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Citations de Gaëlle Josse (1855)


Il y a eu une croix, ici, mais elle a été descellée, arrachée il y a de nombreuses années. Je crois que c’est mieux comme ça. Si c’est Dieu qui a créé ces merveilles, ce n’est pas la peine de défigurer son œuvre avec une ferraille tarabiscotée. Et s’il n’existe pas, si tout cela est le résultat d’un assemblage aléatoire d’atomes, alors c’est encore moins nécessaire.
(La Loupe, page 258)
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Du jour où j’ai découvert l’eau, l’apesanteur du corps, même dans l’effort, j’ai su que j’étais dans mon élément. Je me suis toujours méfiée de ta montagne, enfant, une terreur obscure, que cette masse nous anéantisse, nous perde et nous détruise. Qu’elle se réveille. À l’école, on nous avait montré des films sur les volcans en éruption. Ça m’avait terrifiée. J’attendais la coulée de lave qui allait nous engloutir dans le feu et la cendre.
(La Loupe, pages 116-117)
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Ta fille qui porte la tempête est là, mais elle est lasse du vent, du grand vent qui gifle, qui tourmente et qui épuise.
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Comme nous aimons tous les histoires, comme nous vibrons devant les énigmes, les destins brisés, le mystère Maier n'en finit pas de nous interroger. Insoluble secret d'une existence, terrifiante solitude d'une femme dont le geste photographique, le geste seul donna un sens à la vie, la sauva peut-être du désespoir. Inconcevable pour nous aujourd'hui, en ces temps où nos fragiles et exigeants ego quêtent sans fin l'approbation, l'admiration, le regard. Être vu, reconnu, aimé. Passions, désirs, profits, plaisirs, notre insatiable cavalcade avant le néant.
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Lorsque tu reviendras, mon fils, mon fils parti voyager sur la peau du monde, mon fils coureur de mer, ce sera une fête.
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Les mots blessent bien davantage que le ceinturon.
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Le malheur, ça ne se partage pas.
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Il est éprouvant de revoir en photo un proche disparu, mais entendre sa voix, fût-ce une seule exclamation dans une mauvaise vidéo, est insoutenable. Douleur de reconnaître une voix aimée qui ne peut nous entendre ; illusion de croire, un instant, revenu quelqu'un qui nous a été cher. Trop de présence, trop d'absence.
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Je songe à cette nécessaire innocence qui nous habite lorsque nous voulons croire celui, celle que nous aimons. Si l’amour ne s’accompagne pas d’une totale confiance, il n’est pas. Il est aventure, parenthèse, emballement, caprice, arrangement, plaisir, loisir. Croire en l’autre suppose l’abandon de nos résistances, de notre défiance. Don total qu’on veut croire réciproque. Si, à l’instant de la rencontre, cela n’est pas, nous ne savons pas aimer. Si notre voix ne vacille pas, ne tremble pas, comme tout notre être vacille et tremble, nous ne savons pas aimer.
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Musica laetitia comes medicina dolorum. Dès la première fois où, enfant, j'ai posé mes mains sur les touches, cette phrase s'est offerte à mes yeux, et avant de savoir assez de latin pour la comprendre, j'avais demandé à mon père de m'en indiquer le sens.
Depuis, il n'est pas de jour où cette réflexion ne m'accompagne de son évidence. Dans la joie comme dans la peine, la musique demeure notre compagne. Elle embellit ce qui peut l'être, et console, lorsque cela est possible. Mais des trop grandes peines, elle ne distrait point. La vraie tristesse s'accompagne de silence, mais c'est autre chose.
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On ne sait jamais quoi faire du chagrin des autres. Et toi, mon père, qu’as-tu fait du nôtre’ y a-t-il un lieu en toi pour le perdre, pour l’égarer, pour l’oublier, un lieu où tu ne vas jamais ?
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Son travail se focalise sur les visages, le portrait, et sur les exclus, les pauvres, les abandonnés du rêve américain, les travailleurs harassés, les infirmes, les femmes épuisées, les enfants mal débarbouillés, les sans domicile fixe. Parfois, c'est une femme des beaux quartiers, saisie d'un œil ironique avec ses fourrures et ses bijoux, qui la regarde d'un air mauvais, ou un homme d'affaires, cigare et costume croisé, qui la toise avec agacement. Elle possède ce sens du détail qui dit tout d'une histoire, d'un monde, d'une vie.
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À me pencher sur Vivian Maier, c’est aussi la vie d’autres artistes qui me vient à l’esprit. Tous ceux de l’anéantissement, de l’inutile, des miracles ignorés. C’est Ossip Mandelstam, le poète, le sacrifié des purges staliniennes, qui écrit sur la route, en chemin vers la Kolyma. Il meurt dans un camp de transit, près de Vladivostok, quelques jours après Noël, de faim, de froid, du typhus. Il a pu sauver un crayon, quelques morceaux de papier taché, froissé. Un trésor. Jusqu’à l’épuisement, jusqu’à la perte de conscience, il écrit.
Je pense à d’autres fraternités, à d’autres compagnonnages, à Fernando Pessoa ou à Franz Schubert. L’effacement, toujours, et une œuvre qu’ils ne verront jamais publiée ou jouée. Comme chez l’écrivain de Lisbonne, l’homme de l’intranquillité, cette dilution, cette multiplication d’identités appelez-moi Smith, appelez-moi Alvaro de Campos, Ricardo Reis, Alberto Caeiro… Cette œuvre entassée dans une malle, jamais publiée. Transportée d’une chambre louée à une autre. Tant de secrets. Tant de solitude chez cet obscur employé à la correspondance commerciale dans une compagnie d’import-export.
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Je peins le ravissement, l’oubli du monde, dans un bras tendu, une main posée. Je peins l’être qui se laisse atteindre dans des régions de lui-même ignorées. Sa meilleure part.
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Il ne lui restera qu'une flèche dans la cuisse, celle qu'Irène ira lui retirer. Toute la lumière se concentrera autour des mains de la jeune fille et de ce trait, et l'essentiel sur ce visage de compassion, d'intense attention que montrera Irène. Le visage de Claude, mon aînée, sera à même d'épouser cette expression. Elle lui est naturelle.
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Le paysage défile, nous y sommes de plus en plus présents, me semble-t-il. Il fait surgir des tessons de mémoire, comme s’il me les jetait au visage, par poignées, comme du sable dans les yeux, de kilomètre en kilomètre.
(La Loupe, page 44)
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Je sais qu'il faut agir selon son coeur, au plus près de ce qui nous semble juste et ne jamais accepter ce qui nous fait violence.
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Saisir la lumière des choses avant qu'elle ne s'efface, selon le mot du poète Bashō.
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Louis a tenté de se faire petit, toujours plus petit, de se faire oublier, de ne rien vouloir, de ne rien demander. Ne pas peser davantage qu’une plume dans l’air, qu’une goutte dans l’eau, qu’un pétale tombé.
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"Et il n'y aura plus jamais d'hiver dans mon cœur , ni de questions sans réponses.
Je me laisserai soulever, écraser, broyer contre le torse de mon enfant réapparu.
Et je lui dirai, comme pour m'en assurer une fois encore, "Tu es là, Mon Fils "......
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