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Citations de Ingrid Thobois (178)


Dans les Balkans, le vivre-ensemble était une notion vaste. Komsiluk. On veillait les uns sur les autres. on se prêtait les enfants, on les nourrissait et on les berçait sans distinction de confession, de nationalité. On était de tous les anniversaires et de tous les enterrements. Et quand un étranger frappait à la porte, on l'invitait à sa table (...) Nous étions Bosniens. Mais si cette guerre ne se termine pas rapidement, plus personne ne le sera plus jamais.
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Et elle devine les souffrances, les fractures familiales et les maltraitances que les garçons ont certainement endurées pour en arriver là.
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On peut être né et avoir vécu vingt ans à Rouen sans en avoir l'accent. Il suffit d'avoir été élevé dans un milieu cossu, par un père médecin et une mère au foyer d'ascendance aristocratique et militaire. Il suffit d'avoir subi toute une scolarité derrière l'enceinte de briques rouges d'une institution privée. Il suffit d'avoir toujours méprisé ce lieu où le père avait atterri à la suite d'un classement moyen à l'internat, et de s'être appliqué à dénigrer jour après jour cette ville-musée, ridicule à force d'histoire, d'impressionnistes et de colombages, à mi-chemin de la mer et de Paris, indécision géographique terminant de la vider de sa substance. [...] Leur installation à Rouen au début des années 70 aurait pu, aurait dû n'être qu'une migration temporaire imputable à la relativité d'un concours, un raté que le temps, forcément, allait rectifier. Mais non. Joaquim y voyait le signe d'une passivité [de ses parents] que tout leur passé venait corroborer.
(p. 52-53)
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Quand la corvée d'eau est terminée, on confie à Nassim et Nassima d'autres tâches, par exemple celle d'aller chercher le pain à pied à deux kilomètres de là. Et attention, il ne s'agit pas de ramener un seul pain, mais une quantité astronomique de pain. Ils ne mangent pas grand-chose d'autre. Le pain, c'est économique et ça cale. Surtout si on boit du thé juste après. ça se met alors à gonfler. On a comme un ballon de baudruche dans l'estomac. Ensuite, on ne peut plus bouger pendant une heure, mais l'avantage, c'est qu'on n'a plus faim.
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La vie est merveilleuse ; il faut lui faire confiance et croire qu'elle peut nous apporter ce que l'on désire profondément
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... les trains ont toujours du retard et les gens qui aiment sont toujours en avance.
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J’envie les amnésiques pour qui l’inconscient travaille gratuitement. Le mien me fait payer chacun de mes égarements. Dans mes rêves, mes peines de prison sont d’un réalisme terrifiant. Je m’appelle Norma-Jean Vasseur et j’ai plus ou moins cinquante ans. Je m’appelle Norma-Jean Vasseur, j’ai quinze, j’ai vingt ans, j’ai trente ans, j’ai cent ans. Le précipité de la mort est couleur de naissance. Je ne vois que du rouge et quelques lignes blanches, graisse ou ligaments que des mains amputées tentent de démêler. Je vais finir comme j’ai commencé : à terme, confondue dans le sang, libérée par le rite des vivants.
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L'Afghanistan est sec comme les poignets des vieillards qui surveillent les rues. Comme un corps d'homme bien fait, aussi. Sa beauté n'a d'égal que sa pudeur et sa violence.
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Elle était née à Sarajevo à la fin des années soixante et y avait vécu une enfance qu'elle qualifiait de douce, comme elle aurait parlé d'un tissu ou d'un vêtement, de tout ce qui perd forme, s'élime et s'assouplit avec le temps.
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e père de Joaquim et Viviane était cet homme à l'affût, posté en lisière d'une famille qu'il avait construite comme malgré lui, ou bien par accident, et qu'il regardait souvent comme un corps étranger, une greffe à sa vie.
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Devant l'immeuble, il avait frôlé sa main. Comme elle ne l'avait pas retirée, il l'avait serrée. Elle s'était laissée faire, docile dans l'espace public, laissant son mari seul avec ces phalanges entre les siennes, et l'impression de commettre un viol. Au surgissement de cette pensée, il avait lâché sa main. De la personne dont il était tombé amoureux ne restait plus rien, sinon le souvenir air de ce qui avait à peine eu le temps d'exister.
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Les Casques bleus, supposés veiller à l'application du droit de la guerre, n'ont l'autorisation d'intervenir nulle part et ont à peine conscience de l'endroit où ils se trouvent. Leur solde a été multipliée par vingt. Ils savent de la région ce qu'on leur en a dit au cours d'une présentation de quinze minutes juste avant leur départ. Ils en ont retenu que 70 ans de communisme ont fait du Slave un menteur auquel il ne faut surtout pas se fier.
Les Casques bleus sont pour beaucoup des gosses d'à peine vingt ans, des enfants de la paix qui auront voulu savoir à quoi ressemblait la guerre, et ils auront été déçus. Une minorité plus mature s'est engagée par conviction dans cette intervention qu'elle jugeait juste et nécessaire. En guise d' « intervention » : des mois et des semaines à compter les points entre David et Goliath. Des mois et des semaines à accompagner de rares convois humanitaires. Et puis il y avait le ramassage des corps le temps de brefs 'cessez-le-feu' - les rares à être respectés. Ces 'missions cadavres', les Casques bleus les espéraient autant qu'ils les redoutaient. Ils auraient au moins cela à raconter. Elles venaient rompre l'ennui des rapports sur les échanges de tirs : qui sur qui ? Qui depuis quel endroit ? Qui le premier ? [...]
(p. 191)
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Il faut que chacun puisse croire en paix au dieu qu'il veut, ou ne croire en rien, porter des jupettes ou des hijabs, manger des carottes, des bonbons ou du cochon, des cacahuètes salées ou des grillons grillés, aller à la mosquée, ne pas y aller, au temple, à l'église ou dans aucun de ces lieux, bref, être libre de penser et d'agir!
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[ Incipit ]

Tout ne se joue jamais que dans l'instant, durée infinitésimale comprise entre la série des passés et celle des avenirs. Et c'est là, et c'est tout à fait là, que s'écrivent dans l'urgence les fictions nécessaires : à la diagonale de nos réalités, à la fracture de nos vies, souvent au très petit matin qui confond jour et nuit.
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La simple idée de l'amour lui était devenue lointaine,presque étrangère,à la manière d'un pays d'enfance où l'on n'est jamais retourné.
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On demeure à jamais étranger là où on n'est pas né.
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Ingrid Thobois
Tout ce qui lui apparaissait hier comme dû devient à ses yeux un trésor: être entourée par une famille, vivre protégée au milieu des siens, avoir un toit, de quoi manger, être assurée du lendemain.
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"C'est parce que la lumière se déplace plus vite que le son que certains ont l'air brillant avant d'avoir l'air con." Alekseï ne lisait pas cette affichette épinglée au mur ; il l'avait tant de fois déchiffrée, assis au comptoir à repriser sa vie, qu'il la connaissait par coeur.
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Lui, avait fini par s’endormir sous l’effet de la morphine. Vous [ le Docteur ], n’arriviez toujours pas. Je me trouvais là, seule avec mon sentiment d’urgence, incapable de comprendre que tout ceci était bel et bien arrivé, en butte à l’immobilité de cette chambre où des infirmières discrètes comme des chats venaient parfois me chuchoter un mot que je n’entendais pas.
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Éric s'est usé à essayer de lui expliquer qu'islam ne rime pas avec terrorisme, que le fanatisme d'une minorité n'est pas révélateur, et que la plupart des gens se contentent de vivre leur foi et aspirent à la paix.
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