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Critiques de Howard Phillips Lovecraft (1723)
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Les chefs-d'oeuvre de Lovecraft : Les Monta..

Lourde hérédité et généalogies engluées : celles (littéraire, puis cinématographique puis romanesque graphique) d'un monstre livré à lui-même devant survivre à la glace des pôles.



On se souviendra d'une image : celle d'une poursuite effrénée d'une créature hideuse, ivre de ressentiment, errant sur la banquise... suivie de près par son propre créateur angoissé, fouettant sans cesse ses chiens de traîneau, tel un Sisyphe auquel son rocher dysmorphique aurait échappé...



Tout commença donc par le lumineux roman (publié anonymement en 1818) de Mary W. SHELLEY : "Frankenstein or The Modern Prometheus"/ "Frankenstein ou le Prométhée moderne", avec son procédé narratif de récits enchâssés nous relatant « la création par un jeune savant suisse, Victor Frankenstein, d'un être vivant assemblé avec des parties de chairs mortes. Horrifié par l'aspect hideux de l'être auquel il a donné la vie, Frankenstein abandonne son « monstre ». Mais ce dernier, doué d'intelligence, se venge par la suite d'avoir été rejeté par son créateur et persécuté par la société. [...] le cadre général est celui d'une tentative d'exploration polaire par Robert Walton ; à l'intérieur se situe l'histoire de la vie de Victor Frankenstein, recueilli par l'explorateur sur la banquise ; enfin, cette dernière recèle la narration faite à Frankenstein par le monstre, en particulier des tourments qu'il a endurés. » [Source : article/œuvre WIKIPEDIA]



Suivra en 1928 la nouvelle (véritablement percutante et anxiogène) de John Martin LEAHY : "In Amundsen's Tent" / "Sous la tente d'Amundsen" (sa première publication sera pour le fameux mensuel "pulp" "Weird Tales" dont Lovecraft deviendra vite l'un des "fournisseurs" vedettes) : une tête coupée trouvée congelée aux abords d'un campement déserté, reflet d'une horreur sans nom qui a "sans doute" trouvé refuge sous la toile de tente de Roald Amundsen, "vainqueur" du Pôle Sud un certain 14 décembre 1911... "Mais qu'est-ce donc ?" ou plutôt : "Qui va là... ?" Ah, si on le savait, justement ! L'angoisse est d'autant plus forte, nourrie de cette lourde incertitude identitaire...



Suivra la longue nouvelle (ou court roman) de Howard Phillips LOVECRAFT : "At the Mountains of Madness" /"Les montagnes hallucinées"/ "Montagnes de la folie", rédigée en février et mars 1931 (sa première publication en 3 livraisons aura lieu en 1936 dans le mensuel "pulp" "Astounding Stories", après avoir été déclinée par l'exigeant Farnsworth Wright, rédac-chef de "Weird Tales".



Puis paraîtra le (toujours fabuleux) court roman "Who goes there ? / "La Chose" / "La bête d'un autre monde" de John W. CAMPBELL publié en 1938...



S'ensuivra le film de Christian NYBY, "The Thing from Another World" / "La chose d'un autre monde" (1951), très "cheap" illustration du court roman précédent : sacrifiant malheureusement le côté métamorphique incessant de la monstruosité échouée dans la glace du pôle Sud, venue des étoiles...



Le chef d'œuvre de John CARPENTER : "The Thing" / "La Chose" viendra s'imprimer sur nos rétines horrifiées en 1982, sur une solide partition d'Ennio Morricone : ce film assassiné à sa sortie par les 4/5ème de la critique internationale BCBG/prétentiarde s'imposera — à juste titre — au fil des années et des éditions (VHS, DVD, Blu-Ray) comme un "classique" du cinéma d'épouvante...



Carpenter s'inspirera encore des œuvres de "son" cher LOVECRAFT — toujours aussi talentueusement, humblement et respectueusement — pour son "Prince of Darkness" / "Prince des Ténèbres" en 1987 (une chose venue des mêmes "Âges Obscurs" survivant en son bocal-linceul d'eaux verdâtres dans la crypte d'une église désaffectée) et un peu plus ironiquement en son "In the Mouth of Madness" [titre faisant allusion aux fameuses "Mountains" antarctiques de HPL] / "L'Antre de la folie" de 1994...



Une "prequel" (truffée d'acteurs norvégiens donnant la réplique à un casting américain) du précédent film, toujours nommé "The Thing" — tout aussi inventive visuellement que son illustre modèle — sera réalisée par Matthijs VAN HEIJNINGEN Jr. en 2011.



Passons vite sur quelques "adaptations bédéesques" globalement bien peu inventives de Lovecraft et arrivons vite au travail de "création visuelle" (perfectionniste et hallucinatoire) de Gou TANABE : Les Montagnes hallucinées / 狂気の山脈にて publié aux éditions Enterbrain (Tokyo) en 2016 — ouvrage qui sera traduit en français par Sylvain Chollet et, publié en deux tomes pour la collection "Les chefs d'oeuvre de Lovecraft" aux éditions Ki-oon en 2018 et 2019.



Et nous y voilà... Nous ouvrons ici les pages d'un magnifique et exigeant travail de totale "re-création" de l'univers lovecraftien, déjà si profondément original...



Beaucoup plus qu'un "hommage" rendu à l'univers du prétendu "reclus" de Providence... Récusons à ce propos l'imbécilité crasse (et bien vite "pensée") d'un sous-titre d'essai biographique tel que "H.P. Lovecraft. Contre le monde, contre la vie" : on sait désormais combien Lovecraft "vivait" intérieurement comme extérieurement de ses centaines de liens épistolaires et de ses voyages incessants... [Cf. le merveilleux travail de "son" biographe S.T. JOSHI qui remettra à ce sujet les pendules à l'heure dans les deux tomes de son prodigieux "Lovecraft. Je suis Providence"].



C'est peu dire que TANABE est fidèle à LOVECRAFT : il entre dans la psyché lovecraftienne tel un reptile dans une mare glauque... Son perfectionnisme dépasse l'entendement... L'équipe pluridisciplinaire du professeur William Dyer rappelle exactement les compétences réunies (idéales pour affronter "scientifiquement leur découverte) par la chair-à pâtée de "La Chose" : l'excellent "casting" du film de CARPENTER... La paranoïa qui rôde, incarnée ici par le biologiste de l'Université Miskatonic d'Arkham, le jeune et ambitieux professeur Lake... (Souvenons-nous que la biologiste de "Prince des Ténèbres" du même CARPENTER sera l'une des premières vampirisée par le Démon venu d'un autre monde) : ces pauvres biologistes seront donc toujours "en première ligne", hélas...



Merveille des contrastes du noir-et-blanc, dégradés magiques des grisés, sens du cinémascope (tout autant miraculeux et travaillé que dans "The Thing") : on peut affirmer sans crainte que TANABE Gô est un immense artiste.



Le tome 2 des "Montagnes" nous le confirmera, associant en duo aux yeux toujours épouvantés le narrateur "Dyer" [textuellement : "Teinturier"] et son jeune assistant Danforth pour ce long (et fort beau) "Voyage au bout de la folie polaire"...

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Les montagnes hallucinées, tome 1 (Illustré)

Les montagnes hallucinées (At the mountains of madness, 1931) est un texte très important dans le "canon lovecraftien".



Quand H P Lovecraft l'a écrit, l'antarctique était encore largement inexplorée, et restait l'un des derniers territoires de notre planète à receler une part de mystère, un peu comme les grands fonds marins, pour l'homme du vingt et unième siècle.



Rien de surprenant à ce que l'auteur de La couleur tombée du ciel, curieux de toutes les nouvelles découvertes, astronomiques, archéologiques, scientifiques, suive les récits d'exploration et situe l'une de ses histoires les plus ambitieuses sur cette terrae incognitae.



L'ouvrage que nous offre Bragelonne, est le résultat d'une collaboration posthume entre un auteur, et un illustrateur, tous deux très inspirés.



Les illustrations de Baranger, reproduites pleine page, sont somptueuses, et rendent parfaitement justice au texte.



En ouvrant, cet album, j'avais une petite appréhension ; que le texte ne vienne empiéter sur l'image ou, qu'à l'inverse, l' image ne rende le texte difficile à lire.

Ce n'est heureusement pas le cas, je suppose que la chose avait été prévue !



Bravo, à François Baranger, et à l'équipe de Bragelonne pour ce très beau travail, j'attends la suite avec impatience et confiance.
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Oeuvres - Intégrale, tome 3 : L'affaire Charl..

Entre fantastique, suspens et épouvante, L'affaire Charles Dexter Ward se lit en un seul souffle. Que de fouilles, que de recherches, que d'énigmes, que de pistes à explorer, non pour élucider une affaire criminelle mais pour chercher à comprendre et cerner le personnage de Joseph Curwen et ses travaux réputés de sorcellerie, l'homme qui vécut plus d'un siècle sans prendre une seule ride, et aussi, pourquoi son arrière petit-fils Charles Dexter Ward est devenu fou en découvrant des documents révélateurs des travaux de cet aïeul dont les pratiques occultes ont terni l'image de la famille, engendrant honteusement le retrait de son nom sur celui de sa femme. Dexter découvre un portrait de son arrière grand-père qui lui révèle une ressemblance troublante, frappante avec lui. C'est encore lui qui découvre un document que le vieux sorcier avait spécialement destiné à sa descendance, plus précisément à un des siens qui devra le remplacer! Lovecraft nous entraine dans les couloirs des raisonnements, des spéculations, des témoignages, des suspicions, des défiances et bien plus de la peur... ça frissonne à mort... ça éblouit en même temps... l'écriture enchanteresse!!!
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Le Cauchemar d'Innsmouth et autres nouvelles

Dans ce recueil de nouvelles, le maître de Providence nous emmène une fois de plus au plus près des horreurs cosmiques et de leurs adorateurs inhumains.



Six textes, d'un intérêt pas tout à fait égal, constituent cette édition.



1) le cauchemar d'Innsmouth



Un jeune homme en quête d'informations généalogiques veut consulter les registre d'Arkham. Mais, en chemin, il entendra parler d'Innsmouth et sera piqué de curiosité... Ce qu'il y rencontrera sera encore en deçà de ce qu'il découvrira...



Cette longue nouvelle de plus de 70 pages donne son titre au recueil.

Dans l'univers de Lovecraft, le toponyme Innsmouth revient régulièrement, et il se peut que le lecteur l'ait déjà rencontré avant même la lecture de ce récit long à démarrer et paraissant "banal" au premier abord (j'entends par là qu'on retrouve les mécanismes bien rodés employés par HP Lovecraft : un narrateur que l'on peut croire ou considérer comme fou, une xénophobie exacerbée qui pourrait être à l'origine d'une forme de paranoïa, des horreurs indicibles ou hallucinées, etc.). Mais là où on pourrait voir un coup d'essai mêlant difficilement réalité et fiction, le lecteur trouvera en fin de compte une conclusion magistrale et inattendue qui fait tout l'intérêt de cette nouvelle par rapport aux autres, et qui la classe au rang de pilier de l'univers lovecraftien. le ressort employé par l'auteur est génial et vient parfaitement conclure l'histoire (ou en débuter une nouvelle...).



2) La maison de la sorcière



Un jeune homme s'intéresse de près à l'histoire d'une sorcière de Salem condamnée au bucher mais échappée comme par magie de sa cellule. Certain que les pouvoirs de cette vieille folle lui venaient de son habitation, il va louer la chambre maudite...



Ce récit est intéressant à plusieurs niveaux. Il montre l'intérêt combiné de l'auteur pour les sciences et le folklore, car c'est par les angles incongrus que l'on accède à la quatrième dimension. Mais l'horreur n'est pas loin et celui qui cherche à communiquer avec l'au delà pourrait bien être le récepteur plutôt que l'émetteur... Rajoutez à cela une ambiance huis clos, sabbat et course contre la montre, des manifestations inexplicables et des rats étonnement malins, et vous obtiendrez une nouvelles intense et perturbante.



3) Celui qui hantait les ténèbres



Robert Blake a été retrouvé mort derrière sa fenêtre, figé dans une expression horrifiée. Les enquêteurs ont conclu à un choc nerveux dû aux éclairs d'orage d'une nuit d'août particulièrement agitée. Une nuit sans lune où la foudre avait fait basculer la ville dans le noir et coupé toute alimentation électrique, et donc toute source de lumière...



Cette nouvelle est également très bonne mais pose plus de questions qu'elle ne donne de solutions. C'est à la fois dommage et agréable car sa brièveté en fait un récit intense et perturbant. A relire avec plaisir !



4) Air froid



Le narrateur nous explique son étrange phobie du froid, survenue depuis un jour d'été particulièrement chaud...



Cousu de fil blanc, ce récit est tout de même constitué d'éléments plutôt rares chez Lovecraft (la force de la volonté et l'absence de toute référence au mythe de Cthulhu) en faisant un texte à part. Pas d'horreur cosmique, pas de cultistes fous, pas de narrateur suicidé. Digne successeur d'Herbert West (en plus court et en plus percutant), on apprécie différemment.



5) L'indicible



Deux jeunes gens débattent quant à la nature sensorielle ou indicible des horreurs cosmiques, du chaos et des créatures maléfiques. Prêts à tout pour se convaincre, ils vont finir par tomber d'accord...



Une nouvelle à côté de laquelle je suis passé sans l'apprécier. Les récits enchassés et ce narrateur romancier au discours tarabiscoté m'ont perdu. Temps, lieu et personnages se mêlent et sont difficilement identifiables. Dommage. À relire, peut-être.



6) le monstre sur le seuil



Depuis qu'Edward Derby a rencontré Asenath, Dan ne le reconnait plus. Lui qui avait l'air d'un enfant prend des airs d'homme sûr de lui. Lui qui ne s'affirmait pas et n'osait rien entreprendre devient ferme et téméraire. Oh, et sa femme vient d'une famille d'Innsmouth...



Tout est dit dans ce dernier terme... Innsmouth, comme on se retrouve ! Une récit génial qui commence par ces mots "Il est vrai que j'ai logé six balles dans la tête de mon meilleur ami, et pourtant j'espère montrer par le présent récit que je ne suis pas son meurtrier."

Je vous laisse vous en délecter. La relecture en est encore meilleure. Iä ! Iä !
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L'horreur à Dunwich

Dans un endroit reculé où la consanguinité n'a que la concurrence de l'obscurité d'un vallon abrité pour égayer le quotidien des autochtones, la famille Whateley suscite toutes les interrogations.

Lorsque Willbur nait, de suite le sentiment d'avoir affaire à un être particulier s'empare de la population.



Je m'aventure dans un genre quasi inconnu, l'horreur fantastique , et cette lecture m'a laissé plutôt mitigée.

Rien à dire sur la mise en scène de l'auteur . Les adjectifs sont aussi joyeux et colorés qu'une marche funèbre , le ciel pullulent d'engoulevents dont le plumage ne doit pas être plus chatoyant que ça et quand un nuage passe, tout s'obscurcit comme dans le plus profond des cauchemars. Je ne parle même pas des bruits qu'on ne doit pas oser diffuser dans un train fantôme...

Les Whateley sont gratinés, entre le vieux fou, la mère albinos et le fils mi bête mi démon... Et j'avais oublié l'odeur , bien comme il faut , vous vous en doutez!

Après il y a l'histoire , le grimoire , la montagne qui bouge , les formules incantatoires...

Mais bon 90 pages , on n'a pas trop le temps de se lasser, et on a juste le temps de se demander comment on peut arriver à une fin rationnelle ... Et finalement, on y arrive , avec toutes les précautions d'usage !

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Par-delà le mur du sommeil

Après une petite déception à la lecture de la nouvelle l'Affaire Charles Dexter Ward il y a quelques temps, j'ai cette fois-ci été happée par les quatre autres nouvelles qui composent ce recueil. Je garde un vague souvenir de celles d'Edgar Allan Poe, mais je n'ai pas pu m'empêcher d'en faire la comparaison.

Lovecraft maîtrise parfaitement l'art d'inculquer l'épouvante, l'angoisse, la terreur dans le coeur du lecteur par des procédés qu'il réutilise d'une nouvelle à l'autre, visibles, et qui pourtant fonctionnent à tout coup: le narrateur est généralement une personne qui se dit scientifique et pragmatique, qui se retrouve, pourtant, face à quelque chose de surnaturel et monstrueux qu'il ne peut expliquer tout en ne pouvant nier son existence. Résumer les quatre nouvelles ne serviraient pas à grand chose car cela se réduirait à des explications palichotes de ces récits qui, une fois sous la plume de Lovecraft, prennent une dimension à la fois fantastique et cauchemardesque.

J'ai parfois pensé à certains romans de Stephen King, d'ailleurs fan du maître de l'épouvante; il y a en effet du connu dans ces nouvelles qui s'expliquent sans aucun doute par son influence auprès de nombreux auteurs. Il a en tout cas une plume remarquablement envoûtante et habile qui m'a redonné le goût de le lire.
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Cthulhu, Le Mythe IV : Les Contrées du rêve

Le lectorat français a découvert Lovecraft dans les années 1960, grace à la collection présence du futur des éditions Denoël, avec des traductions de Jacques Papy et d'Yves Rivière et une présentation de Jaques Bergier (In "La couleur tombée du ciel").



Aujourd'hui, les éditions Bragelonne/Sans détour, ont la bonne idée de rééditer les nouvelles du maître de Providence, dans des traductions révisées et dans des volumes thématiques.



"Les contrées du rêve", quatrième volume de la série, rassemble des textes autour du "cycle du rêve".



Je dois avouer que pour ma part, certains de ces textes ne sont pas parmi mes préférés de l'auteur de "L'affaire Charles Dexter Ward" (court roman, qui lui est l'un de mes préférés !)



Cependant, je ne peux nier l'importance de textes, tels que "la quête onirique de Kadath l'inconnue", dans la mythologie lovecraftienne.



En outre, ce tome est agrémenté d'un cahier central de 16 pages d'illustrations, que nous devons au talent de Loïc Muzy.



Alors, que vous soyez débutant(e) ou confirmé(e) dans la lecture de Lovecraft, n'hésitez pas à franchir les "Portes de la Clef d'Argent" !
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Au coeur du cauchemar

Lovecraft par ci... Lovecraft par là... Bandeau "Lovecraft à l'honneur"... Pléthore de financements participatifs estampillés Lovecraft... L'horizon littéraire est empli de Lovecraft. Alors si vous êtes fan ou curieux, vous tomberez peut-être sur cet ouvrage. Attention à ne pas vous faire mal...



L'objet que vous tenez entre vos mains est grand, lourd, épais. Sa couverture est soignée, c'est fumeux, indicible, presque gibbeux, tiens... et si le physique ne vous suffit pas, notez que le livre est agrémenté d'une signet bien utile, d'une flopée d'illustrations, de multiples auteurs, et de sujets divers et variés qui vous permettront de picorer ou de lire le tout d'une traite.

Mais selon moi, le bilan est mitigé... voyons pourquoi.



Les trois parties formées par le livre (à savoir : 1) L'homme, 2) L'œuvre, 3) L'univers étendu) contiennent des articles intéressants dont certains très riches, proposant des réflexions poussées, des auteurs qui maitrisent leur sujet et ont une caution certaine. Vous ne regarderez plus Lovecraft comme avant, ni sa bibliographie, ni ses émules.



Mais à bien y repenser, sur les presque 30 articles composant cet ouvrage, seuls quelques uns sortent du lot et méritent vraiment le détour :



"H. P. Lovecraft et Robert E. Howard : Amitiés, controverses et influences", par Bertrand Bonnet. Exégèse de la correspondance howardo-lovecraftienne suivie par des morceaux choisis et fort ingénieusement classés par ordre chronologique des lettres échangées par les deux hommes ou dans lesquelles ils s'évoquent. On en apprend sur les hommes, leurs goûts, leurs manières et leur état d'esprit. J'ai été profondément touché par l'homme R. E. Howard, car si je connaissais son tragique destin, je n'en savais pas tant sur sa personnalité.



"Lovecraft en 25 œuvres essentielles", par Bertrand Bonnet (encore lui !). Liste détaillée - bien que totalement subjective - des œuvres importantes (pour diverses raisons) qui m'a fait prendre conscience de l'importance de la chronologie des écritures et de l'évolution de l'auteur au fil de sa "carrière". Couplé à l'article (d'une moins bonne facture) sur "L'anti héroïc-fantasy de Lovecraft", il permet au lecteur de bien appréhender le cheminement littéraire de HPL.



"Les traductions françaises de Lovecraft : de l'introduction à la tradition", par Marie Perrier. Très bon article qui retrace l'histoire des traductions, les confronte et permet au lecteur de prendre conscience des biais qu'elles peuvent induire. Un article qui donne envie de relire Lovecraft et de redécouvrir Lovecraft.



"Pour une poignée de tentacules... H. P. Lovecraft au cinéma", par Sam Azulys. Article qui, bien que plein de longueurs, a réussi à me convaincre (moi le non cinéphile) de regarder du côté des films, et d'envisager un intérêt à ce type de production (bon, surtout les petits budgets faits par des fans doués).



Et puis... et puis voilou.

Le reste c'est beaucoup de promo (voire d'auto-promo ?), de reproduction (on vous copie-colle les préfaces de divers autres bouquins comme un cheveu sur la soupe), de répétitions (c'est tellement lourd de lire 10 fois "le public à l'habitude de considérer Lovecraft comme un reclus misanthrope, mais nous allons voir que ce n'est pas tout à fait exact") et de contradictions (ben ouais, car il en reste malgré tout pour faire leur cette misanthropie...), quand ce n'est pas, tout simplement, de remplissage inique (entre les "interview" où tout un chacun raconte adorer Lovecraft et assure au lecteur qu'il faut acheter son dernier bouquin... et les articles d'un vide cosmique -pour le coup ça fait vraiment peur- la palme revenant à "Les lieux et Lovecraft", sujet intéressant mais mal traité, maltraité (voire peut-être même sous-traité) par une plume d'un niveau extrêmement mauvais faisant franchement douter des choix éditoriaux pour cette publication).



Et c'est là que nous touchons aux limites de l'ouvrage et de son élaboration : à trop vouloir en faire, on en arrive à lésiner sur les relectures, les comités de sélection, les choix éditoriaux, et on nous sert un pavé de presque 500 pages dont la moitié des feuilles reste blanche, avec des erreurs grossières de mise en page, des coquilles en veux-tu en voilà, des renvois défaillants, des redites exaspérantes, et, plus grave, des spécialistes qui n'en sont pas. Bref, on remplit avec ce qu'on a sous la main, on se casse pas trop la tête à harmoniser, on file ça à l'imprimeur, et hop, on vend ça 30 balles l'unité.



Certes le fan sera ravi et y trouvera du grain à moudre.

Certes le néophyte pourra approcher l'homme et son œuvre.

Pour ma part, j'en espérais davantage. Et les articles cités plus haut sauvent le bouquin in extremis.



Actusf s'est donc engouffré dans la brèche Lovecraft avec cet ouvrage parfois fort intéressant mais entaché de coquilles, perclus de redondances, et présentant malheureusement des articles de qualité diverses, voire douteuses...



Vous en apprendrez, mais vous enragerez surement autant.



Merci tout de même à actusf et à Babelio pour ce bouquin qui m'aura malgré tout appris des choses. (Je reste catégorique : ce livre n'avait rien à faire dans la MC graphique^^).
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La peur qui rôde et autres nouvelles

En ce début de semaine, j'ai été prise d'une pulsion Lovecraftienne, tout d'un coup ça m'a pris, j'ai eu envie de me plonger dans l'univers si particulier du maître de l'indicible. Comme j'ai un programme de lecture très chargé, il n'était pas question que je m'embarque dans un recueil volumineux. Mais par chance, j'ai aussi dans ma PAL des petits Folio 2 € et autres Librio ne comportant que très peu de textes chacun. De quoi satisfaire mon appétit Lovecraftien sans m'embarquer dans une lecture au long cours.



Sur les 3 nouvelles qye comporte ce petit Folio, 2 étaient des (re)relectures. Mais "la peur qui rôde" et "la tourbière hantée" comptent parmi les textes les plus réussis de l'auteur et ils supportent aisément plusieurs lectures. C'est toujours un délice de se plonger dans ces récits à l'ambiance délétère si particulière et qui sont servis par l'impeccable talent de conteur de Lovecraft. Quant à "la maison maudite", la nouvelle que je découvrais ici pour la 1ère fois, elle est tout aussi réussie, proposant une variation originale et prenante sur le thème de la maison hantée.



Une nouvelle de Lovecraft, c'est la promesse d'une lecture fascinante et angoissante servie par une écriture dont je ne me lasse pas. Lovecraft est décidément pour moi une valeur plus que sûre.

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Le mythe de Cthulhu

Hopla, un "classique" de fini !



En général : c'est un fait, il faut s'habituer au style de Lovecraft. Ce n'est pas évident de prime abord, il faut avoir bien entamé le livre pour s'y faire. D'ailleurs, c'est la première nouvelle qui m'a le moins touchée, dans ce recueil, ce qui est dommage puisque c'est celle qui parle le plus clairement de Cthulhu !

Malgré les récits en "je", j'ai eu du mal à m'identifier au narrateur, à chaque fois. C'est un style très descriptif, très "intellectuel", si j'ose dire. L'action est rare, ça aussi c'est un fait.

Question ambiance, par contre, là, on baigne dans le glauquissime du début à la fin... Le hic étant que ça fait un peu répétitif, tout de même, mais bon, c'est pardonnable.

Dans le général, aussi, je lis en parallèle "Bran Mak Morn", de Howard, contemporain de Lovecraft. De fait, j'ai retrouvé dans une des nouvelles du recueil d'Howard, une référence à "R'lyeh" et aux "anciens dieux noirs", ce qui m'a fait tilt... C'est amusant que le hasard ait voulu que je lise ces deux bouquins en parallèle. Je ne l'aurais pas fait, je n'aurais jamais décelé la référence !



En particulier :

"l'appel de Cthulhu" : une nouvelle un peu trop impersonnelle, détachée, à mon goût. Que de la description, pas d'action, ce "reportage" ne m'a pas bien accrochée. Elle m'a surtout servie à apprivoiser le style très particulier d'écriture de Lovecraft.



"Par delà le mur du sommeil" : Un peu dans la même veine que la première, mais elle m'a davantage touchée car j'ai bien aimé l'espèce de mysticisme qui s'en dégage, d'autant que j'ai un peu tendance à croire, comme Lovecraft, que parfois les rêves nous permettent de visiter un "ailleurs" inaccessible autrement, et de croiser "autre chose", peut-être de voir d'autres dimensions. Enfin bon c'est très personnel...



"La tourbière hantée" : Ah, là, on arrive aux nouvelles que j'ai le plus appréciées. Ambiance glauque à souhait, gothique pour tout dire (un vieux château en Irlande !), un peu d'action, enfin. En plus j'ai regardé il y a peu une émission sur les "momies des tourbières" tout à fait passionnante, alors ça m'a accrochée davantage. Le héros voit les choses de ses yeux, ce qui est quand même un peu plus intéressant que des "on-dit" et "machin a vu"... Siffle



"La peur qui rôde" : ma nouvelle préférée du recueil, bien horrible, avec un héros au cœur de l'action, pas trop tôt ! Une action plutôt affreuse, dans l'ensemble, et une explication un peu tirée par les cheveux, mais on s'en fiche, l'ambiance et le truc horrible qui s'en dégage sont très forts ! Pi rien que le fait qu'il y ait enfin un peu d'action m'a fait du bien... Oui je sais je suis un brin exigeante mais bon, hein, je suis de mon temps, aussi, ce qui explique que parfois j'ai un peu de mal avec les vieux classiques trop descriptifs et "journalesques"... mdr



"La couleur tombée du ciel" : intéressante par la facture, et l'idée. Lovecraft était vraiment tordu comme type, il faut bien le dire ! (bon pas plus que bon nombre d'écrivains de thrillers actuels, cependant...). J'ai aimé un peu moins que la précédente, car je l'ai trouvée un peu longue, curieusement. La fin par contre est vraiment affreuse.



"Celui qui chuchotait dans les ténèbres" : j'ai beaucoup aimé ! Ici aussi le narrateur est au coeur de l'action, et l'idée est juste hérissante. On revient sur Cthulhu et son origine, j'ai préféré que la première, plus axée sur une réelle présence d'aliens pas forcément bienveillants, et très manipulateurs, les bougres ! Excellent !
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Les carnets Lovecraft : Le festival (illustré)

Cette nouvelle est loin d'être la plus connue de Lovecraft, c'est pourquoi j'ai été ravie de la redécouvrir dans cette version illustrée.

J'aime beaucoup les dessins de cet illustrateur, qui nous régale déjà depuis quelques volumes, avec de très jolis petits carnets.

Le festival est une histoire où l'ambiance est bien plus importante que l'intrigue, puisqu'il faut bien le dire, il ne s'y passe pas grand chose et il y a davantage de choses suggérées que de choses horribles réellement dites ou dessinées.

A mettre entre les mains de ceux qui ne connaissent pas encore bien l'oeuvre de Lovecraft et qui ne veulent pas d'histoire ultra malsaines ou terrifiantes.
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Les Carnets Lovecraft : Les rats dans les m..

Depuis quelques semaines, je redécouvre certaines nouvelles de Lovecraft, grâce à ces petits carnets magnifiquement illustrés.

Les dessins crayonnés apportent une touche supplémentaire de mystère et mettent bien en lumière l’ambiance malsaine de ces histoires horrifiques.

Dans ce volume, il est question de la réhabilitation d’une vieille demeure et de faits étranges qui s’y produisent.

Le dessinateur a su reproduire l’atmosphère à la fois ancienne et lugubre de la demeure dans laquelle il se passe des faits inexplicables.

J’ai aimé le fait que l’intrigue change un peu de ce qu’écrit généralement Lovecraft, à savoir des histoires où ce sont plutôt des créatures venues du fin fond des mers qui sèment la terreur et apportent la désolation.

Ce volume est mon préféré dans cette petite série qui compte trois titres pour le moment.



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Oeuvres - Intégrale, tome 3 : L'affaire Charl..

On ne revisite pas innocemment – ni impunément – les Terres d'éblouissements de notre adolescence. Tout avait (si bien) commencé dès l'âge de quinze ans par la projection du film "La Malédiction d'Arkham" ("The Haunted Palace", 1963) de Roger CORMAN au Ciné-Club un rien poussiéreux de notre lycée... On y découvrait – en v.f. alors – la diction très appuyée de l'acteur Vincent Price excessivement inquiétant (Charles Dexter Ward/Joseph Curwen "le sorcier de Salem"), la porcelaine du visage angélique de la belle Debra Paget (Mrs Ward dans le film), les charmes jaune d'or, bleu outremer et émeraude du Technicolor, la partition ténébreuse et fascinante de Ronald STEIN (responsable de la b.o.), le fabuleux générique à l'araignée tissant si patiemment cette toile où un beau papillon coloré se laissera prendre, les stigmates de la "Malédiction d'Arkham" (étrange petit port de pêche en carton-pâte situé à l'intérieur des Terres de la Nouvelle-Angleterre, aux ruelles emplies de la brume des machines à brouillard - à l'instar de son cimetière au arbres morts "Caspar David Friedrichiens" aux formes torturées), Arkham hanté par cette petite fille titubante aux yeux occultés par une membrane de crapaud, la vision finale d'une créature verdâtre et floue tapie dans l'une des fosses aux sacrifices du Manoir... Puis la mention au générique : " FROM THE POEM BY Edgar Allan POE AND A STORY BY H.-P. LOVECRAFT " : sauf que POE n'y était pour rien et le mystérieux "LOVECRAFT" à la base d'à peu près tout ! Et nous voici à la recherche du livre de poche des Editions "J'AI LU" (en collection "fantastique"), riche de ses 182 pages. C'était la digne traduction (réalisée par Jacques PAPY en 1956 pour le compte des Editions Denoël) d'une histoire rédigée en langue anglaise en 1928, publiée une première fois dans la revue "Arkham House" en 1941 (4 ans après la disparition physique de son auteur) et intitulée " The Case of Charles Dexter Ward", longue nouvelle ou roman court en cinq actes aux titres de chapitre un rien grandiloquents mais si prometteurs : 1. RESULTAT ET PROLOGUE, 2. ANTECEDENT ET ABOMINATION, 3. RECHERCHE ET EVOCATION, 4. METAMORPHOSE ET DEMENCE, 5. CAUCHEMAR ET CATACLYSME.



Ce petit opus était devenu pour nous "le film" en version étirée, moins la présence de Mrs Ward/Debra Paget (Dommage...). Certes, le film de Corman était fauché mais particulièrement inspiré, le livre besogneux et un peu guindé - mais qu'importe : la magie opérait. Il y avait la fameuse "mine couche de fine poussière d'un gris bleuâtre", sorte de mantra à l'ubiquité fascinante, un peu le "petit pan de mûr jaune" (ou jaunâtre) proustien de Sa Majesté Lovecraft... Les créatures "cthulhuiennes" des fosses, le poids de l'hérédité... Un monde s'ouvrait devant nous, terriblement prometteur... Un enfer était pavé de pièces maîtresses telles "La couleur tombée du ciel", "Dans l'abîme du temps", "Je suis d'ailleurs", Par-delà le mur du sommeil", "Démons et merveilles", "Dagon", "Le Rôdeur devant le seuil" (poésie profonde et prometteuse des titres). L'homme avait habité la Nouvelle-Angleterre, vécu en reclus et presque dans la misère, vivant exclusivement de travaux de réécriture, au centre d'un réseau phénoménal de relations épistolaires, s'étant bien peu éloigné de sa ville natale (Providence) durant ses seulement 46 années d'existence. C'était Howard-Phillips LOVECRAFT (1890-1937) qui mettait en scène et en mots ses chers fantasmes, peurs, névroses et autres obsessions morbides - et c'était proprement fascinant. Après le bon & prolifique Roger CORMAN (né en 1926), un autre ex-adolescent et excellent metteur-en-scène, ci-devant fils de garagiste né dans l'Etat de New-York en 1948, nommé John CARPENTER, s'y immergea corps et biens en nous offrant successivement : "The Thing" ("La Chose", 1982 - "classique" qui verra en 2011 une suite ou "prequel norvégienne" cauchemardesque due à Matthijs van Heijningen Jr), "Prince of Darkness" ("Prince des Ténèbres", 1987) puis "In the Mouth of Madness" ("L'Antre de la Folie", 1995, avec l'excellent Sam Neill). Certes, ce que nous a laissé Lovecraft n'était pas forcément - toujours - "de la grande Littérature" (et la simple relecture objective et patiente de "The Case of Charles Dexter Ward" nous en montre toutes les limites, par ses touchantes invraisemblances psychologiques et ses pesanteurs de style) mais c'était - si l'on ose dire - neuf, "frais", et plein de promesses. L'auteur aimait souvent rendre hommage à ses modestes "frères" – prédécesseurs ou contemporains – oeuvrant ou ayant oeuvré dans le genre alors trop souvent méprisé du pur "Fantastique" (Jacques CAZOTTE, Edgar Allan POE, Nathaniel HAWTHORNE, Lord DUNSANY, Arthur MACHEN, Algernon BLACKWOOD, etc - il nous faut relire, pour s'en convaincre, son fameux essai "Epouvante et surnaturel en Littérature", 1927-35/1945). Lovecraft est d'abord un incroyable gisement, une carrière à ciel ouvert : Nyarlathotep et le "Necronomicon" de l'Arabe fou Adbul Al-Hazred n'y sont que "simples" pépites vénéneuses...
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Cthulhu, Le Mythe II

J'ai acheté ce volume alors que je possède déjà toutes les éditions des nouvelles de Lovecraft, notamment celles parues dans la collection "Présence du Futur" chez Denoël.



Quel intérêt y a t-il donc, de racheter des textes que je lis et relis depuis les années 1980 ?



Et bien, j'étais curieux de lire les nouvelles traductions, qui s'avèrent moins ampoulées et vieillottes que celles de Jacques Papy pour Denoël , excellentes au demeurant, et traduisant sans doute l'aspect archaïque de la prose de Lovecraft, mais parfois un peu pesantes.



L'idée de rassembler par thématiques les nouvelles, auparavant publiées "en désordre" me parait très bonne.

De plus, l'ouvrage est agrémenté de très bonnes illustrations.



Je pense donc faire l'emplette des autres titres de cette série, sans pour autant me défaire des anciennes éditions, ne serait-ce que par nostalgie de ma découverte de cet auteur, qui reste un de mes préférés !
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Légendes du mythe de Cthulhu, tome 1 : L'Appe..

Ah, Lovecraft, l'auteur préféré et incontournable pour mon mari. Aussi, lorsqu'ils ont reçu à la médiathèque ses nouvelles traductions et que mon mari a (re) lus ces textes pour la énième fois, moi, je me replongeais fans cet univers fantastique et envoûtant.

Ici, l'auteur nous plonge dans un univers terrifiant, à travers une histoire dans l'histoire puisque le narrateur ne fait que nous plonger dans une étrange affaire qui a intrigué son vieil oncle, professeur émérite et récemment décédé, celle d'une étrange figurine sortie tout droit de l'horreur, tout comme les rêves des plus étranges d'un certain jeune homme qui lui en fit le récit. Des rêves, ou devrais-je plutôt dire des cauchemars mais qui dépassent tout ce qu'un esprit humain est capable d'imaginer, tant cela dépasse l'entendement.



Le narrateur, après être persuadé que la mort de son oncle n'est pas aussi naturelle que ce qu'elle n'y paraît, décide de se replonger dans l'affaire, d'après les notes de ce dernier. Serait-il lui aussi condamné dès lors qu'il aura accès à certaines connaissances que nul esprit humain n'est capable d'en supporter, sans tomber dans la folie, voire même bien pire que cela ?



Une écriture remarquable, dont je n'ai pu qu'apprécier cette nouvelle traduction et un univers passionnant, horrifiant...bref, que je ne peux que vous recommander si vous êtes passionnés par le monde fantastique et par tout ce qui nous dépasse. A (re) découvrir et à faire découvrir !
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Les montagnes hallucinées

Il faut avoir lu L'appel de Cthulhu pour pouvoir maîtriser la compréhension du texte qui mentionne les Grands anciens, le grimoire fictif du Necronomicon et les êtres fantastiques venant du cosmos, habitant sous le mer, ayant un système de branchies. La liste des êtres et choses fantastiques est longue. La magnifique écriture de HPL est telle que le lecteur est envouté page après page. Tout de même il y a une histoire sous tendue, mais c'est le règne du fantastique qui domine avec des dimensions gigantesques, des temps qui se mesurent en millions et même en milliards d'années. Un critique geek suggère l'ordre de lecture suivant pour aborder cette oeuvre titanesque: 1) L'appel de Cthulhu 2) Les Rats dans les murs 3 La Couleur tombée du ciel 4) Les Montagnes hallucinées 5) Le Cauchemar d'Innsmouth 6) Dagon. Un ordre que j'approuve avant de continuer à se régaler avec les autres milliers d'histoires, de nouvelles et de lettres.
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Les carnets Lovecraft : Le molosse (illustré)

Encore une belle réussite que cette adaptation illustrée d'une nouvelle de Lovecraft.

J'avais déjà lu trois autres "Carnets" de cette série et celui-ci est mon préféré, les dessins sont somptueux et l'atmosphère est incroyablement décrite.

On y trouve un manoir lugubre, un cimetière infâme, une sorte de musée des horreurs, une traversée en bateau et des abominations qui ne peuvent se décrire.

Un gros coup de coeur pour cette série de carnets très réussis. L’illustrateur a un talent certain.

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Oeuvres - Intégrale, tome 3 : L'affaire Charl..

Je remercie Neneve pour cette pioche de Février, pour une fois que j’arrive à lire mes pioches dans le mois imparti, il faut dire que celui-ci est assez court et je voulais l’inclure depuis quelque temps dans mes lectures. Je l’ai acheté récemment grâce à Easycash, pendant un temps ils ont fait des offres du genre « 10 livres = 3€ », difficile d’y résister surtout quand on y trouve des livres intrigants. Ce roman sera ma première lecture de cet auteur renommé en fantastique. J’ai ainsi choisi un roman peu épais dont le résumé m’intriguait.



Le récit est très compact, il n’y a pas du tout de dialogue dès les premières pages, on ne trouve que des descriptions avec, parfois, des phrases assez longues. Quand je reprend ma lecture, je ne sais plus où j’en suis et je relis souvent les mêmes parties. Pour ma part, ce genre de récit est un somnifère et au vu du résumé, je m’attendais à tout autre chose. J’ai donc essayé d’avancer un peu plus loin pour voir où me mener l’histoire. Le démarrage est curieux car on apprend qu’un homme fou s’est échappé d’un asile d’aliénés. C’est ensuite son médecin traitant qui raconte comment il est devenu fou en remontant l’histoire jusqu’à un de ses trisaïeuls dont on a tenté de l’effacer des mémoires. C’est très alambiqué mais cela m’intrigue suffisamment pour que j’en continue la lecture. Où veut nous amener l’auteur ? Malgré les innombrables longueurs de ce texte, certains passages ont suscité ma curiosité et m’ont permis d’en continuer la lecture car je voulais avoir le fin mot de cette histoire. Par contre, certains passages ont été allégrement sautés tant ils ne présentaient que peu d’intérêt pour le reste (des suites de noms, de grades ou d’achats divers…). Malgré les seulement 125p de ce récit, la lecture a été quasi aussi longue que pour un livre de 300p, c’est surtout dû au fait qu’il soit très dense, je pense. J’avais fini par deviner certaines choses mais l’histoire est encore plus tordue que je ne le pensais et ça frise l’horreur et l’épouvante. Je ne suis pas sûre de vouloir en découvrir d’autres de sa bibliographie, ça dépendra si j’en trouve d’autres d’occasion. L’histoire est tellement dense et fourmille de tant de détails que j’en ai perdu certains en cours de route. À la fin de certains passages, je m’arrêtais pour essayer de reconstituer l’histoire dans son entier d’après certains détails ainsi révélés et qui laissaient planer une atmosphère sombre, morbide et d’une peur ancestrale pour un certain type de magie noire. Tout n’est pas réellement expliqué à la fin mais c’est suffisamment explicite pour donner une vue d’ensemble sur les « activités » de certains sorciers de Salem. Seule coquille du livre concerne une erreur de date entre celle d’une lettre et de sa réception par le destinataire, comme si elle était antidatée, mais vu la logique du récit, je ne pense pas.



Comme vous l’aurez compris, j’ai donc un avis mitigé pour ce court roman. Malgré un début difficile, je me suis laissée happer par l’histoire de ce jeune Ward et je voulais savoir dans quoi il s’était embarqué. Au final, ça se lit, bien que dans une atmosphère teintée d’horreur latente et ce n’est certainement pas un livre à lire la nuit pour ceux qui sont sujets aux cauchemars. Et c’est sans doute cette atmosphère qui m’empêche de dire que ce fut une excellente découverte du style de Lovecraft. Cela m’a permis de découvrir son style assez particulier où les dialogues sont rares et les descriptions importantes, oui. Mais est-ce que je lirais d’autres œuvres de lui ? Je ne sais pas, tout dépendra des résumés… Si vous êtes amateurs de fantastique teinté d’horreur et d’atmosphère sombre, je vous conseille de découvrir cet auteur et son univers très particulier.



Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Oeuvres - Intégrale, tome 3 : L'affaire Charl..

C'est un des meilleurs Lovecraft que j'ai lu jusqu'ici, sans aucun doute.

Le récit monte en puissance tout doucement, et au fil de l'histoire, on finit par perdre pied, on se demande sans arrêt qui est qui, ce qu'il se passe exactement, et ce qu'il va se passer.

C'est bien écrit (et bien traduit), les changements de personnalité de Charles Ward sont décrits de façon excellente, et l'auteur arrive à exercer une attraction indubitable sur son lecteur. On retourne à ce livre comme à un cauchemar fascinant, en se demandant où l'on va.

Même si l'on a un récit par "on-dit" qui, habituellement, m'agace un peu chez Lovecraft, ici, la tension est bien présente malgré cette forme. Le Dr Willett est quand même pas mal "acteur" du récit ce qui fait qu'on est davantage dans l'action que dans certains autres récits de l'auteur.

Bref, j'ai passe un excellent moment horrifique avec cette lecture !
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Oeuvres - Intégrale, tome 3 : L'affaire Charl..

Ecrit en 1927 et publié en 1941, ce roman pourrait sans contestation se revendiquer du genre Fantasy: magie noire, incantation, créatures cauchemardesques, rien ne manque.



Le jeune étudiant en archéologie Charles Dexter Ward, effectue des recherches généalogiques qui l’amènent à découvrir les liens de parenté qui le relient à un personnage sulfureux qui défraya la chronique locale de la petite ville américaine Providence, 150 ans plus tôt. La curiosité l’emporte sur la prudence et le jeune homme est précipité dans une spirale infernale que les autorités médicales de l’époque attribueront à une folie soudaine. Mais le docteur Willet n’est pas tout à fait convaincu par cette explication...



Le style est très descriptif et imagé, et je découvre qu’une adaptation cinématographique a été diffusée dans les années 60. Je n’ose imaginer un Spielberg et des techniciens 3D s’emparant de l’affaire : au risque pour la spectatrice émotive que je suis de passer la séance sous le fauteuil et avec les mains sur les oreilles. Car déjà dans cette version écrite, l’angoisse est très présente et savamment distillée. C’est assez court et très dense. Pas de bavardages et d’états d’âme, la situation est très critique et ne supporte pas le délayage.



Il est étonnant de constater à quel point bien des auteurs de science-fiction ont souvent été de grands visionnaires : ici encore le récit date de plusieurs dizaines d’années avant la découverte de l’ADN et de son rôle dans la transmission des caractères héréditaires, et pourtant....


Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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