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Citations de Gonzague Saint Bris (133)


Le libertinage, en fait, est une école philosophique de pureté intransigeante. Dès qu'il y entre le moindre atome de vulgarité c'est fini. Sade, vous l'avez compris, est énorme mais jamais vulgaire. Or la planète est en tain de se vautrer, par tous les bouts, dans une vulgarité massive insensée.
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Un poêle, un lit, une chaise percée, un fauteuil, une table de toilettes et des livres, beaucoup de livres sur les rayonnages. Le silence serait total sans le crissement de la plume d'oie courant sur le papier, que tient dans sa main droite celui qu'on appelle "Monsieur le 6"
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O mes amis, peut-il être une extravagance pareille à celle d'imaginer qu'un homme doit être un monstre digne de perdre la vie parce qu'il a préféré dans sa jouissance le trou d'un cul à celui d'un con, parce qu'un jeune homme avec lequel il trouve deux plaisirs, celui d'être à la fois amant et maitresse, lui a paru préférable à un fille, qui ne lui promet qu'une jouissance !
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Les entractes de ma vie ont été trop longs.
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Comme tous les jours, il est 8 h 30 précises lorsque le premier valet de chambre par quartier, qui a dormi sur un lit de camp dans la somptueuse chambre du roi, tendue de soie rouge sur laquelle sont pendus des tableaux des plus grands maîtres, franchit la balustrade de bois doré derrière laquelle sommeille le souverain dans l'alcôve. S'il fait froid (et c'est souvent le cas à Versailles, même en dehors de l'hiver) un feu de bois a déjà été allumé dans la cheminée par l'un des nombreux feutiers du palais. Les officiers du gobelet sont eux aussi déjà en fonction avec le petit déjeuner du roi, c'est-à-dire un bouillon de viande et une tasse d'infusion à la sauge ou à la véronique.

Le premier valet de chambre ouvre les rideaux du lit de brocart surmonté de quatre bouquets de plumes d'autruche et prononce la formule traditionnelle : "Sire, voilà l'heure."

Le roi s'éveille, prend son bouillon, se laisse ausculter par son premier médecin et son premier chirurgien, qu'accompagne généralement son ancienne nourrice, Perrette Dufour, à qui il souhaite le bonjour. Commencent alors les premières entrées auxquelles assistent les princes du sang et les grands officiers de la Couronne, qui se sont donc éveillés et habillés une heure plus tôt, au moins. Le roi fait sa toilette devant eux, ce qui revient à dire qu'il se lave les mains avec un peu d'esprit de vin, tout en récitant quelques prières. Toujours en chemise, le roi sort de son lit, enfile une robe de chambre en brocart et va s'asseoir sur sa chaise percée dans laquelle, au su et à la vue de tous, il fait ses besoins matinaux, à moins qu'il ne fasse que semblant, puisque c'est la tradition, étant au préalable passé par son cabinet d'aisance.

Pages 181-182
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[...] Le 1er juillet 1529, sur la même Bidassoa où, naguère, François 1er fut échangé, ses deux fils se préparent à l'être, à leur tour, mais cette fois contre de l'or. Des deux côtés de la rivière partent les barques transportant, chacune, leur précieuse cargaison et leurs escortes respectives, composées du même nombre d'hommes et dirigées, du côté français, par Montmorency, du côté espagnol, par le connétable de Castille qui, en prenant congé des enfants, leur tient ce discours :

"Si je ne vous ai pas traité comme je le devais et comme il vous appartenait, c'est que mon devoir était de vous bien garder ; pardonnez-moi."

La tradition veut qu'à ce moment le futur Henri II lui cracha à la figure. Pour d'autres, il ponctua ces adieux en lui "lâchant une pétarade !"


Page 325
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[...] Le 17 février 1524, en place de Grève à Paris, Saint-Vallier vient de poser la tête sur le billot lorsqu'un courrier royal fait irruption, annonçant que la peine est commuée en détention perpétuelle. Diane, la fille de Saint-Vallier, épouse du grand sénéchal de Normandie, a-t-elle entre-temps plaidé la cause de son père auprès du roi, qui n'a pu manquer d'être sensible à sa grande beauté ? Et lui a-t-elle prodigué un peu plus que ses larmes ? On dit que Saint-Vallier, en descendant de la tribune où sa tête devait rouler, embrassa tout le monde, y compris le bourreau, avant de s'écrier : "Que Dieu protège le cul de ma fille, qui m'a si bien sauvé !"


Pages 270-271
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Le jour suivant, accompagné de plusieurs paysans du voisinage et de gens d'armes, on revient au château. Une charrette est attelée sur laquelle est juchée une grande cage aux forts barreaux de bois. Chacun se précipite pour savoir ce qu'elle contient et, non sans étonnement, découvre un grand sanglier mâle, le poil hérissé, les défenses en avant, grognant à en perdre le souffle, fâché d'avoir été arraché à sa bauge, capturé, enfermé.
Profitant de cette agressivité, sur laquelle il comptait, le roi fait alors transporter la cage dans une enceinte close, où des mannequins de chiffon ont été pendus par des cordes, puis la fait ouvrir. Aussitôt, le sanglier s'élance sur les leurres pour les renverser, au grand amusement des dames et des seigneurs qui applaudissent à tout rompre à ce spectacle improvisé.

Soudain, les rires se changent en cris. Le sanglier furieux a trouvé un passage non protégé dans les lices et s'y est précipité dans l'espoir de retrouver sa liberté, provoquant l'épouvante des dames présentes et même celle de nombre d'hommes qui, vêtus de leur tenue de cour, n'ont aucune lance pour se défendre des assauts de la bête féroce. Le sanglier furieux dévale à présent la galerie basse du château puis l'escalier conduisant au logis du roi. Chacun se range pour éviter la charge de l'animal. Seul le roi, saisissant la grande épée d'un de ses gardes, lui fait face, attendant qu'il ne soit plus qu'à un pas de lui. De plus en plus furieux, le sanglier s'apprête à sauter sur sa cuisse, lorsque, d'un coup particulièrement adroit, la lame de l'épée s'enfonce dans son flanc. La bête fait une courte retraite puis tombe morte dans la cour, sous les cris d'admiration du public. S'est-elle vraiment échappée seule ou François a-t-il donné l'ordre de faire en sorte qu'elle se libère ? On ne sait, mais il n'est pas mécontent de son effet qui impressionne les dames et inspire aux hommes l'admiration de son sang-froid, de sa force et de son courage. Il est le nouvel Hercule vainqueur du sanglier d'Erymanthe !


Pages 107-108
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Ce grand prince est un sang-mêlé car, dans les veines de Charles Quint, coulent du sang juif et du sang arabe. A ce propos, dans sa belle biographie de l'empereur Jean-Pierre Soisson fait cette révélation : "Comme pour la plupart des Grands d'Espagne, huit siècles de luttes et de rapprochements entre Maures et Espagnols ont mêlé les sangs. L'Espagne, médiévale, pays des trois religions (chrétienne, musulmane, et juive), a toujours constitué un pont entre l'Occident et l'Orient... Au Xème siècle, le roi Ramiro d'Aragon a un fils de la soeur du roi maure. Au XVème siècle, Alphonse V est appelé "Adfun-ibn Barbarya" c'est-à-dire le "fils de la femme berbère".

Dans son Nobilato, imprimé en 1640, Poncho de Barcelos, fondateur de la généalogie espagnole, mentionne aussi, parmi les ancêtres de Charles Quint, un collecteur d'impôts d'origine juive, Ruycapon, dont la fille épouse Gonzalo Paez de Tavara.



Page 112
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Le 1er juillet se déroulent les funérailles officielles, juste après qu'une autre formalité a été effectuée : l'enterrement d'Henri III. On l'avait en effet oublié et on s'empresse de l'inhumer à Saint-Denis, avant que son successeur ne l'y rejoigne !

Page 318
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Pointez votre doigt ans le pot de l’histoire et pourléchez- vous des confitures de sang.
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Il ne suffit pas de couler à l'oreille de son maître le mot juste ou la formule idéale pour recueillir l'estime des puissants. Nicolas Machiavel devrait le savoir, lui qui écrit : "Le temps n'attend pas, la bonté est impuissante, la fortune inconstante et la méchanceté insatiable".
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Michel Pougeoise précise enfin que " pour Balzac, l'artiste est véritablement un magicien qui parvient, grâce à ses dons personnels, à son imagination et à sa maîtrise de la langue, à sublimer la réalité, à la métamorphoser pour permettre aux autres hommes d'accéder à la beauté transcendante de son monde intérieur. L'artiste romantique s'arrogerait les pouvoirs d'un démiurge capable, dans l'exaltation de ses visions, de s'égaler au Créateur tout-puissant. (p 322)
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Ainsi, tout à la fois historien et romancier, psychologue et sociologue, économiste et philosophe, artiste et journaliste, ce maître à penser de son temps est un fin pédagogue qui, inlassablement, instruit ses lecteurs et les fait rêver, à la manière d'un cinéaste, ce qu'il serait sans doute aujourd'hui, plongeant dans les tréfonds de l'âme, de la pensée et de la vie quotidienne de ses contemporains, le plus souvent sordides, suscitant de ce fait l'admiration ou la répulsion, la fascination ou la condamnation. Plus qu'à Napoléon, dont il se réclame et dont il partage certes la puissance, c'est à Buffon que ressemble ce pessimiste à peu près total qui, malgré tout, aime tant la vie. (p 199)
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A son insu, qu'il le veuille ou non, qu'il y consente ou non, l'auteur de cette œuvre immense et étrange est de la forte race des écrivains révolutionnaires. Balzac va droit au but. Il saisit corps à corps la société moderne. Il arrache à tous quelque chose, aux uns l'illusion, aux autres l'espérance, à ceux-ci un cri, à ceux-là un masque. Il fouille le vice, il dissèque la passion. Il creuse et sonde l'homme, l'âme, le cœur, les entrailles, le cerveau, l'abîme que chacun a en soi. Et, par un don de sa libre et vigoureuse nature, par un privilège des intelligences de notre temps qui, ayant vu de près les révolutions, aperçoivent mieux la fin de l'humanité et comprennent mieux la providence, Balzac se dégage souriant et serein de ces redoutables études qui produisaient la mélancolie chez Molière et la misanthropie chez Rousseau. (p 150-151)
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Honoré, en effet, est captivé par le grand monde, comme le sera, à une autre époque, le "petit Marcel". Il y a du Proust dans Balzac ; il y a du Balzac dans Proust. (p 114)
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L'allée des Adieux, le pont de Ruan ou les landes Charlemagne sont dans la stratégie du "Lys dans la vallée" comme des généraux en campagne. Allées de la littérature, chemins de l'écriture, topographie du roman, géographie de l'inspiration, carte d'état-major de l'intrigue, ce qui est fascinant pour le lecteur, c'est la précision et le plaisir que prend Balzac dans ce mariage passion entre l'œuvre et la Touraine. (p 108)
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Je suis un Don Quichotte inconnu Balzac
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Guillaume Budé, grâce à sa relation privilégiée avec François Ier, métamorphose le roi de France en protecteur de ces humanistes qui, dans le sillage d'Erasme, veulent retrouver le savoir des Anciens par l'étude ds textes dans leur langue d'origine. Face à une Sorbonne figée par la scolastique, le Collège de France fondé en 1530 proposera un enseignement nouveau.

Chapitre 5. Portrait de groupe.
Guillaume Budé galope avec le Roi dans la forêt de savoirs
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François Ier est ce souverain qui sait faire des intellectuels ses amis. Le roi de France déteste les déjeuners idiots. Il adore partager son repas de midi avec un convive qui l'instruit. c'est souvent le cas à table, avec Guillaume Budé ou Clément Marot. Avec Budé, les joutes ne sont pas seulement celles de l'esprit, la passion de la chasse leur offre aussi l'occasion de communier dans la concurrence des corps.

Chapitre 5. Portrait de groupe.
Guillaume Budé galope avec le Roi dans la forêt de savoirs
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