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Critiques de Frédéric Mars (445)
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Le Manuel du Serial Killer

Orphelin de père et de mère, Thomas Harris a réussi, grâce à une bourse, à entrer dans la prestigieuse université d'Harvard, où il excelle, malgré sa marginalité dûe à un physique atypique. Le sachant passionné par les polars, et afin de compléter son mémoire de fin d'année, la responsable du département littérature lui propose de faire une chronique judiciaire dans le journal du campus. Connaissant également sa fragilité psychologique, conséquence d'un passé douloureux, elle le confie à une autre étudiante, son homonyme, Sophie Harris. Le binôme doit justement faire un article sur un évènement dramatique récent : la mort suspecte de deux enfants qui n'est pas sans rappeler le modus operandi d'un serial killer arrêté pour le meurtre de 11 garçons il y a dix ans.



Tout au long de cette lecture, j'ai été transportée dans un monde irrationnel : des morts qui ne l'étaient pas, des flics honorables qui devenaient suspects à mes yeux, une justice américaine qui enfreignait la loi. J'ai carrément douté de mon intégrité psychique quand, une vingtaine de pages avant la fin, je me suis aperçu que rien ne tenait debout dans ce scénario. Dans un thriller psychologique, il est de coutume que le brouillard dans lequel le lecteur est plongé ne s'évapore qu'à la fin (ou pas), mais alors là, chapeau bas !

La construction de ce livre est très originale : des chapitres narrés à la première personne du singulier qui ressemblent à un journal intime alternent avec des comptes-rendus de séances de psychanalyse et enfin des extraits d'un livre "Le manuel du serial killer" écrit par un spécialiste du genre... Je dois reconnaître que certains passages concernant les meurtres des enfants frôlent l'insoutenable. L'auteur, pour embrouiller davantage le lecteur, joue également sur les différentes identités de certains personnages et abuse des homonymies.

Totalement déroutée par les 3/4 du roman, j'ai eu du mal à déterminer si j'avais aimé cette lecture ou pas, et à argumenter ma critique. J'ai trouvé le principe un peu "culotté" et puis j'ai fini par accepter d'avoir été "roulée dans la farine". Sans rejoindre l'enthousiasme de certains, j'accorderai tout de même un 13/20 à ce titre pour son originalité et surtout pour l'interrogation finale sur la peine de mort qu'il ne manque pas de soulever chez le lecteur.



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Les marcheurs

Thriller politique très dense, ce livre compte pas moins de 719 pages et pourtant, il a su me tenir en haleine tout du long, tant l’absence de points morts est flagrante. A aucun moment, je ne me suis demandée si j’arrivais enfin à la fin, tant je m’y plaisais. Avec ce suspens grandissant crescendo au fil des pages, vous êtes sans conteste face à un page-turner d’une très grande qualité.



Tout commence par la réception d’une enveloppe kraft contenant deux feuillets d’instruction. C’est la surprise que reçoivent de nombreux américains – notamment à New York – partageant une similitude médicale : avoir été récemment transplanté d’un pacemaker. L’une des instructions et pas des moindres est de se mettre à marcher, vers un but qui leur est propre. S’ils s’arrêtent pour une quelconque raison plus de 10 secondes, ils explosent. Et tout ça, à moins de deux jours de l’anniversaire funeste des 11 ans des attentats du 11 septembre 2001.



Pourquoi avoir imaginer ce stratagème barbare pouvant causer de nombreux morts? Qui est à la tête de celui-ci? Membres d’agences fédérales comme du FBI, le NYPD, du Homeland Security, ils devront allier leur force pour découvrir qui tire les ficelles de cette machination dont les intentions peu louables vont bien au-delà de leur imagination.



Écrit sous la forme de ce qui pourrait être une série ou un film à suspens tant l’histoire est imagée, cette histoire est construite telle un labyrinthe où les personnages devront faire face à de nombreuses impasses avant un final digne des plus grands thrillers. J’ai beaucoup apprécié redécouvrir New York, ville que j’aime tant et si chère à mon coeur, pourtant indéfiniment liée aux attentats qui ont bouleversé son paysage et son âme.



Gros avantage pour sa lecture et pour les lecteurs qui auraient des mémoires d’huîtres comme cela peut être parfois mon cas, l’auteur nous fournit une liste détaillée des personnages qui interviendront dans l’histoire avec leur fonction et organismes auxquels ils appartiennent. En plus de cela, une carte de New York où ont lieu certains événements particuliers ainsi qu’un glossaire complètent ce contenu annexe que de nombreux lecteurs trouveront grandement utile.



Il me tarde maintenant de me replonger dans d’autres écrits de Frédéric Mars. Son dernier, « La Lame », est sorti récemment chez Métropolis, nouvelle maison d’éditions qui monte et entièrement consacrée aux romans noirs et thrillers.



Petit avantage que de faire partie d’un jury littéraire, « Qaanaaq » que Frédéric Mars a écrit sous le pseudonyme de « Mo Malø» est en lice pour le Prix du Meilleur Polar 2019 des éditions Points. J’avais eu la chance de remporter sa version brochée grâce à Anaïs (dont je vous mets l’adresse de son super blog : https://anaisseriallectrice.com – richement fourni, consacré presque exclusivement à la littérature noire, que je suis et conseille assidûment).
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Le Manuel du Serial Killer

Un coup de cœur pour ce Frédéric Mars !!!!



Si je vous dis : voici un livre qui raconte une histoire qui, comme une image d’Épinal, en cache une autre bien plus spectaculaire. En effet, Frédéric Mars, va se jouer de nous tout au long de ces pages. Il est presque impossible de voir où l'auteur veut en venir.

Digne de poupées Russe, ce roman est hallucinant !!! Plus on lit et plus on va plonger dans le monde que Frédéric Mars veut bien nous faire partager, dilapidé peu à peu, pages par pages, mot à mot...



Son parangonnage principal : Thomas Harris, vous me direz qu'aux États-Unis, il doit y en avoir des tas des Thomas Harris... Mais plus je lisais ce livre, plus ce nom revenait et plus je me disais que l'auteur fait pas mal référence au Silence des agneaux... Frédéric Mars fait réellement référence à cet écrivain américain père de Hannibal Lecter dit le cannibale. Quand j'y repense, avec ce petit recul, boire un verre d'eau, allumer mon PC pour faire cet avis, Frédéric Mars nous donne presque des indices avec ce personnage, quand on y pense vraiment, Hannibal Lecter est un manipulateur de première, on n'a jamais vraiment su qui il était réellement... son auteur Thomas Harris est lui aussi un bon manipulateur !!!



Thomas Harris, 21 ans, Orphelin, étudiant en 4ème année de lettres, spécialité en droit à Harvard à Cambridge, dans le Massachusetts. Un jour son prof, qui le trouve brillant dans ses écrits, veut qu'il rejoigne le Crim, le journal qui traite de la vie à Harvard. Ce qu'il y écrira sera noté et ces notes seront prises en compte pour sa fin d'année. Il doit enquêter et rédiger un article sur les morts d'enfants qui viennent d'être retrouvés à Boston. Il sera en binôme avec une fille dénommée Sophie Harris. Il vont donc, partir pour travailler ensemble sur le papier, voir plusieurs pour le Crim...



Ils se retrouvent sur leur première enquête, un enfant mort suite à un malaise à la sortie de stade de la ville. Puis vient trois autres enfants morts. Suite à ça, la police fait le rapprochement avec une affaire qui date de 2001. Un homme a été arrêté pour le meurtre de onze enfants. Tous âgés entre huit et onze ans. Tous vidés de leur sang suite à un empoisonnement l'aspirine, vieille de dix ans.



Cette vie d'enquêtes ne convient pas à Thomas, tous ces enfants morts... Il se voit alors confier un autre job dans un maison d'édition. Il doit lire toute la journée des manuscrits. Et c'est au bout de deuxième jours, qu'il tombe sur un manuscrit sans feuille d'accompagnement, juste quelques pages dactylographiées avec comme titre : « le manuel du serial killer ». Quelle stupéfaction quand Thomas trouve ce manuscrit en librairie et la surprise est de taille quand il découvre que l'auteur n'est autre que lui !!! Ce livre il ne n'a pas écrit...

Thomas est obligé de lire ce livre et il découvre avec honneur que l'auteur explique que pour être un serial killer original, il faut utiliser des produits de consommation courante comme l'aspirine... Seulement quelques personnes peuvent être au courant pour l'aspirine, donc si ce n'est pas Thomas qui a écrit ce livre, c'est forcément le meurtrier, personne d'autre...



Une intrigue à couper le souffle. Des chapitres entrecoupés par des comptes-rendus d'un psychiatre qui relate les entretiens psychiatriques de Thomas Harris, chapitres au demeurant assez perturbants pour le lecture, puisqu'ils conduiront le lecteur vers plusieurs pistes et dans l’enfance de Thomas.



J'ai adoré, un coup de cœur pour Le manuel du serial killer, j'ai été surprise, agréablement surprise, comme j'aime l'être par un thriller !!!

A lire absolument !!!


Lien : http://tousleslivres.canalbl..
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Regarder le noir

Le genre « nouvelle » n’a pas bonne réputation dans la littérature française. Pourtant, il y a des auteurs qui ont un talent fou pour écrire des histoires courtes et percutantes.



Regarder le noir, c’est 11 nouvelles policières autour du sens de la vue ; pas mal d’auteurs ont choisi d’exploiter la cécité tels que Barbara Abel et Karine Giebel dans Darkness ou Julie Ewa dans Nuit acide. D’autres ont choisi le côté espionnage/ surveillance, à l’image de R.J Ellory ou encore la voyance comme René Manzor. Dans tous les cas, beaucoup d’imagination et comme d’habitude, des histoires que j’ai aimées et d’autres moins.

Ma préférée : celle d’Olivier Norek qui m’a mise au tapis. Mais j’ai également passé un bon moment avec Julie Ewa, René Manzor, Giebel/Abel (légèrement moins bien à mon goût que la nouvelle parue dans écouter le noir), Amélie Antoine (fine psychologue !) & Ellory.

Les nouvelles que j’ai le moins aimées : Claire Favan, Johana Gustawsson et Gaëlle Perrin-Guillet.



Toucher le noir, 3ème sens exploité après l’ouïe et la vue, est paru récemment. Je pense que je me laisserais tenter mais maintenant, c’est à votre tour de vous plonger dans les tréfonds de l’âme et de vous faire votre propre idée.

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La lame

La planète terre en 2031, demain. Mars, loin d’être satellisé, nous plonge au cœur d’une société qui pourrait (sera) la notre bientôt, avec force documentation et tout ce qui caractérise un excellent thriller.



Ce n’est clairement pas un roman comme les autres. Sa couverture pourrait laisser imaginer une histoire moins ambitieuse qu’elle ne l’est. La lame comme une métaphore.



Cette lame est effectivement au centre de l’intrigue, par toutes ses définitions. A commencer par celle qui s’abat sur des milliers de nigérians, et qui va engendrer un effet domino encore plus dévastateur. Mais qu’on ne mettre pas tout sur le dos de dame Nature, elle est loin d’être la responsable principale de la catastrophe humanitaire racontée dans ces 500 pages.



Voilà le genre de roman d’anticipation qui parle directement de nous aujourd’hui. 12 ans, c’est peu à l’échelle d’une vie, c’est à peine un petit pas à l’échelle de notre société.



La lame est un thriller, violent parce que la société l’est de plus en plus, et prenant. L’amateur du genre y trouvera son compte. Mais ce récit est tellement plus que ça, parce que le pouvoir de la fiction est immense…



Voilà bien le genre de livre qui pourrait s‘apparenter à un brûlot. Sauf que Frédéric Mars a fait un travail extraordinaire de documentation et d’analyse pour se baser sur des faits et non uniquement des conjectures fantaisistes. Il évite les pièges qui pourraient faire penser que c’est un livre uniquement militant. S’il l’est, c’est à charge contre ceux qui manipulent les populations et qui profitent de leurs congénères.



L’écrivain a une capacité étonnante à nous plonger au cœur de l’action tout en nous faisant prendre conscience de la dérive de notre monde. Un constat, étayé, qui fait flipper, mais devrait nous amener à mieux réfléchir sur l’égarement moral, économique, écologique d’une humanité qui se perd et court à sa perte.



Thriller géopolitique de haut vol, La lame développe un concept jusqu’au-boutiste effrayant. Mais ce n’est qu’un outil pour mettre en perspective les ravages que vont engendrer des mouvements migratoires incontrôlables, si tous les acteurs ne prennent pas le problème à bras le corps.



C’est le deuxième thriller particulièrement saillant en 2019, et qui nous met le nez dedans, comme l’ont également fait Jérôme Camut et Nathalie Hug avec Et le mal viendra. Autre angle d’attaque, mais même talent et manière similaire de pousser le bouchon pour mieux faire prendre conscience.



L’intrigue est dense, condensée sur 8 jours de temps, avec un nombre impressionnant d’événements qui montrent que le château de carte peut vite s’effondrer. Avec les acteurs tenant les cartes en main qui ne les utilisent qu’à leur fin. L’homme ne peut s’en sortir qu’en tirant dans le même sens. Cruelle utopie…



Le roman marque également les esprits par sa galerie de personnages forts, attachants ou repoussants, sans manichéisme, mais avec de vraies émotions qui viennent contrebalancer l’immense noirceur du propos.



Et puis, il y a le talent hors norme de Frédéric Mars. A l’aise dans tous les genres, à l’imagination débordante, au travail de recherches impressionnant, aux qualités de conteur étonnantes. Et à l’écriture formidable, ciselée, travaillée. L’auteur la soigne pour qu’elle soit ultra efficace sans jamais tomber dans la facilité. Oui, c’est extrêmement bien écrit.



La lame est un roman d’anticipation au plus près de notre actualité. D’une dimension folle et d’un réalisme cru. Frédéric Mars propose un thriller comme on n’en rencontre peu, qui prend aux tripes et qui nous fait réfléchir. Parce qu’il parle de nous, demain. Le sujet était casse-gueule, mais son traitement est une réussite du début à la fin.



La catastrophe humanitaire est déjà en marche, et ses répercutions seront sans limites si l’Homme ne change pas radicalement d’attitude. Au plus vite… Parce qu’il reste de l’espoir.
Lien : https://gruznamur.com/2019/0..
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Déshabille-moi

Dans Déshabille-moi, la narratrice est une culotte. Une culotte achetée en vitesse par Célia dans un bazar en bas de chez elle. Plus aucun sous-vêtement de propre avant de partir au boulot, elle n’avait pas d’autre solution. Une culotte toute simple en coton avec un hippocampe sur le devant. Très cul-cul, quoi. Donc la culotte raconte. Elle raconte qu’elle possède un pouvoir magique et qu’elle ressent les expériences sexuelles vécues précédemment par ses propriétaires. Plus fort même puisque la femme qui l’enfile va elle aussi ressentir le passé sexuel de celles qui l’ont portée avant elle. Bon, pour ça, il faudrait que l’on se prête une culotte comme on se prête un pull. Je vous passe les détails mais figurez-vous que c’est exactement ce qui va arriver. La culotte va naviguer de main en main (ou plutôt de chatte en chatte, excusez ce langage un peu vulgaire mais j’essaie de me mettre au niveau du texte.) sans que jamais personne ne la lave (c’est mieux pour garder les sensations des porteuses précédentes). Oui parce que dites-vous bien que ses porteuses sont ou vont devenir de sacrées petites cochonnes, forcément. Et qu’une fois qu’elles auront découvert son pouvoir, plus question de la laver au cas où ce pouvoir disparaisse. Du coup ça nous vaut ce constat plein d’à-propos de ladite culotte : « Je vous rappelle au passage qu’il y a moins de quatre ou cinq jours que j’ai été sortie de mon emballage, que depuis quatre femmes différentes m’ont portée et je n’ai toujours pas bénéficié du moindre lavage. Je sens si fort que je me dégoûterais presque moi-même. Mon entrejambe est si imprégné de liquides divers, asséchés et solidifiés, qu’il a perdu toute souplesse. » Il y en a qui aiment, il paraît. Des fétichistes de la culotte. Perso je préfère quand un sous-vêtement sent la lessive et l’assouplissant. Chacun son truc.



Un petit livre sans prétention, c’est le moins que l’on puisse dire si on ne veut pas être méchant. L’histoire est totalement tirée par les cheveux (j’aurais pu écrire « par les poils pubiens » pour rester au niveau) et la narration ne tient pas debout. Ben oui, si c’est la culotte qui raconte, elle ne peut normalement relater que les événements qui se passent sous les yeux de son hippocampe. Alors quand elle décrit les faits et gestes d’un mec tout seul à l’hôtel qui attend sa maîtresse, on n’y croit plus (déjà qu’au départ c’était pas gagné). Comment elle fait pour savoir ce qui se passe dans cette chambre d’hôtel alors qu’elle n’y est pas ? Elle est omnisciente la culotte? Bon je chipote mais avec des détails comme ça, je décroche.



Sinon, sachez que dans ce livre on « frémit du gland » (longtemps que ça ne m’est pas arrivé), il y a des « copeaux de plaisir qui éclaboussent la chambre, les draps, les vêtements » (longtemps que ça ne m’est pas arrivé non plus) et notre narratrice est une petite sensible qui n’hésite pas à s’exclamer : « Je refuse de sentir ces grosses couilles poilues sur moi ! ». Voila, voila. La grande classe.



Soyons clair, ça sent à plein nez le texte de commande torché à la va vite et sous pseudo. Battons le fer tant qu’il est chaud, pas certain que la ménagère soit encore demandeuse de clit litt l’année prochaine... Lamentable et sans aucun intérêt.
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Les marcheurs

Le synopsis est séduisant : des marcheurs qui explosent ! C’est ce qui m’a convaincu de tenter le coup, allez savoir avec la magie de la littérature ! En fait ce ne sont pas réellement des marcheurs, ce sont des étoiles noires prêtes à exploser. Manipulées par qui ? C’est la recherche que va mener le héros Pollack de ce polar rock moderne. Toute ressemblance avec des faits réels est donc à exclure.

C’est donc un thriller politique fictuel. La carte de New York du début du livret est de ce point de vue plutôt sympa pour se repérer, par contre l’explication des personnages me semble redondant : « Carl Henriksen : chercheur à l’IARPA, laboratoire de recherche rattaché au DNI ». C’est vrai qu’on peut aussi aller chercher le lexique des abréviations en fin de représentation mais cela devient fastidieux, ça casse le rythme. On devine quand même une certaine volonté de l’auteur de nous faire partager ses partitions déambulatoires New-Yorkaises et donc de s’astreindre à un certain réalisme descriptif, une gamme tempérée.

Soyons francs : on se moque complètement du trajet des balades des personnages dans N.Y, underground café compris, des services auxquels ils appartiennent précisément (il y en a tellement qu’on n’est pas à un serveur automate près). Lorsqu’on le lit, on suit le mouv’, on groove !

On marche, on roule, on nage, on vole . . . les uns après les autres, les uns contre les autres. . .

On se comprend pas toujours : certaines actions semblent bizarre (est-ce si difficile pour un flic armé de résister à un type armé d’une batte de base ball ?), alors on se console en se disant que c’est pas grave au moins on court les uns après les autres. Le camp des gentils surtout : qui se déteste, qui se déchire.

Quelque personnage principal aussi, qui se détruit, qui se désire. Mais au bout du compte, on se rend compte, qu'on est toujours tout seul au monde ? Non il y a Barrack Obama ! Non il cane ?, déguisé en stent Cooper (là ceux qui ont lu le livre apprécieront ! ) qui nous caresse, qui nous cajole . . .

C’est très enlevé, assez peu crédible mais pas grave c’est un genre qui ne le demande pas.

Après, il y a le côté géopolitique . . . Que faire avec les services secrets US ayant infiltré les méchants, l’état profond, les conspirationnistes, les israéliens, les iraniens, le hezbollah, les algériens, les yéménites, les français (oui môssieur/mdame, on apparaît un tout petit peu dans cette fiction made in Monopolis) ?

On se dit : Non ? il ne va quand même pas suggérer qu’un tel ou un tel (selon le moment du livre et selon vos propres représentations de la situation internationale) est soit terroriste, soit service secret opérant sous « faux drapeau » ? On oscille, on balance (toujours selon le cas) entre :

- « Il ne va pas oser tout de même ? » ou « ben voyons, ce sont les méchants rêvés ! » stop ou encore « Ah ça m’étonne pas de ces .... ! »

Il faut bien reconnaître que c’est dangereux : dans un cas, l’auteur s’aliène une partie de son public, dans l’autre cas c’est une autre. C’est pour cela que je mets 2,5 sur 5. En bon Normand pure race...p’tet ben qu’oui, p’tet ben qu’nan . . .

La solution à ce dilemme romanesque : s’aliéner une toute petite frange de public peu susceptible de porter plainte avec un coupable consensuel : Johnny Rockfort !

Bien joué zéro Janvier!

Dommage, il aurait fallu atterrir ! Dans n’importe quel aéroport, c’est le prix à payer pour pouvoir inventer sa vie !
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Le livre qui rend dingue

Nouvelle publiée au format électronique, une histoire comme une autre corde à l'arc du talentueux Frédéric Mars.

Une sorte de dézinguage du milieu littéraire, par l'absurde, plein d'humour, caustique. Un récit qui montre une fois de plus le talent d'écriture protéiforme de l'auteur, à l'aise quel que soit le domaine.

c'est tout simplement jubilatoire à lire, parce que plein de dérision et de bons mots. Du pur divertissement astucieux.

L'auteur s'amuse dans cette courte histoire et retombe parfaitement sur ses pieds lors de son final.

Mars est clairement un auteur à suivre, tout ce qu'il touche porte la marque de l'intelligence et d'un talent sans prise de tête.
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Regarder le noir

La nouvelle n'est pas mon format de prédilection mais je dois dire que ce recueil fut un réel plaisir de lecture. Toutes les nouvelles sont bonnes, voire excellente, une seule seulement m'ayant laissé de marbre. Le premier opus, "Écouter le noir" était très bon", ce second le surpasse. Merci à cette panoplie d'auteurs talentueux. La plupart ornent déjà ma bibliothèque. Les autres sont en devenir.
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Le Manuel du Serial Killer

Je me répète à chaque fois que j'en chronique un : j'adore lire des thrillers. C'est vrai et pourtant, je n'en lis pratiquement jamais. Pourquoi ? Parce que trouve que ce ne sont pas vraiment des lectures «détente», mais plutôt entraînantes, car il faut rester concentré afin de ne rien manquer et découvrir la vérité. Mais j'ai adoré me prêter au jeu de ce livre. Quel thriller exceptionnel ! Je n'en ai pas lu beaucoup, des thrillers, mais je peux vous dire que c'est la première fois que je suis aussi bouche bée, impressionnée par le talent de l'auteur. La fin, croyez-moi : impossible de la deviner.



Je suis embarquée tout de suite dans l'histoire. J'ai quelques fois eu de la difficulté avec le vocabulaire employé par l'auteur : il est très technique et certains mots étaient inconnus pour moi. Mais j'ai trouvé que cela donnait de la profondeur au récit. On voit que l'auteur n'a pas écrit le premier mot qui lui passait par la tête, c'était recherché. Nous apprenons à connaître Thomas Harris, un orphelin de 21 ans. Il étudie à Harvard et est passionné de littérature policière. Il est plutôt discret. Puisque c'est le narrateur du récit, nous découvrons toutes ses pensées, et comme c'est un thriller psychologique, c'était vraiment intéressant.



Ce que j'ai beaucoup aimé, c'est que le livre est constitué bien évidemment de l'histoire, mais pas seulement. Tom rencontre un psychologue et nous avons droit aux comptes-rendus des séances, qui étaient très intéressants à lire. Cela permettait d'en apprendre davantage sur le passé du protagoniste. Il y a également des extraits du Manuel, fort déstabilisants, qui nous permettent de se renseigner nous aussi sur les méthodes utilisées et d'autres ''infos'' accablantes sur le tueur parfait.



Quand les ennuis commencent pour Thomas, que le Manuel est publié à son nom, alors là, j'ai encore plus adhéré à l'histoire. Comment en décrocher ? Je voulais tout savoir : qui avait vraiment écrit le manuel, comment, pourquoi... Les rebondissements sont nombreux et chaque fois, j'étais surprise, ébahie par ce que l'auteur nous présentait, c'était si inattendu et abracadabrant. Quand on pense que l'affaire va se résoudre, de nouveaux mystères sont mis en place ou sont élucidés. On peut dire que le livre ne nous laisse pas reprendre notre souffle.



Concernant le dénouement, je n'aurais jamais pu deviner l'issue des choses. J'avais imaginé plein de scénarios, mais jamais celui-là. Comment aurais-je pu ? C'était trop bien pensé. Les révélations finales arrivent aux 20 dernières pages, et je n'en revenais pas, j'avais la mâchoire à terre. Bluffée, je l'ai été. Et comment... Frédéric Mars est brillant, ce thriller est puissant. Je lui lève mon chapeau 1000 fois.



Pour conclure, vous l'aurez compris : ce thriller m'a éblouie. Ce fut un réel plaisir de découvrir la plume de l'auteur, à la fois recherchée et addictive. Je suis passée de l'incompréhension à la stupeur, de la rage à la surprise... Les personnages marquants ont su rendre ce récit des plus complets et des plus prenants. Je recommande ce livre sans hésiter.
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La lame

Une claque, cette lame vous vous la prenez en pleine face. Lire ce roman m’a beaucoup rappelé les sensations ressenties à la lecture d’Entre deux mondes d’Olivier Norek. Cette fois, il ne s’agit pas d’un simple thriller, ce récit est aussi un roman d’anticipation, un livre géopolitique, … Mais attention, à l’image de la scène du prologue, c’est un vrai roman noir que les amateurs du genre ne peuvent qu’apprécier.

Frédéric Mars nous envoie faire un bon dans le futur jusqu’en 2031, après l’ère Macron, la France fut gouvernée par les nationalistes (sans faire de politique, malheureusement nous en prenons le même chemin) avant qu’un candidat, le Obama français emporte l’élection présidentielle. Seulement voilà, le monde change, les difficultés vont croissantes et à l’image de l’ancien président américain, il déçoit. Les élections approchent et Bako Jackson cherche comment se faire réélire. Cette élection n’est qu’une toile de fond à ce récit. Fred ne nous fait pas uniquement voyager dans le temps, il nous balade, de Paris à Marseille en passant par Lyon, mais aussi entre autre à Lagos au Nigeria. Nous faisons également connaissance avec une multitude de personnages attachants ou détestables. A l’image de ces hommes et femmes, nous serons confrontés à des trahisons, des espoirs, de l’amour, de la haine, de la violence, des catastrophes, naturelles ou humanitaires. Jamais nous n’aurons le temps de souffler en dévorant ces quelques 500 pages.

En plus de son style précis, rythmé, l’auteur nous offre presque un documentaire, un roman sociologique. Fruit d’un énorme travail, ce livre mérite d’être lu, partagé tant il nous permet de nous poser des questions, sur l’avenir de notre nation, nos interactions avec l’environnement mais surtout notre considération envers une partie de l’humanité, ces peuples issus de la « Terre de nos ancêtres » qui seront amenés à quitter leur territoire face au réchauffement climatique.

Un grand bravo Frédéric pour ce roman traitant de sujets très délicats mais maîtrisés de façon magistrale sans jamais tomber dans le pathétique, le caricatural. Un livre que je conseille au plus grand nombre.


Lien : https://imaginoire.fr/2020/0..
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La lame

Avant toute chose, méfiez-vous des apparences ! A la vue de ce titre et de cette couverture, vous vous attendez, comme moi, à avoir affaire à un bon thriller sanguinolent, avec un tueur en série diabolique. Et c'est une belle erreur ! En effet, le dessin n'est qu'une représentation de la lame sous toutes ses formes : l'arme de poing, le phénomène marin… et vous comprendrez en lisant que tout est lié à une lame, d'une manière ou d'une autre.



« La lame » est plutôt un roman géopolitique. Frédéric Mars déplace le lecteur dans le temps et l'emmène en 2031. Il construit un avenir hypothétique mais totalement vraisemblable. Il décrit avec précision dans le début du livre les changements économiques, sociétaux, environnementaux et technologiques qui ont eu lieu dans les années qui nous séparent de ce futur. A partir de ces faits, il extrapole une fiction qui va illustrer l'inquiétude de la migration climatique des peuples.



Et pour mettre vraiment vraiment en situation, il va nous offrir différents points de vue. On va suivre un officier de police français qui enquête sur des meurtres de migrantes, un instituteur nigérien dont le pays subit une catastrophe naturelle dévastatrice et enfin le président de la République française qui poursuit une politique sévère sur les questions migratoires. Ils représentent les différentes facettes du drame qui est en train de se jouer et sont malgré eux, les maillons d'un évènement qui les dépasse.



Grâce à un travail de recherche sur l'évolution de la planète et des mouvements migratoires, Frédéric Mars nous offre un thriller aussi passionnant qu'inquiétant. Sa plume fluide vous entraine dans les secrets les plus sombres de la politique et de la finance. En étant le plus neutre possible, il a su crée un roman d'anticipation d'un grand réalisme, où les problèmes d'aujourd'hui deviendront les désastres de demain.
Lien : http://leslivresdek79.com/20..
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Le livre qui rend dingue

Original, très original...

Roman court qui se laisse lire.

L'histoire, la confession d'un auteur qui ne gère pas un phénomène extraordinaire.

Un peu déçue par la fin cependant.
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Regarder le noir

Nouveau recueil de nouvelles autour de la vue cette fois-ci. Après avoir Ecouter le noir, il est l'heure de Regarder le noir.

On attaque directement avec la nouvelle d'Olivier Norek, qui dépote. La fin est juste WAOUH !

Il est toujours intéressant de découvrir différentes approches, différentes idées autour d'un thème commun... On part en Inde avec Julie Ewa, une nouvelle plus sociale pour Amélie Antoine...

J'ai trouvé ce recueil riche par sa variété et cet exercice si particulier de la nouvelle, souvent boudée.

Et puis, cette petite excitation de la lecture : je commence par laquelle ? Mais beau choix d'avoir mis l'explosive nouvelle d'Olivier Norek en 1er.... Et joli final avec le binome Abel-Giebel.
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Regarder le noir

Dans ce recueil de nouvelles, les écrivain.e.s ont choisi des manières différentes de traiter le thème imposé. Pour parler de la vision, ils ont centré leurs histoires sur la perte de la vue, sur le regard d’autrui, sur l’obsession visuelle ou encore sur les hallucinations. Mais dans « Regarder le noir », il y a aussi « noir ». Et là, on peut dire que les auteurs se sont fait plaisir ! Ils n’y sont pas aller avec le dos de la cuillère et chaque épisode est une pépite de noirceur qui va vous retourner le cerveau.



Cet assemblage d’histoires m’a permis de valider le talent d’auteurs que j’avais déjà pratiqués. Ainsi, Frédéric Mars et son enquête sur les milieux pervers, Fabrice Papillon et sa plongée dans un esprit tourmenté, RJ Ellory et sa filature paranoïaque et le duo Barbara Abel / Karine Giebel et leur agression à l’acide, ont confirmés leur maîtrise du genre. Je donnerai une mention spéciale à trois nouvelles qui m’ont particulièrement marqué. Ce sont celles d’Olivier Norek qui nous livre une histoire de voisinage d’une grande perversité vraiment perturbante, de René Manzor qui nous embarque dans un scénario digne d’un très bon film et de Johana Gustawsson qui nous trouble avec un amour puissant et dévastateur.



J’ai aussi profité de ces lectures pour découvrir des auteures que je n’avais jamais lu : Julie Ewa avec ses mendiants et son trafic d’enfants, Claire Favan avec sa dystopie aux airs d’Arche de Noé, Amélie Antoine avec le regard des autres et la confiance en soi, et Gaëlle Perrin Gaillet avec son invasion du noir. J’ai aimé toutes leurs histoires et je serai maintenant à l’affût de leurs prochains romans.



Je ne suis pas adepte de nouvelles mais ce recueil m’a vraiment enthousiasmé. Le plaisir que j’ai pris à passer d’un univers à un autre m’a fait changer d’avis. Bravo Yvan pour cette initiative qui m’a vraiment convaincu. C’est un livre à offrir les yeux fermés à tous les fans du genre !
Lien : http://leslivresdek79.com/20..
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Atlas du bonheur

Tout le bonheur du monde tient dans un jeu de cartes. Encore faut-il savoir les lire, les trier, les battre dans le bon ordre et y déchiffrer les messages.



L’auteur fait le tour du globe et nous invite à voyager avec lui à travers quarante-quatre cartes thématiques, à la recherche du plus grand secret de l’univers : le bonheur.



Frédéric Mars est un touche-à-tout qui a lui-même transformé en bonheur les lectures de ses ouvrages aussi différents que réussis. Sous son nom ou sous divers pseudos, que ce soit en écrivant du thriller, du roman jeunesse, du récit sentimental et même un essai sur la dé-consommation (liste non exhaustive), chacun de ses ouvrages est un plaisir et une découverte. Cet atlas original ne contredit pas l’adage, ce livre est une nouvelle fois très différent et passionnant.



En plus de quarante infographies particulièrement claires et parlantes, il nous convie à cette quête du bonheur, afin de nous aider à mieux comprendre notre monde et à construire notre propre définition de notre bien-être.



Existe t-il un endroit où l’herbe est totalement verte, le genre de vert qui nous redonnerait espoir en l’humanité ? Cet atlas est une manière singulière de définir nos critères du bonheur tout en essayant de mieux comprendre cette terre hétéroclite et ses sociétés disparates (et inégalitaires). Vit-on réellement mieux dans nos pays occidentaux ? La fameuse déprime à la française est-elle justifiée ou fantasmée ?



Cet étonnant livre se lit d’une traite, Frédéric Mars apportant un éclairage intéressant à chaque carte, tentant de faire parler les chiffres, à sa manière. Rien n’est moins parlant qu’un chiffre, et pourtant ils contiennent tout si on sait les interpréter selon ses critères personnels.



Dans ses descriptions et analyses, l’auteur fait montre d’une belle ouverture d’esprit, de recul et d’humour. Il réussit à décrire le contexte tout en l’illustrant de citations (écrivains illustres, économistes, scientifiques…).



Le tout se lit comme des instantanés (sociaux, économiques, culturel, écologiques, personnels…) d’un monde étonnant. Et croyez-moi, certaines informations sont surprenantes et nous font voir les choses d’une autre manière. La somme de recherches (toutes clairement documentées) est impressionnante et clairement présentée pour abattre certains clichés qui ont la vie dure.



Avec l’Atlas du bonheur, Frédéric Mars propose un ouvrage formidablement enrichissant, jamais pontifiant et vraiment distrayant. Une belle idée, bien mise en images et en mots pour nous ouvrir sur, à la fois, le monde extérieur et celui intérieur. Captivant et instructif.



PS : ces informations auront clairement confirmé mon fort attrait pour les pays scandinaves.
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Le sang du Christ

J'ai découvert il y a plusieurs années l'auteur sans être convaincu par celui-ci, mais apparemment les dernières parutions de l'auteur font des émules et une collègue m'a prêté une parution plus ancienne sur un genre différent de roman historique.



Ayant terminé très récemment un Ken Follet je dis dire que la plume n'est pas aussi fluide et que dès le début la carte de l'action, le plan des lieux et la liste des principaux protagonistes ne m'ont pas tellement rassurés de plus dans ceux-ci les personnages historiques sont mélangés au personnage de fiction cela et clairement évoqué avant le début du récit.



Et pourtant au début de cette lecture celle-ci avait tout pour me plaire avec un meurtre commis de façon sacrificiel, une disposition particulière et donné au corps de même qu'une marque sur son front.



Il y a également un décompte dans ce récit des jours avant Pâque, je pensais lire une sorte de thriller ésotérique religieux mais la ce ne fût pas du tout le cas.



J'avoue ne pas avoir adhérer au récit de bout en bout et m'étant plutôt ennuyée durant ma lecture, allez consolation un de moins dans ma pile à ire.







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Le Manuel du Serial Killer

Thomas Harris un jeune étudiant de Harvard, se retrouve dans une histoire de meurtres d'enfants. Comment ? Pourquoi ?

Travaillant dans une maison d'édition il reçoit "Le manuel du serial Killer" . Il n'en fait pas état mais lorsque peu de temps après ce fameux manuel sort et de plus sous son nom, tout l'accable !

Mais qui peux bien s'acharné sur ce jeune homme ? Pourquoi ?



Je n'avais jamais lu de roman de Frédéric Mars, trouvé dans une boîte à livre, c'est vraiment une bonne pioche !

Un roman comme je les aiment, celui-ci est même un coup de coeur !

Manipulation, faux semblant, ce livre est vraiment un page Turner comme jamais !

Une fois ce roman entre vos mains, preparez vous à ne pas le lâcher ! Tout est vraiment bien écrit, subtil, du début à la fin nous sommes embarqué dans le monde de Frédéric Mars, un monde bien particulier !
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Les recettes barbares

Le cannibalisme n'est pas seulement une pratique alimentaire et cultuelle. Il est aussi un thème littéraire très important, de la figure du cannibale dans les polémiques protestantes contre la messe au XVI°s, à celle du Bon Sauvage anthropophage dans les Essais de Montaigne. Le cannibale est donc un instrument de moquerie, de satire et de critique : sous la forme de recettes de cuisine cannibale, Swift proteste contre l'esclavage auquel l'Irlande est soumise (conseils sur la meilleure façon de cuisiner les enfants irlandais pour les tables anglaises). Vers 1970, le film Themroc de Faraldo incarne magnifiquement la révolte gauchiste soixante-huitarde contre toute oppression : le héros, joué par M. Piccoli, abat les cloisons de son appartement devenu caverne, renonce au langage articulé pour les grognements, couche avec sa soeur et mange des policiers qu'il attrape. Frédéric Mars et le dessinateur Marsault s'inscrivent dans cette lignée par ce livre de cuisine humaine paru aux éditions Ring. Puisqu'il y a trop d'hommes et pas assez de ressources naturelles pour les nourrir, il suffit de manger de l'homme : voilà pour l'écologie (Salade de végans sans salade, Petits légumes du potager aux poils d'écologiste). L'appétit des auteurs n'épargne personne : les migrants (en sashimi aux crustacés de la Méditerranée, Petit salafiste aux lentilles explosives), les militants de tous bords (Macarons fourrés à la semence de macroniste, Flan de femen façon entremecs, Fondue frontiste à la bière 8,8°, Tête de gréviste fourrée aux pommes de terre grenaille, etc ...), mais aussi les travers sociaux les plus criants (Tripes de trader façon financiers, Marie-Charlotte de gamins aux prénoms ridicules, Civet de tapin, Mille-feuilles de journaliste d'investigation etc). le propos est bien servi par la plume pince-sans-rire de Frédéric Mars et par le trait précis, réaliste, caricatural et parfaitement maîtrisé, du jeune dessinateur Marsault, héritier de Gotlib, de Reiser et autres.



Mon ressenti risque de déplaire sur Babelio, j'en ai peur, mais mon humanisme gourmand a été le plus fort. Une dernière recette à la portée de tous : instatarte facile d'accro aux réseaux sociaux.
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La lame

Un auteur m’a dit un jour que les lecteurs n’aiment pas trop les livres inclassables.



C’est vrai pour certains.



Et puis il y a les autres, ceux qui ont envie de sortir de leur routine de lecture, qui ont envie de lire autre chose que l’éternelle et classique enquête qui respecte systématiquement les mêmes codes du polar, qui ont envie aussi de sortir du politiquement correct, qui ont envie qu’un auteur les prenne par la main pour les amener dans les bas-fonds du pire de l’être humain et de la société.



Frédéric Mars est l’un de ces auteurs, et si j’avais eu un coup de cœur pour Les marcheurs, lu à la même époque l’an dernier, ça va aujourd’hui bien au-delà, avec son nouvel ouvrage, La lame. Pour résumer un peu mon ressenti, je dirais qu’il me laisse dans le même état que Le manufacturier de Mattias Köping l’an dernier.



Je dégaine la catégorie « coup de foudre » et vous parle aujourd’hui de La lame, de Frédéric Mars, publié le 29 mai chez Metropolis.







[ Frédéric Mars, t’es un grand malade en fait ! ]



Le roman démarre de manière explosive grâce à un prologue aussi court que condensé en action, et grâce aussi à une bonne scène de meurtre qui tabasse comme je les aime dans le premier chapitre. La prostituée qui est abattue prend cher, on assiste à ce massacre en qualité de témoin gênant, et je dois vous avouer que ce passage effroyable a titillé mes plus bas instincts d’amatrice de lectures qui tabassent. (à ce sujet, je me pose de sérieuses questions sur ma santé mentale de ressentir, en plus de l’effarement, une sorte de jouissance malsaine à la lecture d’un extrait si dérangeant). Avec un démarrage comme ça, forcément, je suis direct dedans !



L’auteur aurait pu tomber dans la facilité en brodant autour de ce meurtre une intrigue violente avec des litres de sang et des kilos de viscères à l’air, mais c’est mal connaître Frédéric Mars que de croire qu’il va simplement verser dans le dégueulasse gratuitement… La lame est bien plus qu’un thriller violent, bien plus qu’un thriller tout court d’ailleurs !



Je ne sais pas dans quel genre le classer tant les intrigues sont foisonnantes, les thèmes abordés multiples, les personnages nombreux (j’t’en parle même pas, j’ai failli faire un malaise en voyant la liste des personnages qui fait trois pages au début du bouquin ! ), les époques et lieux variés. Thriller d’anticipation, sans doute, thriller politique, assurément, le tout teinté de polar et même d’écologique… Dit comme ça, ça peut faire peur oui, mais ne te sauve pas, mon cher lecteur, et lis jusqu’au bout ce que j’ai à te dire ! Je ne vais pas te le cacher, tu vas avoir l’impression de naviguer en plein brouillard par moment quand tu liras ce bouquin, avec le sentiment d’être perdu dans plusieurs intrigues aussi riches qu’ombrageuses. Mais au fond, tu sais que t’aimes ça et que tu vas prendre ton pied, quand tout va s’éclairer, converger vers un même point, tu sais ce final que tu n’auras jamais envisagé !



Une partie de l’intrigue se déroule en 2031 – autant dire demain – et c’est en ça qu’il est terrifiant ce bouquin car comme à son habitude, l’auteur s’est largement documenté sur les sujets abordés, dans un soucis d’être au plus près de la réalité. Loin d’être un ouvrage moralisateur ou prônant une quelconque prophétie, l’auteur s’appuie néanmoins sur des éléments factuels, des études et statistiques démographiques publiées récemment. Sans aucun parti pris idéologique ni aucune surenchère dans la terreur, l’auteur s’est attaché à rester neutre et objectif, il imagine juste ce que pourrait être le monde de demain, et il y propulse ses lecteurs.



Et sinon Anaïs concrètement, pourquoi tu as aimé La lame ?

Parce qu’il me sort de ma zone de confort, que j’en ai marre de lire les éternels polars gentillets avec le même schéma : un meurtre/un duo de flics/un flic qui traîne des casseroles/son équipière qui est canon/ils s’envoient en l’air ensemble/résolvent leur enquête/et ils vécurent heureux et blablablabla !!! Non mais sérieusement, j’ai besoin de quelque chose de plus profond et de moins simple que ça moi, après des années à lire du polar classique.



Rien n’est en trop dans ces 500 pages, il faut un talent de dingue pour réussir à écrire trois intrigues tellement différentes que pendant 80% de ta lecture, tu te demanderas quel peut bien être le lien entre elles, en te prenant finalement en pleine tête le dénouement.



L’auteur, lui aussi, sort de sa zone de confort, parce que certains passages sont d’une violence que je ne lui connaissais pas, avec des passages crus et qui tabassent grave, que je n’avais encore jamais lus venant de lui. Et pourtant il ne tombe jamais dans la surenchère, jamais dans la violence gratuite juste pour faire du buzz. Ce n’est pas qu’il avait une écriture gentillette Frédéric Mars, avant La lame, non non ce n’est pas ce que je suis en train de vous dire, mais c’était différent. Ici, il y va, quitte à bousculer, choquer, c’est vif, percutant, tranchant comme une lame acérée. Ça te lacère tes émotions, ça t’embarque pendant 500 pages d’ultra noir et ça te laisse avec le sentiment d’avoir terminé un grand bouquin.



[ Le mot de la fin ]



Je ne peux pas ne pas faire de parallèle avec La manufacturier de Mattias Köping. Attention, les deux bouquins n’ont strictement rien à voir entre eux, là où j’ai envie de faire un parallèle, c’est qu’ils marquent tous les deux une rupture totale avec le genre bien codifié du thriller. La lame fait, assurément, partie de ces romans qui bousculent le genre, donnant un sérieux coup de vieux aux autres thrillers plus classiques et plus « pantouflards ».



Mon cher lecteur, tu sais qu’il te faudra un peu de temps pour digérer ta lecture, pour passer à une autre plus conventionnelle, et que tu ressentiras comme un vide immense en toi, une fois que tu auras tourné la dernière page. Tu t’en souviendras longtemps, de cet inclassable, tant sa singularité est forte et qu’il sort de ton ordinaire.



Véritable agitateur du genre, Frédéric Mars signe ici un remarquable thriller, qui ne fait que confirmer une fois de plus son immense talent !



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