AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Gonzague Saint Bris (133)


"Quand la passion emporte l'homme, la raison le suit en pleurant et en l'avertissant du danger ; mais dès que l'homme s'est arrêté à la voix de la raison, dès qu'il s'est dit : C'est vrai, je suis fou, où allais-je ? La passion lui crie : Et moi, je vais donc mourir ?" Alfred de Musset
Commenter  J’apprécie          20
Les avances d'une petite fille qui avait l'air d'une femme fatale, c'était trop pour moi. Je me détournai, gêné. Elle me retint par le bras, son visage reflétant une douleur, une déception que je n'ai jamais oubliée. Elle avait voulu aller trop vite et elle ne savait pas qui j'étais. Car, si elle agissait déjà comme une jeune fille, moi, j'étais un vieux petit garçon (page 239)
Commenter  J’apprécie          20
"Croyez-vous, Mon Fils, que la place de cette femme soit céans, alors que vous traitez des affaires de la France ?
- Ma Mère, la comtesse, comme les autres dames qui nous accompagnent, est présente pour donner du plaisir à nos ébats, tels des bouquets de fleurs dont on garnit les tables"
Commenter  J’apprécie          20
Galilee fut persecute pour avoir decouvert les secrets du ciel,les ignorants feront ses bourreaux.Je le suis pour avoir revele les mysteres de la conscience des hommes,et des sots me tyrannisent.L'esprit,la science et l'imagination seront toujours le desespoir des gens stupides
Commenter  J’apprécie          20
Il existe un livre horrible,sale,epouvantable,corrupteur,toujours ouvert,qu'on ne fermera jamais;le grand livre du monde,sans compter un autre livre mille fois plus dangereux,qui se compose de tout ce qui se dit a l'oreille entre hommes,ou sous l'eventail entre femmes,le soir,au bal
Commenter  J’apprécie          20
La littérature n'est pas née le jour où un jeune garçon criant Au loup! Au loup! a jailli d'une vallée néanderthalienne, un grand loup gris sur ses talons : la littérature est née le jour où un jeune garçon a crié Au loup! Au loup! alors qu'il n'y avait aucun loup derrière lui. Que ce pauvre petit, victime de ses mensonges répétés, ait fini par se faire dévorer par un loup en chair et en os est ici relativement accessoire. Voici ce qui est important : c'est qu'entre le loup au coin d'un bois et le loup au coin d'une page, il y a comme un chatoyant maillon. Ce maillon, ce prisme, c'est l'art littéraire. (Vladimir Nabokov)
Commenter  J’apprécie          20
La France du Grand Siècle pratique en effet la ségrégation religieuse mais pas raciale. Si les Juifs sont acceptés ils n'ont pas le droit de construire des synagogues publiques même si Louis XIV aurait, dit-on, envisagé de leur attribuer un territoire spécifique entre la France et l'Espagne, dans cette Navarre dont le Roi-Soleil est également le souverain depuis que son grand-père Henri IV l'a apportée à la Couronne de France et dont il ne reste que la partie septentrionale dite "Basse-Navarre", entre Saint-Palais et Saint-Jean-Pied-de-Port.

A ce propos, le journaliste Périco Légasse, enfant du Pays basque, se souvient d'une conversation entre son père, l'écrivain Marc Légasse, et le docteur Georges Pialloux, historien local des plus respecté, auteur du livre "Portua", dédié à l'histoire de Saint-Jean-de-Luz et de Ciboure, au cours de laquelle l'érudit tenait pour très probable que le Roi-Soleil avait pour projet d'installer les Juifs entre la Nivelle et la Bidassoa, théorie qui, à ce jour, n'a pas été étayée. Autre hypothèse, Louis XIV roi de France et de Navarre aurait pensé à ce qui lui restait du royaume de Navarre situé sur le versant nord des Pyrénées comme l'espace idéal pour cet asile. Pourquoi la Navarre ? Parce que c'est une région où la tradition de tolérance religieuse est inscrite dans les institutions. Pour preuve à la fin du XIIème siècle, le roi de Navarre Sanche VI le Sage promulgue un édit punissant de mort quiconque attenterait à la vie d'un Juif résidant en son royaume.

Louis XIV, comme ses successeurs, n'a jamais été antisémite, non seulement parce ce que les Juifs dans la France de l'Ancien Régime étaient considérés comme les "témoins" de la véracité de l'histoire de Jésus, mais encore parce qu'il était comptable de l'intégrité de ses sujets.


Page 221
Commenter  J’apprécie          20
Au Palais-Royal, à Paris, l'été, un enfant de moins de cinq ans, pas très propre, les habits rapiécés, s'amuse entre les herbes folles d'un jardin peu entretenu, où les orangers vieillissant dans leurs bacs de bois donnent un aspect italien à ce lieu qu'avait imaginé, pour montrer à tous la splendeur de sa réussite, le défunt cardinal de Richelieu. Soudain, l'enfant aperçoit l'eau d'un des bassins et, fasciné par cet élément liquide, dans lequel le ciel se reflète, veut s'en saisir. Consciencieusement, le voilà donc qui escalade le soutènement de l'édifice. Parvenant sur le rebord, il trempe sa main dans l'eau. Mais la pierre est glissante et en moins de deux secondes, l'enfant tombe dans le bassin.

Au bord de la noyade, il a le réflexe de crier, ce qui a pour heureux effet d'alerter un serviteur qui, sortant précipitamment du palais, le prend dans ses bras et le ramène immédiatement à l'office où un peu d'esprit de vin lui rend force et vigueur.

Page 34
Commenter  J’apprécie          20
Un tableau allégorique du temps résume parfaitement la portée de l'Edit : on y voit Henri IV, vêtu à la romaine, "s'appuyant sur la Religion pour donner la Paix à la France". Si la Paix tient, comme il se doit, un rameau, la Religion, elle, porte un crucifix, cher aux catholiques, et une Bible, chère aux protestants. Si l'idée de tolérance, quatre siècles plus tard, nous paraît aller de soi et, avec elle, cette spécificité toute française qu'est la laïcité, inventée au début du XXème siècle, force est de constater que ce n'était pas du tout le cas en cette extrême fin du XVIème siècle. On estimait alors qu'il ne pouvait y avoir qu'une seule façon de servir Dieu, que tout le reste était hérésie et que les hérétiques devaient être physiquement éliminés, soit par les voies de la justice ordinaire ou extraordinaire, soit par la guerre. C'est dire le génie novateur du Béarnais qui, brisant net une tradition totalement figée, invente une nouvelle approche de la conscience humaine, qui prépare la Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen. La coexistence pacifique doit se substituer progressivement à l'agressive hégémonie de la religion officielle. Au siècle des Lumières, Voltaire ne s'y trompera pas, qui, écrivant "La Henriade", fera d'Henri IV la pierre angulaire de son combat contre le fanatisme.

En proclamant l'édit de Nantes, Henri IV renvoie en quelque sorte Genève et Rome dos à dos, et annonce, avec trois siècles d'avance, la séparation du politique et du religieux, en un mot la laïcisation de l'Etat : c'est au nom des mêmes principes que la IIIème République dotera la France d'une autre longue et pérenne période de paix. Grâce au roi cessent, ce jour-là, les guerres de religion proprement dites ; grâce à lui, femmes, hommes et enfants peuvent à nouveau vivre en paix, sinon dans la fraternité retrouvée, du moins dans le respect de l'autre. Aucun souverain n'était allé aussi loin jusque-là : aucun autre, de son propre consentement tout au moins, n'ira jamais assez loin ! Le pape a beau s'écrier : "On me crucifie !", l'Edit entre en application parce que le roi le veut. L'absolutisme de la monarchie française en sort renforcé : seul le souverain décide de ce qui est bien ou mal, utile ou inutile, juste ou faux. Au reste, même s'il communique impeccablement, Henri ne s'en cache pas, aimant à répéter cet axiome dont ses successeurs feront leur miel : "Un roi n'est responsable qu'à Dieu seul et à sa conscience."


Pages 227-229
Commenter  J’apprécie          20
Héros romantique, Henri IV ? Incontestablement, comme l'avaient sans doute perçu les volontaires de l'an II qui, spontanément, s'étaient réunis sous sa statue au Pont-Neuf. Ils avaient fait de ce roi qui fut le dernier à combattre au milieu de ses troupes un symbole du patriotisme. Mais aussi, en termes psychanalytiques, la juste référence au père de la Nation, doux et ferme, dur mais juste, tendre avec ses enfants et impitoyable envers ses ennemis. Drôle mais aussi capable de profondeur, ennemi du gaspillage inutile mais pas du faste nécessaire à l'éclat d'une couronne, provincial invétéré mais imprimant sa griffe à Paris, intelligent mais pragmatique, simple mais avec panache, prudent mais courageux et enfin (qualité suprême chez les Français, contrairement à leurs voisins, surtout anglo-saxons) bon vivant et grand coureur de filles devant l'Eternel. Chez Henri IV, il y a du Louis XI pour la ruse, du François Ier pour le charme, du Louis XIV pour la gloire, du Danton pour la gueule, du Napoléon pour le génie stratégique, mais aussi du De Gaulle pour la réunification de la Nation, toujours menacée par l'ennemi étranger. Au fond, chaque français, qu'il soit monarchiste ou républicain, catholique ou protestant, de droite ou de gauche, se reconnait en lui, parce qu'il a su manier au plus haut degré cet art de la synthèse.

Il incarne, dans l'inconscient collectif de la Nation, l'idée, ou mieux le sentiment que les Français se font du dirigeant idéal, c'est-à-dire d'eux-mêmes, à la manière d'un paradigme. A croire que si, à l'orée du XVIIème siècle, des élections avaient existé, à coup sûr Henri IV eût été élu président de la République. Chez lui on retrouve tout à la fois la virilité de Félix Faure, la bonhomie d'Armand Fallières, la probité de Raymond Poincaré, l'autorité de Charles de Gaulle, l'intelligence de Valéry Giscard d'Estaing, la subtilité de François Mitterrand, la simplicité de Jacques Chirac ou l'énergie de Nicolas Sarkozy, comme si la personnalité de ceux qui ont exercé la magistrature suprême depuis plus d'un siècle devait obligatoirement puiser dans les vertus du plus populaire de nos rois.

Pages 18-19
Commenter  J’apprécie          20
Vous me tenez lieu de tout. Il semble que je doive vous rencontrer, après quoi je serais morte et je vous aimerais encore. Comme c'est beau, l'éternité, en ce cas !
Commenter  J’apprécie          20
... tiens, voilà trois baisers que je t'envoie, et une demi-feuille en blanc pour que tu en imagines autant que tu voudras.
Commenter  J’apprécie          20
Tout ce qui était n'est plus; tout ce qui sera n'est pas encore. Ne cherchez pas ailleurs le secret de nos maux.
Commenter  J’apprécie          20
La Renaissance, c'est cela : cette égalité acquise par les grands artistes avec les maîtres du monde : François Ier écoutant, penché, les maximes murmurées de Vinci, et Charles Quint plié en deux pour ramasser le pinceau échappé des mains de Titien.
Commenter  J’apprécie          20
« L'enfant révolté est là, debout dans ses songes, réveillé en sursaut par l'horreur du vrai. Il réagit, le jeune page, comme on le lui a appris : "D'abord dire son orgueil, ensuite on verra." » (p. 293)
Commenter  J’apprécie          10
Partant chacun de leur rive respective, les deux souverains se mettent en chemin seuls, laissant leurs proches et leurs troupes derrière eux et, en s’apercevant, ôtent chacun son chapeau et se saluent avant de s’embrasser à travers les trous pratiqués sur le guichet. Le roi de France dit alors à assez haute voix pour être entendu de tous : « Monseigneur et mon cousin, soyez le très bienvenu. Il n’y a homme au monde que je désirasse tant à voir que vous. Et loué soit Dieu, de qui nous sommes assemblés à cette bonne intention. » Le roi d’Angleterre lui répond sur un ton tout aussi aimable et chacun -les dames surtout!- admire la belle allure d’Edouard IV, dont le mètre quatre-vingt-treize tranche singulièrement avec la taille des hommes de son temps, et la joie qui se lit sur les traits plus ingrats de Louis XI, d’autant que, si Édouard est somptueusement vêtu, Louis, comme à son habitude, porte son costume ordinaire.
Commenter  J’apprécie          10
Tels, jadis, à Athènes, les élèves de Platon dans les jardins d'Academos, le petit groupe déambule dans la galerie, évoquant Socrate, Aristote ou saint Augustin, dissertant sur l'immortalité de l'âme et la pensée philosophique, tout en se demandant comment la tradition chevaleresque peut être comptaible avec l'idéal humaniste que la pensée nouvelle a rendu familier aux contemporains. Mais surtout, par la bouche de ses interlocuteurs, le jeune François ne se lasse pas d'entendre parler de ce laboratoire ou mieux, comme l'ont dit certains, de cette véritable "clé" de la Connaissance, cette Italie d'où viennent les peintres, les sculpteurs, les architectes et les musiciens et que, depuis Charles VIII, les détenteurs de la Couronne de France rêvent de conquérir et de posséder comme la plus désirable des maîtresses.

Chapitre 3. Le dauphin de France
Commenter  J’apprécie          10
Lors de ce même hiver 1510, sous l'une des galeries du château de Blois récemment ouvertes sur ordre de Louis XII, prisant particulièrement ce lieu qui, avant lui, ne ressemblait qu'à un château fort, un jeune homme d'une quinzaine d'années, le visage aimable, déjà grand, vêtu d'un pourpoint de drap d'or et de chausses de soie, les cheveux noirs enserrés dans un filet d'argent, salue avec déférence un petit groupe d'hommes qui s'inclinent à leur tour respectueusement à son approche. Avec modestie, le jeune homme sollicite le privilège d'entrer dans leur cercle et de participer à leur conversation relative aux derniers ouvrages qu'ont lus les hommes de qualité, tels Le Jardin d'Honneur du Voyage que fist le roy Charles à Naples, Le Triomphe de Pétrarque, ou la nouvelle édition des oeuvres de Diodore de Sicile.

Chapitre 3. Le dauphin de France
Commenter  J’apprécie          10
Pour François, ce sera l'apparition, à Amboise, d'une " claire-brune " qui déterminera son véritable premier amour. En lisant l'Heptaméron de sa soeur, Marguerite d'Angoulême, on peut reconnaître, dans la quarante-deuxième nouvelle, une évocation qui rappelle étrangement la première passion de François. Il ne s'agit cette fois nullement de galanterie, mais d'un authentique grand amour. " Un jour, alors qu'il était âgé de quinze ans, François tomba amoureux d'une jeune fille à l'église. Lui qui jamais encore n'avait aimé sentit en son coeur un plaisir non accoutumé. Il se renseigna sur la jeune fille, assez belle pour une claire-brune." Alors qu'il lui adressait un messager pour lui déclarer sa flamme, "Françoise, car c'était son prénom, lui fit répondre que le château abritait quantité de femmes plus belles qu'elle et qu'en outre elle était très honnête. Mais cela bien sûr ne suffit pas à mettre fin à l'ardeur de mon frère. Il la poursuivit de ses assiduités et à la messe ne la quittait pas des yeux. Il était si tenace et tellement omniprésent qu'elle finit par changer de chapelle..."

Chapitre 2. Le petit prince d'Amboise
Commenter  J’apprécie          10
(...), ce furent assurément sa mère et sa soeur qui composèrent l'inébranlable socle de sa formation. Louise de Savoie ne parlait-elle pas d' " un seul coeur en trois corps " et ne se voyait-elle pas en Latone, mère de Diane et d'Apollon ? Toutes deux, en tout cas, se mirent au service total et absolu du jeune mâle appelé à exercer un jour les plus hautes fonctions.

Chapitre 2. Le petit prince d'Amboise
Commenter  J’apprécie          10



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Gonzague Saint Bris (676)Voir plus

Quiz Voir plus

L'étrange cas du Dr Jekyll et Mr Hyde

Qui est le double du Dr Jekyll ?

Mr Utterson
Mr Hyde
Dr Lanyon
Il n'en a pas

5 questions
346 lecteurs ont répondu
Thème : Le cas étrange du Dr.Jekyll et Mr.Hyde de Robert Louis StevensonCréer un quiz sur cet auteur

{* *}