Citations de Jacqueline Kelen (297)
La voix qui murmure dans la solitude : lève toi, mets-toi en route, va à la rencontre de ton être que tu ne connais pas, que tu préfères ignorer parce que cet état est plus tranquille.
La solitude n’a rien de triste, mais elle a la gravité de l’amour, de la beauté, des choses essentielles. Elle enjoint de vivre avec courage, lucidité et attention. Envisager chaque être comme une solitude, comme un monde à part , est le plus grand respect que nous lui puissions accorder.
La personne qui vit en couple devrait se réserver de grands moments de solitude ou un lieu à part , afin de regarder l’autre différemment et le monde aussi.
Permettre l’amitié, c’est renoncer à son pouvoir, oublier sa peur, c’est reconnaitre et aimer l’égalité de l’autre.
Être seul, c’est être un étranger qui n’appartient à aucune religion, nation ou croyance, à aucun dogme. Être seul est l’état d’une innocence que n’ont jamais atteint les méfaits commis par l’homme. C’est une innocence qui peut vivre dans le monde, avec toutes ses confusions, et pourtant ne pas y appartenir.
La vie solitaire d’un penseur, d’un artiste, d’un ermite est un engagement, jamais une solution.
Si la nuit sème l'épouvante et l'espérance,c'est parce qu'elle nous apprend la nudité de tout et l'infinie dépossession.
Je suis la dangereuse et la très douce. Celle qui tourbillonne mais ne change jamais. Je suis la puissance et l’innocence, la tempête et l’embellie. Le printemps tenace et le sang sur la neige. L’amante aux gestes lents, aux yeux plein de lumière. Celle que l’on révère et celle que l’on brûle comme sorcière. La clémente et la très lointaine. Celle qui murmure des secrets.
Je bouscule tous vos plans d’un grand rire, j’éparpille vos lois, et en tremblant je vous offre une rose. Je suis la nostalgie au fond de votre cœur. Je vous attends depuis l’aube du monde, je veille sur chaque heure de votre sommeil. C’est mon sourire qui vous a portés jusqu’à ce jour et qui vous fait croire en la vie. Je suis votre destin, je fais tourner la roue.
Je suis la Femme. Une brise de rien du tout sur l’océan de vivre. Un grand tracas d’amour qui monte jusqu’aux étoiles.
La plupart des blessures reçues par les mortels tendent à faire émerger ceux-ci de leur moi étriqué et orgueilleux auquel ils sont violemment attachés et elles les invitent à regarder plus loin : c'est l'histoire d'Admète, de Philoctète, de Guigemar, entre autres.
La fin'amor n'est pas une religion de l'amour, mais le dépassement, l'abrogation de toute religion au nom de l'Amour innomé, lointain. Quel vertige. Le fin amant se retrouve infiniment libre face au ciel, il n'a plus besoin de prière ni d'obéissance, le péché ne signifie plus rien , pas plus que le repentir. Il est happé par l'Amour et cet Amour qui n'admet aucun qualificatif en aucune langue ne supporte pas même le nom de Dieu.
Paradoxalement, les coups et blessures n’ont pas pour sens de faire souffrir, mais d’affranchir l’homme de son état souffrant en l’éveillant à une dimension transcendante infinie.
Certains m’ont qualifiée d’atypique en regardant mon curriculum vitae, j’ai reçu cela comme une injure. Ils voulaient dire : inclassable, ingérable. Je n’avais pas le profil, comme ils disaient. Je préfère avoir un visage.
"Shariar, écoutez-moi. Le conte d'amour n'existe que si l'on croit au conte. Venez en mes songes, en mes fables. Aimez-moi, c'est-à-dire rêvez-moi..."
Un jour elle est partie. Dans le parfum des fleurs, dans l'or du couchant ou dans un grand silence de neige. Etait-ce Pâques ou Pentecôte ? Etait-ce dans la touffeur de midi ou sous la caresse du ciel étoilé ?
On ne sait rien, que sa disparition. Discrète apothéose.
On ne sait pas si son beau corps a été enseveli, ni en quel endroit, s'il fût livré au vent, à l'onde, ni si quelqu'un a murmuré une prière sur sa tombe.
Dans une des dernières lettres du recueil, elle avertit sa "chère fille" : " Ne te demandes pas ce qui m'arrivera, si je serai errante dans le pays ou si je finirai en prison. Quoi qu'il arrivera, ce sera l'oeuvre de l'Amour."
Ce n'est donc pas l'amour humain qu'il faut proscrire de toute démarche spirituelle, mais le fatras des mauvaises images dont il faut le débarrasser. Images imposées le plus souvent par un clergé qui, de gré ou de force, a dû renoncer aux joies amoureuses et qui en ressent encore le danger ou l'appel.
"Ah ! cher Amour, vos fureurs, vos sourires, votre haut vouloir et votre dette, votre venue et votre fuite, à tout cela que pouvons-nous comprendre ?"
A la même époque, du côté de Damas, Ibn Arabî, le soufi d'origine andalouse, énonce : "L'Amour est savouré, mais son essence demeure incomprise."
La virilité, c'est aussi ne pas faillir à son destin, ne pas esquiver les grandes rencontres, les grandes épreuves. De même qu'il n'y a pas de virilité sans vertu, il n'y a pas de héros sans éros.
Etre bien tout seul, être seul et heureux, cela n'a rien à voir avec un mépris des humains ni avec l'égocentrisme : c'est le signe clair de la liberté. La maturité commence lorsqu'un individu se sent auteur et responsable de son existence, lorsqu'il ne demande pas aux autres de le rendre heureux, lorsqu'il n'accuse pas systématiquement les autres de ses propres faiblesses et insuffisances. Ainsi, l'idéal du sage antique - qu'il s'agisse des Epicuriens, des Stoïciens, des Cyniques... - consiste à se suffire à soi-même. Pour ne pas dépendre d'autrui, des circonstances extérieures, et pour ne pas encombrer le monde de nos plaintes, de nos ambitions. "Ne te juge heureux que le jour où toutes tes joies naîtront de toi" : par cette phrase, Sénèque conclut la dernière lettre qu'il envoya à Lucilius, quelques mois avant les évènements de l'année 65 qui poussèrent le philosophe à se suicider.
Une interprétation des contes de fées. Il y a 17 contes présentés, un par chapitre. Il y a un résumé de l'histoire puis les explications de l'auteur.
J'ai trouvé ce livre très intéressant. Je n'avais pas pensé à tout !
Mais là-bas, dans la ville brillante, bruyante, on se laisse tenter, on s'amuse, on se leurre et un jour l'âme se retrouve sur la paille.