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Critiques de J.-H. Rosny aîné (228)
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Dans le monde des Variants

Je continue ma découverte de l’œuvre de Rosny Aîné, avec cette courte nouvelle qui se lit en 10-15 mn, et sur laquelle j'ai quand même réussi à m'endormir.

Elle a été écrite en 1939, un an avant la mort de l'auteur, et ce n'est sans doute pas anodin puisque le héros, Abel, qui vit sur deux plans parallèles en même temps (dont un seul est habité par les hommes, ce qui veut dire que dans l'autre monde, il n'est pas un homme), meurt sur Terre à la fin, mais continue à vivre, de manière immortelle, dans l'autre monde et sous sa forme de "variant".

J'y ai vu une allégorie de la mort et de l'immortalité, mais si l'écriture n'est pas dénuée de poésie, l'ensemble est tout de même assez abscons, et de peu d'intérêt.
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La Guerre du feu

Mon premier plaisir de lecture. A haute voix. Viens de le redécouvrir en livre audio: le style apparait plus ampoulé, le vocabulaire qui se veut tantôt bucolique, parfois poétique voire sentimentale semble tellement loin de la vie de ces hommes que j'ai bien ri. Drôle de guerre qui n' a pas eu lieu mais toujours fan de Rahan, le fils des âges farouches. Ecce homo
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La Guerre du feu

. Chaque fois que j’ai visité un site préhistorique (Lascaux , grotte Chauvet etc…) sont venus chanter à ma mémoire les mots de Rosny « Les Oulhamr fuyaient dans la nuit épouvantable » . C’est dire la puissance de ces lectures de jeunesse qui marquent à jamais. Naoh le fils du Léopard , super héros de mon temps , sa rencontre avec le mammouth , sa lutte contre les fils de l’Auroch ( Horaces et Curiaces des temps d’avant l’histoire) , le secret du feu … Je vous souhaite une bonne lecture !
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La Guerre du feu

[Livre audio, lu par Michèle le Youdec]

Curieusement, j'ai mieux apprécié ce livre la seconde fois. La raison m'échappe un peu : est-ce à cause de la relecture ou est-ce dû au changement de support, je l'ignore. Toujours est-il que cette lecture qui m'avait semblé d'une lenteur invraisemblable, inepte, bourrée de répétitions et d'énumérations barbantes, m'a paru bien plus agréable et même d'une certaine beauté cette fois-ci.



L'histoire est simple - simpliste même - et n'a pas grand intérêt. Lorsqu'on accepte qu'elle n'est finalement qu'un prétexte, on apprécie davantage l'oeuvre. On profite alors des descriptions de paysages extraordinaires, d'une nature sauvage riche, diverse et foisonnante dans laquelle l'homme est totalement intégré et des sentiments primitifs de cette jeune humanité. Cette impression d'immersion animale dans l'environnement sauvage, l'appartenance complète de l'humain à son environnement est assez émouvante. Cette sensation très inexistante dans notre société occidentale contemporaine rend la lecture d'autant plus envoûtante, presque vaguement spirituelle.



Très peu de livres me séduisent par leur écriture alors que l'histoire me laisse sur ma faim ou même complètement perplexe. Celui-ci en est un bon exemple. Quant à la lecture de Michèle le Youdec (en téléchargement gratuit et légal sur littératureaudio.com), elle est agréable et bien faite. Je vous la recommande.
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La mort de la terre

Rosny Aîné, est le célèbre auteur de la Guerre du Feu sur les premiers hommes. Avec La Mort de la Terre il s'intéresse à l'autre bout de l'humanité, les Derniers Hommes. C'est un livre de science-fiction, une fiction basée sur la théorie de l'Evolution.

La Mort de la Terre n'est pas pour tout de suite, on a le temps de voir venir. D'ailleurs le titre n'est pas très approprié, il est uniquement question de la mort de l'humanité. Ce livre pose des questions sur le sens de la vie avec des choix inévitables auxquels nous sommes déjà confrontés et qui impliquent toute une conception de la vie et de sa finalité. Comment réagiriez-vous si vous saviez que l'humanité va s'éteindre à coup sûr dans quatre petites années parce que l'eau disparait irrémédiablement ? Avant d'en arriver là, vous auriez été obligatoirement eugéniste parce qu'humaniste, vous auriez limité la procréation, éliminé les plus faibles, pratiqué l'euthanasie à grande échelle pour essayer de préserver les ressources pour un petit nombre, une petite chance de sauver l'humanité, et si à la fin vous avez quand même survécu à tout ça, que vous n'êtes plus qu'une poignée de survivants, il faudrait être un peu ignoble pour garder espoir, non ? ou peut-être un faux conscient, un fou ? Je me suis posé ces questions en lisant ce livre, on peut s'en poser d'autres. le scénario est très bon mais il n'est pas assez étoffé pour faire un bon roman, il a de bonnes idées mais ne les mène pas au bout, d'un côté il répète les mêmes actions et d'un autre côté il va trop vite, il ne fouille pas assez les méandres de l'âme humaine. Il oppose trop caricaturalement l'espoir au désespoir, il méconnait l'absurde.

Je suis peut-être sibyllin, car je ne veux pas dévoiler l'intrigue, ce serait dommage, mais voilà où je veux en venir : aussi fantastique que puisse paraître cette fin de l'humanité imaginée par Rosny, et tragique, c'est la plus raisonnable que puissent imaginer les optimistes, celle qui, malgré toute son horreur, ne fait pas désespérer totalement et qui est beaucoup plus envisageable qu'une vie extra-terrestre ou les voyages intergalactiques. Malgré l'ambiance apocalyptique, ce qui arrive dans ce livre, ou quelque chose d'approchant, serait la meilleure fin que pourrait connaître l'humanité, tout ce qu'on pourrait souhaiter raisonnablement à la Vie et à l'Esprit. Ce serait merveilleux car l'humanité n'aurait pas été vaine.
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Les Xipéhuz

Une nouvelle parue il y a 130 ans, considérée, parfois, comme le premier texte de science-fiction française. Une âpre lutte autour de la préservation de l'espace vital sur le thème du contact.

Des avis de finitysend m'avaient donné envie de plonger dans l'oeuvre de Rosny aîné. Une très belle découverte.



Entrer dans ce texte peut dérouter par son style légérement suranné et emprunt de poésie. Puis cela s'efface devant le mystère de l'apparition de ces formes. Les hommes sont impuissants face à cet autre dont le territoire tend à faire disparaitre celui de la tribu. Ils décident de faire appel à Bakhoûn.

"Bakhoûn professait des idées singulières, qui l'eussent fait lapider sans le respect des Zahelals pour son frère aîné, le grand-prêtre suprême.

Premièrement, il croyait que la vie sédentaire, la vie à place fixe, était préférable à la vie nomade, ménageait les forces de l'homme au profit de l'esprit.

Secondement, il pensait que le Soleil, la Lune et les Étoiles n'étaient pas des dieux, mais des masses lumineuses ;

Troisièmement, il disait que l'homme ne doit réellement croire qu'aux choses prouvées par l'expérience."



Le récit s'oriente dès lors vers l'étude scientifique, ethnologique des Xipéhuz. Mais la finalité de cette étude est pour le moins dramatique. Je ne vous en dit pas plus.



L'Homme et la science ne sortent pas grandit de cette rencontre avec l'Autre. Pour savoir qui sont les Xipéhuz et le pourquoi du contact, je vous laisse apprécier ce court texte.

A ce prix là, vous auriez tort de vous en priver. (https://fr.wikisource.org/wiki/Les_Xip%C3%A9huz)

Et moi de me plonger dans le restant de l'oeuvre de ce précurseur qui semble avoir un oeil critique sur notre humanité et notre évolution.

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Recits de science-fiction

Ce gros livre de poche est écrit tout petit. Il contient de fait un grand nombre de textes, mais mes pauvres yeux n’ont pas beaucoup apprécié l’exercice !



Rosny Aîné est un grand rêveur. Il s’égare dans des songes éthérés, où les êtes évolués s’accoupleraient de manière vibratoire et se nourriraient d’énergie. L’intellectuel cherche à s’extraire de la matière, se leurre en aspiration à la pureté. Il en fait parfois trop. S’égare dans le lyrisme. Il faut souvent survoler autrement on ne survit pas.



« Une confiance mystique m’envahit jusqu’aux profondeurs de l’âme. » (309)



Il affectionne les adjectifs, les grandes émotions, les envolées sentimentales, l’ébahissement devant le merveilleux, ces « promesses de sensations et de connaissances extraordinaires ». On ne peut pas lui nier une grande puissance d’évocation et beaucoup d’imagination.



Les explorations martiennes ont vieilli. Les grandes batailles sont un peu trop foisonnantes. Les derniers textes traitant de sorcières et de vampires virent dans le glauque. Le plus intéressant se situe dans ses récits d’explorations : jungles, planètes, banquise, êtres et animaux réinventés. En piochant selon nos goûts, on trouve d’excellentes choses, étonnantes pour l’époque, car il faut bien se rappeler que ces histoires ont été écrites entre 1887 et 1929.



« Dans le monde des variants », Karel Ondereet est touchant, muré dans une solitude née de ses perceptions.



“La mort de la terre” est un récit terrible sur la raréfaction de l’eau. Les déserts gagnent, l’homme disparaît progressivement de la terre, remplacé par une autre forme de vie.
Lien : http://versautrechose.fr/blo..
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La Guerre du feu

Un roman fiction sur la préhistoire agréable.

Une histoire simple, mais des descriptions riches et entrainantes.

Lecture conseillée pour un public jeune qui découvre la lecture.

Film déconseillé pour ce même public car il est beaucoup plus violent et moins riche.
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La mort de la terre

L'idée est très originale. Décrire la fin de la vie sur terre. Je pensais trouver une autre façon de raisonner que Jules Verne , j'en ai trouvé une. Même époque (à peu près), même intérêt pour la technologie, mais J.-H. Rosny aîné va beaucoup plus loin dans l'anticipation. Jules, lui se « contente » d'imaginer des applications de la science. Le gros problème, à mon goût, c'est que J.-H. Rosny aîné va aussi beaucoup plus loin dans la noirceur et le morbide. J'ai lu ce livre pendant les vacances d'été. J'étais content d'échapper quelques jours à ma région qui devient de plus en plus un enfer de juin à septembre inclus. Mais alors, quelle mauvaise idée d'avoir choisi d'emporter ce bouquin ! Lisez, vous comprendrez...
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La Guerre du feu

« La guerre du feu » c’est un troll lancé à moi-même. Quand je me lève et que j’ai l’amabilité d’un ours avec la crinière d’un lion, on m’appelle « La guerre du feu ». Alors j’ai décidé de me renseigner! Et ça parle en effet beaucoup de félins et d’ours.



Mais ce qui m’a le plus impressionné, c’est la capacité de l’auteur à mettre le lecteur « en situation » alors qu’il est engoncé dans son confort moderne, dans son fauteuil, sous sa lampe...



Il parvient à faire ressentir combien les hommes de la préhistoire devaient se sentir minuscules face au monde qui les entourait, alors même qu’ils n’avaient pas encore apprivoisé le feu (en tout cas pour les héros que l’on suit). Mais aussi il parvient à évoquer tout ce qui a pu faire qu’on a survécu à la nuit, aux ours et aux félins : la ruse, le partage du savoir, la solidarité, bon ok, un peu la force brute aussi, les premiers rudiments de domestication.



C’est un roman mais c’est justement parce que c’en est un qu’on appréhende mieux, après l’avoir lu, ce que devait être la vie d’un hominidé à une époque dont il ne nous reste que des ossements épars. On se rend vite compte qu’ici, les hommes sont à peine descendus des arbres et qu’on est très, très loin des hommes modernes, de Sapiens et de Neandertal. On est vraiment plus du côté australopithèque de la Force. Ça rend la réalité d’individus comme Lucy ou Toumaï plus tangible, en tout cas pour moi.
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Ambor, le loup

[Livre audio, lu par Ar Men]

Je suis souvent perplexe et peu enthousiaste à la lecture des récit de J.-H. Rosny aîné malgré sa belle plume. Bien qu'il s'agisse de récits destinés à la jeunesse, je les trouve difficile d'accès car ils nécessitent une certaine connaissance de l'histoire et car ses personnages sont très peu attachants, même alors qu'ils sont héroïques. C'était déjà l'impression que j'avais eu à la première lecture de "La guerre du feu" et le roman-ci est dans la même veine.



Néanmoins, au delà de la moitié du roman, finalement, les choses semblent prendre de la cohérence et le récit devient autre chose que la "bête" description d'une tranche de vie. J'ai terminé le livre en appréciant surtout l'Histoire, la grande, que l'auteur décrit indirectement par le biais de l'histoire de personnages inventés.



La lecture d'Ar Men est de bonne qualité et agréable à écouter. On suit pas toujours bien qui dit quoi lors des dialogues mais l'intelligibilité du récit n'en est pas diminuée de beaucoup.
Lien : https://www.audiocite.net/li..
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La jeune vampire

Je continue ma découverte de l'oeuvre de J. H. Rosny aîné, un des pères de la science fiction. Ici la nouvelle nous confronte à une jeune vampire dont l'histoire nous est conté par Jacques Le Marquand suite à une discussion avec un de ses amis autour de la sorcellerie.

Et là vous vous dites, encore un texte de plus sur le vampirisme, mais vous auriez tort de ne pas vous y arrêter. L'auteur est ici novateur dans son approche : point de fantastique, le vampirisme semble avoir une origine "extra" terrestre. Les amateurs de gousse d'ail, de croix, de chauve souris et de pieux enfoncé dans le coeur en seront donc pour leur frais. Pour combattre le mal, ce sont les médecins qui sont convoqués. Quand à la transmission de ce mal, il risque de surprendre plus d'un lecteur. La conclusion est ouverte et laisse entrevoir des liens avec ses autres textes, dont Un autre monde.





Pas de longueur à déplorer, ça se lit vite, un suspense flotte sur le texte et ce dernier n'est pas trop daté.



Texte après texte, J. H. Rosny aîné continue de me surprendre par son approche différente des thématiques de l'imaginaire de l'époque.



Une approche audacieuse sortant des sentiers battus à prix très doux, vu que ces textes sont tombés dans le domaine public.
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La Guerre du feu

Encore une lecture scolaire imposée par ma prof de sixième qui aura pourri la vie de trente gamins pendant neuf mois (je n'ai pas le souvenir qu'elle nous ait proposé un seul livre adapté à notre âge).



Lire ce bouquin sans dialogue mais pourvu de descriptions interminables sur la faune et la flore, à un âge où tout ce qu'on demande à un livre c'est de nous distraire, n'est ni plus ni moins qu'une purge.



J'ai retenté le coup quand j'avais une quinzaine d'années mais j'ai abandonné au bout de cent pages. J'ai trouvé ce bouquin imbuvable tant il ne se passe rien ou presque et tant les descriptions sont laborieuses.

Pour une rencontre manquée, c'est une rencontre manquée !



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Les navigateurs de l'infini

Ce livre est une pièce historique, Rosny Ainé est presque contemporain de Jules Verne. Il est l'ouvrage fondateur de l'ethno-SF (dans laquelle la xéno-population est décrite avec beaucoup de soin et en particulier tout ce qui concerne les modes de vie) ,

Il est marqué d'un profond humanisme.Oui nous pouvons nous entendre (et même nous aimer) avec les autres malgrès nos différences. Qui est également la morale d'un autre chef d'oeuvre de Rosny ainé: La guerre du feu.

Ce livre est trés positif (presque naif) car l'amour y est possible ce qui n'est pas courant en matière de S.F, je pense notament aux amants étrangers de Farmer en écrivant cela.

Sur le fond, il faut bien remettre ce livre dans le contexte de son époque, les humains sont un peu les gentils hommes blancs qui part leur avance technologique vont sauver les martiens et ramener la civilisation.

Compte tenu de l'état des connaissances scientifiques de l'époque la qualité des descriptions et des techniques, les navigateurs de l'infini n'a rien à envier à Jules Verne, il y a ici cette dimension supplémentaire avec une part laissée au sciences humaines (encore naissantes en 1925) ce qui est une belle prouesse pour l'époque.



http://sfsarthe.blog.free.fr




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La mort de la terre

(...) Ce qui est le cas avec cette MORT DE LA TERRE (publiées dans Annales politiques et littéraires n°1405-1412 de mai à juillet 1910) où nous assistons au crépuscule du règne des hommes. Frappé par de multiples catastrophes naturelles (tremblement de terres, raréfaction de l'eau), l'humanité, jadis florissante, productive, avancée se réduit maintenant à quelques peuplades qui se concentrent autour de rares oasis Les pages où Rosny Aîné décrit les évènements qui ont conduit l'homme à sa perte sont assez surprenantes par leur coté prémonitoire. La baisse du niveau des eaux, la disparition des glaciers, sans mettre de nom dessus, sans même sans doute en imaginer le processus, Joseph-Henry nous parle de réchauffement climatique. Mieux, au détour d'un paragraphe, c'est littéralement les OGM qu'il pressent.

Rosny Aîné est féru de science, pour autant, il ne tombe pas dans l'optimisme béat de Verne. La technologie ne peut pas tout et certainement pas sauver les hommes de leur destin. La conclusion de LA MORT DE LA TERRE est d'ailleurs tout à la fois d'une grande tristesse, mais aussi teinté d'une forme de fatalisme. Si l'humanité disparaît, probablement quelque chose d'autre apparaitra et pour Rosny Aîné, ce n'est ni bon, ni mauvais, c'est juste ce qui doit être. Qu'il tente de nous retracer la vie de nos lointains ancêtres ou qu'il essaye de brosser notre très lointain avenir, Rosny Aîné ne nous parle finalement que d'évolution, se faisant le représentant littéraire des théories de Darwin et Lamarck, avec une prose élégante et poétique.
Lien : http://archervert.canalblog...
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Les navigateurs de l'infini

Les éditions Ombres ont réuni en un seul ouvrage deux des romans de J.H. Rosny l'Aîné, auteur belge de la fin du dix-neuvième siècle et du début du vingtième. Les navigateurs de l'infini puis Les astronautes constituent en réalité deux épisodes de la même histoire, reprenant les mêmes personnages et le même cadre narratif. Romans courts, écrits l'un en 1925, l'autre publié à titre posthume vingt ans après la mort de l'auteur, ces deux textes constituent, il faut bien le dire, une sorte de patrimoine littéraire dont il convient de mesurer la portée. En effet, Rosny l'Aîné fut l'un de ces pionniers de la science-fiction, auxquels on pourrait attribuer la paternité d'un genre qui produisit, et produit encore, de biens grandes œuvres. Remarquables tant par les thèmes qu'ils abordent que par les questionnements qu'ils favorisent, Les navigateurs de l'infini et Les astronautes démontrent une maîtrise du récit et semblent étonnamment contemporains, presque un siècle après leur parution initiale.



La science-fiction serait fille du roman d'aventure. Les deux courts romans de Rosny l'Aîné le montrent assez, où l'on suit d'abord trois personnages (Les navigateurs de l'infini puis quatre (Les astronautes) dans leur périple et leur séjour sur Mars. Le premier roman débute par un voyage, puis par une exploration : voyage interstellaire vers la planète rouge, découverte visuelle de celle-ci par l'espace d'abord, puis de ses paysages. En cela, les deux romans de Rosny l'Aîné se raccrochent au récit d'aventure du dix-neuvième siècle. Les descriptions sont extrêmement visuelles. Le lecteur voit apparaître des vallées, des montagnes, des lacs, des forêts de champignons géants, des prairies rouges où paissent d'étranges espèces extra-terrestres à cinq pattes ou à six yeux. Dans les airs, des sortes d'oiseau à cinq ailes rassurent un peu le lecteur, tant l'analogie avec les espèces terrestres est évidente. Mais bientôt apparaissent d'autres espèces, tantôt dangereuses, tantôt poétiques. Les Zoomorphes, d'abord, sont divers dans leurs tailles ; entièrement plats, ils peuvent se déplacer à des vitesses vertigineuses et représentent un danger colossal pour les explorateurs terriens à cause de rayons ou d'irradiations qu'ils émettent. Les Ethéraux, ensuite, constituent une curieuse vision pour les trois astronautes et pour le lecteur. Visibles la nuit, ils sont pareils à des rayons lumineux qui déroulent leurs longueurs impossibles et virevoltent en tout sens, communiquant visiblement entre eux par vibrations. Enfin, il y a les Tripèdes, êtres verticaux dont les explorateurs comprennent qu'ils sont comme les hommes sur la Terre, à la différence près qu'ils ne sont plus l'espèce dominante de la planète et que leur avenir est sérieusement compromis tant par leur résignation à voir leur civilisation disparaître que par la lente, mais sûre, avancée des Zoomorphes sur l'ensemble de la planète. Les trois explorateurs parviennent à établir le contact avec les Tripèdes, qu'ils vont bientôt aider à contenir les Zoomorphes, à la faveur notamment de la rencontre qui a lieu entre le narrateur, Jacques, et une Tripède magnifique que le narrateur dénomme Grâce.



Le lien entre le roman d'aventure et la science-fiction est clairement établi par la structure du récit. D'abord, il s'agit d'un récit d'exploration, et l'on aurait du mal à ne pas voir l'affiliation qu'il y a entre J. H. Rosny l'Aîné et ses personnages ; lui comme eux sont des pionniers, des découvreurs ; les uns d'une planète où l'Homme n'a jamais posé le pieds, l'autre d'un genre littéraire. Les trois personnages découvrent un monde a priori hostile, dans lequel ils sont seuls, sans secours immédiatement disponible, et dans lequel ils sont ignorants des règles qui le régissent. Des péripéties surviennent, comme l'enlèvement de Jean par les Tripèdes dans Les navigateurs de l'infini ou la disparition subite d'Antoine et du vaisseau spatial dans Les astronautes. Une histoire d'amour vient rythmer aussi l'histoire, histoire d'amour impossible par essence, puisque Jacques est un homme et Grâce une Tripède, et qui pourtant naît dans un halo de pureté, explicable par la différence de nature de ces deux êtres et, plus encore, par l'indicible beauté et pureté qui émane de Grâce. Cette histoire d'amour, enfin, prend place dans un contexte plus général, qui est celui de la lutte pour leur survie des Tripèdes face aux Zoomorphes et dans laquelle les humains sont amenés à avoir un rôle prépondérant (par la technique qu'ils apportent, par la motivation qu'ils donnent aux Tripèdes, par leur capacité à communiquer avec les Ethéraux et à s'attirer ainsi des alliés). Le style littéraire de ces romans fait aussi penser à ces fresques d'aventure du dix-neuvième ou du début du vingtième siècle. Page après page apparaît une réelle esthétique de la langue, des dialogues, qui témoignent d'un souci d'un récit qui doit être littéraire avant tout, et point tant réalistes. Que ce soit pour la description des paysages martiens ou de la beauté physique de Grâce, J. H. Rosny l'Aîné sait délivrer parfois de magnifiques passages qui empruntent à la poétique et au lyrisme. Cette poésie se retrouve jusqu'à la fin des Astronautes, lorsque Grâce donne naissance, dans un acte délivré de toute souillure physique et de toute douleur, à un bébé Martien qu'elle a simplement désiré de Jacques.



Pourtant, ces deux romans se distinguent du roman d'aventure pour entrer pleinement dans la science-fiction. D'abord, il est vrai, par le thème qu'ils abordent, à savoir l'exploration spatiale et la découverte d'espèces extra-terrestres. Ce n'est pas suffisant. Le contexte de la narration ne fait pas un genre ; Mars, ou un futur lointain, peu importe. Plutôt, J. H. Rosny l'Aîné utilise cette transposition d'une aventure sur le sol martien pour porter un regard distancié sur nous autres, pauvres humains. En cela, les romans de Rosny l'Aîné sont pleinement contemporains, en décentrant le regard, en le désanthropisant. Cela commence, dans Les navigateurs de l'infini, par un débat entre les trois astronautes sur ce qu'est la vie, sur sa valeur, sur le jugement pour qu'on peut y porter. Ainsi la vie humaine n'a-t-elle, peut-être, pas plus de valeur que celle d'un crabe pour une espèce supérieurement intelligente. Ainsi descendue de son piédestal, l'humanité ne peut plus se placer, consciencieusement, au sommet de la hiérarchie des vivants. La rencontre avec les Tripèdes, et celle avec les Ethéraux, confirment cette vision. La beauté physique des Tripèdes, leur riche passé, leur formidable capacité d'adaptation, l'intelligence ultra-rapide des Ethéraux, leur quasi éternité donnent à réfléchir aux trois astronautes. Jacques, le narrateur, s'incline d'ailleurs bien volontiers face à ces intelligences autres tandis qu'Antoine maugrée et défend la capacité de l'homme à s'adapter à son milieu, à le dominer, et à provoquer les rencontres. En réalité, peu importe : aucune civilisation n'est éternelle, dit Rosny l'Aîné. Les Tripèdes eurent un âge d'or que les humains connaissent probablement. Les Zoomorphes sont appelés à leur succéder, et de ces géants civilisationnels que furent les Tripèdes - comme le sont les humains, comme le furent, par leur règne, les dinosaures il y a des millions d'années -, il ne restera rien. Les romans de Rosny l'Aîné ont alors quelque chose de très actuel. Les Tripèdes ont périclité à cause du difficile accès aux ressources, et l'eau martienne en particulier. Chez les hommes, la question se pose aussi : eau, énergies pour se mouvoir ou se chauffer ... L'avertissement date de 1925, et il est plus que jamais actuel.
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La guerre des règnes - Intégrale

Comme vous l'avez remarqué, nous sommes repassés au rythme « deux articles par semaine » : la fin de l'année s'annonce musclée niveau articles à terminer. Au premier rang, la critique de cet énorme pavé de quasi-800 pages A5 : La guerre des règnes, de J.-H. Rosny aîné.

Mais, me dites-vous tout émoustillés en vaillants fripons que vous êtes, qui donc est diable J.-H. Rosny aîné ? Un écrivain de SF français… non, ne partez pas, s'il vous plaît… contemporain de Jules Verne et que d'aucun jugent son égal. Il a contribué à cet âge d'or du « merveilleux scientifique » ayant rempli la France d'auteurs originaux des années 1880 à 1920 ; c'est également lui qui a écrit La guerre du feu qui m'a l'air d'avoir été un calvaire pour pas mal de lecteurs obligés par leur prof. Toujours est-il que l'ambition du bonhomme est vaste : raconter, par des récits plus ou moins liés thématiquement ou chronologiquement, l'histoire du passé aussi bien que du futur, dans un cycle informel allant de la Préhistoire à la conquête spatiale, voire encore plus loin avec le déclin de l'Humanité, et ce bien avant le fameux Évolution de Stephen Baxter. Serge Lehman a rassemblé dans un seul volume intitulé La guerre des règnes les oeuvres qu'il jugeait les plus pertinentes.

Alors moi vous me connaissez, un gros bouquin avec des hommes préhistoriques, des extraterrestres, des classiques méconnus, des OVNIs de l'avant-garde littéraire, et tout ça à 10€, je fonce tête baissée. Et j'entame donc une lecture mêlant allègrement roman préhistorique, roman d'aventures et science-fiction…



Impression globale



C'est une impression positive mais contrastée qui se dégage de cet ouvrage : malgré un vocabulaire très riche et souvent lyrique, Rosny aîné parvient à créer un style encore fluide pour les lecteurs d'aujourd'hui, malgré quelques très longues descriptions. Peu de subjonctif, de passé simple à la première personne (en-dehors des textes où le narrateur est le héros de l'histoire), pas de temps perdu à expliquer les néologismes ou le jargon scientifique non indispensable, des chapitres courts et un recours (un peu trop) fréquent au présent de narration, en font un auteur alerte et abordant avec simplicité des notions complexes. La modernité se fait aussi sentir dans les thèmes abordés, les hommes dits primitifs ou les étrangers étant mis à égalité avec les européens, et un optimisme baigne assez fréquemment le recueil en imaginant des ententes entre peuples très différents.

Il faut pourtant garder à l'esprit que Rosny reste prisonnier des idées de son époque : le terme « race » est utilisé à toutes les sauces, tant pour signifier « peuple » ou « espèce » que « couleur de peau », voire « lignée », et l'étranger est souvent idéalisé en bon sauvage fort, noble mais guère enclin à une psychologie complexe. de même, les femmes sont presque systématiquement de simples objets de désir, incapables d'une action téméraire ou audacieuse ; bon, rien de comparable cela dit à Villiers De l'Isle-Adam.

De manière plus générale, les personnages sont souvent interchangeables ou peu travaillés : le décor est censé fasciner davantage le lecteur, un biais qui là encore touchait de nombreux écrivains de l'époque, et précipitera le déclin de la SF française. Ce n'est pas illisible, mais ce n'est pas là qu'il faudra chercher des protagonistes attachants dont on suit les évolutions — un défaut qui donne d'ailleurs un gros manque d'enjeux à certaines histoires.



Les récits



La guerre du feu



Le grand classique français de la littérature préhistorique : le clan des Oulhamr a perdu le feu et, ne sachant pas en créer un nouveau, il charge quelques-uns de ses membres d'aller le voler à une tribu voisine. Naoh part donc à l'aventure, porté par une plume virtuose.

Disons-le : c'est une épopée qui vaut à elle seule l'achat de ce recueil, tant la description nostalgique et enthousiasmée, pourtant loin d'être naïve, d'une terre ancienne mais plus belle et plus libre donne l'impression de lire du Tolkien puissance 1000. On ne coupe pas à quelques défauts, cela dit : une bonne partie du récit consiste à de simples affrontements entre animaux sans autre enjeu que de montrer le gigantisme de l'époque, et Naoh est systématiquement un héros extraordinaire sauvant ses fidèles compagnons. Mais je le répète une fois de plus, en replaçant l'oeuvre dans son contexte historique (au début du XXe siècle, soit avant l'apparition des pulps qui pousseront tout aussi loin ce dernier défaut), Rosny aîné s'en tire avec les honneurs. À noter cela dit que quelques incohérences mineures se font sentir : les guerriers comptent à partir de leurs mains et utilisent donc un système quinaire… or le nombre six apparaît, et les personnages parlent d'eux à la troisième personne « pour faire plus vrai », sauf vers la fin.



Les Xipéhuz



Une des plus fameuses réponses au paradoxe de Fermi est la suivante : les extraterrestres sont déjà venus sur Terre… mais c'était il y a trop longtemps pour que nous puissions nous en souvenir ; c'est la théorie des anciens astronautes. Un des tout premiers textes sur le sujet (sinon le tout premier) est Les Xipéhuz : des aliens colonisant la Terre alors que les premières civilisations sont sur le point d'apparaître. Mais comme si l'originalité ne suffisait pas, il s'agit également d'un récit d'invasion de la Terre par des extraterrestres non-anthropomorphes onze ans avant La guerre des mondes de H. G. Wells. Et quand je dis non-anthropomorphes, ils ne ressemblent pas à des poulets ou à des mantes religieuses : ce sont carrément des formes de vie minérale !

Découlent de ces deux postulats un troisième : comment vaincre une invasion d'outre-monde avec une technologie pré-sumérienne ? Par la ruse, bien entendu ! Autant de choses qui en font un très bon récit, bien qu'une fois de plus assez linéaire et sans véritable twist qu'on aurait pu espérer.



Le Trésor dans la neige



Alglave, un aventurier, découvre une portion du monde préhistorique ayant miraculeusement échappé au passage du temps au milieu d'un enfer glacé. Comment un tel micro-climat a-t-il pu se maintenir dans l'Arctique ? Pourquoi n'y a-t-il plus eu d'évolution ? Autant de questions auxquelles le récit ne répond pas. Les hommes préhistoriques rencontrés ont des moeurs brutales (bien plus que dans La guerre du feu) qui ne sont jamais remises en question par le héros, et les péripéties s'enchaînent sans véritable montée de tension ni climax, la dernière semblant purement gratuite puisque n'ayant aucune conséquence. Ce qui en fait un texte très moyen, bien loin de la qualité de la Guerre pourtant sortie onze ans plus tôt.



Le Voyage



Un groupe d'explorateurs découvre dans l'Afrique une contrée où des animaux préhistoriques ont survécu. Quelques idées intéressantes de worldbuilding sont émises, mais il s'agit là aussi d'une histoire assez mineure (quoique loin d'être désagréable).



Nymphée



Nouveau récit d'exploration, où cette fois un jeune médecin découvre une utopie aquatique où des cousins d'Homo sapiens ont pu survivre quelque part dans l'Asie. La société décrite est surprenante et dépaysante, bien que le récit soit assez fréquemment noyé dans une romance cucul-la-praline !



Les profondeurs de Kyamo



Premier texte paru à montrer les aventures d'Alglave, celui-ci va cette fois tenter de s'approcher d'un peuple d'hommes-gorilles dans la forêt africaine de Kyamo. Intéressant, sans plus : peu d'intrigue et d'interactions avec les personnages en font une novelette vite oubliée.



La Contrée prodigieuse des cavernes



Alglave découvre cette fois une forêt souterraine remplie par des chauve-souris vampires ayant atteint le stade d'intelligence de l'homme. Autant vous dire que j'ai très vite été séduit, l'idée d'une vie intraterrestre me fascinant depuis l'enfance ; et que dire de l'hypothèse toujours passionnante envisageant que l'évolution ait pu prendre d'autres chemins que le genre Homo !



La Jeune Vampire



Une femme morte se réveille, mais n'est plus vraiment elle-même : elle est habitée par une créature de l'au-delà, et ne survit qu'en se nourrissant du sang de ses proches. L'archétype du vampire est ici défait de son côté maléfique, et apparaît comme victime bien plus que bourreau ; mais la fin finit par tout faire rentrer dans l'ordre quand elle aurait pu être un moyen de réfléchir plus en profondeur sur le fait que les femmes de l'époque ne possédaient guère d'emprise sur leur destinée ; enfin, l'insertion d'un texte de fantastique au milieu de la science-fiction vient briser une certaine unité.



Un autre monde



Un homme naît avec de nombreuses anomalies génétiques qui lui permettent entre autres de voir des couleurs que les autres gens ne perçoivent pas… et donc des êtres invisibles au commun des mortels. Moqué et délaissé de tous, il va, malgré son handicap, partir à la découverte d'un monde superposé au nôtre… Un très beau texte qui rappelle que nos différences cachent avant tout des capacités insoupçonnées.



Le Cataclysme



Une mystérieuse force, la Roge Aigue, se déchaîne sur un village perdu dans la campagne. L'ancêtre de toutes nos histoires de vaches enlevées par des soucoupes volantes ? Une nouvelle fois, un bon texte avec un alien différent du tout au tout de l'humain et des images spectaculaires.



La Force mystérieuse



Une partie de la lumière du soleil disparaît, entraînant une panique de la part de la population. La fin de l'Humanité aurait-elle sonné ? Un texte qui ne m'a guère passionné, entre les héros qui ne semblent guère affectés de la démence qui touche pourtant tout le monde, des explications scientifiques assez complexes et un anticommunisme assez balourd à un endroit.



Les Navigateurs de l'infini



Avant que l'on ne découvre qu'elle est déserte, Mars a été la planète à laquelle on a imaginé le plus de vies extraterrestres différentes : la palme de la bizarrerie revient sans doute à Rosny aîné avec cette exploration de la planète remplie d'être plus étonnants les uns que les autres. Une aventure fabuleuse dans un monde onirique et mourant, je n'en demande pas plus ; d'ailleurs, des auteurs de l'époque en ont fait une BD qui m'a l'air de toute beauté.



Les Astronautes



Un texte posthume faisant suite au précédent, mais qui a tendance à faire redite avec malgré différentes trouvailles (une communication pacifique (« à la Star Trek« ) avec des êtres sentients résolument non-humanoïdes… ou encore le titre en lui-même qui est à l'époque un néologisme) ; sans doute aurait-il mieux valu ne faire qu'un seul roman plutôt que deux novellas…



La Mort de la Terre



L'Homme est allé trop loin : la Terre, à bout de souffle, a vu ses ressources disparaître, ainsi que le plus gros du vivant. Les derniers êtres humains vivent reclus dans des cités au milieu du désert, et c'est sans compter une activité tectonique déréglée et l'apparition de nouvelles créatures minérales, cette fois à base de déchets radioactifs. L'originalité est toujours là, visionnaire au point d'être encore pertinente maintenant (ne croyez jamais ceux qui vous disent que l'écologie est un concept hippie datant seulement des années 70) ; à noter toutefois un ton extrêmement fataliste tranchant avec le reste du recueil, mais compensé par un superbe final élégiaque ; le cycle commencé avec La guerre du feu finit dignement avec l'autre texte de l'auteur passé à postérité.



Postface : Une littérature plus complexe et plus haute, par Serge Lehman



Ce grand spécialiste de la SF française revient sur la vie de Rosny aîné, ses analyses, ainsi que ses relations avec les autres écrivains de son époque. Un texte très utile pour éclaircir nombre de points.



Râlons un coup



Comme on pouvait s'y attendre, un aussi gros bouquin à bas prix possède de nombreuses coquilles. Il n'y en a pas un nombre pharaonique, mais on reste sur du peut-mieux-faire :

- p 21 : « Mais Faouhm, s'appuyant avec impatience : » => « Mais Faouhm, s'appuyant avec impatience, dit : »

- p 72 : « Ainsi sentait Naoh » => « Ainsi se sentait Naoh »

- pp 82, 692 : virgule en trop

- p 95 : « la présence des Kzamms devint plus insupportable » => « devint insupportable » OU « devint plus qu'insupportable »

- pp 98, 173 (2x), 175 : oubli de virgule

- p 173 : « Et le grand-prêtre : » => « Et le grand-prêtre dit : »

- p 193 : « Ce jour a été livrée la seconde bataille » => « En ce jour a été livrée la seconde bataille »

- p 205 : « Comment surtout la maintenait-il depuis des millénaires (…). » => « Comment surtout la maintenait-il depuis des millénaires (…) ? »

- pp 216, 737 : oubli de point

- p 220 : « Elle était à l'âge divin ou presque toutes les filles » => « où presque toutes les filles »

- p 231 : « ils reviendront une horde » => « ils redeviendront une horde »

- p 240 : « C'était à l'heure du sommeil nous nous réveillâmes en sursaut » => « C'était à l'heure du sommeil. Nous nous réveillâmes en sursaut » OU « C'était à l'heure du sommeil ; nous nous réveillâmes en sursaut »

- p 246 : oubli de point ET de majuscule

- p 268 : « N'était-ce pas (…). » => « N'était-ce pas (…) ? »

- p 272 : virgule à la place d'un point

- p 334 : « le rêve baignait cette scène de rêve » => ?!?!?!

- p 357 : « Dans la leur incertaine (…), à peine s'il voyait à deux cents pas » => « c'était à peine s'il voyait à deux cents pas » OU « à peine voyait-il à deux cents pas »

- pp 390, 440 : « de une heure » => « d'une heure » (d'autant plus curieux que Rosny aîné dit « l'hyène »)

- p 392 : « plusieurs mille » => « plusieurs milliers »

- p 394 : deux-points suivi d'une entrée et d'une majuscule

- pp 429, 557 : point à la place d'une virgule

- p 430 : « pour qu'il ne fit » => « pour qu'il ne fît »

- p 448 : point-virgule à la place d'une virgule

- p 470 : « au près desquelles » => « auprès desquelles »

- p 475 : oubli de point-virgule

- p 512 : « le baby » (passe encore quand c'était pour désigner les bébés anglais, mais dans une histoire entre parisiens, cet anglicisme n'a aucune raison d'être)

- p 590 : oubli d'italiques

- p 613 : point au milieu d'une phrase

- p 688 : « une colonne soufre » => « une colonne de soufre »

- p 689 : « à mesure que développait » => « à mesure que se développait »

À noter enfin une autre bizarrerie n'ayant rien de logique : les belles-pages sont insérées après les pages de garde. Bragelonne doit faire de la pagination expérimentale...



Conclusion



La guerre des règnes est un ouvrage passionnant. Certes, toutes les histoires ne se valent pas, la construction des personnages reste souvent proche de zéro (notamment du côté des minorités), mais ces 750 pages de littérature avant-gardiste fourmillent d'idées de SF ou bien passées à postérité, ou bien restées inédites. Une épopée sur des dizaines de milliers d'années, un indispensable de la SF française si vous vous y intéressez ; quant à moi, il faudrait que je me penche un peu plus souvent sur elle, bien qu'on la dise parfois décevante : Stéphane Wul, René Barjavel, Pierre Bordage (encore que je n'aie pas beaucoup aimé ses productions récentes)… Ça ne peut que faire du bien à ma culture, pas vrai ?
Lien : https://cestpourmaculture.wo..
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Récits préhistoriques

Par manque de temps, j'avais envie de quelque chose de court. Je me suis donc tout naturellement tournée vers un classique de la littérature et J. H. Rosny dont La Guerre du Feu ne doit pas vous être inconnue.



Ces nouvelles parues chez Moutons Électriques en 2018 sont un joli florilège d'histoires préhistoriques, alternant récits de guerre, de chasse, de territoires, d'amour et de survie aux Origines du monde... Même si on est loin de l'exactitude scientifique d'une J. Auel, que ces nouvelles se cantonnent à chanter la terre et les bêtes, c'est une fabuleuse plongée dans le monde d'avant ! C'est d'ailleurs ce qui fait leur force : leur pouvoir d'évocation. Quel incroyable retour en arrière aux côtés de femmes et d'hommes hors du commun qui luttent chaque jour pour leur survie, "bêtes" devenues "verticales" rassurées par le feu à la fois "doux et dévorant" qui les accompagne et bouleverse leur vie.



Le style est merveilleux, il vous donnera envie de renouer avec les grands bouquins de votre enfance (La Guerre du Feu, La force Mystérieuse et autres Félin Géant) L'immersion est totale grâce aux nombreux rebondissements, à la poésie omniprésente qui loue les relations hommes-bêtes dans leur prodigieuse complexité. Les descriptions sont magnifiques, que l'on évolue dans la savane, aux pieds des montagne, chez les lacustres ou sur les rives d'un torrent.



La violence côtoie la compréhension de la terre et de la faune sauvage et ce mélange de rudesse et de beauté m'a complètement subjuguée, notamment dans "Le lion géant et la Tigresse". Megacéros, mammouths, tigres à dent de sabre, urus, lion géant, ours gris, hémione et autres colosses antédiluviens se succèdent au fil des pages de Rosny Aîné.



Un moment tumultueux et hors du temps qui permet de suivre le parcours de l'homme, ses luttes acharnées et son évolution au fil de ses decouvertes, qu'il soit chasseur, pêcheur, stratège, guérisseur. Mais pas seulement. Derrière les combats, la brutalité des clans, les tueries nécessaires à la survie, l'auteur révèle l'ébauche de l'être humain qu'il deviendra grâce à la prise de conscience de ce qui l'entoure et la réflexion qui le voit grandir.



Peuplé de tribulations passionnantes, on dévore ce recueil comme une excellente succession d'aventures primitives. À découvrir.
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La mort de la terre

Après La guerre du feu ce roman complète l'histoire de l'évolution de l'homme sur terre. Il est condamné à disparaître pour laisser place aux "ferromagnétaux" alors que les oiseaux acquièrent le langage.

Auteur à redécouvrir en ces temps de crise climatique et sanitaire !
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La Guerre du feu

ROSNY Aîné, le génial auteur de « LA GUERRE DU FEU », écrivait voici cinquante ans : « II y a cinq cent mille ans, peut-être un million d'années que nos antiques précurseurs, à peine au-dessus du niveau des grands singes actuels, allumèrent le brasier des nuits froides, alors que l'épouvantable machaerodus chassait encore dans les mêmes pâtures où vivait le mastodonte, le rhinocéros tertiaire... »

« LA GUERRE DU FEU » se déroule dans le décor fantastique de la préhistoire. L'auteur nous décrit l'effroi et la terreur de la horde des Oulhamr qui, dans le désarroi d'une rencontre désastreuse avec une horde ennemie, perdit les cages ingénieuses où elle entretenait le Feu, source de toute vie. Rosny Aîné dépeint les combats que se livrent entre eux les monstres de ces temps fabuleux : les mammouths et les aurochs, le lion-géant et le tigre. Il nous fait revivre l'alliance entre l'homme et le mammouth. Nos trois héros Naoh, Nam et Gaw reviendront-ils vainqueurs après leur longue expédition ? Echapperont-ils aux embûches des Dévoreurs-d'Hommes et des Nains-Rouges ? Rapporteront-ils enfin le Feu à leur tribu ? Vous le saurez en lisant ce récit bouleversant dont le succès mondial et toujours grandissant a été consacré déjà par la vente de plus de deux millions d'exemplaires. Depuis, l'écriture a un peu vieilli, remplie de mots qu'on ne trouve plus dans le dictionnaire. Chose qui rend parfois la lecture un peu compliquée. L'auteur imagine ici la préhistoire. Je conseille le film de JJ Annaud, belle transcription visuelle.
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