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Critiques de J.-H. Rosny aîné (228)
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Dans le monde des Variants

Cette nouvelle de Rosny Aîné reprend l'idée abordée dans "Un autre monde" que notre univers cohabite avec un second, très différent. Ils s'interpénètrent mais ne ne se voient pas ni n'entrent jamais en interaction. Et si notre univers présente des caractéristiques linéaires, "l'autre monde" fonctionne sur des modes vibratoires.

Seuls certains rares humains ont la possibilité de vivre dans ces eux plans d'existence. Ainsi, Abel est un jeune homme né dans notre monde et qui, découvrant peu à peu l'autre univers, s'éprend d'une entité femelle, Liliale, fonde avec elle un foyer et décide d'y vivre son existence entièrement.

C'est un récit très étrange où les descriptions plutôt abstraites de l'autre univers nous dressent une représentation floue mais plutôt poétique : où les formes de vie ne sont pas fixes, mais variantes (!) car adoptant de façon cyclique un ensemble de morphologies différentes ; comme une pulsation sur un rythme propre à chacun.

Ça frise l'ésotérique et j'avoue avoir décroché assez vite.
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Les plus belles pages

Le propos de ce livre est d'approcher, pour mieux le cerner, J-H Rosny Aîné par le biais de larges extraits de ses œuvres.

Ce qui lui donne une résonance particulière est, d'abord, qu'il fut publié, en 1936, du vivant même de Rosny-aîné et qu'ensuite il occulte presque entièrement l'auteur précurseur de science-fiction pour mieux mettre en évidence l'auteur de littérature générale que l'on a un peu oublié.

C'est un ouvrage foisonnant et passionnant où l'homme de lettres montre une face, aujourd'hui moins connue, de son immense talent.

C'est un livre superbe, étonnant et rare.



Faisant suite à une courte préface, trois superbes nouvelles, choisies parmi des centaines, viennent nous rappeler que J-H Rosny Aîné était aussi un formidable conteur, dont les textes courts étaient aussi chargés d'humanité que d'inspirations diverses :



"Le condamné à mort" est un petit récit tragique d'un avocat qui ne réussit pas à remporter sa première cause importante et à sauver la tête de son client...

"Dans la forêt gauloise" est l'histoire de la vengeance terrible de quelques femmes...

"Le prix de la vie" est l'aveu d'une femme sauvé, à deux reprises, par un garde-chasse qui lui fit cruellement payer, par amour, le prix de sa vie...



Derrière le conteur s'avance le romancier psychologique et de mœurs. "L'acrostiche", qui fait la transition, est à mi-chemin, entre le court roman et la longue nouvelle. Ce texte est tiré de "Le cœur tendre et cruel". C'est un un récit souriant et plein d'indulgence pour une trahison d'amour.

"Nell Horn" est teinté de naturalisme. C'est une étude mœurs violente.

Le sergent détective Horn est de tempérament nerveux, ce soir-là, il n'avait pas pris la dose d'alcool au-dessous de la laquelle il cessait d'être un homme...

"Dans la nuit des coeurs", "l'appel du bonheur", "Sabine et son père" et "les compagnons de l'Univers" nous font découvrir un ménage jeune où l'on s'aime, la peur d'un monde sans Dieu, la vie simple d'une famille et une œuvre magistrale parue en 1933 où chaque scène est de pure littérature ("les compagnons de l'Univers).



Ces quelques 212 pages refermées, apparaît un auteur plus connu, celui de la cinquantaine qui ouvre une voie absolument neuve qu'il jalonnera de plusieurs chefs-d’œuvre dont "la guerre du feu" et " le félin géant" dont on trouve ici deux larges extraits.



J-H Rosny Aîné imagine que jadis, à l'origine des temps, les hommes eurent à disputer la suprématie terrestre contre une race d'êtres géométriques, incompréhensibles, menaçants : voici les "Xipéhuz".

Puis "la mort de la Terre" où il imagine que les derniers hommes, victimes du manque d'eau" doivent laisser la place aux "ferro-magnétaux"



Et pour finir, l'auteur de science-fiction s'efface devant le mémorialiste, membre et président de l'Académie Goncourt, qui évoque Alphonse Daudet .



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Récits de science-fiction, tome I

Sur Terre comme sur Mars existent des vies insoupçonnées. Parfois des hommes se retrouvent pris entre ces deux mondes et l'amour n'est jamais très loin... En tous cas, moi, j'ai beaucoup aimé passer de la préhistoire à la science-fiction avec Rosny aîné. Hâte de lire le 2e tome de ces nouvelles !
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La force mystérieuse

Un roman de Hard-SF catastrophe qui ne prend pas le lecteur pour un con, voir fait le pari de son intelligence sur un sujet ardu, paru il y a plus de 100 ans. Rarement un "ancêtre" m'aura autant transporté en liant réflexion, thriller et science.



Deux scientifiques s’aperçoivent que le spectre lumineux se modifie. Au même moment, des troubles éclatent un peu partout dans le monde, les hommes sont pris de violence. Les deux phénomènes seraient-ils liés ?



Tout le roman va s’intéresser à cette modification du spectre, à ses effets. Et tenter de répondre à la question primordiale : pourquoi ? Les hypothèses soulevées valent bien des romans plus moderne.

L'auteur aurait pu s'arrêter à ce pitch mais les conséquences de cette modification sont plus diverses que cette montée d'agressivité. Il nous parle des conséquences sur l'humanité et notre monde dans une analyse approfondie et réaliste. Quid de la technologie en cas de catastrophe ? Quid de la fraternité ? Quid si cette force mystérieuse ne serait pas d'origine scientifique mais humaine ? N'oublions pas que ce roman a été publié en 1913.

De cette catastrophe, Rosny aîné ira même jusqu'à construire une société utopique où la science à sa place.



Je ne suis pas un adepte des romans trop scientifique, hard-SF, mais l'auteur parvient à trouver le juste équilibre entre érudition et vulgarisation, même si sur quelques points j'ai été un peu perdu.

Quelques bémols sur la partie thriller parfois un peu bancal, mais rien qui ne doit empêcher la lecture de ce texte au sujet original.

La description des hordes violentes m'a fait penser à la vague zombie qui inonde les étagères de nos libraires et de nos cinémas. Un précurseur injustement méconnu ce Rosny.

De la science, de la raison, de la réflexion, de l'action avec une vraie bataille rangée, vous trouverez forcément votre bonheur dans ce roman.

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La jeune vampire

Pour des avides de sensations fortes voici un petit livre qui vous en donne dans un tout petit fantastique plein de rebondissements...

James Bluewinkle est face un grand dilemme:comment aimer deux esprits, deux âmes qui se disputent un même corps. Ce corps est celui de Bluewinkle, une jeune fille ressuscitée après quatre de sa mort. Aussitôt revenue à la vie, le monde autour d'elle bascule comme les aiguilles d'une montre changeait de direction. Seul son mari le perçoit et découvre l'âme vampire dans sa femme qui se nourrit subrepticement du sang humain. Amoureux, il est emporté par l'esprit de tolérance.

Pour la deuxième fois Evelyn va mourir, cette fois-ci c'est l'âme de la première Evelyn qui ressuscite avec, une âme cette fois-ci non vampire...ensuite viendra la grossesse, celle de la vampire ou celle de l'humaine, tout est géré un bon gentleman qu'est James Bluewinkle!
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La Guerre du feu

Je dois avoir lu la Guerre du feu trois ou quatre fois dans ma vie. A chaque fois, c'est la même fascination.

Quel souffle épique parcoure ces pages dignes de certains poèmes animaliers de Leconte de Lisle (les éléphants par exemple). C'est une véritable épopée que cette guerre du feu. Inimitable. Il est remarquable que ce roman me plaise autant à 15 ans qu'à 64 ans.

Un chef d'œuvre, vraiment....
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La Guerre du feu

Cela faisait un certain temps que ce livre attendait que je l'ouvre. Mais je ne cessais de retarder le moment, pensant que j'allais m'ennuyer car de toute façon je connaissais assez bien le film de J-J. Anaud.

Mais dès les premières pages ce fut un véritable éblouissement tant l'écriture de l'auteur et poétique, lyrique, superbe. Et je dois dire que le film n'a pas grand chose à voir avec le livre. Si l'oeil de la caméra est centré sur les 3 guerriers qui partent en quête du feu (il faut bien montré une action, une histoire au cinéma), le personnage principal du livre est incontestablement la nature, et les humains ne cherchent qu'à y occuper une bien modeste place.

A chaque territoire qu'ils traversent, J-H Rosny nous décrit les moindres détails de l'environnement avec des listes d'animaux ou de plantes, les montagnes, les rivières, le ciel, les étoiles. Tout y passe et cela donne à l'ensemble une dimension incroyablement forte. Et à chaque fois il nous laisse entrevoir ce que peuvent ressentir les hommes face à cette immensité qui les englobe et les dépasse. Les hommes sont toujours très humbles face à la nature et à ses occupants, et très reconnaissants de ce qu'elle peut leur offrir.

Bref, ce texte assez ancien (la première édition date de 1911) gagnerait à être diffusé plus largement actuellement puisque les sociétés modernes s'interrogent beaucoup sur leur rapport à la nature et à l'environnement.
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Les Xipéhuz

Les Xipéhuz est l'un des textes fondateurs de la science-fiction. Cette nouvelle qui se lit en une demi-heure met en scène une puissance extra-terrestre invasive à l'époque... de la préhistoire.

Autant dire qu'après les avoir pris pour des dieux, un peu à la manière des Amérindiens avec les Espagnols, les autochtones ne tardent pas, devant leur violence, à vouloir les tuer, tout en se heurtant à un problème de guerre asymétrique. Le niveau technologique des Xipéhuz est en effet beaucoup plus évolué que celui des Terriens de cette époque.

Un texte intéressant mais un peu suranné, à lire surtout pour sa valeur de précurseur.
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La Guerre du feu

C'est donc par la voie royale – "La guerre du feu" est son roman le plus lu – que j'ai décidé d'aborder l'oeuvre de celui que les spécialistes considèrent, bien plus que Jules Verne, comme le fondateur de la science-fiction francophone.

Un premier abord qui sera amené à connaître des suites puisque j'ai acquis l'intégrale de l'auteur pour la modique somme d'1,50 €, toute son oeuvre étant passée dans le domaine public (décidément, la modernité a bien des avantages et ceux qui ne supportent toujours pas de lire sur une liseuse ne savent pas ce qu'ils perdent).

J'étais curieux de savoir ce qui avait inspiré le film de JJ Annaud qui m'a profondément marqué, au point que je me souviens encore de nombreux détails alors que je pense ne pas l'avoir vu depuis plus de trente ans – il faut dire que j'étais bien jeune à l'époque.

J'ai rapidement constaté que le film n'était que vaguement inspiré par le livre.

Intéressant, ce road movie préhistorique. Rosny Aîné dispose d'un style lyrique et imagé, assez typique de la fin du XIXe et du début du XXe, et ça tombe bien parce que j'aime beaucoup, en général, les auteurs de cette époque. Cette grandiloquence produit son effet maximal dans les descriptions de la nature encore vierge (et pour cause, on est a priori à l'époque de l'homo erectus), par lesquelles l'auteur a réussi à me transmettre l'exaltation des grands espaces à de nombreuses reprises.

Le problème, c'est que ces descriptions peuvent parfois devenir longuettes et un peu rengaine, notamment lors de (très) longues énumérations d'arbres, végétaux et surtout animaux.

Ce n'est d'ailleurs pas le seul aspect par lequel ce texte est quelque peu monotone : dans une grande linéarité, les trois héros vont d'étape en étape et de danger en danger, ils affrontent tour à tour des fauves, des troupeaux et des tribus d'hommes plus ou moins malveillants (les dévoreurs d'hommes, les nains rouges, les poils bleus, les...), et il n'y a aucun lien d'un évènement à un autre. Certaines scènes sont carrément de trop, comme celle de la horde de loups contre la horde de chiens, alors que le livre tire sur la fin.

Les scènes d'action, forcément nombreuses, ne sont pas toujours non plus exemptes de tout reproche, et l'on a parfois de la peine à se représenter le tableau, à cause d'explications "géographiques" plutôt confuses.

Reste qu'il convient de resituer cet ouvrage dans le contexte où il a été écrit, c'est-à-dire à l'époque du Grand Meaulnes, d'À la recherche du temps perdu et de la Guerre des boutons. Faire preuve d'originalité, c'est toujours faire preuve de modernité, et Rosny Aîné mérite sans aucun doute sa réputation de précurseur.
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Récits de science-fiction, tome II

Un peu déçue par ce deuxième tome, même si les thèmes abordés restent intéressants et l'écriture fluide, notamment dans Les Xipéhuze et dans La mort de la terre. Ou peut-être n'étais-je pas assez en condition pour bien apprécier...
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La mort de la terre

Ce livre est un petit bouleversement dans ma bibliothèque.

Il faisait parti de la sélection qu'on était oblige de lire au collège. C'est le premier livre que j'ai réellement fini (voir même dévoré). J'ai envie que se ne soit qu'une fiction mais avec le temps je me rends compte que cette fin pourrait arriver. Depuis écologie, biodiversité et préservation font partis de moi.

Un livre qui change une vie en somme !
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La mort de la terre

Le titre du roman annonce bien le programme, il s’agit de la mort de la Terre ou du moins de toute vie reposant sur les bases biologiques connues. Ecrit en 1912, il est surprenant à plus d’un titre, d’abord parce qu’il entre particulièrement en résonance avec des problématiques actuelles. Même si ce n’est que secondaire dans cette histoire, la perception de la radioactivité comme quelque chose de néfaste est très étonnante pour l’époque. Le changement du climat de la Terre avec la disparition des océans, des fleuves et des rivières est total dès le début du roman. Il ne reste alors que quelques milliers de Terriens répartis dans une poignée d’oasis perdues dans un désert minéral. Des espèces animales il ne reste plus que quelques oiseaux. Les catastrophes naturelles (séismes) se multiplient, raréfient et assèchent les sources. La fin est celle qui était annoncée dans le titre, à peine retardée par quelques péripéties. La responsabilité de l’Homme dans cette tragédie est pointée même si tout n’est pas clairement explicité. L’auteur, contrairement à Jules Verne, pense que la technologie (qui d’ailleurs n’a pas disparu, malgré toutes ces catastrophes) ne pourra pas sauver l’humanité de son destin en tant qu’espèce. Il y a de la tristesse, mais pas un pessimisme total; pour lui, d’autres formes de vie (les ferromagnétaux) vont prendre le relai, quelque chose d’autre apparaîtra quand l’Humain aura fait son temps. Certains éléments sont peu crédibles et datés, mais dans l’ensemble le postulat de départ ne peut que nous intéresser ainsi que la description de la société qui en découle : apathie et résignation de la majorité de la population, euthanasie en fonction des ressources, limitation des naissances, organisation de l’accueil des réfugiés climatiques. Cela paraît logique et fait froid dans le dos : il y a une grand solidarité entre les oasis mais dans le même temps les réfugiés climatiques sauvés sont condamnés au célibat.

Ce qui est très daté par contre et qui m’a empêchée d’adhérer au roman et d’éprouver de l’empathie pour les personnages, c’est le style suranné avec toutes ces envolées lyriques, ou plutôt dramatiques, auxquelles ne manquait plus que la voix de Malraux pour parfaire le tableau.

En tout cas une dystopie qui remet l’Homme humblement à sa place et engage à réfléchir.
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La Guerre du feu

La guerre du Feu un livre de prime jeunesse qu'il fait bon relire. Parce que survolant une époque révolue qu'il décrit avec une puissance d'évocation très juste et convaincante. Malgré les citations à resituer complétées des avancées de la science .il est Le livre de référence à mon sens de lHistoire de la vie telle qu'elle pouvait être des premiers hommes, les réalités de leurs combats et luttes

Un bel instant de lecture pour relectures passionnées
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La Guerre du feu

Voici un texte fort, à l'écriture soutenue, parfois alambiquée.

Le récit est proche du film qu'en a tiré JJ Annaud (du même nom), mais j'en recommande toutefois la lecture, car ce livre écrit en 1906 nous transporte dans un autre monde, par le thème, par son style.
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La mort de la terre

Ce court roman est prenant, puissant et radical. J'ai découvert l'ouvrage grâce au site litteratureaudio.com La mise en voix est classieuse, soignée, très réussie. Le ton grave et précis du lecteur donne toute l'importance au propos. C'est éminemment moderne. Écrit en 1910 ! 110 ans et pourtant c'est très proche du mouvement de la collapsologie. L'eau manque atrocement. L'humanité réduite survit dans des oasis. Les ferromagnétiques pullulent. Puis la terre se fissure encore, faisant disparaître les dernières gouttes d'eau. Alors, l'euthanasie est l'ultime remède. Résumé comme cela c'est fade mais la langue vaut le détour. C'est baroque, grandiloquent, magistral et à la fois très humble, sage quelque part. Chapeau !
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La Guerre du feu

Je ne m'attendais pas à des miracles en ouvrant ce livre, lu plus par souci de culture générale que pour le transport littéraire attendu.

La surprise n'en fut que plus agréable, d'abord en raison de l'écriture, riche et impeccable, mais aussi pour la qualité de l'intrigue et la capacité de l'auteur, et c'est une gageure, à susciter l'empathie de son lecteur pour son héros velu et courageux, à le plonger dans l'environnement hostile et grandiose de ce temps ancien où l'homme ne maîtrisait pas le feu, à lui faire aimer les mammouths et les grandes plaines couvertes d'herbes hautes, à évoquer enfin la complexité de l'évolution humaine en faisant coexister dans l'histoire des peuplades génétiquement diverses.

Pas un grand plaisir, mais un enrichissant voyage dans le temps!
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La Guerre du feu

Rosny Aîné (pseud. de Joseph Henri Boex, 1856-1940) – "La guerre du feu" – De Vecchi, 2017 (ISBN 978-2-7328-9908-4)

– format 21x15cm, 160p. – première publication entre 1909 et 1911 sous forme de feuilleton.



Inutile de commenter un roman qu'il faut avoir lu puisqu'il s'est imposé comme un classique incontournable dans le genre qu'il contribua à fonder, à savoir un mélange de science-fiction et de roman pré-historique des origines. Je me limiterai à deux remarques.



La première est autobiographique : j'ai lu ce roman alors que je devais avoir tout juste une dizaine d'années, dans les années soixante du siècle dernier (eh, oui!). C'était l'époque où tout enfant ayant la chance de grandir dans une famille (très) peu fortunée mais juste "normale" (oh là, là, quel mot ! la police de la bien-pensance va me tomber dessus) fréquentait une école primaire riche d'instituteurs de type "hussard noir de la République" exerçant leur métier comme un sacerdoce, l'époque où ces enfants que nous étions avaient massivement la lecture comme distraction principale.

C'était avant les ravages de la télévision conçue pour abrutir, de la consommation oiseuse, de l'idiotie obligatoire, des écrans délibérément conçus pour crétiniser...

Je suppose que la plupart des galopins de ma génération ont lu ce roman, comme on lisait les Jules Verne, Alexandre Dumas, Davy Crockett (Tom Hill), Maurice Leblanc etc. De temps à autre, j'en relis un, au hasard des rééditions, et je ne suis jamais déçu : ce fut probablement une sorte d'âge d'or de la littérature pour la jeunesse sachant lire.



En second lieu, je remarque – avec plaisir – que ce roman fait donc l'objet de rééditions régulières, de surcroît chez des éditeurs à visée essentiellement commerciale diffusés dans les stations service d'autoroute (là où je l'ai retrouvé !! avec la "magnifique" étiquette du prix collée, et indécollable, en plein sur la couverture pelliculée) ce qui suppose un lectorat stable et rentable.

Sont-ce les grands-parents qui offrent ces romans à leurs petits-enfants ? Sont-ce les enfants qui les trouvent par eux-mêmes ? Est-ce une retombée sporadique générée par le succès du film de JJ Annaud (sorti en 1981) ?



Évidemment, on trouvera toujours des scientifiques pisse-froids pour vous préciser doctement que cette vision de la Préhistoire est totalement fausse (ce qui semble exact), en oubliant l'essentiel : ce roman déclenche, dans son lectorat, un intérêt pour cette période de l'histoire de l'humanité qui incitera les lecteurs à se documenter plus avant lorsqu'ils seront plus âgés, tout simplement parce qu'ils auront trouvé du plaisir à lire et relire ce récit, bien écrit, bien construit, incitant les jeunes esprits à rêver...



Bref, toutes les qualités d'un classique.

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La Guerre du feu

Encore pendant une lecture longue et douloureuse, je l'ai lu pour me changer les idées. Ce fut le cas. Notre âme enfantine, avide d'aventures est réveillée, se livre lui parle, s'adresse à cette partie de nous.

Le tout est très réaliste, moderne, comme cela a été souligné, beau. Je ne dirais pas que, parfois, certaines descriptions m'ont parues longues. Mais pas longues en elles-mêmes, longues car elles ne servent pas forcément le livre et son ambiance.

On suit l'épopée de nos 3 ancêtre imaginaires le souffle court, impatients de découvrir leur prochaine péripétie, pantelant en espérant leur victoire.

Une très bonne histoire, servie par un style adéquat, ne pas hésiter à l'offrir aux enfants/ adolescents... et même aux adultes!
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La Guerre du feu

Moi qui adorais Rahan le fils des âges farouches dans ma jeunesse je suis vraiment déçue par "La guerre du feu" de J.-H. Rosny Aîné.

Il faut dire que je n'avais pas aimé l'adaptation au cinéma de Jean-Jacques Annaud que j'ai vu dès sa sortie en 1981 et que j'avais trouvé assez ridicule. Quand j'ai trouvé la version audio à la bibliothèque je me suis dit que le roman était peut-être mieux d'autant plus que j'aime la lecture à voix haute.

Grosse déception, l'aventure préhistorique et surtout sa fin sont affligeantes et la lecture est mauvaise car je trouve que le ton adopté pour cette version audio est désagréable.



Il y a 100 000 ans, la tribu des Oulhamr s'est fait voler le feu qu'ils savent entretenir mais pas allumer. Le vieux chef donne sa nièce en pâture pour motiver le fils du Léopard à retrouver le feu. Il aura la fille s'il réussit à la tête d'un petit groupe de trois guerriers.

A la recherche du feu, ils vont croiser en chemin mammouths, aurochs, ours des cavernes, lion géant, tigresse et léopard mais aussi des dévoreurs d'hommes ou des nains rouges.

Bref, l'auteur fait l'inventaire des animaux et tribus rencontrés successivement dans ce périple pour caser les quelques connaissances connues sur cette période.



Mais le gros problème est l'écriture avec un vocabulaire qui sonne faux. On a le droit à "L'ours est perplexe", "le taureau est sorti de l'indécision" ou "Il se redressa sur son séant" et j'en passe.

Et puis, les guerriers se sentent agressés par un ours qu'ils qualifient de violent par nature alors qu'il attaque parce que les hommes occupent sa caverne.

Bon j'arrête là car ce roman ne vaut pas la peine qu'on s'y attarde.





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Le cataclysme

Sur le plateau des Tornadres se produisent des phénomènes étranges qui commencent par la fuite des animaux sauvages, mais il ne s’agit ni d’un séisme ni d’éruption volcanique. Les phénomènes sont de plus en plus surnaturels. La description progressive du cataclysme est remarquable, pleines de détails sur la façon dont la pesanteur se modifie ainsi que sur les perceptions de couleurs étranges. Le dernier couple qui n’a pas fui est composé d’un vieux paysan qui cherche des explications rationnelles alors que son épouse est plus portée sur le surnaturel. Une vieille prophétie lui revient en mémoire. Ils seront les derniers à quitter le plateau et le lecteur suit jusqu’au bout leurs perceptions et les sentiments qu’ils éprouvent. Dans ce récit extrêmement court on est à la limite du fantastique en permanence, jusqu’à la chute. Dommage que le style soit assez pesant avec un vocabulaire assez désuet et des expressions vieillies.
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