un certaine distance avec le lecteur de son histoire.



Il garde d'ailleurs une certaine distance avec le monde extérieur et passe inaperçu dans la plupart des lieux.



On se sent à la fois imprégné à fond du personnage et pourtant tellement loigné tant que ce mystére qui plane sur lui n'est pas élucidé...



Des illustrations une fois encore en noir et blanc, hormis les premières et derniéres pages. Lorsque Basile prend le train, et qu'il continue d'écouter le monde autour de lui.



Des traits grossiers, qui ne semblent pas finis mais qui collent tellement au personnage que c'en est touchant. Une écriture qui force le respect, avec une idéologie qui se rapprocherait des bouddhistes occidentaux. Une prose à faire pâlir les plus grands romanciers.



Malgré une police d'écriture un peu indigeste, ou en tous cas inhabituelle, on se fond rapidement dans la masse et on se laisse prendre au jeu de ce personnage qui a des fantasmes qui le rendent humain.



C'est ici un bel ouvrage sur la place de l'être humain dans la société et sur le regard d'autrui. Une idée originale et simple. Mais c'est dans la simplicité que les meilleurs mets s'offrent à nous. C'est bien connu !



BD disponible aux éditions Delcourt depuis Janvier 2012.
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Karoo (BD)

On est dans le milieu du cinéma. Saul Karoo est au service des producteur et est script doctor, c’est à dire chargé de retoucher les films au montage pour les améliorer, il passe derrière les grands réalisateurs, sans scrupules, c’est un personnage cynique et désabusé qui traîne sa nonchalance et son alcoolisme dans les cocktails mondains, imbu de lui-même, sans empathie pour ses proche, un personnage profondément antipathique, mais tout ce milieu est assez imbuvable. Cette histoire est une quête vers une rédemption impossible. Des scènes d’Ulysse apparaissent en parallèle, ou parfois en filigrane, comme pour rappeler ce retour vers les origines, vers un fils dont il ne s’est jamais occupé. Le trait est brut, avec des effets de reflets, des lignes sèches, l’ambiance épurée et froide, des aplats viennent rehausser l’ambiance déjà cassante, comme une bichromie, le noir en trait, en aplats, sans nuance et des espaces d’aplats géométriques de couleurs, une seule couleur par doubles planches, parfois un orange ou un vert, ou un bleu… L’architecture est très présente, vaste et moderne, ce graphisme fait référence à Frank Lloyd Wright, comme pour rappeler une certaine prétention avant-gardiste de ce milieu et son ambition artistique. Le style, le rythme, cela finit par devenir poétique, on est totalement enveloppé dans l’ambiance, évoluant pourtant un milieu assez déplaisant. Karoo finit par être touchant, pathétique dans sa tentative de changement, on est bouleversé, mais pas vraiment pour lui, parce que c’est surtout une histoire sur l'échec, celui de la vie sur celui des apparences.

Sombre et beau.
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Aller-retour

Le livre que j'ai choisi s'appelle "Aller-Retour" de Bézian. L'éditeur de ce livre est DELCOURT. C'est une bande dessinée sombre.

Il n'y a qu'un seul personnage principal: un détective d'une agence d'assurance, Basile Far. Cette histoire se déroule dans son village d'enfance, au sud de la France. Basile est une personne très solitaire et refuse toute conversation. L'auteur veut nous faire croire que Basile Far enquête sur un crime. Mais en fait, Aller Retour signifie qu'il veut retrouver les sensations de sa jeunesse à travers différents endroits, différentes odeurs.

J'ai trouvé ce livre un peu ennuyeux. Durant toute l'histoire il n'y a que de la narration et peu de dialogue. De plus, le graphisme est très sombre et lugubre. Par contre, le dessin de Basile Far m'a plu par son physique grand, massif et mou. Je l'ai trouvé même sympathique.

Je noterai ce livre 2 étoiles sur 5.
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Docteur Radar, tome 1 : Tueur de savants

Une bd qui réussi le pari d'être à la fois originale tout en faisant écho à des classiques populaires (des professeurs à la Tournesol, un criminel à la Fantomas). L'intrigue est simple, rondement menée, avec des personnages forts et caricaturaux : le méchant fourbe et bien vilain, le policier pas très futé, le détective bien plus malin. Ajoutez à cela des avancées scientifiques volées et vous tenez le truc. Quand au dessin, il est très moderne. Autant l'avouer, je n'aime pas du tout. Mais cela ne m'a pas empêché d'entrer clairement dans l'histoire une fois cet obstacle accepté.
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Aller-retour

Ce voyage nous emmène dans un village typique du languedoc qui est bâti en cercle autour d'une église. L'appellation exacte est « circulade » et aujourd'hui, ce terme sert d'instrument de promotion touristique pour l'identité régionale du Languedoc-Roussillon.



La petite commune de Bram (11150) dans l'Aude, région Languedoc Roussillon, comporte pratiquement 3000 habitants. Au bord du Canal du Midi magnifiquement dessiné, cette ville se situe à 25 Km au Nord-Ouest de Carcassonne. Voilà pour la géographie et la situation de la scène. Nous sommes dans l'ambiance du début des années 1960. Basile Far, personnage principal de l'histoire, est un enquêteur pour une compagnie d’assurance, il viens de descendre en gare de Bram.



Basile cherche quelqu'un, ou quelque chose mais les explications de sa venue dans cette ville retirée restent floues. Son métier consiste à rechercher des preuves dans des litiges qui opposent une compagnie d’assurance avec ses assurés. Toute fois, on ne sait pas pour qui il travaille ni ce qu'il cherche vraiment, mais il semble que ça soit quelqu'un.



Installé en plein centre de Bram, à l’hôtel du grand café, Basile se met à chercher dans la ville des indices pour mener à bien son enquête. Pour cela, Basile Far va évoluer lentement et s'imprégner des chemins de ronde de la commune. Nous allons suivre son parcours avec attention et de long en large, de ruelles en ruelles, jusqu'à franchir quelques grilles...
Lien : http://alamagie-des-yeux-dol..
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Paroles de taulards

Ce livre a été écrit avec des détenus, un scénariste (Corbeyran), des dessinateurs. Sur la prison, la privation de liberté, et tout ce qui peut tourner autour. Des anecdotes, des ressentis... Le résultat est un livre en noir et blanc brut de décoffrage, aux dessins très différents d'une planche à l'autre, et poignant sans faire dans le pathos. Une très belle réussite !

(des extraits sur mon blog)
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Aller-retour

Basile Far est détective d'une agence d'assurance. Son métier consiste à rechercher des preuves dans des litiges qui opposent une compagnie d'assurance avec ses assurés.

Dans ce contexte, Basile cherche ... sans que l’on sache bien quoi ou qui...à moins que ce ne soit juste...un sens à sa vie... Les explications sur sa venue dans cette petite ville provinciale restent floues. Ce que l’on imagine être une investigation dans un premier temps, semble dès lors remplacé par une longue flânerie dans la torpeur d’un village endormi.



Ce personnage falot, introspectif et solitaire, refuse toute conversation. Car d’autres personnages traversent le récit tels des fantômes qui sillonnent les ruelles d'un village.

A travers un rythme lent et contemplatif, le lecteur suit les rêveries et les déambulations de cet étrange bonhomme à l'imper trop grand, à la démarche lourde, à la silhouette trapue et au regard « ailleurs » comme perdu dans ses propres pensées. Une petite tête disproportionnée et au visage suggéré est posé sur un corps massif.

Ce voyage introspectif est nourri par d'anciens souvenirs, par une série de sensations qui réveillent les fantômes du passé. Il y a du Polza Mancini, anti-héros de Manu Larcenet dans sa sublime série Blast, dans le personnage de Bezian.



L’absence de couleurs centre le récit sur la dramaturgie de la flânerie. Des aplats de gris apportent perspective et profondeur au dessin. Le trait hésitant par moment hachuré, appui la dimension fantasmagorique du scenario. La finesse des coups de crayon confère une élégance naturelle aux planches.



Difficile de lire cette étrange mais distinguée calligraphie couchée. Ma lecture s’en trouve anormalement saccadée.



Un bel aller simple sur les chemins nostalgiques et angoissants du passé.

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Donjon Monsters, Tome 10 : Des soldats d'ho..

Ah, qu’il est fort ce duo Sfar-Trondheim. D’une voix-off aux mots simples et aux raisonnements primitifs, il nous livre un récit profond et sombre. L’histoire tragique de deux frères, Görk et Krag, soldats de la Géhenne et aveuglément dévoués au Grand Khan.



Une obéissance absolue aux ordres d’un supérieur qui par le passé à poussé des gens à ouvrir des robinets de chambres à gaz et qui dans ce tome surréaliste va pousser Görk à tuer son frère sans vraiment se poser trop de questions car son honneur et sa fierté de soldat sont en jeux. Une soumission absolue, un raisonnement absurde qui fait abstraction des liens fraternels qui les unis. Des actes dictés par des lois stupides qui conduisent à des démarches barbares et un Gork qui finira bourreau, mais également victime de ses actes.



La noirceur du récit se retrouve dans une colorisation sobre et triste. Je trouve le dessin de Bézian ("Ne touchez à rien"), sorti du contexte de cette histoire, plutôt mauvais. Un trait hachuré, une accumulation d’égratignures bâclées, c’est d’ailleurs le seul dessinateur dont j’ai gommé la dédicace tellement je trouvais le dessin mauvais.



Mais, bizarrement, ici ça passe. Peut-être parce que le dessin n’est qu’en arrière-plan de cette voix-off qui nous tient du début à la fin et que les éraflures de Bézian renforcent la noirceur du récit et la tristesse qui emplit le lecteur face à l’incompréhension, le gâchis et la bêtise de ces deux frères.



Bref, un excellent tome très sombre qui traite habilement de sujets profond (comme la mort et la religion) et dont graphiquement j’ai surtout apprécié le décalage entre le texte et l’image.

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Karoo (BD)

Je ne me souvenais même plus avoir lu le roman dont cette BD est l’adaptation graphique. Merci les moteurs de recherche ! Ce livre de Steve Tesich, un pavé, édité chez Monsieur Toussaint Louverture, a connu un grand succès à sa sortie en 2012. J’en parlais de manière aussi enthousiaste que mitigée sur mon blog. Une occasion pour moi avec cet album de vérifier ou non cette première impression… De plus, j’ai été attirée par le dessin fin, léger et pointu de Bézian, sa mise en page presque psychédélique et le choix de ses couleurs. En effet, en dehors du noir et blanc, récurrent, Bézian privilégie une seule autre couleur par double page, choisissant de laisser ainsi dominer l’orange, le bleu ou le vert, en fonction des personnages présents ou des situations. Saul Karoo, le personnage principal, est un script doctor de talent, c’est à dire qu’il redécoupe et remonte les films qu’on lui confie. Cependant, à cinquante ans, le voici devenu une épave. Il est alcoolique, divorcé, ne prend pas soin de son grand fils adoptif Billy et n’a même pas d’assurance santé. Cependant, son entourage est bienveillant, s’inquiète pour lui, notamment Jay que le talent de Saul sauve régulièrement de la noyade financière. Il vient d’ailleurs de confier à Saul un nouveau film à sauver. Lors de ses nombreux visionnages, Saul découvre que le film est parfait, mais également que la voix de l’actrice qui joue la serveuse lui est familière. Il devine qu’il vient de faire connaissance avec la mère biologique de son fils, une jeune femme dont il avait entendu la voix au téléphone peu après la naissance de l’enfant. Persuadé de bien faire, voici notre anti-héros pris d’un grand projet, celui de remonter le film en incluant toutes les scènes coupées de Leila, et d’annoncer bientôt à la jeune femme que son fils est en réalité le sien… Vous devinerez aisément que ce grand dadais s’emmêle largement les pieds dans le tapis. Cet album est un véritable plaisir de lecture. J’y ai retrouvé une patte littéraire indéniable et beaucoup de poésie dans sa structure, épatée par Bézian et sa manière de traiter un roman que j’avais trouvé pesant. Rien de tel ici. En filigrane, le mythe de l’Odyssée d’Ulysse, le grand projet jamais réalisé de Karoo, étire son chant jusqu’à la toute dernière page… et c’est véritablement d’une beauté sans nom.




Lien : https://leslecturesdantigone..
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