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Citations de Haruki Murakami (4499)


En lisant les Mémoires de François Truffaut, j’ai appris qu’il avait été forcé de vivre loin de ses parents (car considéré pour ainsi dire comme une gêne) quand il était petit. Or, il n’a cessé de travailler sur le thème de l’abandon à travers ses films. Tout le monde a vraisemblablement connu une expérience plus ou moins douloureuse, en tout cas impossible à oublier, difficile à transmettre, et dont le fardeau doit être porté jusqu’à la fin dernière.
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Parfois, aujourd'hui encore, je revois en pensée le grand pin qui se dressait dans le jardin de notre maison à Shikugawa. J'imagine le chaton, toujours accroché à une branche, et son corps désormais réduit à un squelette blanchi. Et je songe à la mort, je songe à l'extrême difficulté de descendre directement vers le sol. Le sol si lointain qu'il fait tourner la tête.
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On a besoin de temps pour appréhender la laideur. Et il faut aussi un soupçon d'intuition, de perspicacité philosophique et éthique.
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Mourir, c’est laisser derrière soi une bombe de mousse à raser à moitié vide.
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Il semble étrange (ou peut-être qu’après tout, non, cela n’a rien de curieux), mais il suffit d’un battement de paupières, et les hommes vieillissent. À chaque instant, nos corps, sans espoir de retour, s’en vont vers l’anéantissement. À peine a-t-on fermé les yeux, puis les a-t-on rouverts, que bien des choses ont disparu (certaines avaient un nom, d’autres pas). Soufflées par les vents violents de la pleine nuit, elles ont été emportées quelque part sans laisser de trace. Il n’en subsiste qu’un frêle souvenir. Mais non, on ne peut pas compter sur les souvenirs non plus. Qui pourrait affirmer avec certitude ce qui nous est vraiment arrivé par le passé ?

Cependant, si nous avons de la chance, demeureront parfois quelques mots à nos côtés.
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Dans ces moments-là, il était à la fois lui et pas lui. Il était Tsukuru Tazaki et n'était pas Tsukuru Tazaki. Lorsqu'il sentait que la souffrance devenait insupportable, il se séparait de son corps. Et, depuis un lieu de souffrance situé légèrement à l'écart, il observait Tsukuru Tazaki en train de résister à la douleur. S'il se concentrait suffisamment, ce n'était pas quelque chose d'impossible à accomplir.
Même à présent, cette sensation lui revenait encore parfois. Se séparer de soi. Contempler sa propre souffrance comme s'il s'agissait de celle de quelqu'un d'autre.
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La plupart des gens, à quelques exceptions près, traversent la vie persuadés que l'existence et le monde sont ou doivent être fondamentalement logiques et consistants. C'est l'impression que j'ai quand j'entends parler les gens qui m'entourent. Dès qu'il arrive quelque chose, dans la société ou sur un plan individuel, il y a toujours quelqu'un pour dire : "Il s'est passé ceci, et par conséquent, il en a découlé cela", et les autres acquiescent en disant : "Oui, bien sûr, c'est logique." Mais moi, je trouve que ça n'explique rien. C'est comme de mettre un mélange instantané pour flan dans un ramequin à couvercle et de le passer au micro-ondes. Quand la sonnerie retentit, on soulève le couvercle et on est sûr de trouver un flan dessous. Mais qui sait ce qui s'est passé entre-temps sous le couvercle ? Si ça se trouve, le flan s'est métamorphosé en macaronis au gratin avant de redevenir un flan au moment où retentit la sonnerie. Moi, je me sentirais plutôt soulagée si, au moins une fois, je découvrais des macaronis au gratin à la place du flan. Evidemment, je serais sans doute un peu surprise mais pas tellement déconcertée, je crois. En un sens, ça me paraîtrait beaucoup plus réel.
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- Pourquoi aimes-tu tant les méduses ? lui demandai-je ?
- Eh bien, je crois que c'est tout simplement que je les trouve mignonnes. Mais tu sais, quelque chose m'a frappé tout à l'heure pendant que je les observais de près : ce que nous voyons n'est qu'une toute petite partie de la réalité du monde. Par habitude, nous pensons que c'est ça le monde, mais ce n'est pas du tout ça en vérité. Le vrai monde se trouve dans un endroit plus sombre, plus profond, dont la plus grande partie est occupée par des êtres tels que les méduses. Nous l'oublions, tout simplement. Tu ne crois pas ? Les deux tiers de la planète sont recouverts par la mer, et tout ce que nous pouvons voir avec nos yeux, c'est sa surface. Sa peau. Nous ne savons pratiquement rien de ce qu'il y a réellement sous cette peau.
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Les pare-chocs sont faits pour être cabossés.
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Quand on met ses émotions en mots, elles deviennent des mensonges.
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Mon père parlait très peu, voire jamais, de son expérience de la guerre. il est peu probable qu'il est désiré se rappeler ou décrire une exécution à laquelle il avait soit participé, soit seulement assisté. Pourtant, il a dû ressentir le besoin impérieux de transmettre le récit de l'événement à son fils, sa chair et son sang, au risque qu'il en demeure une blessure morale pour l'un comme pour l'autre.
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« Ces derniers temps, as-tu étreint quelqu'un?» demanda Aomamé à la lune.
La lune ne lui répondit pas.
« As-tu des amis ? » demanda Aomamé.
La lune ne lui répondit pas.
«N'es-tu pas lasse de vivre ainsi, avec autant de froideur ? »
La lune ne lui répondit pas.
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Bien sûr, il m'arrive de trouver cela parfaitement désagréable. Mais je considère que tout cela constitue des épreuves qui nous sont infligées, et que, par conséquent, s'énerver signifierait une défaite personnelle.
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À la voir ainsi devant moi, je ressens une douleur dans la poitrine, comme si la pointe d'un couteau me transperçait. Mais curieusement cette douleur atroce est aussi un bienfait, car elle me prouve que j'existe. La douleur est une ancre qui m'amarre ici. La jeune fille se lève pour faire chauffer de l'eau. Elle prépare du thé, et, pendant que je reste assis devant la table à le boire, elle débarrasse, puis se met à faire la vaisselle. Je regarde fixement sa silhouette de dos. J'ai envie de dire quelque chose, mais j'ai l'impression que les mots ne semblent plus remplir leur fonction de communication lorsque je suis avec elle. Ou alors, le sens qui les reliaient entre eux s'est peut-être évanoui. Je regarde mes mains. puis je pense au cornouiller qui brille sous la lune derrière ma fenêtre. C'est là que sont les pointes glacées qui me transpercent la poitrine.
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L'incidence d'un rayon de soleil suffit à transformer la lumière en ombre, l'ombre en lumière. Le positif se charge en négatif, le négatif en positif. Je suis incapable de juger s'il s'agit bien là du mode de fonctionnement du monde où seulement d'une illustration d'optique.

P99
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Quand je te regarde, j'ai parfois l'impression de contempler une étoile lointaine. [...] Peut-être que je contemple l'éclat d'un astre qui n'existe plus aujourd'hui, mais à mes yeux il est plus réel que n'importe quoi d'autre.
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Les gens d'ici connaissent bien les étoiles et me disent où se trouvent la Vierge ou le Sagittaire. Sans doute s'y sont-ils intéressés bien malgré eux, car, une fois la nuit tombée, il n'y a rien d'autre à faire par ici. Et pour la même raison, ils connaissent très bien les oiseaux, les fleurs et les insectes. Quand je parle avec eux, je comprends à quel point je suis ignorante, et c'est un sentiment très agréable.
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Je ne suis pas un grand coureur, mais, sans contexte, un coureur robuste. Voilà l'une des qualités qui me remplissent de fierté.
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Réveille-toi, essaie de comprendre. C'est pour cela que j'écris ces lignes. Car je suis le type même de l'homme incapable de comprendre les choses tant qu'il n'a pas essayé de les mettre en mots.
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Bien sûr, c’est important de savoir ce qui est juste et injuste. Mais, la plupart du temps, les erreurs de jugement peuvent être rectifiées. Quand on a le courage de reconnaître ses erreurs, on peut les réparer. Or, l’étroitesse d’esprit et l’intolérance sont des parasites qui changent d’hôte et de forme, et continuent éternellement à prospérer.
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