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Critiques de Henri Bergson (62)
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L'énergie spirituelle

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, la pensée dominante est celle du positivisme d'Auguste Comte, selon lequel toute chose peut être expliquée par la science et qui énonce d'autre part que nous entrons dans une étape du progrès de l'esprit humain : l'étape scientifique, qui vient remplacer les étapes métaphysique et théologique. Cependant tout n'est pas aussi tranché, car même la science s'appuie sur des hypothèses, avec par conséquent un aspect provisoire et incertain.



Bergson (1859-1941) va tenter de combattre le positivisme qu'il juge réducteur. Il va s'appuyer pour cela sur l'analyse et sur l'intuition. Il manie la langue avec précision et s'efforce d'exprimer en langage clair les pensées les plus complexes et les plus subtiles.



Parmi ses thèmes de prédilection, on trouve les concepts de conscience, de durée, de liberté, de mémoire. Bergson examine les relations entre le corps et l'esprit, entre le cerveau et la pensée. La question est de savoir si le corps et l'esprit sont inséparablement liés l'un à l'autre ou pas. Bergson admet qu'il ne peut trancher cette question, mais refuse que la philosophie n'ait rien à répondre sur cette question. le philosophe explore le domaine du rêve et s'intéresse à tous les phénomènes produit par l'esprit notamment celui du souvenir du présent par lequel nous avons parfois le sentiment de revivre un moment de notre vie à l'identique comme si le présent se confondait avec le passé dans le même interval de temps.



Toutes ses questions sont évoquées dans ce livre « L'énergie spirituelle » qui rassemble sept conférences données par Bergson entre 1901 et 1913. L'auteur analyse la conscience, la vie psychique du rêve, la télépathie, la survie de l'âme après la mort, la sensation étrange d'avoir été dans un lieu alors que nous y venons pour la première fois, l'intelligence, les limitations de notre cerveau.



Bergson a influencé le développement de la science naissante qu'est alors la psychologie. Il rejoint le courant philosophique du vitalisme qui considère l'existence d'une force vitale, une sorte « d'intelligence biologique » que possède le corps et qui ne serait pas liée aux lois physico-chimiques.



Cet ouvrage, rédigé au tout début du XXe siècle est une tentative d'examiner le phénomène humain non pas essentiellement selon des critères scientifiques, mais en s'appuyant sur le raisonnement et l'intuition.



Le niveau d'abstraction est plus ou moins important selon les thèmes abordés et j'ai éprouvé quelques difficultés à tout comprendre, mais le style de Bergson est très agréable, c'est celui d'un grand écrivain qui s'exprime dans une langue très pure avec le souci constant d'être compris. Ce livre est une bonne introduction à la pensée du philosophe. Et ce n'est pas parce que l'on ne comprend pas tout que l'on ne doit pas essayer de comprendre un peu.



— « L'énergie spirituelle », Henri Berson, Petite bibliothèque Payot (2020), 241 pages.
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Le pragmatisme

La collection de mangas Kuro savoir : la connaissance en manga aborde cette fois le mouvement philosophique américain le pragmatisme. Mouvement née en Amérique du Nord à la fin du XIXe siècle. Les 3 pères du pragmatisme sont Charles S Peirce, William James et John Dewey ; ce Manga s'intéresse à William James. L'époque de la naissance du pragmatisme est le Far West. Ce manga n'hésite pas à utiliser les codes cinéma du genre : la veuve et l'orphelin, le cow-boy solitaire, l'as de la gâchette...Un très bon moment de lecture ! Le livre est divisé en 4 parties chacune introduite par des citations de W James. Je ne suis pas sûr de les avoir comprises ! Je me lance : la première estime que la vérité serait une chose déterminée par notre intérêt à y croire ; la 2ème est une forme de dette que l'homme a envers la vie ; la 3ème est que nous sommes maître de notre destin et enfin la 4ème le monde est t-elle qu'il et c'est à nous de le modeler. En conclusion je vais citer le dictionnaire de philosophie (encyclopédie Universalis) à l'entrée Pragmatisme : "Tout essai de comprendre le pragmatisme à partir de écrits de James est voué à l’échec". Je ne peux donc que vous conseiller de vous laisser guider par Jack, le cowboy solitaire de ce manga, pour y voir plus clair.
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Essai sur les données immédiates de la conscience



Essai sur les données immédiates de la conscience ?



Immédiatement, nous sommes frappés. Une clarté, une élégance, une simplicité dans le style d’écriture. Bergson, pour appuyer ses arguments et les faire comprendre, n’hésite pas à poser des exemples, des images qui marquent nos esprits. Point qui peut encourager ceux qui fuient les essais, les associant à un effort pénible, ou alors à la monotonie. L’essai de Bergson, lui, est bien vivant.



Vient l’essai en lui-même, qui avance à coup sur dans sa marche. Il se déploie comme un être vivant. La pensée est en mouvement constant. N’est-ce pas révélateur de la thèse que Bergson avance ? Thèse que je laisse au lecteur à découvrir.



Le problème majeur est posé dans l’avant propos :" Quand une traduction illégitime de l’inétendu en étendu, de la qualité en quantité, a installé la contradiction au cœur même de la question posée, est-il étonnant que la contradiction se retrouve dans les solutions qu’on en donne ? Nous avons choisi, parmi les problèmes, celui qui est commun à la métaphysique et à la psychologie, le problème de la liberté. Nous essayons d’établir que toute discussion entre les déterministes et leurs adversaires implique une confusion préalable de la durée avec l’étendue, de la succession à la simultanéité, de la qualité avec la quantité : une fois cette confusion dissipée, on verrait peut-être s’évanouir les objections élevées contre la liberté, les définitions qu’on en donne, et, en un certain sens, le problème de la liberté lui-même ».



Autrement dit, l' « erreur » majeure à l’égard du temps, est de le considérer analogue à l’espace. Or, c’est tout le problème de la métaphysique moderne, depuis Kant. Bergson va définir le temps et l’espace. Et les distinguer. Je ne donnerais pas plus de détails sur ces distinctions. A chacun, une lecture personnelle, qui rend possible l’appropriation. A chacun la surprise que réserve une lecture.



Pour simplifier, si l’espace est divisible, le temps ( de la conscience) ne l’est pas. Il est durée, pure, ininterrompue, changement. De là, le concept majeur de Bergson. La tâche de la philosophie revient à saisir cette durée, par l’ « intuition » ( qui n’est pas un « instinct »). La science, elle, ne cherche que des lois, mais elles sont valables que pour les choses extérieures. Si la science fixe les choses, c’est par utilité, pour commodités de l’action. Et nous avons oublié la réalité, la vie même au contact de l’action.



Le langage est au cœur même du questionnement " la pensée est incommensurable avec le langage". Nous l’éprouvons tous, quand on veut exprimer quelque chose, la phrase qui revient, dans notre société actuelle : « Je n’ai pas les mots ». Cet ineffable traduit le déficit du langage à traduire la durée. L’essai de Bergson, nous concerne tous, il concerne l’homme et nous-mêmes.



Bergson dissipe nos illusions, retire le voile des a priori, et enfin le masque de la surface, de l’utilité qui s’est fondu avec le réel même. Bergson met en avant la confusion du temps avec l’espace, le passé dans le présent ( et notamment la thèse déterministe). Le moi « social » et le moi « profond » sont distingués. La société exige l’action, alors, nous comédiens, nous nous créons un rôle. Et progressivement, nous nous sommes confondus avec ce rôle. Notre « moi profond » est relégué. Mais nous pouvons toujours tenter de le retrouver. Il nous est permis de le réapproprier.

L'utilité nous a fait perdre la réalité même de la vie, qui est mouvante. Pour Bergson, il s’agit de renouer la philosophie avec la vie, l’organique. Ce dont elle s’est profondément éloignée.



En définitive, Essai sur les données immédiates de la conscience, permet un approfondissement de nous-mêmes. L’essai est loin de se cantonner au ciel abstrait et froid des idées. Il se cantonne au contraire, à l’intelligence, et à ses a priori, à l’homme et à la société, au moi et à sa complexité.

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La Pensée et le Mouvant

On m'a obligé à le lire durant ma scolarité, je crois que c'est la lecture la plus éprouvante que je n'ai jamais eu.

Il me fallait relire les paragraphes plusieurs fois pour réussir à intégrer les informations.



C'est tordu, complexe, verbeux, dense.



Un très mauvais souvenir de lecture, même si les notions psychologiques sont très pertinentes et même instructives.

Mais il faut s'accrocher à son pot de café (Voir se faire une intraveineuse de caféïne).
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L'énergie spirituelle

C’est une compilation – cohérente – de différentes conférences du sieur sur le fonctionnement de l’esprit humain. Elles se déroulent devant des psychologues, et Henri ne manquera pas de répéter à quel point la méthode investigatrice de ces derniers est riche face à la pure méthode rationnelle des physiologistes, qui veulent tout expliquer avec leurs molécules, avec l’organe cerveau seul...
Lien : http://wizzz.telerama.fr/oue..
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Le rire

Ce n'est pas parce que cet essai traite du comique qu'il ne faut pas le prendre au sérieux ! Pour Bergson le comique s'introduit quand quelque chose de mécanique s'introduit dans la vie : tels sont le comique de répétition, le comique d'inversion, le comique d'interférence, les jeux de mots, etc. C'est dire que ce travail ne se détache pas de sa philosophie générale et qu'il est à prendre au sérieux : les présupposés vitalistes, ceux de L'Evolution créatrice, sont là. Mais une question se pose, peut-être en reproche : si le rire intervient à ces moments mécaniques en quoi est-il profondément vivant si il l'est seulement ? Par une reprise vivante du mécanique, ce qui détruirait le mécanisme ... ? Le comique n'est-il pas plus créatif ? Ne devient il pas dès lors automatique ? Les arguments sont bons et la discussion est ouverte.

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Durée et simultanéité

Dans "Durée et simultanéité: à propos de la théorie d'Einstein" Henri Bergson propose que c'est notre capacité de percevoir le temps comme une durée qui est la qualité de base de notre condition humaine. Cette œuvre a beaucoup influencer Marcel Proust qui était le garçon d'honneur au mariage de Bergson. d'ou vient vraisemblablement son importance principale.

Lisez "À la recherche temps perdu" intégralement trois fois avant d'entreprendre la lecture de cette curiosité
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Le rire

C'est un livre difficile d'approche, sauf pour les bons en philo, ce qui n'est malheureusement pas mon cas. Et pourtant le sujet est passionnant : la signification du comique - Pourquoi rit-on devant telle ou telle situation ?



L'auteur aborde la question en tant que philosophe, je n'ai pas donc pas tout compris dans son raisonnement mais j'ai lu avec plaisir tous les exemples tirés de pièces ou de citations dont il émaille son ouvrage. Mon ignorance est telle, que j'aurais presque pris ce livre au deuxième degré et ri du livre lui-même. La base du sens comique dit-il (pour résumer la première partie) est l'introduction du "mécanique" dans la légèreté, la souplesse, la fluidité, de la "vie réelle".



Sa façon de nous faire entrer dans son raisonnement est un peu directif : à la question "pourquoi rit-on ?", il va donner une réponse, qu'il présente non comme une hypothèse mais comme une vérité, puis, de cette première vérité, il va en déduire une autre, et ainsi de suite. Petit à petit, il nous fait entrer (en nous forçant un peu la main je trouve) dans son raisonnement. Pour résumer sa réponse, il va ensuite énoncer des "lois", des "lois" qui régissent à ses yeux le comique et son pourquoi.



Par exemple, une de ces lois, qui m'a laissée assez dubitative, explique pourquoi nous rions lors de répétition de mots au théâtre : "Dans une répétition comique de mots il y a généralement deux termes en présence, un sentiment comprimé qui se détend comme un ressort, et une idée qui s’amuse à comprimer de nouveau le sentiment. »



Plus loin, il va donner une définition alambiquée du quiproquo, qui serait une forme d'effet comique relevant de l'interférence des séries : "une situation est toujours comique quand elle appartient en même temps à deux séries d'évènements absolument indépendantes, et qu'elle peut s'interpréter à la fois dans deux sens tout différents".



Les derniers chapitres (sur les mots) m'ont un peu perdu, puis il termine en imaginant le trait de caractère qui aurait la meilleure disposition à générer le rire, et pour lui, ce serait la vanité.

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Les deux sources de la morale et de la reli..

Dans ce livre Bergson expose notamment l'idée de 2 formes différenciées de religion: la plus ancienne qualifiée de statique se caractérise par des réactions naturelles de conservation; la seconde plus récente dite dynamique possède un "élan vital"qu'on pourrais appeler "amour". Ce livre est aussi intéressant car Bergson s'oppose à Darwin et à ses théories d'évolution continue.
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Les deux sources de la morale et de la reli..

Tous les hommes sont obligés de se conformer à des lois, tout simplement parce que l’homme est un animal social et qu’une société a besoin de règles pour fonctionner. Il existe des lois sociales qui sont issues de l’instinct, le même instinct qui permet aux abeilles de construire et d’entretenir une ruche ou qui dicte aux fourmis leur devoir dans la fourmilière. Mais l’homme n’est pas seulement un animal instinctif, il est aussi intelligent et capable d’inventer des lois qui seront bénéfiques à la survie de la société.

Les lois issues de l’instinct sont, à l’origine, faites pour la survie de petits groupes, de la famille, du clan. Et un clan peut avoir à se battre contre d’autres clans pour survivre. Ces lois ne concernent donc pas toute l’humanité mais seulement une communauté limitée, une patrie par exemple. Tandis que les lois issues de la raison peuvent être destinées à la conservation de l’ensemble de l’humanité. Bergson prétend qu’il n’y a pas de progression possible entre ces lois instinctives et ces lois raisonnées. Elles sont de natures différentes. « Entre la première morale et la seconde il y a donc toute la distance du repos au mouvement », écrit-il. L’une s’adresse à une société close, l’autre à une société ouverte. Cette morale ouverte trouve sa plus parfaite expression dans la déclaration des Droits de l’Homme. Et Bergson constate que c’est à la civilisation chrétienne qu’il a été donné de créer les Droits de l’Homme.

Bergson s’interroge : Comment les religions et toutes leurs superstitions ont-elles pu naître dans l’esprit de l’homme ? Il affirme que c’est une réaction instinctive, « une précaution de la nature contre certains dangers que court l’être intelligent. » En effet, l’être intelligent, en observant la nature, comprend que tout ce qui vit est destiné à mourir et que c’est également son destin à lui. Cette pensée est profondément déprimante et finalement dangereuse pour la survie de l’espèce qui a besoin d’une confiance totale de l’individu. Donc, la nature a conçu quelque chose dans la raison humaine que Bergson nomme la fonction fabulatrice. C’est de cette fonction qu’est née la croyance en la vie après la mort, la magie, le culte des esprits, etc. Tout ça pour rassurer l’homme, pour qu’il se sente en sécurité et qu’ainsi l’espèce humaine, la société, ne soit plus menacé.

Mais à côté de cette « religion statique », superstitieuse, une « religion dynamique » s’est aussi développée. Cette dernière est basée sur le mysticisme de quelques individus exceptionnels. Le mysticisme est une réaction de l’intelligence contre elle-même, pour sortir du cercle vicieux dans lequel elle risquerait d’entrainer l’homme. Mais ce n’est plus un arrêt de l’intelligence, c’est un dépassement, une « supra-intelligence ». Et, là encore, selon Bergson, ce sont des chrétiens qui ont atteint le plus haut niveau de mysticité : Celui d’un amour total de la vie, d’un amour de l’humanité entière et d’un amour agissant.

La dernière partie du livre a pour sujet l’humanité au vingtième siècle. Comment agir au sein des démocraties, de ses organisations sociales dynamiques, pour limiter l’instinct guerrier des hommes ? Et c’est l’industrie qui est au cœur du problème. L’industrie a servi jusqu’ici à augmenter coûte que coûte le bien-être des hommes. En caricaturant : pour plus de bien-être, il faut davantage d’industrie, davantage d’énergie, et pour obtenir cette énergie, quand on n’en a plus assez, il faut la voler aux autres. Tout partait encore du besoin de se sentir en sécurité, le bien-être, mais ce besoin s’est transformé en une recherche effrénée de plaisirs superflus. Bergson pensait que cette recherche, cet affolement, allait (ou va) s’arrêter de lui-même, que, comme un mouvement de balancier, après la recherche à tout prix du bien-être et du plaisir de l’ère moderne, les hommes se retourneraient vers quelque chose qui serait plus proche de l’ascétisme du Moyen-Age. Mais, pour Bergson, il ne s’agit pas tant de décroissance, de faire baisser l’industrialisation, que de s’appuyer sur elle pour augmenter l’énergie morale à la hauteur du déploiement qu’a déjà connu l’énergie physique.
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L'énergie spirituelle

Un recueil d'essais sur la philosophie de l'esprit, autour de la question de la connaissance, de l'état de veille, de la division entre l'âme et le corps, etc.

Intéressant, bien sûr. Assez facile à lire aussi, sauf pour certaines pages de la fin, d'ailleurs j'ai pas mal traîné pour le finir.
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Les deux sources de la morale et de la reli..

Ce livre pose le problème du fondement de la morale, qui, comme l'indique le titre, a deux sources (celle de la société, qui est statique, et qu'on ressent plus comme une obligation; et celle du moi, qui est dynamique); questionnement qui amène ensuite à poser le fondement de la religion, qui elle aussi a deux sources.

Très intéressant, mais certaines pages sont difficiles à lire. Le chapitre final est excellent, très actuel (à croire que Bergson était un visionnaire).
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La Pensée et le Mouvant

Ce recueil de conférence de Bergson est loin d'être facilement accessible. Moi-même, étant loin d'être érudit sur le sujet, ai eu énormément de mal à saisir la totalité de sa pensée. Ce qui me plait dans cette œuvre n'est pas tant son contenu que sa portée. Bien que ne faisant en aucun cas référence la métaphysique, cette pensée en est profondément marquée: redonner ses droits à une métaphysique perdant continuellement sa grandeur depuis Kant. La métaphysique s'inscrit dans un "mouvement", une histoire. Si, selon Bergson, les scientifiques s'intéressent au temps subjectif (donc au temps concret représenté par les heures, minutes, etc...) le métaphysicien doit lui s'intéresser au temps subjectif, au temps réel et vécu. Il aura ainsi accès à cette "intuition bergsoniene", impliquant cet effort de se détacher du découpage de la durée, et permettant d'avoir une connaissance absolue des choses.
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Matière et mémoire : Essai sur la relation du c..

Lu d'abord dans le contexte de mes études, je n'avais pas réellement apprécier cette oeuvre. Mais à la relecture, toute la réflexion sur le passé, la mémoire et le temps en général m'a permis d'appréhender le rapport au temps d'une autre manière.

Je sors grandie de cette oeuvre.
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Le pragmatisme

Etanchons donc notre soif de savoir avec la collection Kurosavoir et son importante sélection de titres de vulgarisation. Aujourd'hui, nous parlons du pragmatisme à travers une fiction western qui dégaine en flligrane la philosopophie de William James, l'un des pères fondateurs de ce qu'on appelle le pragmatisme...



Comme souvent, c'est à travers le prisme de la fiction et non à travers de simples explications qu'un mouvement philosophique est expliqué et démontré dans la collection Kurosavoir.



Ainsi, avec Kant, nous avons eu droit à une intrigue de science-fiction robotique tandis qu'ici, nous sommes plongés dans l'emblématique Ouest Américain du XIX ème siècle, période dont est issu le fondamenteur du pragmatisme William James. Un monde sans pitié , à même de retranscrire l'esprit pragmatique, c'est en tout cas ce que démontre ce manga qui se démarque un petit peu de la collection par son contenu plus brut tout en restant dans les clous de la vulgarisation accessible au grand public.



Nous avons droit à une fiction interessante, un petit western qui reprend des trames scénaristiques emblématiques comme l'inconnu au trouble passé qui vient sauver la veuve et l'orphelin ou encore le sinistre hors-la-loi au service d'une autorité avide et peu scrupuleux. Jack , le héros de ce western, est un vagabond porteur de la doctrine du pragmatisme qui va venir aider sur sa route un jeune garçon et sa mère à lutter contre une bande de hors-la-loi. Une leçon de mentor qui permettra au jeune garçon de s'émanciper de sa pauvre condition... D'autres personnages gravitent autour de cette leçon comme un jeune pasteur qui, sous l'influence de Jack, s'émancipera un peu d'une posture de croyant un peu figé et passif , trop emprisonné dans l'inaction et l'intellect.



Sans rentrer dans les détails du pragmatisme, ce titre propose une fiction très terrre-à-terre afin de l'illustrer , le pragmatisme étant plus une conduite à suivre qu'un dogme intellectuel, le choix d'un cadre aussi rigoureux et menaçant que le Far- West est adéquate et pousse justement les héros de cette histoire à s'adapter face à la menace. Le vagabond, Jack , est un homme flegmatique qui privilégie l'action à la réflexion en se laissant guider par des valeurs telles que la justice.



Par sa cohérence et la solidité de son intrigue, ce titre de la collection Kurosavoir s'avère très plaisant à lire, loin de toute lourdeur explicative ou démonstrative. La philosophie est un peu expliquée dans quelques planches entre les chapitres, elle n'alourdit pas le récit et permet de délivrer un one-shot sympathique à travers un western sans surprises mais cohérent et divertissant.



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L'âme et le corps

Petit livre qui permet de garder en mémoire une de ses conférences sur « L’âme et le corps ». Encore néophyte dans la lecture de ses textes, il m’a fallu du temps pour arriver à bout de ces 90 pages et m’imprégner de toutes les nuances de sa pensée. Il est néanmoins enrichissant de suivre sa démonstration de l’existence de l’âme. Pour ce faire, il différencie les différentes activités du cerveau et définit respectivement les capacités du corps et de l’esprit par des exemples précis. Croyants ou non, on ressort de cette lecture avec des éléments nous poussant à croire que l’âme est immortelle.

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Essai sur les données immédiates de la conscience

Je ne comprends pas ceux qui prétendent que Bergson "n'argumente pas mal puisqu'il n'argumente pas". Si il a style assez esthétique ce n'est pour autant que ce texte ne présente pas d'arguments, plutôt pertinents. Il ne faut pas confondre le rapport philosophique de Bergson à l'intuition et le rejet du raisonnement, on peut raisonner sur l'intuition y compris si elle a le primat.



En ce qui concerne cet essai Bergson présente un système intéressant : il distingue la durée pure, sans espace et sans mathématisation possible (sans intervalles vides entre les différents points temporels : enchevêtrement), de ce que l'on va extérioriser "hors du vécu", objectiver, avec la mathématisation du temps - il fait correspondre cela à l'espace. Il ne rejette pas l'objectivité de la physique, au contraire. Il affirme la liberté humaine, malheureusement (selon moi) indéfinissable pour lui, dans la durée pure. Et dès que l'on sort de cette durée, par sociabilité, par science mathématisable, dès que l'on tente de voir la durée comme grandeur ("temps objectif") on l'assimile à l'espace, à l'étendue. Et à Kant, selon Bergson, que de se tromper sur le temps et l'espace, malgré de bonnes intuitions.



L'Essai sur les données immédiates de la conscience peut sur certains points nous rapprocher du contemporain de son auteur : Husserl. Mais aucune "réduction phénoménologique" chez Bergson : on reste dans la psychologie (le psychologisme, dirait Husserl) et la stricte métaphysique.



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L'évolution créatrice

Sans doute certains sont injustes en réduisant Bergson à un poète même si sa lecture peut sembler faire dire aux concepts scientifiques ce qu'ils ne disent pas. Sans doute certains vont trop loin en affirmant que "Bergson n'argumente pas puisqu'il n'argumente pas". Il faut vraiment comprendre la pensée de Bergson dont la difficulté principale réside dans le fait suivant : faire de conceptions scientifiques ou étudiables scientifiquement des conceptions à portée métaphysique. Il s'agit là du néovitalisme (et pas du vitalisme qui part d'une institution scientifique, l'Ecole de Montpellier). Alors on dira que Bergson est inspirant mais qu'il ne doit pas, lui non-plus, être lu de façon à lui faire dire ce qu'il ne dit pas : on peut évidemment discuter de l'aspect véritablement mécanique de la théorie de l'évolution mais la totalisation qu'il opère dans celle-ci n'est pas qu'une totalisation épistémique (quoiqu'on dise). Et ce qu'il dit est très loin d'être naïf ou idiot, épistémologiquement ou métaphysiquement.
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Le pragmatisme

Savoir et connaissances à la portée du plus grand nombre, tel est le défi que semble s être lancé les éditions Kurokawa. Je dis bravo et merci ! Que ce soit philosophie, personnages de l histoire ou grandes œuvres, l'adaptation en manga permet un accès plus simple et plus ludique.

Merci à cette masse critique et à Babelio de m avoir permis d appréhender plus facilement la question du Pragmatisme !

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L'énergie spirituelle

Un recueil de conférences données dans les 1900-1910 à propos de la nature de cette «énergie spirituelle» capable de création, et qui est si importante pour Bergson qu’elle est la raison d’être même de l’évolution. La première conférence, «La conscience et la vie», est un texte d’anthologie, dont de nombreux passages se retrouvent dans les manuels de philosophie, et qui parvient, de manière claire et concise, à résumer la quasi-totalité de la doctrine de Bergson.



La seconde, «L’ame et le corps», nous synthétise tout aussi clairement les reproches adressés par l’auteur au matérialisme, dans sa forme plus spécifique d’un strict parallélisme cerveau/esprit. Cette conférence est à compléter par la dernière, et moins longue, de l’ouvrage, qui produit un argument original, mais à vrai dire assez alambiqué, montrant que ce parallélisme repose sur le passage subreptice d’un type de description à un autre, pourtant incompatible avec le premier.



Les conférences restantes sont consacrées à l’analyse de phénomènes plus pointus : les «recherches psychiques» (sur la télépathie), le rêve, la fausse reconnaissance, l’effort intellectuel. Les deux premières apportent des précisions tout à fait intéressantes sur la conception qu’a Bergson du «moi». A propos de la «fausse reconnaissance», Bergson prend position dans un débat à vrai dire à assez technique avec les psychologues de son temps, mais d’une manière qui apporte des lumières sur sa théorie de la perception et de la mémoire. La conférence sur l’effort intellectuel est sans doute à réserver à des spécialistes, bien qu’elles contiennent des informations tout à fait intéressantes sur la manière dont une unité psychique peut se décomposer en une pluralité, ce qui est, comme Bergson le souligne lui-même brièvement au terme de la conférence, une tendance fondamentale de l’évolution.
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