Citations de Haruki Murakami (4512)
Devenir libre, qu'est-ce que cela veut dire finalement ? S'interrogeait-elle bien souvent. Est-ce que cela signifie réussir à s'échapper d'une cage pour s'enfermer dans une autre, beaucoup plus grande ?
- J'ai un peu de mal à te l'annoncer, en fait... , répondit l'homme-mouton, gêné.
- Je vous en prie, dites-moi la vérité ! Ma mère m'attend à la maison et se fait du souci...
-Pour être franc, on va te découper le haut du crâne avec une scie. Après, on t'aspirera le cerveau.
Jusque là, ce genre de doute ne m'avait jamais effleuré. Pourquoi? Peut-être étais-je si occupé à construire ma vie que je n'avais pas le temps de me poser les questions essentielles.
Parfois je me dis que ce serait génial si je pouvais vivre sans embêter qui que ce soit. Tu crois que je le pourrais ?
Bien entendu, tant que vous êtes en mesure d'apprendre sur les choses, il n'est pas trop douloureux de vieillir.
Si c'est lundi aujourd'hui.
Demain, on s'ra sans doute mardi.
La fourmi, c'est connu.
Abat un travail ardu.
Mais l'hirondelle fait la belle.
Sur les hautes cheminées.
Le soleil rouge s'est couché.
"Il n'existe nulle part des hommes vraiment forts. Il y a juste des hommes qui font semblant de l'être."
Voilà le monde dans lequel je vis. Une maison à Minato-ku, une bagnole européenne, une Rolex au poignet, si tu te procures tout ça tu passes pour un type de première classe. Quelle ineptie ! Enfin, ce que je veux dire, c'est que tous ces besoins sont artificiellement crées. Ça ne te vient pas naturellement, c'est fabriqué de toutes pièces. On crée l'illusion que des choses complètement inutiles sont indispensables. C'est très simple, il suffit de produire rapidement des informations, du genre : l'endroit ou il faut habiter, c'est Minato-ku, la voiture à avoir, une BMW, la montre, une Rolex, et on répète ça tellement de fois que tout le monde finit par y croire.
J'aime cuisiner mais je n'ai nulle envie d'en faire un métier et d'être enfermé dans la cuisine d'un restaurant. Si cela m'arrivait, je me mettrais tôt ou tard à haïr quelqu'un. (..) Le cuisinier hait le serveur, et l'un et l'autre haïssent les clients, déclara Haida.(...) Les hommes privés de libertés en viennent toujours à haïr quelqu'un. Tu ne crois pas ?
[...] Si l'on me permet une légère digression, ...
[...] Noter tout ceci par écrit paraîtra un peu idiot pour quelqu'un de mon âge, mais je veux m'assurer que je rends compte des faits très clairement.
[...] Ecrire un roman ou courir un marathon, voilà deux activités qui se ressemblent.
[...] Pour moi, courir est à la fois un exercice et une métaphore.
[...] Durant les courses de fond, le seul adversaire que l'on doit vaincre, c'est soi, le soi qui traîne tout son passé.
Ce qui fait que nous nous ressemblons, Watanabe et moi, c'est que nous ne recherchons pas la compréhension des autres, dit Nagasawa. C'est en cela que nous sommes différents. (p.365)
Et puis, dans le même temps, mon angoisse se transforma en une angoisse qui n'était plus véritablement angoissante. Et toute angoisse qui n'est pas spécialement angoissante, au bout du compte, c'est une angoisse sans importance.
Elle évoquait sa vie conjugale avec une totale objectivité comme si elle parlait du code de la route ou des changements de fuseaux horaires (p70) dans la nouvelle "L’avion ou il se parlait à lui-même comme s’il lisait un poème:"
"Tout ces attraits avaient fleuri comme un jardin de printemps alors qu'elle était adolescente, et s'étaient fanés très vite une fois passé cet age" (p 226)
Reiko (amie de Naoko) à Watanabe : Si vous ressentez de la douleur face à la mort de Naoko, alors continuez à l'éprouver le reste de votre vie. Si ça doit vous apprendre quelque chose, apprenez. Mais indépendamment de cela, soyez heureux avec Midori. Votre douleur n'a rien à voir avec elle. (...). Ca n'est pas facile mais il faut être fort. Il faut grandir et devenir adulte.
Un roman magnifique qui nous entraine dans la vie de cet adolescent.
La question de l'Œdipe y est fortement traitée ainsi qu'un rapport à la vie.
Murakami livre, ici, un très bon livre
Depuis que je ne dors plus, mes souvenirs s'éloignent de moi à une vitesse croissante. C'est très étrange. Chaque nouvelle nuit qui passe, il me semble que le moi du temps où je dormais n'étais pas mon véritable moi, que mes souvenirs de cette époque ne sont pas de vrais souvenirs. Les gens peuvent donc changer à ce point, me disais-je, sans que leur entourage se rende compte de rien. Je suis la seule à savoir que j'ai changé. Même si j'expliquais aux autres ce qui m'arrive, ils ne comprendraient pas. Ils ne me croiraient pas. Et s'ils me croyaient, de toute façon, ils ne pourraient pas comprendre exactement ce que je ressens. Ils me verraient sans doute uniquement comme quelqu'un qui menace leur petit monde de déduction. Mais moi, j'ai réellement changé.
La lecture la plus importante de l'année de mes dix-huit ans fut Le Centaure de John Updike, mais à force de le lire et de le relire, il perdit peu à peu de son éclat originel, laissant bientôt la place en tête de liste à Gatsby le Magnifique de Fitzgerald.