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Critiques de Ingrid Thobois (164)
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Si tu me tues, je te tue

Salem, 10 ans, pense que tous ceux qui s'éloignent du Coran doivent être lapidés et notamment Lola, sa jeune voisine, qui porte des jupes courtes. Pourtant, Naïma sa mère est une musulmane pratiquante et tolérante, elle ne comprend les dérives de son fils. Céleste, son amie, décide de jouer un tour au jeune garçon afin de lui faire entendre raison...



Entre conte et fable, ce récit court récit de 66 pages est une réussite !



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Le roi d'Afghanistan ne nous a pas mariés

Ce livre m'a fait l'effet d'un poème plus que d'un roman. Il est beau par sa vision singulière de l'amour, de l'orient et du bonheur intérieur ainsi que par ses belles tournures de phrase. L'histoire est un peu négligée par conséquent. L'intrigue est mise à l'arrière plan. C'est un choix d'écriture comme un autre. Le factuel ici n'a pas le dessus.

J'ai bien aimé, à ma grande surprise, moi qui suit difficilement charmée par les exercices de style en abondance. Il faut croire que Ingrid Thobois est arrivée à m'en faire voir des valables. C'est pour moi une écriture lourde de sens plutôt que lourde tout court, comme peuvent ressentir certains. Car il est vrai que les descriptions chargées et phrases rallongées (ils ne m'ont pas particulièrement gênée tant ils sont plein de magie et de poésie) peuvent alourdir le style et plomber les lecteurs attachés à la légèreté du ton.
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Moi, Pépito, chat heureux : Mais plus pour lo..

Pepito est un chat avec une vie bien régulée. Dès qu'il est seul à la maison, il aime manger devant la télé, monter le chauffage ou aller voir sa copine. Mais voilà que Colin et Coline veulent déménager. Pepito n'est pas d'accord et avec Joséphine, il met en place des stratagèmes pour empêcher la vente...



L'histoire de Pepito est bien mignonne et drôle. Pepito est un chat choyé qui a l'impression que la maison ne tournerait pas sans lui.



Je me suis amusée des petits commentaires du père de famille qui souligne l'embonpoint de Pepito ce qui agace le chat qui marmonne.



Les idées pour éloigner les visiteurs de la maison sont bien saugrenues. Ca m'a fait rire.



Le roman joue pas mal sur les idées d'opposition entre chat et chien. Et finalement, le chien présenté comme un benet ne l'est pas tant que ça. C'est même lui qui vient à bout de la situation.



Charmant, drôle et léger, voilà une lecture sympathique.
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Si tu meurs, n'oublie pas

L'adolescence une période qui n'est pas facile et quand il faut faire face à un deuil c'est très compliqué. Alex perd son cousin, presqu'un frère, il faut que la vie reprenne malgré tout.

L'écriture d'Ingrid Thobois est vraiment fluide et agréable.

Une belle découverte choisie lors de la dernière Masse Critique.

Ce livre destiné aux grands adolescents peut plaire à un public beaucoup plus large.
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Juste de l'autre côté de la mer

Lilia et Medhi quinze ans sont jumeaux, ils ont vécu une enfance heureuse dans l'Atlas marocain. À l'adolescence, tout change et Medhi se sent de plus en plus attiré par l'eldorado européen. Leurs différences créées une distance qu'il sera dès lors, difficile à combler...



C'est un roman courageux, libre qui parle de l'immigration avec un regard attentif, sans juger...



Pour comprendre, l'auteur nous immerge dans les odeurs, les couleurs, les reliefs du Maroc.



Lilia et Medhi se sont nourri de cette terre, de son histoire, l'ont aimé aussi, à travers le dessin pour l'un, la pêche pour l'autre. Leur aventure est un parcours du combattant pour trouver leur place, s'en sortir. Tous deux n'ont pas la même disposition ou sensibilité, la même mentalité et ne font pas les mêmes choix. Tous deux n'ont pas la même disposition ou sensibilité, la même mentalité et ne font pas les mêmes choix.



L'écriture est intelligente, belle, vertueuse. Elle nous amène à ressentir des émotions aussi intenses que contrastées. Les personnages nous touchent par leur vécu et dans la manière qu'ils ont à y répondre avec leurs tripes, leur sincérité. On aime la force de Lilia, son énergie, sa détermination. On est désolé, affligé par l'attitude de Medhi et sa dérive. On y parle d'influence, de direction, de foi, d'identité. Les chemins de cette fratrie se suivent, mais ne ressemblent pas.



On est mis en face de quelque chose de viscéral, instinctif mais pas aussi simple que cela avec une lucidité rare et affranchie.



Un roman beau et violent avec lui-même, vous allez adorer !
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Juste de l'autre côté de la mer

Eric revient tous les ans chez Kenza, Mehdi et Lilia.

Une semaine de congé, tous les ans auprès de cette deuxième famille de cœur qui l'a adopté autant qu'il ne peut se passer d'eux, même si peu, à l'échelle du temps qui passe. Escalade et bonne humeur se conjuguent au quotidien. Kader, le mari de Kenza, avait été son guide et une grande amitié était née entre les deux hommes. Cette chose aussi évidente qu'inexplicable entre deux êtres que des mondes semblent séparer. Jusqu'à la disparition de Kader. Témoin des jours heureux pour les jumeaux Lilia et Mehdi, Eric est fêté comme l'ami de toujours. Medhi, aujourd'hui adolescent rêve d'Europe et Lilia dessine toujours mieux le monde qui l'entoure. Et entre Kenza et Eric quelque chose se noue.



Nouvelle rencontre avec l'écriture d'Ingrid Thobois avec cette nouvelle Masse Critique. Que Babélio et les éditions Bayard soient ici remerciés.



La grande scène d'exposition décrit l'équilibre fragile des liens entre les êtres. Pourtant, sans réussir à éviter complètement une certaine mièvrerie, Ingrid Thobois distille les ingrédients du retournement narratif qui va emporter Mehdi et Lilia. L'adversité va forcer les deux adolescents à se révéler, à forger leurs caractères. En ce sens, Juste de l'autre côté de la mer est d'abord un beau portrait de (jeune) femme, Lilia prenant progressivement la place centrale du récit. La grande force de ce roman, dans chacune de ses inflexions, est de finalement être imprévisible dans son pacte de lecture. On croit aller quelque part, Ingrid Thobois suit des fils narratifs à rebours des évidences et nous emmène ailleurs. Elle détaille le progressif délitement des liens entre les jumeaux, chacun tiré vers son destin d'adulte. Ce qu'ils seront pointe à l'horizon des événements. Juste l'autre côté de la mer est le roman de la fin de l'enfance avec ce qu'il implique d'obstination, de ruptures et de renoncements.

Sans jamais ignorer la dureté du monde, Ingrid Thobois donne à comprendre la détermination qui fait traverser la Méditerranée, fut-ce au prix de sa propre vie. Elle réussit un ici un beau roman d'apprentissage, original et ancré dans les tensions du monde contemporain.
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Miss Sarajevo

Miss Sarajevo... Un roman grave. A plusieurs niveaux. Les dégâts de la guerre. Les dégâts d'un suicide. Les dégâts des secrets de famille trop souvent tus.



Miss Sarajevo... Des idées qui se bousculent. Dans la tête du personnage principal et entre les lignes de ce roman d'Ingrid Thobois.



Miss Sarajevo... C'est un style d'écriture. Particulier. Un peu ampoulé. Agréable et surprenant à la découverte. Mais fatiguant et ennuyant sur le long terme.



Miss Sarajevo...Et ses passages qui méritaient une écriture plus dynamique. Plus spontané. Plus « coup de poing ». Plus rapide. Comme les coups de mitraillette. Comme le suicide de Viviane.

Miss Sarajevo... C'est aussi la référence et la découverte de ce concours de beauté organisé dans une ville et un pays dévastés par la guerre.
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Juste de l'autre côté de la mer

Merci aux éditions Bayard Jeunesse et à Babelio pour l'envoi de ce livre!



J'adore les romans jeunesse et ça faisait longtemps que je ne m'étais plus plongée dans cet univers.

C'est avec plaisir que j'ai lu ce texte. J'ai été touchée par l'amour entre ces jumeaux, leur différence de caractère qui les renforce et qui les soutient.

Ces deux enfants ont vécu un drame horrible mais ils ont à leur côté des personnes ressources qui les poussent à aller de l'avant. C'est ce que j'ai préféré dans le livre!

J'ai été moins touchée ( bizarrement) par la mésaventure qui leur arrive alors que c'est 'le sujet principal du livre! J'ai trouvé ça un peu gros et je ne me suis pas laissé embarquer.



Je retiens tout de même une écriture qui m'a beaucoup plu !
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Miss Sarajevo

Joaquim sillonne le monde comme photographe reporter. Quand il reçoit un message lui annonçant le décès de son père, le passé refait surface. Dans le train qui le mène à Rouen pour régler la succession, il se remémore les faits qui l'ont mené à couper les ponts avec ce qui lui restait de famille. L'élément déclencheur de la désagrégation familiale a été le suicide de la sœur de Joaquim mais des failles existaient auparavant, nous les découvrons au fil du roman.



Joaquim revient également sur la période qui a marqué le début de sa fuite en avant. A vingt ans, pour fuir une ambiance familiale devenue insoutenable, il s'envolera pour Sarajevo. Nous sommes dans les années 90, les Balkans sont à feu et à sang. Joaquim est hébergé dans une famille qui le prend sous son aile et lui permet d'être au plus près du quotidien des habitants de la ville.



Je n'ai compris le titre du roman qu'à la toute fin de l'histoire. En faisant quelques recherches, j'ai découvert que "Miss Sarajevo" était le titre d'une chanson de U2, sortie en 1995.  Pavarotti, invité par le groupe, y chante un solo d'opéra. La chanson fait référence à un concours de beauté organisé dans un Sarajevo assiégé, acte de résistance très marquant. J'avoue que je ne connaissais ni cette chanson, ni son histoire (ou alors je les ai oubliées !).



C'est un roman bien écrit et intéressant qui mêle la petite et la grande histoire. Sans avoir été jusqu'au coup de cœur, comme Antigone, j'ai trouvé qu'il y avait de très beaux passages sur le deuil, la fratrie mais aussi sur la guerre. Ingrid Thobois a assurément une belle plume et beaucoup de finesse dans l'analyse des sujets traités.



Un bon roman de cette rentrée.
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Miss Sarajevo

Il y a des romans qui vous séduisent dès la toute première phrase ; "Miss Sarajevo" fait partie de ces romans. Nous sommes en 2017 auprès de Joachim Sirvins, 44 ans, photographe de guerre, qui vient d’apprendre la mort de son père. Après avoir perdu sa petite sœur, Viviane, il y a vingt-quatre ans, puis sa mère deux ans plus tard, il se retrouve orphelin. Le temps d’un trajet pour rejoindre l’appartement familial à Rouen, appartement dans lequel il s’était juré de ne jamais remettre les pieds, ressuscitent de multiples fragments de son passé mais surtout son départ pour Sarajevo en 1993.

Joachim se jette dans la guerre pour biffer la mort de sa sœur et effacer la toute dernière image. "De la guerre, écrit l’auteure, Joaquim attend un électrochoc, un saccage en bonne et due forme." Il y a les tirs des snipers, de tous côtés, il y a Ludmilla, de quinze ans son aînée, qui le subjugue, il y a les cadavres qui pourrissent en plein air, il y a sa jeunesse déjà vieillie.

Mais il y a surtout ce "Miss Sarajevo" organisé malgré les balles, les incendies et les décombres. Et c’est ce concours de beauté, loufoque, presque absurde, qui fait de ce roman une ode à la résistance, un texte sur la mort, épaisse et suffocante, mais toujours muselée par la force de vie qu’on porte en soi. J’avoue, j’ignorais tout de ce concours de beauté organisé en plein Sarajevo assiégé pour défier la guerre ; j’ai été ébahie par la puissance de cet acte.

Sans cesse on oscille entre la France et la Bosnie, entre fureur de vivre et démission, entre tirs de snipers et silences opaques. Qu’y a-t’il derrière ces angoisses qui étreignent subitement Joachim et son incapacité à se poser quelque part ? Quelles sont ces ombres qui l’encagent et avortent ses relations amoureuses, le laissant seul et inaccessible, peuplé par trop de chocs non soignés et d’aveux jamais confessés ? Qu’y avait-il derrière le corps rabougri de sa petite sœur qui s’effaçait lentement jusqu’à l’envol final ? Qu’y avait-il derrière les oublis de la mère et la dureté du père ?

Un secret caché telle une honte, une plaie jamais cicatrisée. Une famille qui ne se parle pas et dont les secrets s’impriment dans le corps. Une fuite éperdue qui contaminera tous les membres Sirvins puisque le maître mot est de TAIRE, peu importent les dommages collatéraux. Puisqu’il s’agit de s’en aller, par le corps ou l’esprit, pour ne pas avoir à affronter la réalité.

Ingrid Thobois nous raconte une histoire comme il y en a tellement, ravagée comme la capitale bosniaque, transpercée, suppliciée, sans cesse menacée d’éclatement. Elle nous raconte ces enfants portant des silences jamais nommés et des plaies bâillonnées qu’ils ne devraient jamais porter. Et autour de ces drames, s’impose tel un fil rouge la puissance des photographies qui témoignent, accusent et survivent.

Quant à la plume… mais quelle merveille. La romancière écrit avec une telle finesse et une telle pudeur que chaque paragraphe est enchanteur. C’est une expérience étrange de se mettre à pleurer tellement ce qu’on lit est beau. C’est un texte incroyablement délicat, gracile et gracieux, derrière lequel on sent un immense travail pour que chaque phrase soit parfaitement sculptée et ornée.

Tant de thématiques qui font écho, comment ne pas sortir lessivée et égarée de ce roman ? C’est une analyse psychologique d’une extrême finesse et d’une extrême justesse. C’est un magnifique roman sur la perte, l’absence et l’impossible deuil, sur les non-dits, ces poisons qui s’infiltrent vicieusement et abîment le corps et l’âme en silence. C’est une œuvre sur la nécessité absolue de la vérité, même hideuse, même tragique, pour épargner les générations à venir.

"Surtout ne pas penser, écrit l'auteure. Penser, c’est chuter. Chuter, c’est mourir." Merci à NetGalley et aux éditions Buchet-Chastel pour cette sublime découverte.
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Miss Sarajevo

Reporter-photographe, Joaquim tente de fuir ses angoisses de guerre en conflit, poursuivi quotidiennement par l'image de sa soeur suicidée à 16 ans. Ses nuits sont encore peuplées de cauchemars vingt-cinq ans plus tard. La disparition de Viviane a achevé de désunir la famille rongée par la culpabilité, les non-dits, les silences, le désamour, et chacun peine à trouver sa place. Une ombre plane depuis l'enfance de Joaquim : un fantôme, un bébé promis, attendu, disparu.

La parole s'est faite rare, chacun retient son souffle, paralysé par la peur de faire resurgir la douleur : la mère, adorée, de plus en plus absente, figée, corsetée en présence du père, volubile et protectrice en son absence ; le père, inquiétant, ombrageux, coléreux, pesant, versatile, absorbé par son métier de cardiologue ; la soeur, chérie, portant le poids de l'absent, a basculé dans l'anorexie.

A 44 ans, entre deux reportages, au décès du père avec lequel il a rompu tout lien, Joaquim est rappelé à Rouen, dans l'appartement familial. C'est l'âge qu'avait sa mère lorsqu'elle est décédée, l'âge du père à la mort de Viviane.

Joaquim retrace le fil de sa vie. Refluent les souvenirs liés à son premier amour, Ludmilla, bosniaque réfugiée à Paris en 1992, les siens restés à Sarajevo. L'appareil photo délesté de sa pellicule, Joaquim y couvre son premier reportage : on ne choisit pas d'y vivre ou d'y mourir, c'est le sort qui décide ; sortir de chez soi est un acte de résistance ; un dérisoire concours de beauté peut arrêter le temps et lancer un appel à la communauté internationale.

Récit introspectif, chargé d'émotion et de sensibilité,

qui questionne les rapports familiaux, l'enfance qui conditionne la vie d'adulte, les remords et les regrets, les blessures inguérissables, les conflits qui brisent les amitiés et les fraternités.

Les pages consacrées à Sarajevo ne sont pas sans me rappeler un autre livre qui m'avait beaucoup émue et touchée : "Venir au monde" de Margaret Mazzantini.



Merci infiniment à Babelio et à l'éditeur Buchet Chastel de m'avoir permis de découvrir l'auteur dont je m'apprête à lire d'autres titres. J'ai placé les éditions Buchet Chastel dans mes favoris, tous les titres lus du catalogue sont de grande qualité, je vais ainsi pouvoir les suivre de plus près.
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Miss Sarajevo

Il est photographe de guerre. Il porte en lui des cicatrices mal refermées. Durant ce voyage qui le ramène à Rouen dans cet appartement qu’il ne voulait plus jamais revoir, des bribes de sa vie, des tableaux comme des instantanés nous sont dévoilés.



Avec une écriture d’une justesse incroyable, des phrases que l’on déguste lentement pour s’en imprégner, ou que l’on relit pour les mémoriser (mais la mémoire est rebelle alors on y revient plus d’une fois), Ingrid Thobois démêle les nœuds du deuil.



« Tout le monde parle de « travail de deuil ». Il n’y a pas de « travail de deuil ». Il y a une infinité de portes ouvrant sur une infinité d’autres portes. Il y a le franchissement d’une succession de sas qui n’isolent de rien et ne favorisent aucun passage. »



Ce parcours du combattant n’est pas moins périlleux que celui de l’homme saisissant les horreurs de la guerre. Il faut aussi faire preuve de courage pour affronter ses démons intérieurs. De même qu’à Sarajevo, il faut éviter la ligne droite quand on marche dans la ville, le retour de Joaquim à Rouen prend les chemins de traverse, d’une pensée à une autre, le lecteur zigzague au gré des souvenirs du personnage et de sa compréhension des événements passés. A l’image de la photo (argentique) qui était à elle seule un éloge de la lenteur, de la patience, de l’observation, de la réflexion, l’auteure prend le temps de poser le décor, de dénouer les fils pour suivre celui qui le mènera (un peu tard à mon gré) dans cette ville à la merci des snipers, Sarajevo, ville dans laquelle Joachim est allé après un événement dramatique.



Ingrid Thobois a un talent certain pour mettre des mots sur nos ressentis, pour dire l’indicible. Son écriture est sensible, précise.



Cependant, au terme de ce voyage en train, j’avoue que l’auteure m’a laissée sur le quai avec une impression d’inachevé que je ne saurais définir. Peut-être l’envie de continuer un bout de chemin avec Joaquim, peut-être un récit qui se termine trop abruptement à Sarajevo, peut-être une incompréhension devant ce que Joachim trouve à Rouen, peut-être le regret que le thème de la photographie n’ait pas été plus développé, notamment dans les liens qu’elle entretient avec la mort, peut-être cette impression de n’avoir évolué qu’à la surface des choses. En fait, quand j’ai refermé le livre, je me suis juste dit : « tout ça pour ça… ». Il est clair que je n’ai pas le talent d’Ingrid Thobois pour poser sur mon ressenti final des mots justes.



Comme dans Le plancher de Jeannot que j’avais beaucoup aimé, Ingrid Thobois s’inspire d’un fait réel. Miss Saravejo a bien été élue en 1993, comme un pied de nez à la guerre, à la violence, à la bêtise humaine. Il en est resté une chanson.

Merci à Babelio et aux éditions Buchet-Chastel pour cet envoi.
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L'Ange anatomique

J'avais beaucoup aimé Sollicciano et m'étais promis d'aller plus loin dans l'oeuvre d'Ingrid Thobois.



Si j'ai retrouvé sa belle écriture dans L'ange anatomique, je suis passé complètement au travers de cette courte histoire !



Dommage... Mais je réessaierai avec un autre de ses livres pour tenter de retrouver ce qui m'avait autrefois séduit.
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Dur dur d'être une star

Un agréable petit roman qui se lit d'un trait. Même si le sujet ne me motivait pas tellement, je ne l'ai pas posé avant la fin.

Et je vais rapidement chercher d'autres livres de l'auteur.



En fait, plus que le fait que Mathis veuille absolument chanter et devenir star, même si ça court en filigrane sur tout le roman, c'est une histoire d’amitié avec une vieille dame qui devient un peu sa grand-mère de substitution, pour lui qui n'a aucune famille.

Et aussi l'évolution de son père, bloqué jusque là sur son chagrin et qui va soudain redécouvrir son fils.

Même si le "coup de théâtre" de la fin, assez prévisible, est plutôt artificiel, c'est un joli petit roman optimiste et bien agréable à lire.

Cette récente collection de Thierry Magnier "En voiture Simone" offre décidément de jolies découvertes. De "Bon zigue et Clotaire" de Pascale Maret aux cousins Karlsson de Katarina Mazetti.

Et ici, la vieille voisine s'appelle Simone !!
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Si tu me tues, je te tue

Un hymne à la tolérance, dénonciateur de la peine de mort, accessible à tous.

Virgule et Lola, mère et fille, se lient d'amitié avec leur nouveaux voisins, Naima et Ali. Lors du premier dîner ensemble, Salem, leur fils de 10 ans, porte des propos très violents sur la lapidation des femmes. Naima et Ali s'inquiètent pour leur fils, qui est manipulé par Bob, un intégriste musulman. Virgule élabore alors un plan pour faire comprendre à Salem qu'il se trompe...

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Nassim et Nassima

C'est l'histoire de deux meilleurs amis : Nassim et Nassima. Ils passent leur journée ensemble, ils sont inséparables, tous les deux. Mais un jour, c'est la rentrée des classes, Nassim part à l'école, mais Nassima n'y va pas, en raison de son père...

J'ai plutôt apprécier ce roman, car j'ai, moi aussi, une meilleure amie, c'est pourquoi je me suis identifiée au personnage.En revanche, j'ai moins bien aimé quelques passages, parce que, c'était un peu enfantin. Exemple, dans les dialogues : " L'école, c'est bien parce qu'on y fait des choses pour les enfants. " Etant une lectrice adolescente, je trouve que ce livre est plutôt adapté à de très jeunes lecteurs (8/10 ans).
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Nassim et Nassima

Un beau récit, simple et toouchant, mettant en scène un jeune garçon et une jeune fille afghans inséparables. Jusqu'au jour où Nassim est envoyé à l'école alors que son père interdit l'école à Nassima....



Ce roman permettra de faire toucher du doigt aux enfants la chance qu'ils ont d'aller tous à l'école, garçons et filles mélangés. Et aussi de découvrir que les conquêtes des femmes en terme de liberté et d'égalité est loin d'être terminée même si sous nos cieux, on pourrait être amené à le croire.



A offrir aux filles et aux garçons à partir de 10 ans.
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Si tu me tues, je te tue

Voici un petit roman très court (66 pages) qui prend des allures de conte. Cette histoire accélérée et volontairement exagérée (enfin je suppose) a surtout pour objectif de dénoncer l'extrémisme et notamment l'embrigadement des enfants. Une mission tout à fait louable, mais qui échoue, à mon sens, dans la forme. Je n'ai pas du tout aimé l'écriture et le ton du récit (overdose de points d'exclamation), et le côté irréaliste de l'histoire, avec des personnages à la psychologie caricaturale. C'est trop gros, ça manque de subtilité et c'est un peu trop facile. Et du coup ça a l'air poussif, bien trop "amené" pour être crédible. Un peu déçue, donc, alors que la couverture, le (très) petit format, la quasi absence de résumé et le titre me donnaient beaucoup envie...
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Sollicciano

Solliciano a un goût d'inachevé assez frustrant. L'histoire nous invite dans le quotidien et le passé de trois personnages principaux, liés les uns aux autres par une histoire d'amour, de psychanalyse et de "syndrome du sauveur". Bien qu'ils soient tous individuellement intéressants, il m'a fallu un peu de temps avant de pouvoir cerner chacun d'entre eux et de pouvoir m'attacher à eux. Et là, malheureusement, venait déjà la fin du livre.



Ne nous méprenons pas, Solliciano se clôture sur une "vraie" fin, simplement il me semble que celle-ci n'a pas l'intensité de ses personnages.



Difficile donc pour moi de me faire un avis sur ce livre, comme sur l'auteur. Irais-je tenter un autre ouvrage ? Rien n'est moins sûr. Et pourtant, la qualité et la fluidité du récit est à saluer. Affaire à suivre !
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Miss Sarajevo

Beau roman, très émouvant où deux récits situés à 20 ans d'écart s'entrechoquent : Dans Sarajevo assiégée, les habitants se terrent et essayent d'éviter les snipers. Les descriptions des sentiments, des ambiances sont très bien rendues. on ressent la tension, la peur, la mort qui hante. Un concours de miss pour conjurer le sort.

Joaquim tente de fuir ses fantômes, une histoire familiale lourde en défiant la mort comme photographe de guerre à Sarajevo .

20 ans plus tard, il revient dans sa ville de Rouen au moment de la mort de son père qu'il n'avait plus revu. Flash- back sur sa vie, sur toutes ses souffrances, sur les non-dits familiaux.

On se laisse happer par ce roman, bien écrit. Le rythme, avec les chapitres qui alternent entre Sarajevo et Rouen auraient gagné à être moins symétrique. C'est un style vu trop souvent ailleurs. Mais c'est un livre que je conseillerai.
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