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Critiques de Hélène Vignal (155)
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Queen Kong

J'ai eu envie de lire Hélène Vignal parce qu'elle était invitée au festival Dangereuses Lectrices et que cela me donnait l'occasion de découvrir son roman Queen Kong, publié dans la collection L'ardeur aux éditions Thierry Magnier. Cela faisait un moment que je voulais découvrir cette collection, qui propose des romans érotiques pour ados d'assez bonne qualité, d'après ce que j'avais entendu. Cette immersion dans cette collection m'a en effet prouvé l'intérêt d'une telle collection destinée à la jeunesse.



Dans cette histoire, nous suivons une lycéenne dont nous ne connaissons pas le nom, qui est accablée d'insultes sur les réseaux sociaux par les élèves de son lycée. Considérée comme une belle, une vraie, une grosse, une sacrée... parce qu'elle a couché avec quatre jeunes hommes, elle ne regrette pourtant rien. Elle a fait ses choix, souhaite être libre et explorer sa sexualité comme elle l'entend...



Alors, ce roman ne parle pas uniquement de sexualité et n'est pas seulement un livre érotique qui n'a comme seul intérêt la sensualité qui en ressort. C'est, à mon avis, bien loin des objectifs de L'ardeur et sûrement même d'Hélène Vignal, rencontrée par ailleurs ce week-end lors du festival Dangereuses Lectrices. Dans cette histoire, nous allons également aborder le harcèlement - et plus précisément le cyber-harcèlement - ainsi que le slut-shaming. Cela désigne la manière dont une femme - en l'occurrence la narratrice - va être traitée pour avoir des relations sexuelles.



Aussi, je ne m'attendais pas du tout à entendre parler des ZAD dans un roman comme celui-ci, ça a donc été la bonne surprise. Même si ça n'a pas le temps d'être développé sur les moins de 100 pages, ça a le mérite d'être là et d'apporter un plus à l'histoire.



J'ai trouvé ce livre un bien trop court, j'aurais aimé qu'il continue encore un peu. L'érotisme n'est pas omniprésent, puisque l'intrigue amène à parler harcèlement et slut-shaming. C'est un roman intense, qui traite du désir de liberté. L'autrice m'a un peu inspirée pour écrire durant l'atelier d'écriture du festival Dangereuses Lectrices, et je la remercie pour cette histoire si importante !
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Si l'on me tend l'oreille

Pour contraindre sa population, un nouveau roi oblige les nomades à rester à demeure sur le territoire qui leur est à chacun assigné.



Grouzna qui a la faculté d'énoncer le futur, Alfred et son manège, Dane le réparateur, Julio le troubadour, la veille coiffeuse et une jeune enfant sont tous bien décidés à ne pas se laisser imposer cette restriction de mouvement.



Commence alors pour chacun un périple périlleux car la dictature referme peu à peu les interstices de liberté. Ils vont devoir s'entraider pour espérer échapper à l'étau qui se resserre...



Un récit intemporel sur la force de ceux qui résistent et s'opposent aux ordres absurdes qui ont pour unique visée de contrôler le peuple dont ils ont peur.



L'écriture est très belle et le fil du récit happe le lecteur par la force de ses personnages et par l'aventure qui est avant tout dans le sillon du chemin tracé ensemble.



Les voix s'entrecroisent pour mieux s'unir et se renforcer. Chacun apprend à mieux se connaître au contact des autres et par les épreuves traversées conjointement.



Un roman envoûtant qui évoque notre enfermement, par la peur, mais aussi les moyens en étant solidaire, de le combattre.



Un formidable récit à lire et à offrir !
Lien : http://www.nouveautes-jeunes..
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Qui es-tu Morille ? / D'où viens-tu Petit-S..

Il est des lectures improbables et imprévues alors lorsque la magie opère, que les yeux pétillent et que le sourire perdure, on se dit qu'il n'y a pas d'âge pour lire Qui es-tu Morille?/ D'où viens-tu Petit Sabre?

Petit Sabre est né sur un bateau, est devenu pirate , puis jardinier et a croisé le chemin de Morille.

Morille est née dans un château, elle en est l'héritière et a croisé la route de Petit-Sabre.

Il était une fois...

La collection pile ou face des éditions du rouergue est à découvrir c''est certain.
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Queen Kong

Au temps pour moi ! Je recommence donc à zéro cette critique de « Queen Kong » écrit en 2021 (le livre) avec la coeur. Je ne savais pas qu'ils s'agissait d'une nouvelle érotique, croyant plutôt que c'était bêtement un essai psychologique... Sa lecture coïncide avec cette de Samuel Laurent... Sur la psychologie, les réseaux sociaux, l'indignation... A propos de révolte... Convient il de faire du Slut Shaming ou du Politiquement Correct?!...Est ce que je « blâme la nympho » ? Ou me faut-il adopter sa vision sexuelle des choses (sans amour) des rapports humains, pour faire dans le politiquement correct ? Dois-je de rentrer dans le moule 2022 qui salit le terme « baiser » ?...

Je parlais précédemment du courage qu'à une auteure à parler de désir/sexe... Mais est-ce que vraiment le cas ? Au baromètre du monde en 2022 (qui file à tout allure) je ne sais plus ce qui est tabou ou pas. Des auteures telles que Océane Ghanem ou Virginie Despentes le font très bien elles aussi...

Pas assez provoquant sur la durée pour être un livre érotique... Trop provoquant pour être un ouvrage de psychologie...

Le mot « ... » n'est pas prononcé, seulement sous-entendu...

Je trouve que le Slut Shaming pour une « nympho » qui fait l'amour avec cinq lascars dans sa vie était largement exagéré, j'en ai connu une A..... qui à dix-huit ans avait déjà couchée avec seize gars... Elle n'a pas eu de shame. Enfin... Ce monde fous va tellement vite que je ne sais plus (?).

Par contre 13€ les 90 pages /!\ c'est cher !... Ca se vend à ce prix là l'érotisme ?(...).
Lien : https://charlyyphoenix.wordp..
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Bière grenadine

Challenge ABC 2015-16

Challenge Multi Défis avec l'item: un livre dont le titre ne comporte pas d'article (ni définis, ni indéfinis, ni partitifs)

Challenge petits plaisirs 2016 (122 p)

Challenge 1 mot, 1 livre



Comment vivre quand on perd l'ami d'enfance, le frère de lait ?



Résumé : Claire a grandi aux côtés d'Yvan. Ils partageaient tout jusqu'au jour où les adultes les séparent à jamais avec leurs histoires d'adultes. Puis un accident de moto lui ôte la vie à 18 ans… et Claire ne sait comment réagir.



Genre : fait de société

Thématique : deuil



Décor : le décor n'a que peu d'importance dans ce récit à la première personne tout entier tourné sur les émotions De Claire.



Personnages : Claire, 18 ans, lycéenne. Ne s'entend plus vraiment avec ses parents.

Stella, sa seule amie actuelle. Quelques copains.

Solange, la mère d'Yvan.

Yvan, bien que mort, fait partie du récit car il occupe quasiment toutes les pensées de Claire.



Avis personnel : Un court roman très dense en émotions et qui sonne juste sur ce sujet douloureux et délicat qu'est le deuil d'un être cher. L'écriture agréable et maîtrisée permet de prendre part à la douleur de Claire : on l'accompagne, on l'écoute (la lit) elle qui ne parvient à parler à personne de ce qui la touche le plus. Elle progresse dans sa douleur, s'effondre à plusieurs reprises malgré quelques flashs d'espoir. Jamais on ne tombe dans le pathos. L'auteure sait, par des images, dire les choses simplement. Elle alterne des chapitres sur le moment présent et des chapitres de l'enfance chargée en souvenirs.

Ce petit livre fait du bien, réconforte, permet d'aborder un sujet difficile mais tout en douceur et délicatesse. Bravo à son auteure !

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Queen Kong

Une adolescente explore la sexualité et veut connaître le plaisir avec des garçons ; sa première urgence est de connaître une première relation sexuelle et ce sera avec Jérémie, un adolescent peu fûté qui bricole des scooters et n'a guère de conversation mais ce n'est pas en l'occurrence ce qui lui est demandé, puis sous le phénomène de pression du groupe, Rhada le copain de vacances sous la tente et ce sera forcément une déception. Il y aura ensuite Selim, un jeune homme expérimenté…Où cet enchaînement peut-il mener l'héroïne ?



Nous connaissons bien maintenant L'Ardeur, cette collection de romans érotiques pour grands adolescents. C'était probablement le tabou ultime, parler clairement de sexe aux adolescents afin de répondre à de nombreux questionnements légitimes pour lesquels les adultes sont bien gênés et le groupe adolescent peu enclin à répondre sans jugement stéréotypé. Hélène Vignal aborde dans cette brillante nouvelle la découverte de la sexualité par une adolescente de quinze ans. Elle veut connaître son corps, elle veut connaître son sexe et le plaisir qu'elle peut éprouver. Evidemment, il y a des occasions ratés, des maladresses d'adolescents inexpérimentés mais aussi la découverte du plaisir érotique qui bouleverse tout le corps et l'âme et c'est tout l'intérêt de ce texte, Hélène Vignal se tient juste à l'équilibre sur un fil fragile entre un texte qui aurait pu basculer dans une pornographie vulgaire ou dans un propos adulte documentaire pour adolescents. Elle nomme les choses, elle nomme les actes sexuels sans voyeurisme et elle montre ces premiers émois sexuels nécessairement intenses. Au delà, Hélène Vignal lance un formidable plaidoyer féministe et montre avec justesse la violence sociale face à la sexualité féminine, les jugements du groupe adolescent, le harcèlement sur les réseaux sociaux et l'absence de limites dans l'injure des individus masqués derrière leur écran de portable. le texte est tellement travaillé que ce monologue adolescent se termine dans un magnifique cri de liberté.



Ce roman a reçu la pépite au salon du livre et la presse jeunesse de Montreuil.

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Queen Kong

Un roman court, rédigé du point de vue d'une adolescente qui fait son éducation sexuelle avec la persévérance de qui sait l'importance du plaisir et de l'écoute qu'on doit avoir de soi. La pression abrutie du groupe de pairs, les réseaux sociaux et les faiseurs de réputation éclair contrarient évidemment ce parcours libre et fort. Si l'histoire sur laquelle s'appuie cette démonstration reste en filigrane, j'ai trouvé le ton de ce roman juste et le propos salvateur. Peut-être que j'aurais aimé que le personnage s'arrête un peu plus longtemps dans une relation où les sentiments d'estime, de respect et l'affection pour l'autre auraient eu leur part. Mais c'aurait été denaturer le propos qui vise justement à decorreler l'apprentissage sexuel de l'initiation amoureuse.

Est-ce que c'est la preuve que je n'ai pas encore complètement déconstruit la part du patriarcat dans ma représentation des rapports sexuels que de continuer à envisager la richesse démultipliée de ces galipettes lorsqu'elles sont faites avec amour ? Peut-être. J'ai d'ailleurs hâte de lire les réflexions de Mona Chollet dans son prochain ouvrage pour continuer de laisser infuser tout ça. Quant à Queen Kong, c'est un livre sain, à mettre sous les yeux de n'importe quel adolescent de plus de 15 ans, ne serait-ce que pour ouvrir la discussion.
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L'ébouriffée

"L’Ébouriffée" d’Hélène Vignal et Clémence Pollet est un album paru en 2009 chez Rouergue.Il s'adresse à un un lectorat de 3 à 8 ans a priori, il a un excellent prolongement dans "Mes cheveux fous" pour ceux autour de 6-10 ans. Les deux albums fonctionnent sur le même principe, à savoir le fait d'imaginer ce qu'il pourrait bien se cacher dans des cheveux. Toutefois mal peignés et abondants ils appartiennent ici à une fillette et dans l'autre cas à un homme.

"Mes cheveux fous" de Neil Gaiman et Dave Mc Kean, sorti en 2012 est présenté ici.

Tous les jeunes qui iront voir l'exposition sur les cheveux du musée du quai Branly (de l'automne 2012 au début de l'été 2013) prendront du plaisir à la lecture de ces deux titres.
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Casseurs de solitudes

Un bon recueil de nouvelles. Différents adolescents avec leur problème : parents, amitié, collège.

Des nouvelles parfois touchantes (une fille qui part avec son père bipolaire, cet ado qui veut défendre sa mère de son patron...), d'autres plus sombres.

Un bon livre ado
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Casseurs de solitudes

9 nouvelles destinées aux ados mais à lire par tous, tant les thèmes (les sans-papiers, l’excision, l’amitié, l’homosexualité et la sexualité mais aussi le travail, les études, l’amitié, l’amour, la famille, le choix entre deux actions) sont actuels et universels. Traitées sans fausse pudibonderie avec délicatesse, elles sont portées par une écriture efficace et une construction intelligente. Ces différentes histoires nous font rebondir d’un protagoniste à l’autre dans une ronde humaine et sensible.

Sélectionné pour le Prix des lecteurs 13-16 ans Le Mans Sarthe édition 2015

http://prixdeslecteurs.wordpress.com/

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Passer au rouge

Le narrateur, Boris, est un élève de 6è qui aimerait passer inaperçu et s'intégrer doucement au groupe. Il nous raconte certains événements qui se déroulent dans son collège : passage à tabac gratuit, jeux humiliants débiles... un quotidien plutôt "glauque".

L'intérêt de ce livre qui se lit en moins d'une heure est de nous montrer comment les jeux des ados dérapent insidieusement et comment un élève banal plutôt gentil peut se laisser entraîner à des actes "d'incivilité" pour reprendre le terme officiel.

La lecture m'a laissé un goût plutôt amer mais la fin (les deux dernières pages) est une réelle trouvaille qui empêche la déprime de gagner. Cette histoire de violence en milieu scolaire peut être lue à partir de 11 ans.
Lien : http://toutzazimuth.eklablog..
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Queen Kong

Comme il se doit dans la collection "L'ardeur" de Thierry Magnier, la narratrice de ce court roman découvre sa sexualité. Elle essaye, elle apprend.



Le temps d'une soirée, cette lycéenne va revivre ses expériences sexuelles, rythmées par les sonneries de son portable annonçant des messages d'insultes. Car ses expérimentations ne sont pas passées inaperçues aux yeux de ses camarades, et ceux-ci ne se gênent pas pour la juger.



Pourtant, son rapport à son corps est particulièrement sain. Elle a décidé d'apprendre à se connaître, de s'écouter attentivement comme le lui a recommandé sa mère. Et peut-être, ensuite, de s'intéresser au sentiment amoureux.



Ce roman est celui qui m'a le plus plu de ceux que j'ai pu lire dans cette collection. Une histoire simple, efficace, mais qui pose les conditions d'une relation de respect (importance de la communication entre partenaires avant et pendant l'acte), évoque le jugement du groupe devant un comportement différent, jusqu'au harcèlement.

Le langage est cru, sans aucun tabou. La seule limite de l'auteure : taire les insultes reçues par son héroïne.



La fin m'a laissée perplexe, un peu sur ma faim. Mais ce texte, lauréat de la pépite d'or de Montreuil, est à proposer sans hésitation aux adolescents en questionnement, et ne ferait peut être pas de mal à certains lecteurs plus âgés !
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Trop de chance

Avec l'ingénuité et l'innocence de l'enfance, une fillette d'une dizaine d'années raconte, de sa petite voix, son existence. Elle vit dans un village auprès de ses parents et de sa grande soeur. Elle va à l'école. Mais, elle n'a pas beaucoup d'amis, parce qu'elle a un secret... et ce secret l'isole un peu. Ses parents ont emménagé ici à sa naissance, juste à côté de la maison de Maurice Lepoivre. Sa famille passe beaucoup de temps dans cette propriété entourée d'un mur très haut. Depuis toujours, ses parents lui disent qu'elle a beaucoup de chance de côtoyer les gens de cette demeure. Qu'elle n'est pas quelqu'un d'ordinaire, contrairement aux villageois... Maurice Lepoivre est très aimé et très écouté surtout. Il faut lui obéir parce que c'est un adulte qui sait plein de choses. Il est très intelligent et a lu tous les livres d'un vieux russe qui lui, savait tout. Ses parents sont très impliqués, ils travaillent beaucoup pour Maurice Lepoivre. C'est normal il est si bon...

Au fil du récit, les constatations de la petite fille deviennent des interrogations. Elle prend conscience que sa vie est différente de celle de ses camarades de classe et des voisins de son quartier. Beaucoup d'interditions, peu d'amusements, des contraintes... et tant de choses qu'elle ne comprend pas.

Le malaise s'installe franchement en elle. Quand elle ose demander quelques explications à sa mère, celle-ci prend une voix de fantôme. Elle comprendra plus tard, quand elle sera grande. Pour l'instant, elle ne doit pas dire un mot sur ce qui se passe derrière le mur. Faire silence. Se taire.

La fillette sent un danger mais est incapable de le formuler. Elle se sent si seule, comme coupée du monde. Ses parents s'absentent régulièrement. Sa grande soeur pleure beaucoup ou entre dans des colères noires. Personne ne se préoccupe d'elle. Elle doit trouver le sens et l'issue toute seule... mais comment faire ? Pourquoi se sent-elle aussi mal ? Pourquoi ses parents ne font plus attention à elle alors qu'il sont toujours là pour Maurice Lepoivre ? Pourquoi celui-ci demande de voir sa grande soeur en privé  et pas elle?

Elle aimerait tellement être quelqu'un d'ordinaire, jouer avec ses parents dans le jardin, rire avec sa soeur, aller à la fête forraine avec ses copains de classe, regarder la télévision... Seule parenthèse joyeuse dans sa vie : le séjour annuel en Bretagne avec sa famille, loin du groupe de la maison d'à côté...

Inspirée de la propre enfance de l'auteure, elle évoque dans ce roman les sectes, la manipulation qu'elles exercent sur les gens et la soumission engendrée, à travers le regard d'une petite fille, qui n'a pas choisi. Dès les premières lignes, le lecteur est plongé dans son monde intérieur. Il avance avec elle pas à pas, suit le cheminement de sa pensée même s'il comprend bien avant elle... son appel au secours est déchirant. Un roman bouleversant.


Lien : http://lesmotsdelafin.wordpr..
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Queen Kong

@Queen Kong d’@Hélène Vignal : une claque magistrale à laquelle je ne m’attendais pas. Une lecture bouleversante. Des frissons d'émotion.

Littéralement, une jeune fille s’arrache d’un monde dont elle ne veut plus.

Sa vie, elle l'appréhende en termes de contrats, avec toujours un même but : être elle-même. À l'âge qu'elle a, elle désire se connaître et connaître son corps ; alors, elle va vivre différentes expériences sexuelles, comme elle le ressent, comme elle en a envie. Les amours de lycée, ces histoires telles qu'elles sont vues par la masse de jeunes gens qui l'entourent, elle n’en veut pas. Les sentiments ? Elle ne se sent pas encore prête pour ça. Ce n’est pas dans le contrat. Il en faut de la détermination et du caractère pour ne pas dévier de ses convictions ! Le regard lucide que porte cette jeune fille sur tout ce qui l'entoure et tous ceux qui l'entourent, y compris ses proches, n'est plus celui d'une enfant, ni d'une adolescence lambda. Elle est extraordinaire, cette jeune fille et au fil des pages, de plus en plus attachante. Ses parents sont ouvert. Chez elle, il n'y a pas de tabous. Elle a reçu une éducation saine au sujet de la sexualité. Mais au lycée, elle va se heurter tout d'abord à de l’incompréhension. Comment est-il possible de ne pas respecter les codes sociaux régissant la bande avec laquelle elle partage la majeure partie de son temps ? La bande oblige à suivre certaines règles auxquelles il ne faut pas déroger sous peine d'être exclu et c'est ainsi que de nombreux adolescents taisent leur nature profonde. Pour l'héroïne du livre, on voit bien ce phénomène de rejet qui ensuite, par effet de meute, devient un terrifiant harcèlement. Certains harceleurs harcèlent de peur de devenir eux-mêmes des harcelés car il faut continuer à faire partie du groupe, à agir selon ses règles tacites. La volonté de leur camarade de ne pas souscrire à cette « loi » est vécu comme une trahison, quelque chose d'inadmissible qui doit se payer très cher. Le phénomène des réseaux sociaux, le fait d'être derrière un écran «justifie» l'absence de limites et la violence inouïe. C’est à ce moment-là que s'ouvre le roman @Queen Kong. Au milieu de sonneries de portable à n’en plus finir, d'abjections allant crescendo, de déceptions, de douleur... La vie de la jeune lycéenne est devenue un enfer. Réussira-t-elle à honorer ses contrats de vie ?

@Queen Kong nous fait ressentir dans tous les pores de notre peau ce que vit l'héroïne du roman. C'est un livre extrêmement réaliste mais qui, pour moi, prend des allures de conte dans la dernière partie. @Hélène Vignal a un ton très juste. Le récit est à la 1ère personne. Le vocabulaire employé est celui de la jeune génération sans jamais être caricaturé. L'écriture est très belle et les dernières pages que j'ai eu envie de lire à haute voix m'ont touchée profondément.

La dernière partie de @Queen Kong, celle qui pour moi s'apparente au conte, m'a prise aux tripes avec ses symboles forts et une explosion de sentiments comme une épiphanie.

C'est une chance inouïe pour moi d'avoir découvert ce livre, choisi un peu par hasard. Je ne connaissais pas @Hélève Vignal. Je ne connaissais pas la maison d'édition. Je n'avais jamais lu de livres déconseillés aux moins de quinze ans. Je ne m’attendais pas à trouver tant de fond et de me retrouver, sur la forme, face à une si talentueuse écrivaine. J'ai été un peu déconcertée, au début, par les scènes de sexe mais si le langage est explicite et crû, jamais il n'est vulgaire. Très vite, j'ai été bluffée et totalement emportée. @Queen Kong est un livre salutaire. Je regrette de ne pas l'avoir eu lorsque ma fille était encore adolescente. Qui ne peut s'attacher à une telle héroïne ? Non seulement @Queen Kong est un bel objet et une réussite littéraire mais c'est aussi une pépite pour aborder des thèmes tels que l'identité, le respect, le consentement, le harcèlement, les perceptions des garçons et des filles au sujet de la sexualité, le fait d'être fidèle à soi-même etc. Une manne de sujets essentiels qui concernent aussi bien les hommes que les femmes. Les jeunes en priorité mais ce @Queen Kong fait sens pour tout le monde. Et nous rappelle que nous portons, nous, les adultes, une responsabilité dans ce qu'il raconte de notre société et de ses jeunes. Nos jeunes, c'est à nous de les aider.

Voici donc une magnifique découverte que j'ai faite : un livre percutant, fort, puissant, tendre, triste, lumineux, désespéré, porteur d'espoir et bien sûr, émancipateur. Le clin d’œil adressé au @King Kong Théorie de @Virginie Despentes signe une continuité de pensée. Sauf que le harcèlement sur les réseaux sociaux n'existait pas il y a quinze ans.

À ce sujet et bien d'autres encore, je me suis dit (déformation professionnelle ?) qu'en expurgeant @Queen Kong des passages explicitement sexuels, il pourrait être très intéressant de faire lire à de plus jeunes ados certains extraits du livre. Disposer d'un ouvrage d'une telle qualité est une chance. Livre en entier ou non, @Queen Kong est une œuvre littéraire qui de surcroît, pourrait nourrir de riches et nécessaires échanges.

Lisez le donc et faites le circuler. À présent, je vais lire les avis des autres lecteurs. Mon contrat lié à une critique consiste à ne jamais lire celle des autres avant d'avoir publié la mienne !

Merci à BABELIO, aux Editions Thierry Magnier et à @Hélène Vignal. Cette magnifique découverte m’a apporté beaucoup. Merci.



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La fille sur la rive

Quel petit livre étrange ! Il s'agit d'une dystopie, d'un récit de science-fiction / anticipation qui décrit une société imaginaire qui pourrait exister dans un monde alternatif.

Nour est une adolescente curieuse et éveillée, marginale dans son environnement, et c'est par son regard qu'on découvre l'Enclave de Satmine, la ville-pays dans laquelle ses semblables sont confinés. S'ensuit la description d'une organisation hiérarchisée avec les hommes qui partent travailler à la mine pour extraire un minerai rare, les femmes qui veillent au fonctionnement de la ville, nettoient, défrichent, cultivent, emmagasinent et distribuent. Et puis un "immature" autorisé par couple qui est éduqué en vue de prendre le relais et perpétuer la vie de cette communauté bien réglée.

Il est rare (je pense) que la dystopie se décline en un si court format mais ça n'en est pas moins efficace même s'il aurait été possible de développer tout l'univers supposé autour (un peu comme le début de "La voix du couteau" de Patrick Ness). L'ambiance est malaisante et le lecteur se laisse prendre dans une sorte de torpeur routinière. C'est très intelligemment construit et permet peut-être de comprendre certains engrenages de systèmes dictatoriaux.
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Bière grenadine

Claire et Yvan étaient amis depuis leur enfance, ils étaient presque frère et soeur. Mais depuis que le père de Claire a eu une aventure avec la mère d'Yvan, tout a changé et ils se sont perdus de vue à cause de cette relation, de cette "trahison". Lorsqu'un jour, Yvan qui a presque dix-huit ans, a un accident de moto mortel. Claire se remémore donc son enfance passée avec lui.

L'auteur cherche à traduire les sentiments de l'adolescence, et aborde de façon sensible les dégâts collatéraux causés par les adultes sur leurs enfants. Claire cherche à faire son deuil et elle se tourne donc vers le passé. Un sentiment de nostalgie et un style très sensible sont utilisés par l'auteur afin de nous toucher, et de nous faire comprendre ce sentiment d'injustice par rapport au fait que les parents de Claire et Yvan veulent prendre leur distance, ce qui influe donc sur la relation entre les deux adolescents. L'auteur veut nous émouvoir à travers une écriture simple, mais bien utilisée.

C'est un récit assez triste, mais que j'ai adoré car il parle de l'adolescence, une adolescence qui est bouleversée par le comportement égoïste des adultes. Tout à fait le genre de livre que j'aime, car il est facile à lire et assez passionnant.
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Bière grenadine

Claire et Yvan étaient amis depuis la petite enfance, presque frère et sœur... Mais depuis que le père de Claire a eu une aventure avec la mère d'Yvan, rien n'est plus pareil et les deux jeunes gens se sont perdus de vue, perturbés par la "trahison" de leurs parents. Peu après ses 18 ans, Yvan meurt dans un accident de moto et pour Claire, c'est un double deuil à faire...



Une fois de plus, l'auteure impressionne par son style simple et puissant, où chaque mot fait mouche, claque comme un coup de fouet. J'ai moins aimé ce titre que "Passer au rouge" parce que le récit y est plus décousu mais je pense que ce petit roman traduit de façon incroyablement juste les sentiments de l'adolescence (en tout cas, j'y ai retrouvé les miens!) et aborde de façon sensible les "dégâts collatéraux" causés par des adultes auprès leurs enfants.
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Plan B pour l'été

Ce livre commencé très bien, un choc générationnel, un roman drôle pour l'été. Mais la fin m'a un peu déçue. Un sentiment mitigé donc...
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La fille sur la rive

Ce roman est très court, et s'apparente même à une nouvelle. Le texte est parsemé d'extraits d'affiches ou d'articles de journaux qui contiennent des messages officiels de l'autorité, des messages qui puent la propagande. L'ambiance du récit est étouffante, et on est comme hanté par les vapeurs du fleuve, embrumé par cette atmosphère pesante. L'histoire, dont la fin ne nous apprendra pas grand chose, en tout cas pas dans les détails, est surtout un prétexte pour mettre en scène une micro-société où les humains sont instrumentalisés pour le profit, où tout est régi par une autorité toute puissante et débonnaire en apparence, où tout espoir de s'échapper est anéanti ou n'existe pas. C'est inquiétant, et c'est d'autant plus déstabilisant que nous n'avons, en tant que lecteur, que des bribes d'information. Le flou est donc très bien rendu, et l'effet escompté est réussi. Mais même si c'est le but, j'aurais quand même bien aimé en savoir un peu plus, ou que la lecture dure un peu plus longtemps...c'est bien sûr la brièveté du texte qui en fait toute la force, mais on reste un peu sur sa faim, il y a encore beaucoup de questions sans réponses à la fin. En tout cas, l'ambiance est tellement collante et malsaine que je m'en souviendrai certainement longtemps. Une façon originale de parler d'un pouvoir tyrannique et de la manipulation des esprits.





A noter : le changement de format de la collection doAdo, plus grand, et à mon sens plus attrayant et reconnaissable pour les ados. Bonne idée !
Lien : http://surlestracesduchat.bl..
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Queen Kong

Un très court roman (plutôt une nouvelle) qui parle de la liberté sexuelle assumée d'une jeune fille, chose éminemment difficile à admettre alors qu'un jeune gars qui tombe les filles est bien sûr un héros. J'ai connu ça, bien que j'ai plus de 60 ans: un copain de fac qui se "faisait" une fille au minimum par semaine, comme ça, pour voir. A l'époque, insensé de penser à voir de même pour une fille, et je vois que aujourd'hui rien n'a changé: c'est une salope, une traînée, une moins-que-rien. Sur le fond, ce cri du coeur interpelle tellement il est vrai; j'ai était moins satisfait par la forme: trop court ? trop plat ? je ne saurai pas dire ce qui m'a gêné, mais je n'ai pas trop réussi à m'intéresser à cette fille.
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