AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Gérard Mordillat (423)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Xenia

Livre que l on m a conseillé mais mon avis est mitigé. Un premier de cet auteur, je ne connaissais pas du tout. Lecture fluide, chapitre court, un peu de mal a rentrer dans l'histoire. Cette lecture m a plue mais sans plus loin d'être un coup de coeur.



Commenter  J’apprécie          00
Ecce homo

Je viens de finir ce livre, et j'ai ete transporte dans un monde completement inconnu. J'ai adore ce livre. Nous suivons des characteres du XIV eme siecle jusqu'a nos jours. Le Saint Suaire est le fil commun, la trame, et aussi l'egnime de ce livre.

Tres bien ecrit, avec des details incroyables, je verrais tout a fait ce livre transforme en un film epique.

Bravo a Mr. Mordillat pour une travail extraordinaire et en profondeur. Le lecteur ouvre le livre et ne peut pas le poser.

Merci pour des moments intenses.
Commenter  J’apprécie          10
Ecce homo

La trame du livre : trois personnages à trois époques différentes et un objet célèbre qui les relie.

Les personnages : Lucie, Thomas et Henri dans la France du XIVe siècle, Lucia, Thomasso et Enrico à Turin à la fin du XIXe siècle, Lucy, Thomasson et Henry dans l'Amérique du XXIe siècle.

L'objet : le suaire de Turin, toujours là, toujours présenté à la vénération des fidèles par l’Église catholique.

Au début le livre part mal. Je me suis demandé si je ne m'étais pas égaré dans un mauvais polar moyenâgeux.

Puis tout s'éclaire peu à peu. L'objet du livre est le suaire et l'hypocrite mystification à son sujet plus ou moins entretenue par l’Église. J'y ai vu aussi – vision toute personnelle - la volonté et le besoin de bonheur des hommes qui est là, irrépressible, comme un contrepoint opposé à la puissance cléricale qui use de tous les artifices, à commencer par les manipulations par l'image.

Pour l'auteur, le suaire de Turin est évidemment un faux. Il se fonde sur les études scientifiques menées récemment (en premier lieu la datation au carbone 14), et, plus étonnant, sur l'évangile de Jean, le seul ayant décrit la Passion avec détails, et qui stipule clairement que Jésus a été mis au tombeau enveloppé de bandelettes après avoir été embaumé avec une préparation d'aromates.

Des bandelettes, donc pas de suaire !
Commenter  J’apprécie          131
Le suaire

Le recit dessiné, imposant de 214 pages, est divisée en 3 périodes distinctes, moyen âge, fin 19ème siècle et actuelle, et recoupe les difficiles relations amoureuses entre 3 "mêmes" protagonistes implantés dans chaque époque, le tout en relation avec le saint suaire : sa possible élaboration au moyen-âge, son authentification fin 19ème, son exploitation actuelle.

Une trilogie à travers le temps et l'espace, comme l'indique le titre.

Précisons d'emblée qu'il ne s'agit pas d'une monographie historique du saint suaire, mais de variations romanesques autour.

Le dessin, noir et blanc,sur de larges planches, est superbe, et ce travail mérite d'être mis en exergue.

Par contre l'appréciation des histoires dans lesquelles explosent la sauvagerie humaine, est plus contrasté.

Le récit se déroulant au moyen âge, avec quelques planches quasi sans paroles dans des paysages glacés, est très prenant et expose les luttes religieuses.

Celui du 19ème siècle met en scène les tentatives d'authentification du saint suaire avec en filigrane les luttes politiques et la difficile émancipation féminine.

Ces deux premières parties sont très bien ficelées et tiennent le route.

Par contre la partie moderne, brumeuse, dérape sur des digressions politico-sociales stéréotypées et très convenues, avec un rapport au sujet plutôt ténu.

Bref une très bonne idée laissant un goût de gâché.
Commenter  J’apprécie          183
Notre part des ténèbres (BD)

Pas très fan de BD pour des histoires complexes, j'ai apprécié le thème et sa façon de le traiter, car j'aime beaucoup ce qu'écrit Gérard MORDILLAT, mais le style BD me paraît trop réducteur pour un tel sujet et je pense que je lirai le roman un de ces jours.
Commenter  J’apprécie          00
La brigade du rire

La retrouvaille de six anciens amis, membres de l’équipe de handball du lycée, tourne à l’équipée vengeresse lorsqu’ils décident d’enlever le responsable du suicide de Bob, le pilier du groupe. Pour accomplir leur projet, ils kidnappent Pierre Ramut, journaliste économique et chantre de la dérégulation du marché, l’enferment dans un bunker en lui demandant de travailler selon les conditions que lui même prône pour sortir la France de la crise et guérir ainsi du fléau de tous les fainéants et de la pauvreté.



Je suis une inconditionnelle de Gérard Mordillat. C’est donc avec volupté que je suis entrée les deux pieds, les deux mains et le cœur entier dans ce livre. C’est une sanglante et réelle photographie de la société française. Tout est dépeint avec justesse et cruauté. À chaque page, ma crainte était que l’équipée soit arrêtée. Cependant, je trouve la fin de l’histoire moins trépignante que l’action du groupe. Ceci n’enlève en rien le plaisir de cette lecture.



Ce livre devrait être dans les programmes scolaires pour ouvrir le débat sur le travail et la place de l’Homme dans la société. L’horreur de la finance et de ceux qui détiennent le pouvoir.
Lien : https://educpop.fr/2022/11/0..
Commenter  J’apprécie          50
Les Vivants et les Morts

Lui, c’est Rudi. Il n a pas trente ans. Elle, c’est Dallas. Bien malin qui pourrait dire pourquoi tout le monde l’appelle comme ça. Même elle a oublié son nom de baptême Rudi et Dallas travaillent à la Kos, une usine de fibre plastique. Le jour où l usine ferme, c’est leur vie qui vole en éclats, alors que tout s’embrase autour d eux.



À travers l’épopée d’une cinquantaine de personnages, Les Vivants et les Morts est le roman d amour d’un jeune couple emporté dans le torrent de l’histoire contemporaine. Entre passion et insurrection, les tourments, la révolte, les secrets de Rudi et Dallas sont aussi ceux d’une ville où la lutte pour la survie dresse les uns contre les autres, ravage les familles, brise les règles intimes, sociales, politiques.



Dans ce monde où la raison financière l’emporte sur le souci des hommes, qui doit mourir ? Qui peut vivre ?



je finissais par ne plus savoir si c’était le roman ou la vraie vie. L’écriture de Gérard Mordillat est prodigieusement cinématique.
Lien : https://educpop.fr/2022/10/1..
Commenter  J’apprécie          70
Les Vivants et les Morts

Quel bouquin, je n’arrête pas d’y penser d’autant que les grèves des raffineries nous prennent la tête, mais il y a grève et grève. Si je vous dis que c’est l’histoire d’une usine menacée de fermeture, vous allez passer à côté pensant vous retrouver dans un récit socio-politique barbant mais ce serait sans compter sur le talent de Gérard Mordillât, auteur engagé mais qui nous livre un grand roman d’amour et d’aventure.

J’ai été emportée par les personnages, le rythme et l’histoire bien sûr qui vous touche au cœur.

C’est vraiment un grand roman comme on en lit peu, je ne comprends pas pourquoi je n’en avais pas entendu parler plus tôt.

N’hésitez pas, foncez !
Commenter  J’apprécie          80
La guerre des paysans

Le bien commun ❤️



Après Le Suaire, somptueuse trilogie qui se proposait de retracer réelle et mystique du Suaire de Turin, la plume de Gérard Mordillat s’associe une fois encore aux crayons et aux pinceaux d’Eric Liberge pour signer un récit historique fascinant et captivant qui va nous entraîner d’une Allemagne en proie aux révoltes paysannes.



Envoyé par le Pape Léon X espionner les réformateurs allemands, le jeune Luca, élève de Raphaël, va se confronter à deux grands penseurs de la Réforme Protestante : Martin Luther, frère augustin inspirateur de la Réforme et Thomas Müntzer, prêtre défenseur d’une Réforme radicale qui mettrait à bas les privilèges iniques du clergé et de la noblesse pour libérer les pauvres du joug qui les oppressent et leur permettre de comprendre le message des Evangiles.



Le scénario précis et solidement documenté de Gérard Mordillat est remarquablement mis en image par le formidable travail d’Eric Liberge dont le trait réaliste, l’encrage subtil et la lumière fascinante font de chacune de ses cases un petit tableau qui se contemple avec fascination.
Lien : http://sdimag.fr/index.php?r..
Commenter  J’apprécie          40
Le miracle du dessin selon Ernest Pignon-Er..

Quelle découverte, et au risque de friser la redondance mais merci aux Éditions Henry Dougier, de nous faire découvrir où re-découvrir des œuvres et leur artistes sous un angle novateur au travers de cette collection. Ceci étant dit :



Revenons en à ce volume consacré à Ernest Pignon-Ernest et à ce dessin qui concentre en lui tous les autres dessins de son œuvre.



"D’abord, c’est un geste. Un homme porte un autre homme dans ses bras. L’image est troublante. Elle interroge. Les hommes portent parfois des femmes dans leurs bras, souvent des enfants, rarement un de leurs semblables. Lorsqu’un homme en porte un autre, l’image du champ de bataille s’impose à l’esprit. C’est le soldat portant son compagnon blessé au feu, le manifestant sauvant son camarade victime de la violence policière, le survivant d’une terrible catastrophe errant à la recherche d’un secours. Peut-être s’agit-il du dernier homme sur la terre portant la dépouille de l’avant-dernier ? Ou d’Énée portant son père à l’agonie ? Mais un fils est-il né pour porter son père comme son père le faisait quand il était enfant ? Peut-on porter sa propre histoire comme une loque humaine, un corps sans organes, pour ne pas dire sans âme ? Dessiné par Ernest Pignon-Ernest, l’homme qui en porte un autre, c’est Pier Paolo Pasolini tenant à bout de bras son propre cadavre. « Je suis une loque d’homme qui devra retrouver son orgueil d’une façon ou d’une autre. » L’écrivain, le cinéaste, l’essayiste, le poète, le communiste, l’homosexuel a été assassiné sur une plage d’Ostie dans la nuit du 1er au 2 novembre 1975." (INCIPIT)



Ces œuvres telles des palimpsestes non pas ce manuscrit sur parchemin ou sur papier dont on a fait disparaître l’écriture pour y écrire de nouveau. Mais dans un sens figuratif donné par une certaine critique littéraire au modèle caché dont elle décèle l’influence dans une œuvre.



Dans le cas de Ernest Pignon-Ernest, ces palimpsestes sont multiples :



son amour pour la poésie, et son empathie pour les hommes et les lieux : "Son travail leur témoigne du respect. Un respect que l’on retrouve dans sa façon de choisir les endroits, les espaces où ses sérigraphies seront collées, aussi misérables soient-ils, crasseux, délabrés ; Ernest Pignon-Ernest invente une politesse de la rue. Il approche les murs de la ville avec délicatesse. Ce ne sont pas de simples supports. Ils participent à l’œuvre et, à ce titre, sont traités avec égard comme les plus prestigieux lieux d’exposition. Son attention révèle un geste d’amitié dans leur direction, presque une caresse, en tout cas la preuve de sa considération." ;



son exaltation des corps et des esprits, mais aussi sa relation à l'histoire, qui prend son sens dans le cas de cette image de Pasolini tel une Pietà, d'ailleurs il le dit lui même :

" Pour moi, Pasolini est une référence depuis presque toujours. En toute humilité, j’ai des tas de choses en commun avec lui ! Le travail sur le corps, les références à Masaccio, à Caravage… Dans toute son œuvre, il y a la réalité la plus prosaïque, la plus violente, et en même temps ce regard est toujours nourri des grandes voix du passé, avec des références à Dante, à Virgile… Il s’affirme comme marxiste mais fait L’Évangile selon saint Matthieu. Il s’inscrit dans deux mille ans d’histoire. Cette simultanéité du temps existe aussi dans mon travail. Je fais en sorte que l’émotion provoquée par mon image ne soit jamais séparée de l’histoire du lieu où elle se trouve. Mes images doivent donner du sens à l’espace et au temps que nous partageons dans la ville. Je fais du lieu un espace plastique, mais j’essaie aussi de travailler ce qui ne se voit pas, la symbolique du lieu, sa mémoire. Le personnage principal, ce n’est pas mon dessin, mais le lieu. Mon image est une image-interrogation, et je l’ai traitée de façon un peu pasolinienne : j’ai dessiné Pasolini d’après les photos que la police a prises après son assassinat, il a le même tricot, le même jean, les mêmes bottes, et en même temps je l’ai mis dans la position d’une pietà. C’est une approche à la fois très réaliste et chargée de mythologie.



Et puis il y a cette "filiation" avec Caravage que j'ai découverte et qui est tellement forte :

"En 1606 ou 1607, Michelangelo Merisi, dit le Caravage, peint David tenant la tête de Goliath qu’il vient de vaincre. Une tête où l’on peut reconnaître la figure du Caravage lui-même, un autoportrait en décapité ouvrant la voie à une forêt d’interprétations. Homme de cœur, Ernest Pignon-Ernest est aussi homme de têtes. Dans un dessin très puissant collé sur les murs de la via Seminario dei Nobili, à Naples, il reprend le David du Caravage à son compte. Son David – l’artiste lui-même ? – vient de trancher le cou de deux géants, Goliath I et Goliath II, Pier Paolo Pasolini et le Caravage.

Le rapprochement n’est pas fortuit.

Pasolini, le Caravage : un cinéaste, un peintre qui en leur temps ont pris le parti du peuple – la populace, pour leurs détracteurs ! L’un comme l’autre sensibles à ses beautés, aux corps meurtris, rompus de désirs, chargés d’histoire ; l’un comme l’autre œuvrant à séparer l’ombre de la lumière, à questionner une vérité que seul l’art du poète ou du peintre éclaire ; l’un et l’autre attirés par les hommes, les lieux secrets où l’amour se joue au couteau, en rupture de ban avec la société ; l’un et l’autre produisant des œuvres chargées de désir, d’accomplissement par le sexe ; l’un et l’autre liés à Naples, à ses secrets, à sa religiosité, à sa population."





"Jean Genet décelait un étroit rapport entre les fleurs et les bagnards. Pour lui, il y avait un miracle de la rose.

Pour le Caravage, il y avait le miracle de la peinture.

Pour Pasolini, celui du ciné-mots.

Pour Ernest Pignon-Ernest, il y a le miracle du dessin."



Et pour nous lecteurs, il y a le miracle de la découverte
Commenter  J’apprécie          20
La guerre des paysans

En 1525, en Allemagne, le moine Martin Luther s'insurge contre la vente des indulgences par l'Église pour financer la construction de la Basilique Saint-Pierre de Rome. le prêtre Thomas Müntzer le suit et appelle au soulèvement contre les seigneurs qui exploitent les paysans. Alors que châteaux et monastères sont pillés et incendiés, le premier se range du côté des princes tandis que le second prend la tête de la révolte et lance le mot d'ordre : Omnia sunt communia.

Luca Ponti, fils illégitime de Jules Médicis et apprenti dans l'atelier de maître Raphaël, est envoyé par le Pape Léon X pour être ses yeux et ses oreilles, observer les transactions et les événements, lui adresser des rapports, et après deux mois de voyage il arrive à Wittenberg, sur les bords de l'Elbe. Son savoir, pour les Écritures notamment, et son talent de dessinateur attirent l'attention, lui permettent de gagner la confiance des différents protagonistes et de les accompagner.

Ce parti pris incarné permet de donner chair à ce récit historique. le scénario de Gérard Mordillat qui a longtemps porté cette histoire pour un projet de long métrage avec Roberto Rosselini, est superbement mis en images par Éric Liberge : son trait, fort classique, convient parfaitement à cette fresque historique. Il a su donner vie à ces foules populaires, des visages à ces multiples anonymes, s'inspirant en toute discrétion des scènes de liesses peintes par Brueghel comme des danses macabres.

Les ambiguïtés de cette Réforme qui pactise avec le pouvoir sans jamais menacer l'ordre établi, sont finalement intemporelles : dès que le peuple veut se mêler de ses affaires et de son avenir, exige plus d'équité, il sera toujours et aussitôt violemment réprimé.



Article à retrouver sur le blog :
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
Commenter  J’apprécie          300
La guerre des paysans

Avec Gérard Mordillat, dont on connaît les nombreux engagements pour une société plus juste et délivrée du capitalisme, au scénario, et le talentueux Éric Libergé au dessin, une somptueuse BD en noir et blanc, retraçant les différents épisodes de la Guerre des Paysans au XVIe siècle, jusqu’à la mort de Thomas Münzer en 1525… Sous le regard de Luca Ponti, un jeune peintre envoyé par le Pape en Allemagne pour espionner à son profit, nous voyons Martin Luther se révolter contre la pratique des indulgences et tous les dysfonctionnements de l’Eglise. Pourtant, bien vite, le schisme religieux qu’il inaugure semble bien une réponse insuffisante aux maux de l’époque, une opposition trop respectueuse des privilèges des puissants, aux yeux de ceux qui voient la misère du peuple et voudraient renverser l’ordre des choses. « Il faut surtout que tu comprennes que le monde a faim et ne se soucie pas de théologie. La pierre s’est détachée de la montagne et est devenue grande… Il n’est que temps de se lever contre ceux qui, poussés par la cupidité, affament le peuple et méprisent le salut des mourants », répond Thomas Müntzer, bientôt le chef de la rébellion paysanne, à Luca Ponti lorsqu’ils se rencontrent. Et c’est le début d’une jacquerie tragique, dans laquelle les adversaires du débat religieux se ligueront pour mieux contrer la force des troupes populaires, jusqu’aux terribles massacres… Dans une excellente synthèse, proposée après le récit en BD, Gérard Mordillat analyse le déroulement des événements et montre leurs enjeux, leur puissance symbolique dans le débat des penseurs communistes, de Friedrich Engels aux leaders des manifestations d’aujourd’hui reprenant pour slogan les derniers mots de Thomas Müntzer, « omnia sunt communia », « toutes choses sont communes ». Un livre qui devrait plaire à tous ceux qui s’intéressent aux « choses communes », pour qui le combat pour l’avènement d’une société plus juste continue plus que jamais…
Commenter  J’apprécie          30
La brigade du rire

La brigade du rire m'a bien plu, davantage que Xenia par lequel j'ai découvert cet auteur connu. La dimension humoristique (pour un sujet pourtant similaire) y est sûrement pour quelque chose.

Une farce peut-être pas très crédible, mais peu importe. En tout cas, peu m'a importé. J'ai passé de bons moments de lecture, le sourire aux lèvres, et c'est déjà beaucoup à l'époque que nous traversons.

Je ne vous en dis pas plus mais vous invite à découvrir cette bande de nains masqués qui ont quelque chose à prouver. Bonne lecture.
Commenter  J’apprécie          40
Ulysse Nobody

Bien qu'il s'en soit défendu dans certaines interviews suivant la parution du livre - pour des questions de droits ? pour donner plus d'universalité à son message ? - Gérard Mordillat évoque de façon quasi-transparente l'épopée lamentable de son ex-camarade à la scène, Franck de Lapersonne (Nobody/Lapersonne, eh oui), soutien inattendu de Marine Le Pen en 2017, devenu naufragé politique et paria du monde du spectacle.

L'empathie teintée de mépris des auteurs pour le personnage - perceptible à la fois dans le texte de Mordillat et dans les très bons dessins de Gnaedig - donne de la profondeur à cet énième pamphlet contre l'extrême-droite, qui a la lucidité de la présenter comme ce qu'elle est vraiment en France : non pas un parti structuré de skinheads prêts à prendre le pouvoir, mais plutôt un mouvement semi-sectaire de paumés un peu rancis, qui pour se purger de leurs émotions perdent leur honneur... et se coupent un peu plus de la société. Mais le véritable intérêt de cette BD qui pique est son double tranchant : si elle n'épargne pas les apprentis fascistes, elle pose aussi des questions dérangeantes sur la fabrique des exclus politiques, les dégâts humains et sociaux qu'elle cause. Une saine lecture.
Commenter  J’apprécie          00
La bataille du rail : Cheminots en grève, écriv..

Un recueil de textes courts par une trentaine d’écrivains et écrivaines, sur le thème du train et du chemin de fer, en soutien aux cheminots en grève en 2018. Comme souvent dans ce genre d’ouvrage, il y a du très bon et des textes moins mémorables, mais l’ensemble est plutôt plaisant à lire, et engagé.
Commenter  J’apprécie          00
Ulysse Nobody

Ulysse Nobody, un acteur sur le déclin, viré de son dernier emploi à la radio, se retrouve à deux doigts de la clochardisation. Le dernier rôle qu’on lui propose est de devenir le candidat aux législatives pour le parti d’extrême droite. Gérard Mordillat aime titiller le monde de la politique dans son œuvre, et son antifascisme n’est un secret pour personne. Mais il reste ici tout en retenue, on sent presque une sympathie pour son personnage central, même s’il fait bien sentir qu’il se fourvoie complètement, l’histoire raconte les errements, les raccourcis et les détournements d’idées. Seul le personnage de Marilyn est vraiment caricatural, dans le genre raciste décomplexé. Le graphisme est très simple, une colorisation en aplats, un trait régulier assez neutre, simplifié au maximum pour une lecture comme celle d’une pièce de théâtre, un graphisme adapté à l’écriture du Gérard Mordillat.



C’est une évidence, Franck De La Personne a été le sujet d’inspiration de l’auteur. Des faits réels sont mêlés à la fiction, c’est la société politique d’aujourd’hui, il est question de Macron, du déclin des partis historiques, Parti Socialiste et Républicains, de l’avancée de l’extrême droite dans les régions du Nord… C’est une satire politique, un farce malheureusement très réelle, du Gérard Mordillat tout craché, acide et grinçant.



Peut-être que ce rapport trop proche de la réalité m’a laissé un peu froid, difficile d’éprouver la moindre émotion, c’est un peu ce que je reproche à ce récit, qui nous laisse au niveau du simple constat, malgré une fin plus romanesque que la réalité, mais en même temps, pas vraiment originale. J’ai aimé l’audace du sujet, la finesse des analyses, le style grinçant et satirique qui se maintient dans une retenue parfaitement maîtrisée, mais peut-être que le peu d’humour, de folie et de fantaisie en font une lecture qui manque un peu de relief et d’émotions. J’ai aimé, sans être vraiment emballé.

Commenter  J’apprécie          210
Xenia

Xenia, c’est surtout une chronique sociale très réaliste et assez sombre.

Xenia et sa meilleure amie Blandine se battent au quotidien pour réussir à boucler les fins de mois. Pour elles la solidarité n’est pas un vain mot, elle est indispensable pour survivre et élever leurs enfants. Elles se serrent également les coudes au travail, ou leur exploitation ne fait aucun doute.

Bien sûr, j’ai trouvé que le trait était un peu trop accentué, car cumuler tant de problèmes (et le mot est faible), cela finit par être un peu caricatural.



Les vies de Xenia, de Blandine mais également de Juliette, et de Samuel sont un combat permanent pour exister, et vivre dans la dignité. Dans cette banlieue ou ils survivent, tout est mis en scène par l’auteur : la violence, les règlements de compte, le racisme, les sans-papiers, les mères « célibataires », l’exploitation …

Loin d’être un roman facile, Xenia nous offre aussi une lueur d’espoir dans ce triste quotidien. Une histoire d’amour dite « impossible » entre deux êtres que tout sépare.

Il y a aussi des touches d’humour car le rire sauve de bien des situations.

L’écriture est facile et le livre se lit très vite malgré ses quelques 380 pages.



A l’opposé d’un roman feelgood, ce livre nous fait partager la vie de femmes fortes, parce qu’elles n’ont pas d’autres choix, dans un monde sans pitié, terriblement actuel.

Commenter  J’apprécie          30
Ulysse Nobody

Etrange bande dessinée, décrite par certains comme un virulent pamphlet. Mais pour laquelle je n'ai accroché ni au trait ni à la composition. Nous suivons un intermittent du spectacle anonyme à la dérive qui disparaitra définitivement dans la Manche suite à un énième échec : sa candidature pour le Parti Fasciste Français.



De quoi s'inspire la BD ? du candidat de la "société civile" que va piocher le RN au coin de la rue pour ses campagnes ? de la candidature Zemmour ? de l'itinéraire politique de l'acteur de second plan, Franck de Lapersonne ? Un peu de tout ça, j'imagine, mais où est la démonstration ? La dénonciation ? Mystère.



Le récit est d'ailleurs parasité par la psychologie brumeuse du personnage principal qui, pour son adhésion au PFF, semble motivé uniquement par la recherche de reconnaissance sociale et de confort matériel. Une scène aussi m'a semblé incohérente, comme le personnage principal est acteur, il se serait rendu à pole emploi spectacle où le quiproquo décrit n'aurait pas eu lieu.



L'histoire évoque l'hypocrisie et le cynisme des partis politiques qui construisent artificiellement une candidature mais sans approfondissement particulier. Bref, une BD dont l'angle scénaristique est séduisant mais n'est pas correctement développé à mon gout.
Commenter  J’apprécie          40
Les Vivants et les Morts

Très émouvant. Dialogues enlevés,

Personnalités fortes et attachantes. un Zola moderne dans un climat de désolation

Le mode ouvrier et le monde des patrons, l'amour, la morale, la violence, les secrets ....................................................
Commenter  J’apprécie          10
Ulysse Nobody

Avec Ulysse Nobody, Gérard Mordillat et Sébastien Gnaedig nous plongent dans le quotidien d'un presque monsieur tout le monde.

Ulysse est un petit animateur radio au Havre, faute de mieux pour celui qui se rêvait acteur et qui ne manque jamais de rappeler qu'il a eu un prix au conservatoire. Mais voilà après un petit succès dans une émission enfantine sur France 3 il y a maintenant bien longtemps, plus rien ou presque...

Comment faire pour payer son loyer et faire reconnaître son talent quand plus personne ne veut de vous même pour une publicité de seconde zone. C'est la vie de Monsieur Nobody.

Et puis un jour, alors qu'il semble au bord du gouffre, un ancien collègue lui propose de l'aider. Il peut lui prêter de l'argent, sans doute lui trouver un boulot, lui faire rencontrer les bonnes personnes. Un véritable ange gardien ce Fabio et désintéressé? Que doit faire Ulysse en retour? Trois fois rien, une apparition sur scène, un petit discours, parler de son parcours... Petit détail ce sera au cour d'un meeting du PFF, le parti fachiste français. Mais il n'est pas fachiste, il serait même sans doute de gauche. Et pourtant qui l'aide qu'en il n'a plus rien, qui l'écoute et le comprend...

C'est le début du renouveau et peut-être aussi de la fin pour Ulysse Nobody. Il va être reconnu de nouveau mais aussi ostracisé par la profession. Peu importe, il est maintenant la tête de prou, le candidat à la députation imbattable dans l'Aisne...

Où tout cela le mènera t-il ?



La lecture de ce roman graphique emprunté à la bibliothèque de Saint-Gilles-Croix-de-Vie fut un vrai plaisir. J'ai aimé la bonhomie mélancolique d'Ulysse, les rues du Havre tellement reconnaissables. J'ai apprécié autant le scénario que le dessin et les clins d'œil à la réalité. Il pourrait y avoir au début de l'ouvrage une indication "toute ressemblance avec des personnes réelles serait totalement fortuite...". Pourtant il est difficile de ne pas faire de lien avec le front national, sa dédiablolisation... Et on voit aussi comment une personne lambda peut se laisser embarquer, alors que rien ne l'y prédestine, dans ce type de parti.





Commenter  J’apprécie          90




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Gérard Mordillat (2145)Voir plus

Quiz Voir plus

Le voyage d'Ulysse

Qui est le fils de Poséidon ?

Centaure
Géant
Cyclope
Heraclès

10 questions
115 lecteurs ont répondu
Thème : L'Odyssée de HomèreCréer un quiz sur cet auteur

{* *}