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Citations de Ingrid Thobois (178)


Le propre de l'angoisse est de venir interrompre l'acte le plus anodin, le plus quotidien et de l'enrayer. Elle se glisse dans les plis des draps, de lit défait en lit défait, dessinant une chaîne ininterrompue d'insomnies. Elle traverse le corps de part en part, de cellule en cellule, s'infiltre dans chaque membre, tendon, muscle, nerf. Rien ne sert de lutter. Il faut attendre que les proportions du monde se rétablissent, que l'angoisse redevienne peur, inquiétude et son objet un bibelot dont on pourra bientôt se moquer. (p40)
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Le chagrin ne s’allège pas d’être toujours partagé. La tristesse, c’est aussi quelque chose d’intime que l’on peut vouloir garder pour soi. Il faut simplement accepter de la traverser. Ne pas lutter. Attendre que le courant nous redépose sur le rivage. Attendre que passe le nuage d’orage.

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L'imminence du départ, ce spasme entre la certitude d'un quai et le doute d'une destination, déstabilise un grand nombre de voyageurs. On a beau avoir lu les panneaux d'affichage, vérifié les écrans, rien n'y fait: le parallélisme des quais et des trains semble une invite à se tromper de voie, à se tromper de vie.
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J'ai toujours aimé les chiens: tellement plus franc du collier , l'indicateur des battements de queue fiable à 100% . Il n'y a rien de compliqué avec un chien, jamais .ça a faim, soif, c'est content, pas content , ça veut faire sa promenade, faire ses besoins, ça a peur de l'orage, ça a envie de jouer, ça aime ou ça n'aime pas quelqu'un . Un chien, ça repose des humains...et des garçons.
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J'ai toujours aimé les chiens : tellement plus francs du collier, l'indicateur des battements de queue fiable à 100%. Il n'y a rien de compliqué avec un chien, jamais. Ça a faim, soif, c'est content, pas content , ça veut aller en promenade, faire ses besoins, ça a peur de l'orage, ça a envie de jouer, ça aime ou ça n'aime pas quelqu'un. Un chien, ça repose des humains... et des garçons.
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Choisir de cesser de vivre, ce n'est pas forcément choisir de mourir.
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La guerre n'arrête pas seulement le temps, elle l'engloutit, brouille les figures, les traits, et ride pareillement vieillards et enfants. Un même masque se dépose sur les visages rongés d'angoisse et privés de sommeil.
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C'est vraiment bien les chiens : fidèles et pas rancuniers . Il faudrait que je rencontre un garçon aussi bien que Flappi . Lisible comme un livre ouvert . Et je saurais exactement ce qu'il ressent à sa manière de bouger , d'aboyer, de ... Bref, ça serait bien .
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Vesna continue d'expliquer. Elle parle sans interruption. La résistance, ce n'est pas seulement celle à laquelle participe [son fils] Zladko. Il y a quantité de manières de se battre pour regagner le droit de vivre ensemble. La ville entière résiste en s'acharnant à vivre. En continuant à sortir pour sa ravitailler en nourriture, en eau, les bidons à bout de bras, priant pour que Dieu existe et qu'il regarde du bon côté. En continuant à fréquenter les théâtres et les galeries d'art en sous-sol, les concerts dont résonnent les caves. En continuant à se marier. A faire l'amour. A jouir. A enfanter. En organisant un concours de beauté. A ces mots, Vesna se contorsionne vers le siège arrière de la voiture et se saisit d'un paquet qu'elle jette sur les genoux de Joaquim : 'Schwarzkopf blond cendré n° 08'. Vesna a échangé cette teinture au marché noir contre la fortune d'un kilo de sucre.
(p. 125)
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... rien à voir avec ces touristes qui consomment le monde au lieu de le découvrir, prenant en photo ce qu'il n'ont pas regardé.
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Quatorze kilomètres, c'est peu et beaucoup à la fois. C'est peu si tu as l'argent pour prendre le ferry. C'est beaucoup quand tu dois ramer la nuit dans les eaux noires du détroit de Gibraltar, à bord d'un rafiot bourré de clandestins, et pas un pour savoir nager. Les eaux y sont tellement brassées par le passage continuel des navires que traverser revient à zigzaguer dans un champ de mines. Une collision, et c'est la catastrophe : les corps qui coulent à pic sans laisser de trace à la surface.
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Dans la salle d'attente , personne ne regardait personne . Il y avait là des blancs, des noirs, des jaunes, des métis, des hommes, des femmes, des vieux, des pas très vieux mais presque tous plus vieux que moi . Si on avait tiré des fils le long de chaque regard, ça aurait formé un incroyable entrelacement multicolore . ça aurait été beau , je me suis dit .
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Je supplie la vie de faire une pause, et l´univers de cesser un instant de tourner : on ne prête jamais à la beauté du monde l´attention qu´on lui doit.
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" Tu comprends , y a un truc qui cloche", il m'avait dit depuis le fond de sa capuche, sans me regarder . "Désolé", il avait ajouté, et j'avais trouvé ça pire que tout . J'avais tourné les talons pour ne pas qu'Arthur me voit me liquéfier. J'avais traversé les couloirs du lycée comme un automate . La douleur m'anesthésiait des pieds à la tête. Couloir, couloir, couloir, escalier, couloir, couloir, couloir... (...), j'avais piqué en diagonale jusqu'à chez moi . J'étais montée direct dans ma chambre. J'avais claqué la porte . Et prétextant la gastro du siècle , j'étais restée la tête enfoncée dans l'oreiller pendant soixante dix-neuf heures - je les ai comptées .
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Kenza adore cette manière poétique d'envisager le monde. Et puis, chez les Berbères, la femme est l'égale de l'homme, et elle n'est ni soumise à son père, ni à son mari, ni à son frère !
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Il regarde la façade arrondie [...] , repère l'enfilade de fenêtres de l'appartement où il a grandi, la baie vitrée du salon, son balcon, la chambre des parents, la sienne, celle de Viviane, toutes donnant sur la rue, et Joaquim se souvient comme il aimait imaginer la vie des gens en regardant à travers leurs carreaux. C'était l'un de ses jeux favoris quand il était enfant, surtout l'hiver lorsque la nuit chasse la lumière bien avant l'heure du coucher, transformant le monde en un vaste calendrier de l'Avent. Chaque fenêtre éclairée recelait une histoire à raconter.
(p. 168-169)
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Il n'y a rien à comprendre de la psychologie d'un tueur. Il n'y a pas de 'psychologie du tueur'. Il y a un conflit dont les nations européennes s'excusent au motif qu'il serait ethnique. Durant la guerre de Bosnie, nombre de tueries se sont pourtant passées d'ennemis définis. Comme ce jour de juillet 1992, lorsqu'une tour d'habitation du centre-ville a été prise pour cible. Vingt minutes de pilonnage méthodique au canon antiaérien de quarante millimètres. Aucun appartement n'est épargné, du rez-de-chaussée au dix-huitième étage, vitre après vitre, sans souci de confession, sans préoccupation d'ethnie. Pour unique objectif : la gratuité du meurtre de masse. S'ensuit ce silence propre à la guerre, pareil à l'épanchement d'un gaz invisible, le tympan palpitant contre l'air chauffé à blanc. Le tueur pose son arme, fouille ses poches, en extrait un paquet souple. L'extrémité de sa cigarette s'enflamme, rougeoie. La fumée remplit sa bouche, tapisse sa gorge, descend le long de sa trachée, se disperse dans les ramifications de ses bronches et y stagne. Plusieurs secondes s'écoulent avant l'expiration simultanée par la bouche et le nez. Un vent tiède emporte la fumée. L'odeur insiste quelques secondes et disparaît à son tour. Réduit à une vibration, le corps du sniper se déplie - la station debout comme dernier souvenir de son humanité.
(p. 186-187)
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Dès son invention, la photographie, thanatopraxie qui ne dit pas son nom, s'est invitée dans la sphère familiale, au premier rang des cérémonies marquant les âges de la vie.
(p. 17)
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Bientôt, ce ne sont plus que des points minuscules piquant le ciel. Dans un instant, ils atteindront le détroit de Gibraltar, mince bras de mer, qu'ils franchiront en quelques battements d'ailes, et l'Europe sera là, déjà. Combien d'hommes et de femmes désespérées empruntent chaque jour ce même trajet au péril de leur vie, à bord de rafiots misérables, toutes leurs économies englouties dans la poche des passeurs ?
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Zladko ne déteste pas les journalistes. Il s'étonne simplement que, depuis le début du siège, leur présence et leurs témoignages n'aient eu aucun impact sur le positionnement des gouvernements spectateurs de ce jeu de massacre.
(p. 155)
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