Je n'avais jamais entendu parler de ce bouquin, et si je l'ai pris , c'est uniquement parce que la couverture (silhouette noire + titre calligraphié à l'intérieur) me faisait penser à un autre roman (ado) que j'avais beaucoup aimé " La vérité sur Alice".
Mais rien à voir ...
On est en France , Leila vient de se faire plaquer par Arthur , puis Leïla n'a plus ses règles, puis Leïla garde le chien d'une copine , Leïla déménage dans le Nooord , Leïla se confronte à la mort, puis Leïla part au Bled, puis Leïla fait de l'auto stop ...
Beaucoup de thèmes abordés, l'auteur est généreuse . Pour ma part , j'ai trouvé qu'il y en avait trop ... Du plus léger problème d'adolescente au plus grave (mineurs -migrants ) , on s'éparpille un peu .
J'ai eu l'impression que ce roman était comme des polaroids sortis d'une boite à souvenirs , plus que comme une histoire dont le fil conducteur serait Leïla .
Certains y trouveront un certain charme car l'auteur écrit bien .
J'ai adoré la scène du métro avec le chien ...
Une auteur qui a du potentiel , qui ne manque pas d'humour (et moi , on m'a à tous les coups avec ça !) .
Je suivrai sa carrière avec intérêt ...
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Enfin un roman ado court et qui dit l'essentiel !
On suit donc Leïla, non pas de manière linéaire mais par épisode, comme une collection d'instantanés. Chaque chapitre nous permet d'appréhender un petit bout de sa vie d'adolescente de 16 ans, fantasque et égocentrique, avec ses traditionnelles problématiques autour de l'amour, de l'amitié, des changements de l'adolescence mais pas que ! Certains passages sont réellement très drôles, Leïla vivant tout de manière intense et exagérée. Elle est parfois agaçante mais cela ne dure jamais longtemps et vu la longueur du roman et des chapitres, on n'a pas le temps de se lasser.
Le lecteur oscille entre passages légers, rocambolesques ou drôles et d'autres qui laissent place à une vraie réflexion sur certains sujets (migrants, deuil, déracinements, déménagement, etc.). Leïla prend parfois un recul très adulte sur certains aspects de sa vie, ce qui permet de mettre les adolescents en position de réflexion, de recul sur soi, sans être moralisateur.
J'ai particulièrement apprécié la dernière partie qui permet d'aborder une réflexion sur les chocs culturels entre la France, son pays d'adoption et le Maroc, son pays d'origine, qu'elle aime le temps de l'été. Leïla va se poser des questions sur la place des femmes, sur l'intégration sociale et culturelle, et sur l'attachement à la terre d'origine et aux traditions.
Pour les plus de 14 ans.
Oui ! Petit coup de coeur pour la justesse du propos, malgré une fin un peu facile.
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" Tu comprends , y a un truc qui cloche", il m'avait dit depuis le fond de sa capuche, sans me regarder . "Désolé", il avait ajouté, et j'avais trouvé ça pire que tout . J'avais tourné les talons pour ne pas qu'Arthur me voit me liquéfier. J'avais traversé les couloirs du lycée comme un automate . La douleur m'anesthésiait des pieds à la tête. Couloir, couloir, couloir, escalier, couloir, couloir, couloir... (...), j'avais piqué en diagonale jusqu'à chez moi . J'étais montée direct dans ma chambre. J'avais claqué la porte . Et prétextant la gastro du siècle , j'étais restée la tête enfoncée dans l'oreiller pendant soixante dix-neuf heures - je les ai comptées .
J'ai toujours aimé les chiens: tellement plus franc du collier , l'indicateur des battements de queue fiable à 100% . Il n'y a rien de compliqué avec un chien, jamais .ça a faim, soif, c'est content, pas content , ça veut faire sa promenade, faire ses besoins, ça a peur de l'orage, ça a envie de jouer, ça aime ou ça n'aime pas quelqu'un . Un chien, ça repose des humains...et des garçons.
J'ai toujours aimé les chiens : tellement plus francs du collier, l'indicateur des battements de queue fiable à 100%. Il n'y a rien de compliqué avec un chien, jamais. Ça a faim, soif, c'est content, pas content , ça veut aller en promenade, faire ses besoins, ça a peur de l'orage, ça a envie de jouer, ça aime ou ça n'aime pas quelqu'un. Un chien, ça repose des humains... et des garçons.
Dans la salle d'attente , personne ne regardait personne . Il y avait là des blancs, des noirs, des jaunes, des métis, des hommes, des femmes, des vieux, des pas très vieux mais presque tous plus vieux que moi . Si on avait tiré des fils le long de chaque regard, ça aurait formé un incroyable entrelacement multicolore . ça aurait été beau , je me suis dit .
C'est vraiment bien les chiens : fidèles et pas rancuniers . Il faudrait que je rencontre un garçon aussi bien que Flappi . Lisible comme un livre ouvert . Et je saurais exactement ce qu'il ressent à sa manière de bouger , d'aboyer, de ... Bref, ça serait bien .
Lilia et Mehdi, un frère et une soeur d'origine berbère, ont fui leur village et gagnent Tanger, le port de tous les espoirs. Au-delà, c'est l'Europe. L'espoir d'une vie meilleure ?
Le nouveau roman d'Ingrid Thobois aborde avec justesse et sensibilité la réalité des migrants.