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Citations de Ian McEwan (731)


Un ratage naturel aussi aléatoire que dépourvu de sens. Ce qui ne faisait que mettre en relief la présence de la vie dans un corps sain parfaitement formé, tout aussi fortuite, tout aussi dépourvue de sens. Un coup de chance, de venir au monde avec ses organes intacts et au bon endroit, d'être né de parents affectueux et non pas cruels, ou bien d'échapper, sous l'effet du hasard géographique ou social, à la guerre ou à la pauvreté. Et de trouver par conséquent tellement plus facile d'être vertueux.
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Ce n'était pas seulement le vice et l'intrigue qui rendaient les gens malheureux, c'était la confusion et le malentendu; et par dessous tout l'incapacité d'appréhender la simple vérité que les autres étaient aussi réel que soi.
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L’apprentissage automatique a ses limites. Il va falloir donner à cet esprit quelques règles de vie. Pourquoi pas l’interdit des mensonges ? Mais la vie sociale fourmille de mensonges anodins, voire utiles. Comment les distinguer ? Qui va écrire l’algorithme du pieux mensonge qui évitera à un ami de rougir ? Ou du mensonge qui envoie un violeur en prison au lieu de le laisser en liberté ? (p. 411)
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Miranda avait peut-être raison, Adam ne pouvait pas être un rival, ce n’était pas un homme. Persona non grata. C’était un vibromasseur bipède et moi le dernier modèle du cocu. (p. 137)
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l se coucha sur le côté et se demanda s’il était d’attaque pour se branler, s’il n’aurait pas intérêt à s’éclaircir les idées, vu la journée qui l’attendait. Sa main opéra quelques attouchements distraits puis il renonça. Ces temps-ci, il manquait apparemment la conviction et la tranquillité ou le vide mental, et l’acte en soi semblait bizarrement démodé et improbable, comme d’allumer un feu en frottant deux bouts de bois.
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Ces gens-là – les romanciers étaient de loin les pires – parvenaient à convaincre leur entourage que non seulement leur temps de travail, mais la moindre de leur sieste et de leur promenade, leur accès de mutisme, d’abattement ou d’ivrognerie étaient couverts par l’immunité des grands dessins. Un masque pour la médiocrité, estimait Clive. Il ne mettait pas en doute la noblesse de la vocation, mais se conduire mal n’en faisait pas partie. Peut-être pouvait-on admettre pour chaque siècle une ou deux exceptions, Beethoven, d’accord ; Dylan Thomas, en aucun cas.
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Des tableaux impressionnistes anglais et danois étaient accrochés à proximité d’affiches fanées des premiers triomphe de Clive ou de concerts de rock mémorables ‑les Beatles au City Stadium, Bob Dylan à l’île de Wight, les Rolling Stones à Altamont. Certains de ces poster valaient plus cher que les tableaux.
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On le déposa juste devant les portes de l’aérogare. Tandis qu’il s’extirpait de la banquette arrière et faisait ses adieux, il s’aperçut que le policier au volant n’était autre que le type qu’il avait désigné lors de la seconde séance d’identification. Mais ni lui ni Clive n’éprouvèrent le besoin de commenter cette méprise au moment où ils se serrèrent la main.
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Meme en écrivant des mots les elle dit et les et alors, elle sourcillait et se trouvait sotte de prétendre connaître les émotions d'un être imaginaire. Elle s'exposait inévitablement dès lors qu'elle dépeignait la faiblesse d'un personnage; le lecteur allait forcément penser qu'elle se décrivait elle-même. De quelle autre autorité pouvait elle se prévaloir?
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Il est pratiquement impossible de nos jours de se prononcer sur le niveau d'éducation des gens d'après leur manière de parler, leurs vêtements ou leurs goûts musicaux. Mieux vaut traiter tous ceux qu'on rencontre en intellectuels distingués.
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Cécilia se demanda, comme il lui arrivait parfois de le faire lorsqu'elle rencontrait un homme pour la première fois, si c'était celui qu'elle épouserait, et si c'était le moment précis dont elle se souviendrait jusqu'à la fin de ses jours - avec gratitude, ou avec un regret particulièrement intense.
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How could a nation do this to itself ? It was tragic. It was laughable. Surely the Greeks had a word for it, choosing to act in one’s own very worst interests ? Yes, they did. It was “akrasia”. Perfect. The word began to circulate.
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His rise coincided with, though did not cause, my decline. Then is descent was my earthly triumph. I don't deny there was wrongdoing. I stole a life, and I don't intend to give it back.
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Harold McMillan n’était qu’un imbécile de brader l’Empire sans conditions, un salaud de ne pas imposer un gel des salaires aux syndicats, et un imbécile doublé d’un salaud d’aller mendier auprès des européens une entrée dans leur sinistre club (page 64).
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Il racontait tout cela sur fond de conversations de plus en plus animées, les vingt artistes du réchauffement climatique finissant leur vin tandis qu’on desservait. Insensible à l’autodérision, ou préférant ne pas relever, Jésus déclara solennellement, tournant son visage triste et désabusé vers la salle à manger pleine de monde, qu’à aucun moment de l’existence il ne fallait perdre espoir… Ses pingouins les plus réussis, les plus réalistes, ceux dont les lignes étaient les plus pures, avaient été sculptés ces deux dernières années, et depuis peu il s’attaquait aux ours blancs, créatures menacées par la hausse des températures et naguère hors de portée de ses talents artistiques. À son humble opinion, il était important d’avoir foi en la possibilité d’un profond changement intérieur. De toute évidence, un chercheur comme le señor Beard devait formuler sa propre théorie, tendre vers cette beauté, car qu’était la vie sans nobles ambitions ?
Comment avouer à Jésus qu’il n’avait pas entrepris de recherches sérieuses depuis des années, qu’il ne croyait pas en un profond changement intérieur ? Seulement en une lente déchéance intérieure, et extérieure. Il ramena la discussion vers le terrain moins risqué de la sculpture sur glace des pingouins comparée à celle des ours blancs, mais se remit à broyer du noir. L’action des antidouleurs s’estompait ; le vin, toujours le même, avait désormais l’âpreté de la piquette ; la bonne humeur ambiante lui rappelait que son mariage avait tourné court. Il se sentait las, trop cynique pour apprécier la compagnie. Ses prises de position animées n’étaient qu’une imposture, un effet conjugué du traumatisme, des médicaments et de l’alcool.
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Il appartenait à cette classe d’hommes – peu avenants, souvent chauves, petits et gros, intelligents – que certaines belles femmes trouvaient inexplicablement séduisants. Du moins le croyait-il, ce qui semblait suffire à en faire une réalité. Que ces femmes le prennent pour un génie ayant besoin qu’on le materne jouait en sa faveur. Mais le Michael Beard de cette période était un homme aux facultés intellectuelles amoindries, un monomaniaque anhédonique et blessé. Alors que son cinquième mariage se désintégrait, il aurait dû savoir que faire, prendre du recul, reconnaître sa part de responsabilité. Les mariages, les siens en tout cas, ne ressemblaient-ils pas aux marées, refluant avant l’arrivée du suivant ? Or celui-ci était différent. Michael Beard ne savait que faire, prendre du recul lui coûtait et, pour une fois, il ne se reconnaissait aucune responsabilité. C’est sa femme qui avait une liaison, au grand jour de surcroît, une liaison punitive et sûrement sans remords. Il se sentait en proie, entre autres émotions, à d’intenses accès de honte et de désir. Patrice voyait un maçon, leur maçon, celui-là même qui avait rejointoyé leurs murs, aménagé leur cuisine, refait le carrelage de leur salle de bains, ce type épais qui, un jour, devant une tasse de thé, avait montré à Michael une photo de sa maison simili-Tudor rénovée et tudorisée par ses soins, avec un bateau posé sur sa remorque sous un réverbère de style victorien au milieu de l’allée bétonnée, et un emplacement où ériger une cabine téléphonique rouge à usage décoratif. Beard découvrait avec étonnement la difficulté d’être cocu. Le malheur n’avait rien de simple. Et qu’on ne vienne pas dire que son âge le mettait à l’abri de nouvelles expériences !
Il l’avait bien cherché. Ses quatre ex-femmes – Maisie, Ruth, Eleanor et Karen -, qui, toutes, s’intéressaient encore vaguement à son sort, auraient exulté, et il espérait qu’elles n’en sauraient rien. Aucun de ses mariages n’avait duré plus de six ans. Au moins était-il parvenu à rester sans enfant. Ses épouses avaient très vite compris quel père médiocre, voire épouvantable, il ferait, elles avaient préféré se protéger et partir. Il aimait se dire que, s’il les avait fait souffrir, ça n’avait jamais été bien long, et d’ailleurs il restait en bons termes avec elles.
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C'est durant l'été cornouaillais de sa douzième année que Peter commença à remarquer à quel point le monde des enfants et celui des parents étaient différents. On ne pouvait pas dire que les parents ne s'amusaient jamais. (…) Le fait est que tous les adultes, si on les laisse faire, choisissent de se laisser sombrer dans l'une de leurs trois activités balnéaires : être assis à bavarder, lire des livres ou des journaux, ou faire un petit somme.
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INCIPIT :
Lorsque Peter Fortune avait dix ans, les grandes personnes lui disaient parfois qu'il était un enfant "difficile". Il ne comprenait jamais ce qu'ils entendaient par là. Il n'avait pas du tout le sentiment d'être difficile.
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Seul l'équilibre de la terreur peut garantir la paix.
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Quelle oeuvre célèbre commence par une phrase aussi lapidaire ? Le jour de son arrivée, le thermomètre atteignit trente-deux degrés centigrades. Percutant, non ? Vous ne reconnaissez pas ? Je provoquai l'hilarité de mes amies de Newnham qui étudiaient la littérature anglaise quand je leur affirmai que La vallée des poupées valait bien n'importe quel roman de Jane Austen. Elles s'esclaffèrent, et se payèrent ma tête pendant des mois. Or elles n'avaient jamais lu une ligne des oeuvres de Jacqueline Susann. Mais quelle importance ? Qui s'intéressait à l'avis incompétent d'une mathématicienne ratée ? Pas moi ni mes amies. A cet égard, au moins, j'étais libre.
L'évocation de mes habitudes de lecture durant mes années de licence n'est pas une digression. Je dois à ces livres ma carrière dans le renseignement.
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