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Critiques de Herta Müller (152)
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Animal du coeur

Même la serrure de la valise s'était transformée en mensonge



On a retrouvé Lola pendue dans son placard. « Les phrases de Lola, la bouche pouvait les dire, mais on n'arrivait pas à les écrire. Je n'y arrivais pas. Comme ces rêves qui sont à leur place dans la bouche, mais pas sur le papier. Une fois écrites, les phrases de Lola s’éteignaient dans ma main. »

Une narratrice, trois garçons, trois amis Edgar, Kurt et Georg, et Tereza.

Mensonges, interrogatoires, rêves de fuite, passé nazi, dictature de Ceausescu. « On sentait le dictateur et ses gardes qui planaient au-dessus de tous les secrets des projets de fuite, on les sentait à l’affût, en train d'inspirer la peur. »

Non pas une énième dénonciation de l'absence de liberté, mais le poids des mots, de la poésie pour instiller peu à peu l'absurde et la résistance, le broyage et l'espoir

Un grand roman de la modernité inaccomplie.

« Se taire, c'est déplaire, dit Edgar ; et parler, c'est se ridiculiser. »
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L'homme est un grand faisan sur terre

Chapitres courts, phrases courtes, sans affect, narration morcelée : au lecteur de reconstituer la triste histoire de ce meunier roumain Windish et de sa famille appartenant à la minorité de langue allemande. Ils veulent fuir le pays et le régime de Ceausescu mais pour obtenir un passeport sont obligés de céder au chantage des puissants : le maire, le juge, le curé qui réclament des sacs de farine et les faveurs de la jeune Amélie.

Le temps est long, la mort est omniprésente, tout s'anime ( le paysage, les meubles, les animaux ) vers une fin certaine.

L'autrice procède par images surréalistes et allégorie pour suggérer l'oppression de cet univers tout en écrivant le réel dans le quotidien le plus banal par petites touches.

Du grand art assurément !





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Le renard était déjà le chasseur

Le choc des mots, la roumanie de caucescu mais pas de politique, les gens, les lieux, l'Ambiance, noir austère, grise, la misère, tout ceci décrit par des tableaux visuels et émotionnels, ou du moins non il n'y a plus d'émotion. Ecriture magnifique, un tout petit livre d'une grande puissance. Lisez le
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La convocation

Cette auteur qui exprime la vision d'un pays émergeant de la dictature a marquée l'histoire . Cet opus est terrible , de par la constatation de la privation de liberté et les pressions exercées sur les habitants par les "hommes" des dictateurs pour obtenir la plus petite information susceptible de conduire les opposants à la mort.Un livre de Herta Muller c'est une garantie de lire les ouvrages parmi les plus effrayants car trés réalistes . L'on est ici en présence d'un auteur qui devrait étre consultée par tous pour comprendre les dangers du populisme et de la simplification extréme du discours populiste . Une oeuvre de salut public.
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Animal du coeur

Cinq jeunes Roumains sous le régime de Ceausescu sont au centre de cette représentation émouvante de la lutte pour devenir des adultes qui gardent « les yeux grands ouverts et bien fermés en même temps ». À travers le suicide d'un ami commun, la narratrice anonyme... une jeune femme qui étudie pour devenir traductrice- rencontre un trio de jeunes hommes avec lesquels elle partage une rébellion politique et philosophique. Les emplois que l'État leur assigne après l'obtention de leur diplôme les envoient aux quatre coins du pays. Le groupe parvient malgré tout à maintenir sa proximité, grâce à des lettres codées portant une mèche de cheveux de l'expéditeur en guise de marque de surveillance (si la mèche n’est plus dans la lettre).  Alors que les amis commencent à perdre leur emploi et à se lasser d'être suivis, menacés et arrêtés pour des interrogatoires semi-réguliers, chacun pense de plus en plus à la fuite. Ce désir est résumé en une phrase sublime: «On voulait traverser le Danube à la nage, jusqu’à ce que l’eau devienne un pays étranger.»

Herta Müller s'élève vers des hauteurs auxquelles nous ne sommes plus guère habitués . Tout aussi important, peu de livres ont rendu compte avec autant de clarté de la convergence de la terreur et de l’ennui sous le totalitarisme.

Si vous chercher un chef-d’œuvre stimulant, voici Animal du coeur, lecture incontournable...
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Le renard était déjà le chasseur

Je ne sais pas si c'est le confinement qui me tape sur le système ou non mais là, franchement, je n'ai plus la patience avec ce roman. J'en suis presque à la moitié et je n'ai plus vraiment envie de lire. Il est pourtant court.

Et c'était pourtant bien parti, car j'aime les auteurs qui ont une écriture bien à eux et là, il est évident que c'est le cas. Au départ je me suis dit "c'est original, poétique", puis de moins en moins, puis plus du tout.

C'est un récit qui ressemble à un long poème en prose. J'ai déjà lu des romans poétiques que j'ai appréciés mais là, c'est un long poème en prose très hermétique. Bien sûr on finit par comprendre les phrases, mais quand il faut en relire une sur trois deux fois de suite, ça devient énervant. C'est très descriptif, avec des phrases courtes et tranchantes. Remplies de comparaisons et métaphores parfois naïves. Comme si les habitants ne pouvaient que décrire leur vie qu'ils subissent, sans pouvoir avoir un regard réflexif dessus, simplement la décrire, sans pouvoir vraiment réfléchir, englués qu'ils sont dans une vie de misère et de peur. La moindre chose prend donc une résonance poétique car ils n'ont justement pas grand chose pour vivre heureux. À ce titre, je comprends ce style, il transmet une ambiance difficile et pesante, celle de la vie sous Ceausescu.

Mais au bout d'un moment, c'est franchement éreintant pour le lecteur et ça frise l'exercice de style pur. Et l'intrigue n'a toujours pas commencé vers la moitié du roman, et l'on se perd dans les nombreux personnages. Alors non, je n'ai plus la patience. Peut-être une autre fois qui sait ?
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La bascule du souffle

Quoi ajouter à la critique précédente.

Un style très poétique pour découvrir l'hoeeur de la vie dans les camps de déportés.

Le héros de ce roman trouve refuge dans la poésie la contemplation de la nature et devient philosophe aucune haine.

J'ai beaucoup aimé la façon de nommer les sentiments les choses avec des noms se rapprochant de l'humain

J'espère ne jamais faire connaissance avec "l'ange de la faim"
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L'homme est un grand faisan sur terre

Sous la plume d'Herta Müller, j'avais beaucoup apprécié La bascule du souffle, et pas vraiment aimé Le renard était déjà le chasseur. un troisième essai était donc nécessaire: L'homme est un grand faisant sur terre est un très court roman sur l'émigration, tant désirée par le meunier Windisch. Dans le village, nous découvrons la vie sans joie sous un régime totalitaire, où les miliciens peuvent venir tout saisir du jour au lendemain, où c'est la fille de Windisch qui finira par acheter les précieux sésames, n'y gagnant la pauvre que le mépris de son père.

Un texte dur et pas seulement par son thème: facile d'accès n'est pas du tout ce que j'emploierai pour le décrire et le style là aussi m'a rebutée.

Un auteur intéressant, simplement Herta Müller n'est sans doute pas pour moi finalement.

Je continue cependant de recommander La bascule du souffle!
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La bascule du souffle

1945 en Roumanie, le général soviétique Vinogradov obtient du gouvernement que tous les Allemands vivant en Roumanie soient déportés en Russie pour la reconstruction de l’Union Soviétique, et c’est l’horreur qui attend les victimes de cet arrangement. La faim, la crasse, les poux, le froid, le travail inhumain sans aucune protection vont faire d’innombrables victimes. Beaucoup ne reviendront pas de ces camps de la mort et parmi les autres beaucoup auront perdu la raison. Les mots choisis par l’auteure, sa façon de raconter un conte cruel en animant les objets, en transformant les sentiments en odeur, donnent à ce livre une profondeur stupéfiante qui nous plonge dans la réalité d’une folie inévitable. Eblouissant et terrifiant. M.B.
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Le renard était déjà le chasseur

Longtemps il faut mastiquer ces mots, qui ne coulent pas toujours aisément, qui s'accrochent, ne semblent pas toujours s'accorder les uns aux autres, comme dans un monde bancal, où rien ne serait tel qu'on l'attend. Quelques jours passent pour digérer la lecture d'Herta Müller, qui décrit la dictature de Ceaucescu comme un monde différent, où la nature et l'homme s'épient et se répondent, où les gestes quotidiens prennent un sens, où la lenteur semble permanente, réalité observée, scrutée. Et le non-dit - le silence imprègne ces pages, d'une atmosphère pesante. De ces lectures de l'incofort, salutaires.
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L'homme est un grand faisan sur terre

Des phrases courtes. Parfaitement ciselées.

Des phrases courtes qui font des chapitres courts.

Des chapitres courts qui peignent un tableau.

Un tableau sombre et mystérieux.

Dans un ouvrage court. Mais intense.



Entre prose et roman, une histoire se dessine.

Par petites touches, on suit Windisch.

Son présent. Son passé. Ses aspirations...

Le passé complique le présent.

Le futur est un horizon nuageux.



Et la chouette vole au dessus du village.

Elle entraîne avec elle la mort.

La mort et les inquiétudes.

La mort et l'incertitude.



Partir. C'est le rêve de cette famille germanophone.

Quitter la Roumanie. Tel est l'enjeu.

Mais la quête des passeports est ardue.

Corrompre et se compromettre.

Perdre sa dignité au présent.

Et revenir un jour. Après. Comme une revanche.



Un livre dur. Une écriture belle. Et âpre.

Un livre marqué par l'expérience.

L'expérience d'Herta Müller dans la Roumanie de Ceaucescu.

L'expérience de l'attente.

De la frustration. Des désillusions.

Et au bout du chemin.

L'émigration.
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L'homme est un grand faisan sur terre

Herta Müller , prix Nobel de littérature 2009 à l'étonnement de tout le monde , elle y compris et une raison de se montrer curieuse .



Et c'est vraiment très pénible , style grisâtre pimpant comme une cantine de l' Allemagne de l' Est , personnages inintéressants et poncifs à tour de bras ( la description du sexe ,féminin ,en particulier , forcément comparable à un morceau de viande , m'a atterrée . Non pas que ce genre d'image me choque mais il est d'un bien-pensant , d'un convenu horribles .)



L' auteur , par bonheur fait court , mais cent-vingt-quatre pages de cette cuvée suffisent à révolter les estomacs les plus résistants .
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La convocation

J’ai eu envie de découvrir cet auteur, Prix Nobel de littérature en 2009. La convocation, c’est un récit à la fois lent et oppressant, injuste et étouffant. Au travers de ces convocations incessantes qui se répètent à l’infini, comme pour annihiler toute volonté d’un ailleurs, toute part de rêve dans la vie de la narratrice, le lecteur sent tout le poids de la contrainte du pays à l’ère Ceausescu. C’est une expression de la vie dans une Roumanie bien douloureuse pour ceux qui rêvaient d’en partir. Le récit alterne entre des milieux clos, le tramway, le bureau de la Securitate dans lequel elle va rester des heures durant, renforçant l’impression d’oppression, le malaise, d’un peuple qui s’est retrouvé prisonnier de son propre pays.

Ce n’est pas léger, c’est parfois même un peu glauque, difficile, mais au final c’est une belle écriture pour une évocation d’une époque difficile.

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L'homme est un grand faisan sur terre

Cette lecture n'a pas été satisfaisante. J'ai tenté plusieurs approches de ce roman, j'ai même eu la chance de discuter avec quelqu'un qui avait tenté de lire ce roman et en avait abandonné sa lecture, pour cause d'incompréhension. Je me suis sentie moins seule, même si cette confrontation entre nos points de vue ne m'a pas éclairé davantage.

D'un côté, le roman comporte une trame général : comment vont-ils parvenir à obtenir leur passeport ? De l'autre, une succession de saynètes parfois très crues montre la vie quotidienne dans une Roumanie marquée par la guerre, subissant le joug de Ceaucescu. Entre ces scènes, le récit progresse vers l'obtention du fameux passeport pour quitter le pays.

Je savais déjà qu'ils l'obtiendraient, et par quel moyen, la quatrième de couverture de l'édition Folio raconte l'intégralité du récit. Le tout était de savoir combien de temps le personnage principal parviendrait à garder son intégrité. Il est marié, à une femme qu'il n'a semble-t-il jamais aimé. Implicitement, il l'a épousé parce que Barbara, la jeune femme qu'il aimait, est morte en Russie. Katrina a survécu, en se prostituant pour se nourrir, ce que son mari et sa fille lui reprochent crument.

Les phrases sont brèves, très séches tout en étant remplies de symboles dont la plupart m'ont sans doute échappé. Je pense qu'une explication du titre se serait imposée (un dicton, sans doute) car il est un leitmotiv dans ce roman. Les superstitions restent très fortes et si je connais bien celle qui est liée à la chouette, d'autres me sont inconnues. Les personnages parlent, certes, mais ils ne communiquent pas. Ils ont tous une vision très sombre de l'homme, plus encore de la femme, et ce qu'ils vivent ne peut que renforcer la noirceur de leur vision.

L'homme est un grand faisan sur terre est un livre dur, pessimiste, qui ne me donne pas envie d'explorer plus avant ma connaissance de cette auteur.
Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
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Le renard était déjà le chasseur

D'une écriture simple et poétique, l'écrivaine allemande d'origine roumaine Herta Müller, Prix Nobel de littérature en 2009, nous conte ici dans Le renard était déjà le chasseur un récit étrange et cruel...



Suite : Cliquez sur le lien ci-dessous!!!
Lien : http://bibliotheca.skynetblo..
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Le renard était déjà le chasseur

Tel un renard dans la clairière, je fus pris au piège

Prix et quatrième de couverture alléchant

Le corbeau a gagné le fromage grâce à ce tour de manège

Tout ceci m'a rendu aigre et méchant



Enttäuschung ! Déception !

Imbroglio de mots abscons

Anprangerung ! Dénonciation !

Que suis-je bête, ducon



"Chaque nuit, un village au bord d'une route est une chaussette semblable à leurs cous"

Une prix Nobel de littérature
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La bascule du souffle

Un livre sur la faim, définitivement.



C'est le récit d'une expérience de prisonnier de guerre que fait ici l'autrice, des privations et de la perte de repères. Sa langue est effectivement "sèche" comme la quatrième de couverture l'indique. Il s'agissait de ma première lecture d'Herta Müller, aussi, peut-être n'était-ce pas le bon livre pour entrer dans son œuvre, car ce fut difficile pour moi de m'attacher au personnage, qui reste une enveloppe assez déshumanisée sauf à certains moments d'auto-réflexion. Évidement, la valeur testimoniale de ce roman sur les prisonniers de guerre post seconde guerre mondiale est incontestable, mais en terme de lecture, ce n'est pas un livre que je recommanderai chaudement.
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La convocation

« La convocation », Herta Muller (Métaillé 200p)

Hélas ! Je suis passé très à côté de ce roman, qui ne manque pourtant pas d’intérêt au niveau de son sujet. Mais quelle prose inaccessible, pour une prix Nobel de littérature !

Roumanie, aux pires années de la dictature Ceausescu.

La narratrice, « Je » (dont on ne saura jamais le nom), prend le tram pour se rendre à la Nième « convocation » d’un officier de la sinistre Securitate, aussi manipulateur que pervers, jouissant de son pouvoir sans limite. On ne saura qu’au premier quart du livre le motif de ces convocations (ce qui n’est pas très important, puisque le principe de ces régimes policiers c’est de mettre dans l’insécurité toute une population, que chacun se sente coupable, même si on ne sait pas de quoi).

Le récit, minimaliste au possible, se déploie à travers les pensées, les souvenirs plus ou moins autobiographiques, parfois les rêves de cette narratrice, et fourmille donc d’anecdotes souvent sans suite, mais qui dévoilent assez bien et par touches pointillistes une atmosphère, une ambiance étouffante. Ce roman nous fait bien sentir tout le gris d’une vie enfermée, la lourdeur d’un régime policier aussi féroce et menaçant qu’ubuesque dans le quotidien, le climat constant de délation qui peut venir du premier voisin ou collègue de travail, l’absence totale de perspectives pour une majorité de la population qui ne rêve que de fuir de l’autre côté du rideau de fer. A la crainte permanente se mêle la pauvreté, les files d’attente, d’autant que les personnages de ce roman, outre la narratrice, sont des gens modestes, ouvriers, chauffeurs, ou de familles paysannes. Dans cette société déliquescente, on navigue entre l’alcool à très hautes doses, la débrouille individuelle, la bureaucratie malade et kafkaïenne, la dérive mentale qui va jusqu’à l’inceste, le repli (pour ne pas dire la claustration) sur soi.

Mais j’ai eu beaucoup de mal à faire avec une écriture très spéciale, complexe, ennuyeuse. D’abord l’absence de découpage en chapitres nous livre 200 pages sans structure, quasiment au kilomètre, ce qui n’en facilite pas l’accès. Ensuite, Herta Müller change sans cesse de niveau et de modalité d’écriture, passant d’un récit de rêve à un souvenir douloureux, de la description d’une scène dans le tramway d’une banalité déroutante à l’angoisse qui étreint la convoquée face au policier. Parfois, on ne sait plus qui est « Je » qui se raconte, deux ou trois personnages s’exprimant à tour de rôle, d’autant que les guillemets ou tirets censés marquer les prises de paroles sont absents, qu’il n’y a souvent aucun lien apparent entre les situations successives. Plusieurs fois j’ai dû revenir en arrière dans le texte pour comprendre où j’en étais, et parfois sans y parvenir, et j’ai dû me forcer pour aller au bout. Le récit est aussi fluctuant que les pensées erratiques de « Je ». Perdu dans cette littérature très particulière, je n’ai vraiment pas aimé cette prose-là, malgré un sujet fort.



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Dépressions

Les chouettes dévorent les baisers oubliés sur les bancs



Dix neuf nouvelles dont un presque petit roman qui donne le titre de ce recueil.



La Roumanie rurale, une minorité de langue allemande, les regards lucides d’une enfant sur les mensonges et les violences, les mots contre l’oppression.



La mort, les rêves, l’eau glacée d’un bain, la haine des autres jusque dans la plus grande proximité, « Quand la nuit la peur avait chassé le sommeil », l’hypocrisie, la mort présente et cachée, « Et on dit que le dernier trépassé garde le cimetière jusqu’à la mort du suivant », les mensonges familiaux, « Les mains de mon père s’emparaient des mots du mensonge et rendaient convaincant tout ce qu’elles faisaient », les ensorcellements, le sommeil, « Le sommeil presse son odeur de renfermé sur mon visage », les grenouilles, « Je me mords les lèvres en silence pour ne pas perdre ma bouche dans la nuit », les poires, et l’obscène, « Toute la plaine est remplie de lits noirs et de poires pourries », l’homme à la boîte d’allumettes…



Un village, les expropriations nommées nationalisations, un cimetière et ce qu’au village « on appelle se reposer », l’effacement du nom du village et la simple plaque « gare », des souabes et des tziganes, des valises « pleines d’objets du foyer, pleines du quotidien », les marionnettes, « il est fadasse ton sentiment, il sent le moisi »…



La force d’une poésie abrupte, les mots d’un quotidien voilé par la violence.
Lien : https://entreleslignesentrel..
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Le renard était déjà le chasseur

Avouons-le: j'ai eu du mal à entrer dans cette oeuvre, du mal à l'apprécier et du mal à arriver au bout.

Le style si particulier m'avait déjà frappée chez cet auteur, mais là où je trouvais qu'il complimentait finalement assez bien les thèmes de La bascule du souffle, ici, ça n'a servi qu'à me bloquer.

Les thèmes pourtant, la vie dans le cadre de la dictature roumaine, je trouvais cela fort intéressant: ce sont des pans de l'histoire européenne moderne dont on parle finalement si peu! Je suis contente de l'avoir lu mais je ne continuerais peut-être pas tout de suite ma découverte de cet auteur.

C'est un peu un rendez-vous manqué, mais que cela n'empêche pas d'autres lecteurs de s'y plonger, car peut-être qu'eux réussiront là où j'ai échoué.
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