AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de J.-H. Rosny aîné (228)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Nomaï : amours lacustres

Un des premiers textes préhistoriques de J.-H. Rosny aîné, publié en 1897. Il s’agit d’une courte nouvelle dont l’action se situe à une date indéterminée « Aux temps où les hommes vivaient sur les lacs, dans les cavernes, et les habitations souterraines. La jeune Egypte ne bégayait pas encore ses hiéroglyphes. ».



Nous sommes dans une tribu dans laquelle les filles ne sont que des possessions des hommes, achetées et vendues. Une de ces filles, Nomaï, se révolte, elle ne veut pas appartenir à l’homme à qui sont père veut la vendre. Elle pousse un jeune homme, Amreh à se débarrasser de la brute épaisse par tous les moyens pour pouvoir former un couple avec lui.



Une histoire d’amour et de meurtre dans la préhistoire, c’est assez inédit, d’autant plus que la jeune fille est l’élément moteur dans l’histoire. C’est sympathique et plaisant, même si la faible longueur de texte ne lui permet pas d’être autre chose qu’une curiosité.
Commenter  J’apprécie          160
La Guerre du feu

Depuis des générations, la tribu des Oulhamrs voyage en transportant le Feu dans des cages de pierre. Après un affrontement sauvage avec une tribu ennemie, les cages sont détruites. C'est la catastrophe, car si les Oulhamrs savent conserver le Feu, ils sont incapables de le produire. Faouhm, le chef, promet sa nièce Gammla ainsi que le bâton du commandement au guerrier qui rapportera le Feu à la tribu. Naoh, fils du Léopard, se porte volontaire.



Comme beaucoup j'imagine, je garde un bon souvenir du film de Jean-Jacques Annaud. C'est donc avec beaucoup de curiosité que je me suis plongé dans le roman de J.-H. Rosny aîné. D'autant plus que cela faisait longtemps que je souhaitais découvrir cet auteur.



Lorsque la Guerre du feu parait en 1910, la paléontologie est une science encore jeune et la préhistoire une période méconnue du grand public. L'histoire a un côté exotique indéniable. Aujourd'hui, même après avoir lu Rahan et vu l'Odyssée de l'espèce à la télé, j'ai ressenti un réel dépaysement à la lecture du roman de Rosny aîné. J'ai découvert un monde sauvage et brutal, mais également beau, voire même poétique ; un monde où l'homme n'est pas encore l'espèce dominante.



L'aventure est simple, mais on ne s'ennuie jamais et les péripéties s'enchaînent naturellement. Les dangers sont nombreux, entre les animaux, les autres tribus d'hominidés et les aléas du climat. Rosny aîné dépeint la nature avec beaucoup de détails, nous faisant découvrir la faune et la flore de l'époque. Outre les grands fauves, les rois de la préhistoire sont les mammouths, qui ont droit aux plus belles scènes du roman.



Naoh, le fils du Léopard, est un guerrier agile et rusé. Primitif, mais non dépourvu de noblesse, il est en quelque sorte le prototype des héros futurs. Pas tout à fait un homme (ce n'est pas un homo sapiens) mais bien plus qu'un animal, l'auteur a réussi a lui donner une personnalité et des réactions crédibles. Naoh est un personnage rustique, mais attachant.



Je trouve que le roman a très bien vieilli. Il reste agréable à lire et ne m'a jamais paru daté. Une découverte rafraîchissante dans un été torride.
Lien : http://lenainloki2.canalblog..
Commenter  J’apprécie          160
Le félin géant

Le Félin géant est tout d'abord le roman d'une belle amitié, celle qui lie Aoûn, le fils de Naoh (eh oui, vous ne rêvez pas, enfin pour ceux qui connaissent, mais Aoûn est le rejeton de l'inoubliable héros de La guerre du feu ! ) à Zoûhr le Wah, dernier représentant de la race des Hommes-sans-Epaules.



Ils partagent également le même goût pour l'aventure, ce qui les conduit à quitter leur tribu, les Oulhamr, pour explorer de nouveaux territoires de chasse. Ils découvrent une région giboyeuse où les félins de toutes sortes règnent en maîtres. Blessés par un machairodus (si ce terme vous paraît abscons, c'est normal, il désigne une race de tigres à dents de sabre aujourd'hui disparus !), ils trouvent refuge dans une caverne où ils ne tardent pas à s'apercevoir qu'un lion des cavernes a élu domicile dans la deuxième partie de la grotte. Une fente infranchissable les en protège tandis qu'au fil des jours, hommes et bête s'habituent à leur présence respective... jusqu'à ce que l'impensable se produise !



Roman d'amitié, roman d'aventures, l'histoire retrace la lutte impitoyable pour la survie de ces hommes primitifs dans un environnement hostile, le développement des sentiments nobles comme l'amour, l'amitié, la pitié. Les descriptions sont d'une rares justesse, servies par une plume magnifique au vocabulaire riche et très évocateur : on ressent toute la puissance de cette animalité qui menace l'humanité à son aube, la fragilité de ces hommes qui évoluent dans une nature intacte où le danger est toujours présent, leur humilité mêlée d'orgueil face à ce décor grandiose et terrifiant.



L'auteur dépeint à merveille la vie nocturne et diurne, les rumeurs de la savane, les sens toujours en éveil des "bêtes verticales" pour échapper aux prédateurs plus puissants qu'elles, même sous la protection du feu.



Comme dans La guerre du feu, l'auteur fait coexister des espèces humaines à des stades différents d'évolution. Aoûn, fils de l'Urus, et Zoûhr, fils de la Terre, s'allient tour à tour aux Hommes-Lémuriens (tribu pacifique dont les membres ont encore une apparence simiesque, condamnée à disparaître) et aux Femmes-Louves (dont le mode de vie fait penser à celui des Amazones) contre leurs ennemis communs, les Hommes-du-Feu (encore appelés les Chelléens), tribu belliciste et anthropophage !

Zoûhr lui-même est le dernier représentant de sa race, celle qui a domestiqué le feu et qui disparaîtra avec lui...



Pour conclure, l'auteur nous invite à une véritable épopée préhistorique qui nous transporte littéralement sur cette terre sauvage et indomptée. Grâce au fabuleux talent de conteur de Rosny Aîné, le lecteur a l'impression de vivre aux côtés des deux guerriers Oulahmr, luttant au jour le jour pour leur survie. Certains passages, d'une très grande poésie, se dégustent avec ses sens. Bref, j'ai adoré et je compte me plonger dans l'intégrale de ses oeuvres préhistoriques !

En plus, j'ai appris une parole d'intimidation, qu'il me tarde de pouvoir recaser :

"« Parthenia ouvrira vos poitrines. Elle donnera vos chairs aux hyènes.»"



Alors, on fait moins les malins, hein ?!?
Lien : http://parthenia01.eklablog...
Commenter  J’apprécie          161
Le félin géant

En accouchant du génialissime Tarzan Edgar Rice Burroughs ne s'était guère préoccupé du réalisme du théâtre des opérations, l'Afrique et la faune qui la peuple.

Je ne suis pas certain que J.H. Rosny ait poussé plus loin ses investigations en paléontologie. Considérant le gouffre qui sépare l'état des connaissances actuelles de celles auxquelles il pouvait accéder, on lui laissera le bénéfice du doute.



Les deux récits sont quasi contemporains, près d'un siècle après leurs parutions l'Américain s'en sort mieux que le Belge.

Deux compères appartenant à des lignées d'hominidés différentes se font une virée en territoires inconnus. Ils y rencontrent moultes féroces bestiaux qu'ils terrassent à grands coups d'objets contondants comme se plaisent à la préciser les légistes des séries sur France 3. Ils parviennent même à faire ami-ami avec un énorme lion des cavernes.

Au passage on réalise que la préhistoire de Rosny semble aussi populeuse que le centre commercial de Rosny2 le premier jour des soldes. Hominidés de tout poils y grouillent et s'y empoignent allègement.



Difficile de se passionner pour la geste de cet improbable binôme des "âges farouches", entre combats épiques et velléités humanistes.



Je ne suis pas sûr de rempiler avec "La guerre du feu"









Commenter  J’apprécie          1514
La Guerre du feu

Roman très célèbre sur la Préhistoire et je comprends pourquoi. L'auteur a su rendre une ambiance qui semble très réelle.

Naoh, Nam et Gaw partent à la recherche du feu perdu par leur tribu. Sur leur route, ils croiseront de nombreux dangers: ours, luons mais surtout hommes d'autres tribus.

Même si l'auteur part d'un postulat qu'on sait sans doute faux aujourd'hui (l'homme utilise le feu qu'il trouve dans la nature), ce roman pourtant ancien nous entraîne dans une époque encore méconnue. Et je me suis laissée emporter avec beaucoup de plaisir.
Commenter  J’apprécie          152
Les navigateurs de l'infini

C’est un livre écrit en 1925 par un des pionniers de la science-fiction. C’est la narration du voyage vers Mars et son exploration. On assiste aux aventures de trois humains qui vont prendre place à bord du Stellarium pour un voyage de trois mois et découvrir la planète rouge et son espèce intelligente : les Tripèdes (trois jambes, six yeux). Ce roman n’a rien à envier à celui de Jules Verne (de la terre à la lune) ou à celui de Georges Wells (Les premiers hommes dans la lune). Compte tenu de l'état des connaissances de l'époque, la qualité des descriptions scientifiques et des techniques restent crédibles. La lecture est agréable et nous pousse à aller jusqu’au bout du roman. Un bon point pour JH Rosny qui se permet d’aborder mais de façon pudibonde les relations entre un humain et une martienne, en avance sur son temps et surtout avant un José Farmer et ses «amants étrangers » ou un Robert Heinlein et son roman « En terre étrangère ».
Commenter  J’apprécie          153
Les hommes sangliers

Rosny aîné publia ce court texte en 1929. Il s’agit plutôt d’un récit d’aventures ; le lien avec la préhistoire étant uniquement assuré par la présence d’une mystérieuse tribu, dont les mœurs et la physiologie ne semblent pas être de l’époque où se déroule l’histoire.



Nous sommes dans une île, quelque part en Indonésie ou Malaisie, sous domination hollandaise. Un petit groupe est en voyage, mais ils rencontrent une troupe de d’indigènes rebelles. Ils se fortifient pour résister. Pendant les hostilités, Suzanne, la nièce du planteur chef du groupe, tout juste arrivée d’Europe, est enlevée par de mystérieuses créatures, les hommes sangliers du titre. Elle finira par s’échapper, mais ce ne sera pas la fin de l’histoire.



Une histoire brève mais dense, entre scènes de combats, descriptions de la nature, et des parties plus intimistes. Une femme est au centre du récit, avec un aspect plus moderne, la question de culture, de modèles sociaux et de leurs influences sur les individus, des liens entre les différentes cultures aussi.



Très réussi.
Commenter  J’apprécie          150
La mort de la terre et autres contes

La Mort de la Terre est un petit roman que J.-H. Rosny aîné aurait pu sans peine délayer en trois cents pages. Il ne l’a pas fait, parce que, à son avis, le merveilleux scientifique est un genre de littérature qui exige la concision : ceux qui le pratiquent sont trop souvent enclins au bavardage. Il a augmenté le volume à l’aide de contes. Les contes de la première série offrent tous quelque particularité. Ceux de la seconde série ont surtout pour but de divertir le lecteur — ce qui est, au reste, un but fort ambitieux. (paraphrase de l'auteur lui-même)
Lien : https://fr.wikisource.org/wi..
Commenter  J’apprécie          150
La femme disparue

Jolie plume pour nous emmener dans une forêt dense et profonde, à la recherche d'une femme disparue...

Ce roman vaut surtout pour son ambiance sylvestre très joliment rendue.

Commenter  J’apprécie          150
La Guerre du feu

Dans la tribu des Oulhamr, il y avait un feu, ou plutôt Le Feu. Chaque membre de la tribu veillait à ce qu’il ne mourût jamais. Hélas, une autre tribu d’homme leur vola le Feu. Alors, la si petite flamme qu’avaient désormais les Oulhamr s’éteignit, et leur Feu était mort.



Le chef des Oulhamr décida que celui qui ramènera le Feu aura sa fille, Gammla et pourra prendre la place du chef après sa mort. Deux groupes se formèrent : Aghoo et ses deux frères, les hommes les plus redoutables de la tribu, et Naoh, Nam et Gaw.



Pendant toute l’histoire, on va suivre Naoh, Nam et Gaw dans leurs péripéties. Ils vont affronter la tigresse, le grand Lion et le plus féroce des animaux, l’ours Gris. Ils vont faire des batailles mais aussi créer des alliances. Et c’est avec ce courage, cette espérance et cette force qui feront que Naoh Nam et Gaw ne reculeront devant aucun danger, quel que soit le risque…



Cette histoire est pleine de batailles, de courage, d’alliances, de peines, de joies et de suspens. C’est une version abrégée, mais ce livre est quand même long. Il y a des mots difficiles à chaque page, alors je l’ai lu avec ma maman, car elle m’explique les mots patiemment et sans s’énerver.



Je remercie ma maîtresse, de ma classe de CM1-CM2, pour avoir inscrit ma classe à un rallye lecture, ce qui m'a permis de découvrir ce livre.



Commenter  J’apprécie          151
La Guerre du feu

Mon premier vrai livre ! A neuf ans.

Je me rappelle que je lisais à haute voix certains passages à ma mère et je me souviens de l’exaltation qui me prenait quand Naoh et ces compagnons fuyaient, dans des courses éperdues, de terribles dangers.

Mon esprit était comme halluciné, je ressentais cette fuite comme haletante mais aussi comme extraordinairement libératrice. Je commençais à capter au-delà du récit, ce que donnent les grands livres, une sorte de sens de la vie.

Étonnamment ce fut aussi, dans ma vie, une sorte d’anticipation : quand plus tard je me suis mis à courir de façon régulière avec énormément de plaisir, c’était comme une réalisation de ce que j'avais entraperçu de moi dans ce livre.



Le feu : quel symbole !

Commenter  J’apprécie          150
La Guerre du feu

Pendant la préhistoire, les Oulhamir ne maîtrisent pas le feu. Naoh avec l'aide de Nam et de Gaw promet de ramener le feu à la tribut. Court roman de J.H. Rosny Ainé sur les hommes préhistoriques. Certains chapitres sont splendides (la bataille entre les aurochs et les mammouths par exemple) mais les combats de Naoh se succèdent et se répètent créant un sentiment de lassitude.
Commenter  J’apprécie          140
Le félin géant

En 1920, c’est à dire une dizaine d’années après le très grand succès de La guerre du feu, Rosny aîné revient au roman préhistorique avec ce livre. Il s’agit en quelque sorte d’une suite du précédent : le personnage principal est le fils de Naoh, le héros de la conquête du feu. Aoûn n’est pas destiné à prendre la suite de son père comme chef de la tribu, il s’est lié d’amitié avec Zoûhr, le dernier des Hommes-sans-épaules, la peuplade que Naoh avait rencontré dans son voyage et de qui il a appris l’art de faire jaillir le feu des pierres.



Aoûn et Zoûhr se lancent dans un voyage pour explorer des territoires derrière une haute montagne, ils vont connaître des aventures sans nombre, rencontrer d’autres groupes humains, lutter contre des animaux redoutables, se lier avec un grand fauve, et Aoûn rencontrera même l’amour. Ils reviendront à jamais transformé de ce périple.



J’ai moins apprécié ce roman que les précédentes tentatives de Rosny aîné dans les âges de la préhistoire. Il manque une certaine cohérence d’ensemble au livre, le voyage des deux amis semble un peu gratuit au départ, les péripéties s’enchaînent de façon moins évidente et nécessaire, et j’ai eu du mal à croire à l’amitié avec le fameux félin géant. Par ailleurs, l’auteur donne moins de magnifiques descriptions lyriques de la nature, des plantes, paysages et animaux.



Cela reste plaisant à lire, mais il m’a manqué un souffle, une vision d’ensemble dans ce volume.
Commenter  J’apprécie          147
Eyrimah

Il s'agit du deuxième roman consacré à la préhistoire par J.-H. Rosny aîné. Il est publié en 1893 dans la revue Bambou, avec un succès mitigé. le succès pour le genre préhistorique ne viendra qu'en 1909 avec La guerre du feu, mais c'est une autre histoire.



Baptisé par l'auteur « roman lacustre » Eyrimah est censé se passer il y a 6 000 à l'endroit de la Suisse actuelle, c'est à dire entre les montagnes et les lacs. Nous sommes donc à une époque bien plus proche de nous que dans le premier roman préhistorique de Rosny aîné, Vamireh. Les hommes, enfin certains, sont au stade de l'agriculture et de l'élevage, le métal remplace de plus en plus la pierre. Les humains sont bien plus nombreux, ce qui provoque des conflits plus conséquents, qui deviennent des véritables guerres, pour la domination des territoires, la suprématie d'une population sur une autre. Mais l'amour est toujours une thématique très importante dans ces romans préhistoriques. Ici il est double. Eyrimah, une jeune fille devenue esclave d'une tribu rivale, aime un jeune homme de la cité lacustre où elle est vit. le jeune homme, In-Kelg, l'aime aussi. Mais le maître d'Eyrimah ne l'entend pas ainsi, et elle s'enfuit pour éviter sa violence. Elle rejoint le peuple de la montagne dont elle est issue, et qui s'engage dans la guerre contre la tribu d'In-Kelg, que le père de ce dernier mène au combat. Elle assistera à toutes les péripéties de la guerre, rejointe par Eï-Mor, soeur d'In-Kelg, enlevée par les montagnards, et qui finira par conquérir le coeur d'un jeune homme des hauteurs. Après des batailles épiques et l'intervention d'une troisième population, les combattants finiront par trouver un modus vivendi favorable aux échanges et à la prospérité commune.



J.-H. Rosny aîné mène l'action d'une main de maître, ne laissant que peu de répit à ses lecteurs. Le récit alterne les événements avec des descriptions de la nature, des animaux, des montagnes, d'une grande beauté. Même si l'auteur laisse une grande place aux combats et la violence, il exprime un désir de vivre en paix, une tolérance, il prône les mélanges qu'il présente comme une richesse, une ouverture nécessaire.



Encore un très bon roman, destiné à tout public, et qui permet une évasion de qualité.
Commenter  J’apprécie          142
La Guerre du feu

C'est un grand coup de cœur, pour ce roman éponyme de Rosny Aîné !

Cela semble inutile de le présenter, tant il est connu.



Sur cette terre encore sauvage, une tribu perd son feu, elle est en danger de mort ! Naoh, un jeune homme courageux, loyal, curieux, va partir à sa reconquête. C'est la lutte pour la survie, contre une nature hostile, et foisonnante qui n'épargne rien : c'est l'Homme contre les éléments, l'Homme contre les animaux carnassiers et bien sûr, l'Homme contre l'Homme. Mais l'Homme curieux qui sait écouter, fera des alliances qui lui rendront service. La richesse de plume de l'auteur, donne une petite idée, de l'abondance de cette nature, même si tous les animaux décrits n'ont peut-être jamais existé, leur présence reste cohérente avec le milieu.



A découvrir ou à relire!
Commenter  J’apprécie          140
La Guerre du feu

La horde des Oulhamrs qui possède le feu mais n'est pas capable de le fabriquer se fait attaquer par une tribu adverse. Le feu est perdu dans la bataille, laissant la tribu bien démunie. Deux groupes de trois hommes sont envoyés à sa recherche : Naoh, fils du léopard, Nam et Gaw, dont nous suivrons les péripéties et Aghoo fils de l’Aurochs et ses deux frères, des brutes épaisses dont tous les membres de la horde ont peur. Celui qui reviendra recevra Gammla la fille du chef en guise de récompense.



Voilà donc notre trio parti à la conquête du monde du feu. C'est l'occasion pour l'auteur de nous faire parcourir les vastes étendues sauvages et dangereuses et de se lancer dans la description de la faune locale, qu'elle soit plus ou moins humaine ou animale. Entre les ours, les lions-tigres, les loups et les tribus hostiles, les trois Oulhamrs auront de quoi faire. Cela dit, ils ne rencontrent pas que de l'hostilité puisque une association amicale inopinée avec les mammouths (oui WTF, mais le livre tire son charme d'une certaine forme de naïveté) les tirera d'un mauvais pas, de même que la rencontre avec les Sans-Épaules (des homo sapiens probablement) qui maîtrisent le feu et apprendront beaucoup à Naoh. C'est assez chouette quoiqu'un brin répétitif. On ne trouvera rien de SF là-dedans. La parution de ce livre dans une collection de SF tient à mon avis plus à d'autres romans écrits par l'auteur et dans le rôle qu'il a joué dans la (pré)histoire du genre.

Le fils du léopard hait la puissance de sa race. Il la rend plus implacable, plus venimeuse, plus destructive que la puissance des félins, des serpents et des loups.



La fin est très intrigante. *** SPOILER ENTRE ICI*** Le père offre sa fille à Naoh en lui disant en gros : "elle te servira de bonniche et si elle te désobéit tu auras le droit de la tuer". Naoh ne dit rien mais on sent dans le propos du dernier paragraphe que "non merci c'est gentil mais je ne mange pas de ce pain-là" (bon il prend la fille quand même bien sûr, faut pas pousser, on ne lui a pas demandé son avis ...)***ET LA*** Bref, du coup je demande vraiment comment Rosny se positionnait à son époque par rapport à la condition de la femme et ce qu'il a voulu dire par là, alors que le reste du livre ne porte absolument pas sur la condition féminine. Sur le sujet à la même période, je vous conseille vivement la saga de Jean M. Auel Les Enfants de la Terre (qui est semble-t-il en passe de devenir une série télé) qui propose une société préhistorique matrilinéaire dans laquelle les hommes et les femmes sont égaux (mais pourquoi ais-je revendus mes exemplaires ?).



Je qualifierais La guerre du feu de livre charmant et légèrement désuet. Il est plaisant à lire, bien qu'un peu répétitif et fait la part belle à la découverte de cette période de l'histoire humaine très méconnue (et encore plus à l'époque à laquelle est sorti le livre !) dont le potentiel littéraire et cinématographique est à mon avis sous-estimé. Il est fascinant de lire un roman se passant à cette période dont on sait à la fois beaucoup via les nombreuses traces archéologiques qui ont été retrouvées, et à la fois si peu, du fait de l'absence d'écriture. Les suppositions que l'on peut faire laisse la part belle à l'imagination, mâtinée d'anachronismes forcément, et Rosny Aîné relève décemment le défi.


Lien : http://ledragongalactique.bl..
Commenter  J’apprécie          140
La Guerre du feu

La tribu des Oulhamrs vient de subir une terrible défaite et la tribu rivale a détruit les trois cages contenant le feu. Depuis des générations, ils entretenaient la source du feu dans ces cages avec maintes précautions et un grand savoir-faire car ils étaient incapables de le faire surgir spontanément. Ils vont se retrouver obligés de se nourrir de viande crue et de grelotter la nuit. Après s’être retiré pour réfléchir, Faouhm, chef de la tribu promet sa nièce Gammla et sa succession à la tête de la tribu à celui qui leur rapportera le feu. Aussitôt, Naoh, le guerrier le plus grand et le plus agile, se porte volontaire car Gammla l’attire depuis des lunes. Mais un autre guerrier s’avance et tente de faire reculer Naoh. C’est Aghoo le velu, fils de l’Auroch, dont la force est légendaire.

Faouhm déclare que chacun des deux guerriers partira de son côté avec ses assistants et que le premier qui reviendra avec le feu deviendra le maître de Gammla et de la tribu.

S’ensuit un périple ponctué de maints obstacles. Entre l’ours gris, le tigre, le lion-tigre et la tigresse, les hommes des arbres, les mammouths, les Nains rouges, les Wah et pour finir Aghoo le velu et ses frères, Naoh, Nam et Gaw, les intrépides, devront faire preuve de ruse plus que de force pour arriver vainqueurs au bout de l’aventure.

La Guerre du feu, constamment réédité depuis sa première parution est un grand classique de ce qu’on appelle les romans préhistoriques, dans le genre Merveilleux scientifique, ancêtre de la science-fiction. Merveilleux parce que l’auteur avait toute latitude pour inventer des personnages et des interactions dont il ne restait aucune trace, scientifique parce qu’il fallait avoir des connaissances en paléontologie pour assoir le récit. D’autres auteurs se sont essayés dans le genre du roman préhistorique : Fernand Mysor dont nous avons publié dans Gandahar n°2 l’excellent roman Les Semeurs d’épouvante qui nous plonge dans la terreur permanente que vivaient les humains de cette époque face à une faune sauvage en pleine liberté, Claude Cenac et son cycle de la rivière rouge, Pierre Pelot avec Le Rêve de Lucy et la série Sous le vent du monde, Jean Auel et son célèbre Les Enfants de la terre, l’anthropologue Élisabeth Marshall Thomas avec La Lune des rennes et La femme sauvage… Ce ne sont que des exemples, il y en a bien d’autres.



Ce qui distingue Joseph Rosny Aîné, c’est son style, épique, poétique, qui donne à son récit un souffle magique, une puissance de vie extraordinaire. Le lecteur se glisse avec une grande facilité dans la peau de Naoh, son héros, l’un des premiers super-héros qui a influencé les jeux de nombreux petits garçons et suscité des vocations de paléontologues, comme celle de l’auteur Francis Carsac.

Les pages qui décrivent la nature et les animaux dénotent une connaissance approfondie de ces sujets et sont d’une grande beauté poétique :

« Le fleuve roulait dans sa force. À travers mille pays de pierres, d’herbes et d’arbres, il avait bu les sources, englouti les ruisseaux, dévoré les rivières. Les glaciers s’accumulaient pour lui dans les plis chagrins de la montagne, les sources filtraient aux cavernes, les torrents pourchassaient les granits, les grès ou les calcaires, les nuages dégorgeaient leurs éponges immenses et légères, les nappes se hâtaient sur leurs lits d’argile. Frais, écumeux et vite, lorsqu’il était dompté par les rives, il s’élargissait en lacs sur les terres plates ou distillait des marécages ; il fourchait autour des îles ; il rugissait en cataractes et sanglotait en rapides. Plein de vie, il fécondait la vie intarissable. Des régions tièdes aux régions fraîches, des alluvions nourries de forces myriadaires aux sols pauvres, surgissaient les peuples lourds de l’arbre : les hordes de figuiers, d’oliviers, de pins, de térébinthes, d’yeuses, les tribus de sycomores, de platanes, de châtaigniers, d’érables, de hêtres et de chênes, les troupeaux de noyers, d’abiès, de frênes, de bouleaux, les files de peupliers blancs, de peupliers noirs, de peupliers grisaille, de peupliers argentés, de peupliers trembles et les clans d’aulnes, de saules blancs, de saules pourpres, de saules glauques et de saules pleureurs. Dans sa profondeur s’agitait la multitude muette des mollusques, tapis dans leurs demeures de chaux et de nacre, des crustacés aux armures articulées, des poissons de course, qu’une flexion lance à travers l’eau pesante, aussi vite que la frégate sur les nues, des poissons flasques qui barbotent lentement dans la fange, des reptiles souples comme les roseaux ou opaques, rugueux et denses. Selon les saisons, les hasards de la tempête, des cataclysmes ou de la guerre, s’abattaient les masses triangulaires des grues, les troupes grasses des oies, les compagnies de canards verts, de sarcelles, de macreuses, de pluviers et de hérons, les peuplades d’hirondelles, de mouettes et de chevaliers ; les outardes, les cigognes, les cygnes, les flandrins, les courlis, les râles, les martins-pêcheurs et la foule inépuisable des passereaux. Vautours, corbeaux et corneilles s’éjouissaient aux charognes abondantes ; les aigles veillaient à la corne des nuages ; les faucons planaient sur leurs ailes tranchantes ; les éperviers ou les crécerelles filaient au-dessus des hautes cimes ; les milans surgissaient, furtifs, imprévus et lâches, et le grand duc, la chevêche, l’effraie trouaient les ténèbres sur leurs ailes de silence. »



Rosny Aîné est le pseudonyme littéraire de Joseph Henri Boex, écrivain d’origine belge, né à Bruxelles en 1856 et mort à Paris en 1940. Il collabora jusqu’en 1908, avec son frère – Rosny jeune – sous le pseudonyme commun de J.H. Rosny. Tout d’abord séduit par le naturalisme (Nell Horn, 1886), Rosny Aîné rompit bientôt avec Émile Zola (Manifeste contre la Terre, 1887) pour laisser libre cours à sa fertile imagination. Empreint d’une « passion poétique » pour la science, il se place aux deux extrémités du temps puisqu’il écrivit principalement des romans d’anticipation, qui font de lui un des précurseurs de la science-fiction en France (Les Xipéhuz, 1887 ; la Mort de la Terre, 1910 ; Les Navigateurs de l’infini, 1927 ; les Compagnons du cosmos, 1934), et des romans préhistoriques, qui évoquent l’humanité à ses débuts (Vamireh, 1892 ; Eyrimah, 1895 ; Les Origines, 1895 ; la Guerre du feu, 1911 ; Le Félin géant, 1920).

La Guerre du feu a été repris en bandes dessinées (2012 à 2014) et adapté pour la deuxième fois à l’écran par Jean-Jacques Annaud en 1981. Même si l’on sait maintenant qu’à l’époque où se situe ce roman, les hommes n’étaient pas de monstrueux hommes-singes agressifs et munis de gourdins mais plutôt de paisibles chasseurs-cueilleurs, ce roman n’a pas pris une ride et son succès ne se dément pas, encore aujourd’hui. CB



Chronique parue dans Gandahar 26 en décembre 2020
Lien : https://www.gandahar.net
Commenter  J’apprécie          130
La mort de la terre

Ce court roman de 1911 est le plus lu de Rosny Aîné après La Guerre du feu.

Il est dans la droite ligne de certaines de ses plus anciennes nouvelles, de la fin des années 1880, précurseurs de la science-fiction, que l'on appelait alors le "merveilleux scientifique", terme que l'auteur emploie lui-même dans l'avertissement (intéressant d'ailleurs, il y parle de HG Wells et défend l'anglo-saxon, visiblement accusé à tort de l'avoir plagié).

Bon, on va pas se mentir : c'est pas très gai tout ça. D'ailleurs, le livre aurait pu s'appeler "la mort des hommes" plutôt que la mort de la terre, et ce n'est pas trop spoiler que de dire que tout cela va très très mal finir, car on en a une assez nette idée dès le début, tant cette prose a quelque chose d'inexorable, de résigné et de résolu.

C'est un livre de son époque, très lyrique, parfois même suranné, et j'ai eu du mal à me représenter certaines choses, comme ces fameux ferromagnétaux, sortes de créatures minérales qui anémient les hommes jusqu'à la mort. J'ai donc mis un peu de temps à accrocher.

Mais on ne peut que s'incliner devant le côté incroyablement visionnaire de l'auteur, qui anticipe déjà les dégâts de la radioactivité alors qu'elle venait à peine d'être découverte, et qui ressent déjà le destin exterminateur de l'espèce humaine, à la fois sur la faune et sur la flore, et le fait qu'elle est en train de se condamner elle-même.

Un livre que l'on pourrait conseiller à pas mal de gens d'aujourd'hui, afin de leur rappeler que nous ne sommes finalement qu'un pet de mouche dans l'histoire de la Terre, une espèce de passage qui ne vivra sûrement pas aussi longtemps que les dinosaures, et certainement pas la plus glorieuse. Afin de retrouver un peu d'humilité, tout simplement, si tant est que ce soit possible.

Commenter  J’apprécie          133
La Guerre du feu

J'étais tombé sur ce roman dans la bibliothèque d'un camp de vacances. Je n'avais pas été passionné, assez loin du film (l'inverse en fait!), malgré l'originalité de la période, je m'étais plutôt ennuyé...
Lien : https://www.facebook.com/AAA..
Commenter  J’apprécie          130
Helgvor du fleuve bleu

Dernier grand roman du cycle préhistorique de Rosny aîné, Helgvor du Fleuve Bleu, ou Le roman des âges farouches, paraît en 1930, alors que l’auteur a 74 ans. Le moment précis où se déroule le récit n’est pas précisé dans le roman, mais les hommes y utilisent quelques armes en bronze et pratiquent l’agriculture, ce qui le situerait vraiment à fin de la préhistoire. Mais ces éléments ne sont qu’évoqués en arrière fond, et n’influent pas réellement sur le récit.



Ce dernier débute chez les Tzoh, une irruption volcanique s’annonce. Pour la conjurer, le sorcier s’apprête à sacrifier quelques membres du groupe. Glâva pressent que sa sœur Amhao sera une des victimes. Elle s’enfuit donc avec elle et son enfant pendant la nuit dans un canot. Le volcan se déchaîne et décime les femmes et les enfants, les Tzoh partent donc pour capturer les femmes d’une tribu ennemie, les Ougmar, ce qu’ils arrivent à faire profitant de l’absence de la plupart des hommes partis en expédition de chasse. Le chemin de Glâva croise celui de Helgvor, un Ougmar, qui la prend en charge avec sa sœur. Les Ougmar s’apprêtent à suivre des Tzoh pour libérer les captives et se venger. Helgvor va vite s’opposer à une brute féroce qui rêve de prendre la place du chef et s’approprier Glâva, Heïgoun. Le roman va décrire la traque des Ougmar, les batailles contre leurs ennemis et la lutte entre Helgvor et Heïgoun.



Un roman réussi du cycle, pour une fois la place dévolue à une femme est plus importante et moins passive ; Glâva a une personnalité affirmée et se bat pour elle-même et sa sœur. Les enchaînements des scènes d’action sont parfaitement maîtrisés, le suspens sans cesse relancé, le roman entrelace deux parcours, celui de Glâva et celui de Helgvor, qui ne sont pas toujours ensemble, ce qui donne une structure moins linéaire au récit. Même à la fin de sa vie, Rosny aîné était à même de construire un récit efficace et prenant.
Commenter  J’apprécie          130




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de J.-H. Rosny aîné (1190)Voir plus

Quiz Voir plus

Adjectifs qui n'en font qu'à leur tête😋

Un bâtiment qui n'est plus une école

Une ancienne école
Une école ancienne

12 questions
120 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture générale , adjectif , sensCréer un quiz sur cet auteur

{* *}