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Critiques de Isabelle Autissier (580)
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Le naufrage de Venise

Ce roman est effarant de réalisme...



L'histoire commence a lors que la catastrophe a déjà eu lieu : Venise s'est effondrée. Une tempête, les grandes marées, une défaillance du système MOSE et Venise n'est plus que ruines. Un des rescapés revient sur les lieux quelques jours plus tard et se souvient...



A travers ses personnages, les membres d'une famille, Isabelle Autissier évoque les différents points de vue sur le destin de Venise et les amène à se confronter :

- un promoteur immobilier, également élu municipal, soucieux de plaire aux électeurs en favorisant le tourisme de masse qui engendre des emplois, de l'argent,...

- son épouse, héritière des grandes familles vénitiennes, admirant sa ville, son histoire, son prestige et se fiant à ce qui a été fait par les bâtisseurs sans trop se poser de questions.

- leur fille, étudiante, qui prend conscience à l'université de l'enfoncement inexorable de la ville et de la responsabilité des activités humaines dans l'accélération du phénomène



Nous suivons chacun dans leurs réflexions, leurs discussions, leurs oppositions. C'est tellement bien fait que cela ne ressemble plus à de la fiction...
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Soudain, seuls

On associe généralement le fantasme de l'île déserte à la solitude la plus extrême, mais il y a peut-être pire : l'île déserte en couple.



Voilà en tout cas une configuration qui rajoute une dimension nouvelle aux questions de survie traditionnelles en ces lieux. Et inutile de dire que tout n'est pas rose comme en voyage de noces, il y a même quelques éclats, et pas forcément de rire. Ni même de vaisselle, ils n'en ont pas pris. Il faut dire que l'escale n'était pas prévue pour ce jeune couple d'amoureux partis faire un tour du monde en voilier sur Jason. Après s'être décidés à visiter cette île merveilleuse du bout du monde, une tempête sévit qui fait disparaître Jason à tout jamais...



Difficile de parler de ce roman sans dévoiler trop d'éléments. Mais on peut dire qu'il y a de la tension qui déborde de l'écriture serrée d'Isabelle Autissier. On suffoque dans ce décor somptueux, qu'il est préférable d'avoir en photo dans sa chambre plutôt qu'en panorama réel.

Une très belle réussite, captivante de bout en bout.
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Oublier Klara

J’aime les romans d’Isabelle Autissier. Je suis sûre d’y découvrir de larges horizons. Et cette fois-ci, ce ne sont pas ceux des océans qui m’ont éblouie, mais ceux de cette Russie située au-delà du cercle polaire, de cet immense port de Mourmansk et encore plus au Nord, la toundra sibérienne avec les Nenets, peuple nomade et éleveur de rennes.



«  Quand vinrent décembre et janvier, seules les lumières de la lune se réverbéraient, bleutées sur la neige. Le ciel s’étendait à l’infini, comme une couverture noire bordant la terre. »



En plus des descriptions oniriques de ces destinations lointaines, Isabelle Autissier a le pouvoir de vous faire apprécier Histoire et Géographie avec ses récits toujours riches d’humanité, même quand celle-ci est peu glorieuse.

Ha que je suis envieuse de tant de talents ! Mais comme je les admire tous les talents de cette auteure !



C’est au travers de trois générations que l’auteure va faire revivre l’histoire de l’ancienne URSS, depuis les goulags de Staline jusqu’à la Pérestroïka. Trois générations marquées par la violence, la peur, la dénonciation, la faim, le froid, l’absence de liberté. Et c’est par Iouri que l’histoire commence. Iouri, ornithologue reconnu dans une grande université des Etats-Unis, pays dans lequel il vit depuis vingt-trois ans. Autant d’années que celles vécues en Russie, pays qu’il a fui pour plusieurs raisons dont l’une est son père. Son père, Rubin, qui au soir de sa vie, justement lui demande de revenir au pays pour découvrir ce qu’il est advenu de Klara, sa propre mère enlevée par des hommes en noir lorsqu’il avait quatre ans.
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Soudain, seuls

Il en faut du cran pour se lancer seule dans une course en solitaire autour du monde. Il en faut du cran pour se lancer dans l'écriture tout en sachant que ses écrits seront analysés, épluchés, décortiqués. C'est qu'on aime bien catégoriser, particulièrement en France où cumuler les talents est suspect. Et bien Isabelle Autissier a parfaitement réussi le challenge.



Dès les premières pages, j’ai été happée par le récit. Déjà le décor est impressionnant, l’île de Stromness dans les Cinquantièmes Sud où seuls les Albatros, manchots, otaries et autres éléphants de mer se disputent le territoire. Ensuite, le jeune couple, Ludovic et Louise, parti en quête d’aventure pour quelques mois : s’offrir un tour du monde en bateau pour rompre le quotidien et engranger des souvenirs avant que la vie ne les rattrape.



Des souvenirs... Certes, il y en aura car au moment où ils se promènent sur cette île interdite au public, une tempête surgit et leur bateau disparaît. Les voilà soudain seuls au monde, face à une nature hostile qu’ils ne comprennent pas et où tout est à réapprendre.



J’ai adoré l’étude de caractère des personnages, la vie dans son combat journalier pour la survie, l’écriture sans fioriture et plaquée à la réalité quand il faut gérer le quotidien, la poésie des descriptions des étendues sauvages, la construction du roman qui n’est pas linéaire. Et bien sûr par dessus tout, j’ai adoré être bousculée dans mes pensées routinières et je me suis posée mille questions quant à nos capacités à faire face à l’impossible.



Alors je salue cette grande navigatrice qui sait aussi plonger son encre dans les profondeurs de l’âme humaine et emmener son lecteur vers le grand large pour une lecture en solitaire.


Lien : http://mes-petites-boites.ov..
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Soudain, seuls

Ils ont tout quitté et pris la mer à bord du Jason pour « conquérir leur propre toison d’or ». Lui rêveur, aventurier, elle alpiniste et prudente. Départ de Cherbourg pour les Canaries, les Antilles, le Brésil, l’Argentine jusqu’aux cinquantièmes sud. Une navigation émerveillée qui dépasse toutes leurs attentes. Entre Patagonie et Afrique du Sud, une île déserte australe les attire. C’est une ancienne base baleinière entourée d’icebergs et abandonnée aux manchots, otaries et éléphants de mer. Pendant qu’ils sont à terre, la tempête se lève, les vagues de plus en plus grosses déferlent sur le rivage : impossible de regagner le bateau qui chasse sévèrement sur son ancre et qui… disparaît pendant la nuit. Sur leur « île-prison », commence alors pour les deux naufragés « soudain seuls », une très longue et terrible lutte pour la survie. Au milieu d’une nature sauvage, étrange, hostile, le couple se retrouve face à lui-même. Tandis que la faim et le froid tenaillent, que la mort rode, le réel prend le pas sur l’idéal.



Isabelle Autissier réussi un roman parfaitement maîtrisé, qui m’a tenue en haleine d’un bout à l’autre. Un grand roman d’aventure, mais pas seulement, c’est aussi un livre qui aborde le sujet de la culpabilité, du remord et de l’oubli.









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Soudain, seuls

Mea culpa : je n'aurais jamais imaginé sans les bonnes critiques sur ce roman qu'Isabelle Autissier ait une aussi jolie plume .



Commençant comme une escapade aventureuse en amoureux, l'histoire de Louise et Lucas vire au cauchemar lorsqu'ils se retrouvent bloqués dans la Baie de Stromless, dans les eaux australes entre la Patagonie et l'Afrique du Sud .



Cette aventure , qui pourrait s'appeler Soudain, seul (e) fait résonner en soi tout ce à quoi on est attaché sans s'en rendre compte dans notre vie quotidienne et jusqu'où on est prêt à aller pour l'autre lorsque sa survie personnelle est en jeu: abnégation -amour : jusqu'à quelle extrémité peut -on aller ...



Et c'est en cela que ce livre est également dérangeant parce qu'il reflète nos propres limites. Aurions-nous fait mieux que Louise et Lucas et comment recommencer une vie ordinaire après ces semaines en conditions extrêmes ?



Un livre passionnant .
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Soudain, seuls

Une histoire captivante du début à la fin.

Sans aucun a priori. Livre pris par hasard à la médiathèque. un nom qui me rappelle vaguement quelque chose (c'est après qu'on se dit mais bien sûr ! car je ne savais pas qu'Isabelle avait plusieurs cordes à son arc !).

Des mots et des phrases bien choisis qui tombent juste. Une plume parfaite et exquise pour conter la cruelle mésaventure d'un jeune couple. Ludovic aime la voile. Louise la montagne (elle a renoncé à en faire son métier). Pourtant il va la convaincre de faire un beau voyage, de mettre leurs vies professionnelles, familiales et sociales en suspens pour partir à l'aventure sur un voilier.

Cela commence bien. Mais après une tempête, leur navire s'étant détaché, ils sont retenus prisonniers sur une île australe. Pas de cocotiers, d'eau claire, de jolie végétation, d'arbres et de fruits à gogo. C'est un caillou tout ce qu'il y a de plus désertique. Une station baleinière en ruines. Et dans le sac à dos deux couvertures de survie et trois barres de céréales.

Il va falloir pourtant se débrouiller car l'île n'est pas ouverte au tourisme (elle est même plutôt zone interdite) donc des renforts il ne va pas y en avoir tout de suite ! Il va falloir trimer toute la journée pour s'en sortir. Pas de sieste les doigts de pied en éventail sur la plage. Mais du manchot, des oiseaux et de l'otarie au menu.

On a vécu le confinement et vu des tas de couples divorcer parce qu'ils ne se supportaient plus. Et bien imaginer ce que peuvent ressentir Louise et Ludovic dans ce guêpier ! Une nature hostile, les mois qui s'écoulent, un régime alimentaire pas folichon, la puanteur, la crasse, le froid et encore le froid. Ben il y a de quoi s'énerver un peu.

Mais il faut tenir pour survivre. Tenir parce que malgré tout ils s'aiment. Tenir pour ne pas devenir fou. Tenir jour après jour.

La deuxième partie du roman est également passionnante.

C'est une histoire passionnante qui se dévore parce qu'elle nous rappelle à quel point l'homme est démuni et fragile dans une nature hostile.
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Soudain, seuls

Second roman que je lis d'Isabelle Autissier après L'amant de Patagonie qui avait connu un beau succès et confirmé l'ancienne navigatrice en solitaire comme une véritable romancière.



Tous ses romans parlent de mer et d'aventure, et "soudain seuls "ne déroge pas à la règle avec ce récit dans lequel un jeune couple échoue sur une ile située entre la Patagonie- région chère au coeur de l'auteur et le Cap Horn-

S'engage alors une lutte pour survivre à la Robinson et dans une nature vraiment hostile dans laquelle la faim, l'épuisement et les élements naturels s'avèrent être des ennemis redoutables.

Un livre de nature writing plutôt attendu mais dans lequel la complexité de la nature humaine nous est également présentée... Une plume classique mais élégante qui confirme Isabelle Autisssier comme un vrai auteur avec des thématiques récurrentes et qui rejoignent son combat pour la nature qu'elle mène en dehors de sa vie d'écrivain .
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Soudain, seuls

Le début du livre s'ouvre sur un cauchemar. Louise et Ludovic sont pris dans une tempête sur une île australe déserte, ancienne base de baleiniers.

Changement de décor au deuxième chapitre, nous retrouvons les deux héros de l'histoire avant de partir pour un long voyage.

Ludovic, présenté comme un enfant gâté, sans soucis, il travaille dans une agence d'évènementiel.

Louise a étudié le droit à Lyon et exerce un emploi dans la fonction publique à Paris. L'alpinisme est sa passion et elle s'échappe chaque fois qu'elle le peut pour retrouver les hautes cimes.

Tous deux se rencontrent dans le TGV. C'est le début de leur histoire d'amour.

Cinq ans après, Louise cède au désir de Ludovic d'effectuer un long voyage en bateau sur l'Atlantique.

Louise est prévoyante, Ludovic très aventurier casse-cou.

Ils arrivent sur l'ïle déserte de Stromness et là commence l'enfer : leur bateau disparaît après la tempête décrite au début du livre.

On quitte le ton calme et les scènes d'horreur s'enchaînent jusqu'au dénouement.

La tension dans le couple est analysée très réalistement.

Robinson n'était pas en couple, c'était peut-être plus facile pour lui ( hum hum ! ).

C'est une mésaventure qui va laisser des traces...

J'ai beaucoup apprécié le style d'Isabelle Autissier.

Je regrette un peu la longueur de la situation sur l'île sans faits qui font évoluer la vie en solitaire. Mais cette impression, elle est tout à fait personnelle.
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Le naufrage de Venise

Je découvre avec ce titre l'écriture d'Isabelle Autissier. Je ne savais pas que sillonner les océans en solitaire pouvait conduire à manier la plume avec talent.



Les premières pages de ce roman offrent au lecteur une image d'apocalypse. Depuis le temps qu'on le craignait, le pire est arrivé : une vague meurtrière a détruit Venise. Seul sur sa barque, Guido Malegatti qui a survécu par miracle, contemple les décombres. Cet entrepreneur ambitieux, conseiller aux affaires économiques de la ville, croyait pouvoir compter sur le fameux dispositif MOSE, qui, installé au centre de la lagune, devait bloquer les eaux de l'Adriatique en cas de risque d'inondations. La nature a repris ses droits...

Dans cette dystopie, l'auteure ne s'attache pas à décrire l'après, elle retrace l'avant-catastrophe et transporte le dilemme qui déchire la Sérénissime au sein d'une famille vénitienne. Chez les Malegatti, il y a donc le père, fils de paysan qui a réussi dans les affaires et en politique et qui ne voit dans cette ville touristique que ce qu'elle peut rapporter financièrement. Il y a son épouse, Maria Alba, issue de la noblesse locale, qui refuse de voir la réalité et essaie de maintenir l'héritage du monde d'où elle vient. Et enfin, il y a la fille Léa, 18 ans, par qui le scandale arrive. En totale opposition avec son père, elle fréquente un groupe d'écologistes activistes pour sauver sa ville des eaux et des hommes.



Cette première lecture de 2023 frôle le coup de coeur. J'ai beaucoup aimé l'écriture d'Isabelle Autissier. Elle nous met face à ce qui nous attend si nous continuons à fermer les yeux devant l'urgence environnementale. J'ai pu, par le passé, moi aussi, tomber sous le charme de cette ville étonnante et la découvrir anéantie par les flots m'a fait un choc. La partie romanesque, avec notamment le caractère de chacun des personnages, est admirablement ciselée. De la lagune, elle fait un intervenant vivant et passe habilement de la poésie aux termes plus techniques pour décrire son enlisement. En même temps que le drame familial qui se joue, le lecteur parcourt toute l'histoire passée de Venise avec ses périodes de gloire et ses descentes aux enfers, mais aussi ses maux d'aujourd'hui aggravés par la montée des eaux et le tourisme de masse. Mon seul regret réside dans la fin qui arrive trop brutalement. J'aurais tellement en savoir plus mais l'auteure a préféré laisser au lecteur le choix d'imaginer la suite.

Un 19/20 pour cette belle lecture qui frôle la perfection. Je suis simplement étonnée par le peu de lecteurs de ce titre sur Babelio et vous invite donc à le découvrir.
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Oublier Klara

Une plongée refroidissante à Mourmansk , ville sinistrée après l'effondrement du régime soviétique , comme un antiguide de voyage ... mais ce n'est pas le propos principal d'Isabelle Autissier dans ce nouveau beau roman .



Iouri, la quarantaine, vit aux États-Unis depuis vint ans et y exerce sa passion, l'ornithologie en temps que professeur d'Université . Lorsqu'il apprend que son père mourant voudrait le voir, il se décide à retourner à Mourmansk , ville d'origine de sa famille et qu'il avait quitté sans regret . Son père , Rubin l'implore de chercher à savoir la vérité sur Klara, la mère de Rubin , scientifique de haut niveau arrêtée en 1950 dont plus personne n'a eu de nouvelles et dont la disparition a jeté l'opprobre sur la famille de Rubin, enfant à l'époque et a marqué à jamais la vie et le caractère de l'enfant.



Isabelle Autissier remonte le temps , d'abord avec les souvenirs de Iouri entre un pays au modèle politique à bout de souffle et la violence d'un père alcoolique puis l'enfance de Rubin sous Staline, d'abord dans un milieu privilégié grâce au statut de ses parents puis la déchéance après l'arrestation de Klara.



On ne connait jamais vraiment le passé de ses parents, leurs aspirations , leurs souffrances et leurs secrets .



Pour Rubin, l'abandon de sa mère et l'absence d'informations , le poussent à partir , ce sera la mer avec son horizon infini . La découverte de l'océan est pour lui une révélation et cette passion ne le quittera pas , la pêche au chalut dans la mer de Barents devient son univers, sensuel, violent et dangereux .



Pour Iouri, l'échappatoire face à la rudesse du père sera les oiseaux et le départ vers un ailleurs moins hostile et plus tolérant...



La fin du roman aborde , enfin, l'histoire de Klara : on frémit d'horreur devant le passé de ces citoyens soviétiques souvent arrêtés de façon arbitraire et injustifiée, leur conditions de rétention, les interrogatoires sans fin et les séjours dans des contrées inhospitalières ...



Isabelle Autissier dresse un tableau peu amène de l'URSS et de la Russie actuelle avec la désolation des villes ainsi que de certaines populations autochtones ayant subi de plein fouet le joug soviétique.



Par contre, ses descriptions de la mer sont magnifiques et son abord des relations filiales est adroitement mené , cela confirme, s'il en était besoin , son talent d'écrivain .



Un grand merci à NetGalley et aux Editions Stock pour leur confiance.



#OublierKlara #NetGalleyFrance
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Soudain, seuls

Jason a disparu !!! Jason, c'est le bateau de Louise et Ludovic... Un bateau qui était sensé les porter sur les mers et les océans, leur faire découvrir de nouveaux horizons et toucher du doigt la liberté, la vraie... Mais de ce rêve un peu fou ne reste qu'un cauchemar. Ils échouent sur une ancienne île baleinière, où plus rien ne subsiste, où tout n'est que douleur, lutte et colère. Commence alors pour ce jeune couple un véritable combat pour survivre.

La quatrième de couverture dit de ce livre que c'est une histoire bouleversante. Le mot est faible ! Isabelle Autissier écrit un magnifique récit, une histoire de solitude et de dépassement de soi. Elle arrive magnifiquement à nous faire partager l'enfer de ces héros et nous glace le sang.

Une lecture marquante...
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L'amant de Patagonie

Isabelle Autissier emmène ses lecteurs au pays des extrêmes, en Patagonie ( Ouchouaya ! ) en période d'évangélisation protestante (fin 19ème siècle).



Le titre aurait pu être "quand la venue des uns fait le malheur des autres". Ce roman sur la NON-tolérance entre les peuples, sur la dénonciation des préjugés et du racisme, contient un récit qui raconte le retour à la nature d'une jeune gouvernante anglaise. Elle est prête au détachement ultime, au grand renoncement de sa vie d'avant.



Cette dénonciation d'un obscurantisme religieux qui fait fi des besoins d'exister des peuples et du pouvoir intime de la nature sur eux est noir - dur - terrible. Mais il est nécessaire pour que nous cessions de faire comme si rien ne s’était jamais passé.



"Ce qui doit être sera" dit la chamane Yamana, et au triste roman de nous raconter comment « les Blancs ne savent pas éduquer mais seulement dresser » en scandant : " Sauvage un jour. Sauvage toujours ".

Les Indiens pensent « Comment ils ont cru que l'on pouvait dresser le tronc quand seul le vent lui donne sa forme et le plie pour lui apprendre à résister.

L'homme blanc oublie que l'arbre droit casse."



Comme pour « Soudain seuls », j'ai aimé le fond mais moins la forme, reprochant à Isabelle Autissier, cette fois encore, de nombreuses longueurs notamment quand elle décrit les espaces. Et puis, ça manque de rythme un peu tout ça. J’aime profondément la nature, mais ce texte m’a alanguie.



Enfin, dernier reproche...Je n'ai pas cru une seconde à cette histoire d'amour. Subsiste le niveau de lecture humaniste et historique de ce texte qui valent qu’on s’y arrête. Malgré tout.
Lien : http://justelire.fr/lamant-d..
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Oublier Klara

Elle est vraiment surprenante Isabelle AUTISSIER. Cette fois, elle nous entraîne à Mourmansk, un port sur la mer de Barents, où Iouri part sur les traces de son enfance.



Tressé au fil de trois générations sous le régime soviétique puis russe, ce nouveau roman de l’ex-navigatrice Isabelle Autissier est bâti sur une trinité : le ciel pour Iouri ; la mer pour Rubin, son père, qui fut capitaine d’un chalutier quand les eaux de l’Arctique étaient encore poissonneuses ; la terre pour sa grand-mère, Klara, géologue, que Iouri n’a pas connue.

Le Monde - publié le 27 juin 2019 - Culture - Livres



Il n’a pas eu la vie facile Iouri. Son père a été très dur avec lui, et il n’a pas trouvé d’aide autour de lui, encore moins auprès de sa mère, qui ne la jamais câliné. Seule, une amie de la famille lui apportera un peu de douceur. D’ailleurs, il a fuit la Russie pour les Etats-Unis afin de se construire et vivre sa vie.



Une lettre de son père le rappelle en Russie. A sa demande, il va partir sur les traces de sa grand-mère, Klara, envoyé au Goulag.



Mais avant d’en venir à Klara, on va suivre la vie de Iouri depuis son enfance.



Je me suis demandé, un moment, mais pourquoi le livre a pour titre « Oublier Klara », alors que tout tourne autour de Iouri ? Et bien, tout simplement, parce que tout part de Klara. La dureté de son père, la lâcheté de son grand-père, la force de sa grand-mère. Iouri se posera bien des questions avant de retrouver et de savoir ce que sa grand-mère est devenue et pourquoi elle a été envoyée au Goulag. Enfin, enfin, Iouri se retrouvera et pourra se poser.

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L'amant de Patagonie

Partez avec Emily, à l’autre bout de la terre, partez à la découverte d’un pays quasiment inconnu, vivez au milieu des indigènes de Patagonie, apprenez d’eux, laissez-vous porter par le vent, jouissez de la nature, rompez les amarres et tout ce que vous savez, laissez vous guider par Aneki…



Mais n’oubliez pas : « Ce qui doit être, sera » et le destin sera scellé.

Pas facile la vie que s’est choisie Emily, par la force des choses au départ, mais par amour ensuite, amour pour un pays, pour Ouchouaya, qui ne se démentira jamais. Même au plus fort de la tourmente.



Décidemment, c’est le deuxième roman que je lis d’Isabelle AUTISSIER et je suis toujours aussi séduite par son écriture et sa capacité à nous emmener dans son monde. A chaque fois, la nature est omniprésente. Mais aussi, la tendance de l’homme à la détruire pour acquérir encore plus ce dont il n’a pas forcément besoin.



J'ai mis 3,5 et non pas 3 étoiles !
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Le naufrage de Venise

Venise a coulé ! Venise est sous les flots ! Isabelle Autissier commence son roman comme ça.

Guido Malgatti se déplace en bateau pour évaluer les dégâts.La ville est déserte, elle a été évacuée Sur les canaux,ce n'est qu'un amas de gravats, d'immeubles effondrés , éventrés par des explosions de gaz qui ont pulvérisé des étages entiers par endroits et déclanchent des incendies,des amas de gondoles barrent les canaux.

Guido est responsable du développement économique de la ville à la mairie de Venise. Il croit en les débouchés positifs d'un tourisme de masse : plus de touristes,plus d'argent, plus d'emplois pour la ville Maria Alba sa femme descendante d'une puissante lignée de nobles vénitiens , est nostalgique des fastes d'antan de la sérénissime et fuit la foule des touristes.

Alba, leur fille, a rencontré un universitaire engagé avec un groupe dans la sauvegarde de la ville,les dangers qui la guette et les solutions.Il lui ouvre les yeux sur l'état inquiétant de la cité des doges .Il élabore un rapport qu' il doit présenter à la mairie.Il faut sauver Venise et pour cela supprimer le tourisme de masse et les énormes paquebots qui dechaussent les fondations de la ville et abîment la lagune dit il en substance ce qui n'est pas du tout de l'avis de Guido qui le reçoit.

l'auteure à travers ce roman nous expose de façon claire et instructive l'état préoccupant de Venise et les solutions pour tenter d'enrayer le processus.
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Soudain, seuls

Devons-nous attendre les congés payés ou la retraite pour aller se dorer la pilule le long des golfes clairs ?

Les deux héros de Soudain, seuls ne voient pas les choses de cette manière.

Décidés à bousculer leur quotidien de jeunes bourgeois frileux, ils ont choisi de prendre la tangente en amoureux en bateau pour faire le tour du monde pour ne jamais regretter d'être restés collés à leur petit appartement du 15 -ème arrondissement.



Mais la malchance les attend sur une petite île déserte entre la Patagonie et le Cap Horn. La traversée amoureuse se métamorphose en cauchemar. Les animaux ne sont plus vraiment sympathiques, la complémentarité de Ludovic l'impétueux, le gaillard fait pour la joie et l’insouciance et Louise la prudente est grippée.



Sur l'île australe montagneuse de Stromness, ancienne station baleinière totalement abandonnée, l'écosystème inconnu scinde le pacte d'optimisme initial entre ces deux tempéraments opposés.

Qui sera le plus fort entre les éléments, entre le Sapiens et les autres êtres vivants, entre l'homme et la femme ?



D'un réalisme à couper le souffle, cette variation du mythe de Robinson en territoire plus qu'hostile m'a littéralement happée.

En plus d'être une grande navigatrice, Isabelle Autissier est assurément une grande romancière.

J'ai beaucoup aimé.




Lien : http://justelire.fr/soudain-..
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Soudain, seuls

Epoustouflant, c’est le mot qui me vient après avoir fermé ce livre. Isabelle AUTISSIER a, sans conteste, un don de romancière et de conteuse.



On est bien avec ce jeune couple qui décide de partir à l’aventure sur un petit bateau, qui souhaite rompre les amarres avec la vie « excitante » que l’on mène jour après jour, « métro, boulot, dodo ».



Ludovic et Louise nous emmèneront à l’autre bout de la terre, où quasiment aucun humain n’a mis le pied. Ils seront surpris par les éléments, perdront leur bâteau et devront rester sur ce bout de terre glacé, entre la Patagonie et le Cap Horn.



Ils apprendront à vivre dans cet univers qui n’est pas fait pour l’être humain. Ils essaieront de construire un bâteau, mais on ne devient pas adroit de ses mains du jour au lendemain.



Arriveront-ils à s’en sortir et si oui comment ? Reviendront-ils indemnes de cette odyssée et qu’est-ce qui les attend à leur retour ? Comment se replonger dans le quotidien après ce voyage ? Si vous voulez le savoir, alors plongez-vous dans ce roman, vous ne le regretterez pas.



Bravo Madame AUTISSIER pour ce voyage.



Bon c’est pas tout ça, mais moi après cette lecture, j’ai besoin d’être requinquée d’un bon petit café bien chaud avec de bonnes petites crêpes pour l’accompagner. Ah ! « Confort » quand tu nous tiens…

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Soudain, seuls

Au moment d'écrire cette chronique, une furieuse envie de me taire m'envahit. Un silence profond s'impose à moi.

Car c'est de contemplation dont il s'agit ici.

Chut...

J'inspire l'air frais sur le pont d'un voilier au large du Cap Horn.

J'inspire ce sentiment de liberté qui m'habite lorsque j'ouvre un livre d'une aventurière et navigatrice au long cours.

J'inspire ces couleurs de bout du monde qui titillent mes envies de chambouler mon quotidien depuis tant d'années.

J'inspire ces paysages lunaires et glaciaires de continents peu fréquentés.

J'inspire ces cris d'oiseaux polaires, parfois drôles, parfois glaçants qui me parlent à leur façon.

J'inspire... profondément.

Et je fais le plein d'émotions.



L'histoire ici est secondaire : Des amoureux s'échouent sur une île dans les 50èmes hurlants et se retrouvent à tenter de survivre, face à l'adversité du climat, du manque de nourriture et de leurs caractères si différents.

Une histoire presque banale.

L'essentiel est ailleurs.

L'essentiel, ici, c'est l'écriture, la poésie des mots, la force de la suggestion, la beauté de la narration.

L'essentiel, c'est la plume descriptive d'Isabelle Autissier.

Puissante, belle, enivrante et enveloppante.

Capable de m'emmener au bout du monde en une seule phrase.



Je suis séduite. Instantanément.



Le reste de la lecture ne fut qu'émerveillement, cascade d'émotions et de sensations :

Introspection et contemplation.

Aventures et ruptures.

Folie et survie.

Choix et désarrois.

Vie.

Mort.



Encore !

J'en veux encore de ces romans qui chamboulent mes tripes, mes convictions et mes sensations.

J'en veux encore de ce grand air qui m'inspire, de cet océan qui m'attire, de ces îles du bout du monde qui m'aspirent.

J'en veux encore d'Isabelle Autissier qui m'a charmée, passionnée, happée.

J'en veux encore.

Je sais, je suis gourmande... et je ne me soigne pas.

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Oublier Klara

Un petite déception .Après le magnifique Soudain seuls , j’ étais impatient de retrouver la sympathique Isabelle Autissier pour un nouveau roman

Le livre est ambitieux.Elle sort de sa zone de confort pour écrire un roman plus complexe sur fond de Sibérie pendant la période communiste

J’ ai eu du mal à accrocher pendant des dizaines de pages . L’ histoire du petit fils qui vient de Amérique pour voir son père mourant à Mourmansk me semblait peu naturelle surtout quand le père demande à son fils de ne pas oublier Klara, la grand mère mystérieuse,scientifique célèbre qui aurait disparu il y’a 70 ans

Heureusement Isabelle Autissier retrouve son milieu la mer , pour nous raconter une longue sortie sur un gros chalutier dans les eaux inhospitalières de l’ Arctique. Un beau moment du livre.Ambiance rude , conditions de vie extrêmes, le froid , les quarts,je vous laisse découvrir ce très beau passage du livre

Le reste, c’ est donc trois histoires.Celle de Iouri, le petit fils, pas vraiment passionnante, celle de Rubin le père,patron de pêche réputé,personnage rude ,obsédé par les quotas que lui demande le Parti.

Enfin, celle de Klara , de loin , la plus passionnante car elle nous entraîne jusqu’ au Goulag sur fond de recherche nucléaire effrénée. Avec, en plus, la découverte du peuple Nenets , tout au Nord de la Russi , près du cercle polaire.Là aussi le roman est très fort

Alors, pourquoi ce bémol, me direz-vous

Parce que le livre n’ est pas très bien construit.Isablle Autissier veut trop en faire.L’ URSS, le goulag , la vie des pêcheurs et celle des peuples autochtones en milieu hostile ,tout cela en plus d’une histoire familiale compliquée, de graves secrets inavouables, c’ est trop

Au final , un livre inégal avec des dizaines de pages passionnantes ( la vie quotidienne en Sibérie soviétique, la pêche en mer Baltique,l’histoire de Clara et du Goulag) mais aussi des longueurs notamment sur l’histoire familiale assez artificielle

Isabelle Autissier est maintenant une romancière confirmée que je continuerai à suivre avec plaisir

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