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Critiques de Jake Hinkson (264)
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Sans lendemain

Trois femmes nous emmènent vers l'Arkansas dans un noir voyage « sans lendemain » au lendemain de la guerre, en 1947 lorsque l'Amérique victorieuse soigne ses invalides en essayant de les oublier et rêve à un monde meilleur « made in Hollywood ».



La femme de Hollywood, Billie Dixon, n'a pas connu son père et sa mère l'a abandonnée à sa grand mère pour la punir d'avoir engendré un tel fils … initiée aux plaisirs saphiques dans les bacs fonds de Los Angeles par des filles en manque d'hommes partis en guerre, Billie n'a pas réussi à faire carrière dans le cinéma, univers réservé aux « enfants de », et survit en distribuant des navets dans les états du Sud.



La femme du Missouri, Amberly Henshaw, a épousé Obadiah, héros de guerre aveugle et décoré. le pasteur Obadiah veille à la moralité de ses ouailles en les préservant du cinéma et tyrannise son épouse en veillant à sa conduite.



La femme de l'Arkansas, Lucy Harington, et son frère Eustace font respecter la loi et l'ordre à Stock's Settlement sous la gouverne des frères Picket dont Josiah procureur.



Quand Billie croise Amberly l'intrigue se noue, implacable enchainement qui de meurtre en meurtre conduira Billie dans les mailles de Lucy …



J'ai lu d'une traite ce roman bref, haletant, qui nous dépeint une époque où le maccarthysme couvait, alimenté par la dépravation d'Hollywwod dont les affaires Roman Polanski et Harvey Weinstein montrent la pérennité. Roman noir atypique par ses premiers rôles tous féminins dont Lucy Harington est finalement l'héroïne improbable et magnifique.



Un bon livre, écrit par un fils de pasteur, qui pourrait tout à fait se dérouler ici et maintenant. Gallmeister nous offre une fois encore de belles pages traduites sobrement par Sophie Aslanides.
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Rattrape-le !

Avec un tel titre on pourrait s'attendre à quelque chose de "léger " . C'est loin d'être le cas ...



Une très jeune femme, Lily Stevens, 17 ans , fait partie de la communauté des Pentecôtistes.

Enceinte, elle doit épouser Peter , le père du bébé, car sa situation est très mal vue par les membres de cette communauté , d'autant plus qu'elle est la fille du pasteur.



Or, Peter disparait deux jours avant le mariage . Lily ne peut admettre que le jeune homme l'ait abandonnée et sortant du carcan religieux qui isole de la réalité les adeptes de cette branche évangélique aux principes très stricts , elle va affronter le monde , aidée par le collègue de Peter , un géant homosexuel , Allan .

Sans connaitre les vices et les dangers qui l'entourent, elle se lance tête baissée dans une quête qui l'entraine dans les milieux sordides de la prostitution, de l'esclavage sexuel et de ses trafics mêlés à ceux de la drogue.

Quel rôle Peter a t'il pu avoir avec cette engeance , c'est tout l'enjeu de l'intrigue qui rebondit jusqu'à la fin.



L'auteur, lui-même fils de pasteur connait bien entendu parfaitement ce microcosme religieux , ayant lui-même grandi dans ce milieu. Il décrit bien toute l’ambiguïté et une certaine hypocrisie qui n'est pas l’apanage de ce mouvement .



Même si l'empathie vis à vis de Lily met un certain temps à se créer , les descriptions de la vie chez les Pentecôtistes ne m'ont pas paru lourdes dans ce roman, elles permettent d'imaginer un peu ce qui fait le fondement de leur foi . Il n'y a pas de complaisance de l'auteur qui sait montrer qu'ils ne sont ni meilleurs ni pires que les autres ...

Et finalement, un roman dont le rythme se maintient et une intrigue qui tient bien la route .
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Au nom du bien

En cette veille de Pâques, Richard Weatherford est loin de s’imaginer qu’il va vivre la pire journée de sa vie, réveillé aux aurores par Gary qui lui réclame 30 000 dollars en échange de son silence.

Que peut avoir à cacher le pasteur d’une petite ville de l’Arkansas ? Marié, père de cinq enfants, il semble apprécié de ses ouailles et remplir au mieux la charge que lui impose son ministère. Toujours soucieux d’officier dans l’intérêt de chacun et du Seigneur, en particulier.

Seulement voilà, notre homme est loin d’être le modèle qu’il s’efforce de montrer. De dérives en mensonges nous le suivons dans ce coin d’Amérique où la bienséance suinte de tous côté mais cache bien mal une multitude de péchés.

Les autres personnages ont aussi bien des choses à cacher et prennent tour à tour la parole ce qui rend la lecture encore plus addictive.



Jake Hinkson nous entraîne dans des recoins tellement sombres, si loin de toute morale, qu’on le suit au fil des pages sans pouvoir s’arrêter.

Un régal.

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Au nom du bien

Au nom du bien ou les tribulations d'un pasteur pas très "catholique". Frère Richard, marié à Penny et père de 5 enfants prêche avec ardeur dans une petite ville de l'Arkansas dont il est l'un des piliers. Il aime son métier, sa famille... et les garçons, particulièrement Gary, un jeune homme un peu paumé avec lequel il a fauté et qui lui réclame 30000 dollars en échange de son silence. Cette demande va être le début d'un week-end mouvementé pour le pasteur (et son entourage)...Un roman choral que j'ai lu un sourire aux lèvres (un rictus parfois tant certains propos sont déplaisants ) , et qui dénonce avec efficacité l'hypocrisie de l'Amérique de Trump. J'ai adoré l'écriture fluide, l'intrigue sans temps mort et l'ironie de l'histoire. Un super moment de lecture !
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L'enfer de Church street

Mes bien chers sœurs, mes bien chers frères, l’enfer s’est abattu sur Church Street. Jake Hinkson vient nous conter cette terrible histoire.



Avertissement aux grenouilles de bénitier, ce récit risque fort de heurter vos fondements. L’auteur, fils de prêcheur baptiste, n’y va pas par quatre chemins pour dépeindre en noir l’univers si particulier de cette (ces) communauté(s) religieuse(s) américaine(s).



C’est noir, cynique, cruel et iconoclaste. Le personnage principal à beau être représentant du seigneur, il n’en est pas moins surtout représentant de lui-même, au point de devenir le principal acteur de ce pandémonium qu’est L’enfer de Church Street.



Je suis rentré dans cette lecture avec de grandes attentes (trop ?) et je n’en suis pas ressorti rassasié comme je l’espérais. Un premier tiers de roman qui ne m’a pas accroché du tout (c’est ennuyeux quand le livre ne fait que 230 pages…), et que j’ai trouvé assez plat. Moi qui m’attendais à un style très enlevé, je l’ai trouvé au contraire un peu banal et manquant de piquant. Oui, je m’attendais à bien plus irrévérencieux encore.



Certaines saillies sont bien senties, mais ce n’est qu’après ce premier tiers que l’histoire prend enfin une tournure inattendue. S’ensuit une accumulation de violence, décrite paradoxalement de manière assez clinique (c’est le personnage principal qui parle), et qui rend le récit autrement plus plaisant.



Las, il n’empêche que le sentiment que l’auteur n’est pas allé au bout de son idée, ne m’a jamais quitté. Ni cette impression qu’avec une écriture plus acérée encore, l’intrigue aurait pu davantage sortir du lot.



Une lecture qui n’a donc que partiellement atteint son but, décevante par rapport à ma stimulation de départ. Un sentiment d’inachevé qui n’a cependant pas complètement gâché le plaisir de ce prêche agréable, même si peu mémorable me concernant.



Mais ne vous arrêtez pas à mon seul ressenti, allez lire d’autres avis sur ce roman, les ouailles de Hinkson sont légion (je suis bien seul à si peu croire en ce livre, hérétique que je suis !).
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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Au nom du bien

Régime sec pour la petite ville de Stock,  Arkansas.  Prescription délivrée par le vénérable pasteur Weatherford du haut de sa chaire chaque dimanche.

Pas de vente d'alcool... mais des frigos débordant de bières.

Il est où le problème ?

Pas de contradiction. A Stock on n'aime pas trop compliquer les choses. L'urgence c'est plutôt de préserver cet îlot assiégé des menaces et dérives extérieures. Pour ce faire on accorde sa confiance à ceux qui assènent des certitudes, Trump ou, à l'échelle locale, le charismatique pasteur baptiste.

Comble de malchance! C'est le pasteur lui-même qui est l'auteur du péché de chair et se retrouve empêtré dans ses malversations. En 24 heures, par sa faute et par un effet de domino dévastateur, tout va  s'accélérer et les meurtres vont s'enchaîner.

Autour du pasteur cynique on écoute chaque personnage  raconter dans son coin sa part de vérité.

Pas vraiment grave tout cela. Il faut « que rien ne change » et continuer  à réconforter une communauté autiste toujours plus nombreuse en délivrant le message de la foi salvatrice.

Court roman qui se situe entre la parabole, la nouvelle et le roman noir.  Beaucoup de thèmes sont abordés en peu de pages, la crédibilité n'est pas toujours au  rendez-vous et la charge est lourde.

Le tour de force est justement de parvenir à nous convaincre que la réalité n'est pas si éloignée que cela de la fiction.
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Sans lendemain

Originaire du Texas, Billie ne compte pas y moisir et, même si c’est une femme, même si nous ne sommes qu’en 1947, elle s’est présentée dans les studios de cinéma à Los Angeles, bien décidée à y proposer des scénarios intéressants. Après avoir visé les bonnes boîtes dans ce milieu sexiste bien fermé, elle s’est vite rabattue sur ce qu’ils appellent très poétiquement « les pissotières de Hollywood » où sont tournées des « merdes de série B ». Mais même là, personnes n’a besoin de nouveaux scénaristes. Elle accepte alors un poste qui consiste à sillonner les salles obscures des coins les plus paumés du Sud dont l’état de l’Arkansas. Un propriétaire de cinéma l’a mise en garde, c’est un coin à éviter pour une femme seule mais, déjà désabusée point de vue boulot, Billie ne pense pas qu’il puisse lui arriver pire. En ça, et c’est elle-même qui nous le dit, elle s’est trompée, terriblement, fatalement et inexorablement trompée.



Après avoir traversé les Ozarks, elle atterrit à Stock’s Settlement et trouve sans peine le cinéma Eureka ; pas de film à l’affiche, une odeur de vieux cigare, un climatiseur en panne et un gérant talonné par son coq. Et surtout, un problème de taille pour le propriétaire, les films sont l’œuvre du diable selon le pasteur qui semble avoir une emprise incontestée sur la communauté, d’où une totale désertion des salles de projection.

Billie, pleine d’assurance et sous-estimant le fanatisme de ce prédicateur qui a vu la lumière de Dieu après avoir perdu la vue à la guerre, s’engage à le convaincre qu’elle est là pour offrir des films culturellement édifiants pour les habitants de ce petit bled perdu.

Mais, le polar noir prenant l’ascendant sur cette petite mise en bouche amenant notre héroïne sur les lieux d’où tout va déraper, Amberly, l’épouse de ce pasteur qu’il ne faut pas prendre à la légère, rentre en scène et enflamme notre narratrice tombée sous le charme de cette femme « vraiment canon ».



Sans lendemain est un roman noir épuré mais implacable, il se déroule tel un scénario que Billie aurait pu vendre à l’un des studios de cinéma où elle désirait travailler. Quelques descriptions brèves mais efficaces donnent les images des routes tortueuses des Ozarks, de l’église, d’un bar enfumé, d’un motel, de la boue rouge qui fera déraper le devenir de Billie. L’essentiel se concentrera dans les dialogues et les faits et gestes de notre narratrice qui feront défiler le temps nécessaire, soit trois saisons de l’année 1947, pour faire basculer quelques destins perdus dans l’Arkansas.

Le pasteur, personnage assez glaçant et paranoïaque, est là pour nous apprendre le salaire du péché et l’auteur, par trois portraits féminins, nous montre la place, ou plus précisément l’absence de place de la femme dans la société américaine d’après-guerre. Sur ce dernier point, Jake Hinkson nous en offre deux remarquables expressions, l’une dans la désillusion professionnelle de Billie et l’autre dans le fait que le poste de shérif de cette bourgade est tenu par Eustace, un homme massif mais sans cervelle, alors que c’est sa sœur, femme remarquablement intelligente, qui remplit ce rôle sans qu’il ne soit dit que c’est une femme le shérif de la ville !



Ce petit roman s’avale très vite, les rôles sont bien joués, sans excès, sans fioritures inutiles et le scénario glisse tout naturellement dans le noir jusqu’au final, sans aucun retour possible. Un classique du genre qui nous promène dans l’Arkansas où il ne fallait surtout pas mettre les pieds !

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Rattrape-le !

Lycéenne de 17 ans et fille de pasteur pentecôtiste, Lily voit à 2 jours du mariage son fiancé Peter disparaître. Il semblerait qu’il ait tenté de fuir ses obligations de futur père (la jeune femme est enceinte), ce dont doute beaucoup Lily. Décidée à le retrouver coûte que coûte, elle part sur ses traces dans une quête qui ne va pas être sans danger (ni surprises).



Comme avec son précédent roman au nom du bien, j’ai passé un excellent moment avec ce récit caustique qui dénonce l’hypocrisie de certains croyants et questionne la foi.

C’est noir, cynique et parfaitement rythmé. Une plongée (réussie) dans la vie pas si paisible des petites villes américaines, environnement que l’auteur connaît bien pour être lui même états-unien et fils de religieux 😉.
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L'enfer de Church street

Titre : L'enfer de church street

Auteur : Jake Hinkson

Année : 2017

Editeur : Gallmeister

Résumé : Geoffrey Webb est victime d'un braquage sur le parking d'une station service. Geoffrey Webb n'a peur ni de la mort ni du revolver braqué sur sa tempe. Alors qu'il roule en direction de Little Rock Arkansas, il inverse les rôles et terrorise son agresseur en lui contant son histoire. L'homme est mûr pour accepter le marché imposé par l'ancien pasteur recherché pour meurtre dans de nombreux états.

Mon humble avis : Un petit polar de chez Gallmeister, comment pourrais-je bouder mon plaisir ? Je dois avouer que la réception des bouquins de cette maison me comble à chaque fois de plaisir tant leur catalogue fourmille de petits trésors de polars influencés ou non par le nature writing qui fit la renommée de cet éditeur. Jake Hinkson, je dois bien avouer que ce nom ne me disait absolument rien avant d'entamer la lecture de ce court roman d'à peine plus de 200 pages. J'étais pourtant en territoire connu et sans présager du texte, je m'attendais à une oeuvre haletante et nerveuse à l'image des pulps anglos-saxons chers à Quentin Tarantino. Bingo ! C'est exactement ce que j'allais vivre à la lecture de ce roman que je dévorais d'une traite . Ecriture simple, efficace, charge implacable contre la religion, le texte d' Hinkson n'épargne aucun de ses protagonistes tous plus veules, bêtes et violents les uns que les autres. Les personnages sont parfois à la limite de la caricature mais assez bien campés et l'intrigue se déroule de façon implacable avec bons nombres de rebondissements censés pimenter le texte et accrocher le lecteur. Parfait me direz-vous ? Pas tant que ça et j'avoue avoir ressenti une certaine forme de lassitude à la lecture de cet enfer de church street que je refermais sans regret, persuadé que j'oublierais ce roman à la seconde même où j'entamerais ma prochaine lecture. La raison ? : une trame archi balisée, des situations sans originalité et l'impression d'avoir lu cela à de nombreuses reprises et souvent en mieux ( je pense notamment aux bouquins de Donald Ray Pollock ou ceux de Jim Thompson ) qui ont d'ailleurs certainement influencé notre auteur du jour. Encore une fois l'enfer de church street se lit sans déplaisir, n'est pas dépourvu de qualités ( humour en filigrane et dénonciation de la bien pensance et du politiquement correct américain) mais l'impression de déjà-vu reste trop prégnante à mes yeux et explique en grande partie cette chronique plus que mitigée.

J'achète ? :  Si tu as deux heures de trajet devant toi, si tu cherches un petit polar classique et si tu n'es pas trop difficile tu peux tenter ce Jake Hinkson qui sans te laisser un souvenir impérissable, aura au moins le mérite de te divertir.
Lien : http://francksbooks.wordpres..
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L'enfer de Church street

Encore un petit Noir savoureux que je viens de déguster. Avec une légère goutte de lait tout de même.



Oui, j’ai honte de l’avouer mais j’ai failli pouffer de rire quand la vie de Geoffrey Webb a basculé dans l’horreur, à Church Street.



Oui, j’ai vraiment honte… C’est horrible, j’en ai conscience mais ce petit salaud m’a fait rire devant toute l’horreur de la scène. Tout ça à cause de sa bite qu’il n’a pas su contenir dans son pantalon…



Webb pourra dire ce qu’il veut, accuser un autre d’être plus sordide que lui, c’était entièrement de sa faute… Et moi, je riais en imaginant la tête de l’Autre quand il se rendrait compte que Webb était un fou furieux dans le fond.



Oui, j’ai aimé le voyage dans l’Arkansas, la ballade vers Little Rock avec Webb et son agresseur – auquel il raconte sa vie – m’a entrainé dans un autre monde, celui des Baptiste, que je n’ai pas l’intention de fréquenter. Pas besoin d’intermédiaires entre moi et Lui (si vous voyez de Qui je parle).



Oui, j’ai pris du plaisir avec son récit, même si je n’ai pas frémi devant toute sa noirceur et le nombre de morts. À force, on devient blindé, vous m’excuserez. Il aurait passé un chat dans un micro-ondes que là j’aurais eu les poils qui se seraient hérissés.



Mais ici, non, je jubilais littéralement. Va p’têt falloir que je consulte, moi.



Par contre, je n’aurais pas voulu habiter Church Street pour tout l’or du monde, quand bien même j’ai pris du bon temps avec ses habitants dont certains avaient l’âme et le cœur plus noir que le trou de cul d’un mineur occupé à creuser une galerie au fond d’une mine, à minuit par une nuit sans lune. ♫ Black is black ♪



Je n’ai jamais aimé la bigoterie et dans ce roman, elle s’en prend plein la gueule.



L’écriture est sèche, elle claque comme un coup de fusil dans ta gueule, elle est remplie de cynisme et charge à fond l’hypocrisie de certains croyants qui pensent laver plus blanc que blanc ou être plus croyant que Jésus-Christ lui-même.



Pourtant, la fautive n’est pas la religion mais la manière dont on s’en sert et dont on impose certaines choses aux autres.



Quand on veut noyer son chien, on dit qu’il a la rage… J’espère que l’auteur l’a compris au moins.



Un petit roman noir jouissif, cynique, sans une once de lumière et où personne n’est à sauver non plus. Malgré tout, j’ai eu de l’empathie pour ce bon gros Geoffrey – amateur de branlette et de porno – qui m’a fait passer un très bon moment de lecture.
Lien : https://thecanniballecteur.w..
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L'enfer de Church street

Avec « L’enfer de Church Street », Jake Hinkson, né dans l’Arkansas nous livre un formidable roman noir plein de rebondissements et qu’on a beaucoup de mal à lâcher avant la fin (heureusement il ne fait que 230 pages, la nuit n'était pas totalement blanche).



Mais ce qui est sans doute encore plus fort, c’est que l’auteur, qui en connait un rayon sur le sujet (fils d'un ’un père diacre dans une communauté évangélique et d’une mère secrétaire dans une église), nous livre mine de rien- sans jamais desservir l’efficacité du récit policier, une critique assez tonitruante de ses propres désillusions face aux croyances religieuses



A travers ce Geoffrey Webb, personnage assez singulier et vraiment épatant, sorte d'anti héros qui va s’incruster dans une communauté religieuse pour pouvoir s’adonner à tous ses vices librement, Hinkson nous prouve ainsi à quel point les communautés religieuses, une fois qu’elles sont dénues de tout fondement moral, peuvent ressembler à une gigantesque mascarade.



Empruntant des chemins déjà usés par les plus grands du genre (Jim Thompson, Westlake, mais aussi plus étrangement Tarantino ou les frères Coen),Hinkson arrive à s'affranchir de ces illustres influences pour y imposer sa petite musique, entre cruauté et intensité.



Bref, cet enfer de Church Street est un livre cruel et addictif, bref un bijou d’humour noir et j’ai hâte d’aller le dire la semaine prochaine à l’auteur en face à face.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Rattrape-le !

Adepte fervente et sincère de la communauté religieuse pentecôtiste intégriste d'une petite ville de l’Arkansas et surtout fille du pasteur, la très jeune Lily Stevens traverse une passe difficile. Enceinte et à la veille de se marier, elle est confrontée à la disparition inexplicable de Peter, son fiancé, mais refuse de croire à une fuite volontaire.

Bravant l’autorité de sa famille mais aidée d’un oncle qu’elle découvre, elle se lance à la recherche de Peter et devra affronter de dangereux proxénètes.

La détermination de cette jeune fille force l’admiration. Ecartelée entre les obligations de sa foi et sa volonté farouche de comprendre la désaffection de son fiancé, elle fonce tout en analysant avec sincérité les tenants et les aboutissants de ses actes.

Un puissant roman noir sur la culpabilité et l’hypocrisie.

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Sans lendemain

Devinette : Quel est le point commun entre Hollywood et Stock's Settlement, bled paumé de l'Arkansas ?

Réponse : Billie Dixon.

Partie vers StarStruck Town en l'an de grâce 1947 avec quelques scénars sous le bras à destination des Samuel Goldwyn et autres David O. Selznick qui, sans surprise, les refusent et ne voulant pas finir comme Elizabeth Short quelques mois plus tôt, Billie accepte le poste mirifique de distributrice de nanars dans les coins les plus reculés de l'Amérique profonde, là où les cinémas ne peuvent pas se permettre d'acheter les blockbusters à l'affiche, comme c'est le cas à Stock's Settlement. Enfin quand ce comté reculé passait encore des films, ce qui n'est plus trop d'actualité depuis qu'un fervent pasteur, fraîchement installé dans le coin et voyant dans le cinéma l'oeuvre du Diable, a réussi à faire interdire ce sacrilège sur pellicule. Dommage pour Billie qui comptait bien larguer ses bobines de séries Z mais qu'importe, pas question de lâcher l'affaire trop rapidement, après tout, suffit de convaincre ce traîneur de goupillon que les films qu'elle apporte ne sont pas autre chose que des divertissements familiaux de bonne tenue.

Mission pas si compliquée sur le papier mais qui va perdre beaucoup de son importance avec l'entrée en scène de la femme du pasteur, joli petit lot dont Billie s'entiche immédiatement. A partir de là, le béguin va prendre les commandes et semer les graines de folie qui feront allégrement franchir la ligne jaune à notre amoureuse transie.



Jake Hinkson nous offre avec Billie Dixon un éclatant premier rôle féminin à une époque où la domination masculine était la norme et où la pensée même de la remettre en cause vous aurait valu un aller simple pour le service à fondus le plus proche. Anti-héroïne typique, un peu torturée, pas mal insoumise et que les mauvais choix et la malchance vont mener au point de non-retour, Billie traine à sa suite une belle brochette de personnages n'ayant pas grand chose à lui envier : un shérif aussi baraqué qu'il est attardé affublé de son assistante de soeur qui présente exactement le profil inverse, un pasteur bataillard qui trouve la foi le jour où il perd la vue, une femme de pasteur qui a fait de la manipulation sa première langue vivante etc., tous à leur manière nous offrent un Gallmeister noir, efficace et savoureux et, si le postulat de départ paraît plutôt tiré par les cheveux, la suite nous embarque dans un polar rythmé, sans temps morts et qui n'est pas sans rappeler avec une certaine jubilation les classiques du film noir, du Facteur sonne toujours deux fois à Pushover, en passant par le fabuleux Assurance sur la Mort... un vrai bon moment de lecture.

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Sans lendemain

Vous avez aimé L'enfer de Church Street ? Alors vous allez adorer Sans lendemain de Jake Hinkson - traduit par Sophie Aslanides - qui continue d'explorer les mêmes thèmes.



Chahutée par une vie qui n'a pas été simple, Billie Dixon a eu sa part de rêve holliwoodien. À défaut d'être actrice, elle parcourt le midwest américain pour tenter d'y caser les films de série B d'un studio de rang Z dans les cinémas des petits villages perdus. Cela la mène à Stock's Settlement, un trou perdu de l'Arkansas, au pied des Ozarks. Un bled où elle aurait mieux fait de ne jamais mettre les pieds.



Car pour convaincre Claude le projectionniste local de lui prendre quelques bobines à projeter, elle va devoir se colleter à Obadiah Henshaw, le pasteur local pour qui le cinéma n'est rien de moins que l'avant-garde du satanisme. Ce qui va l'amener à rencontrer sa femme et à en tomber amoureuse, avant d'être entraînée dans une cavale sans espoir dont la fin ne pourra être que noire.



On retrouve dans Sans lendemain les thèmes déjà lus chez Hinkson : l'Arkansas et ses paysages sauvages bien sûr, le cinéma, mais aussi la religion, omniprésente autant qu'ambigüe, dans cette Amérique de l'après-guerre qui se cherche un lendemain auquel tous ses fils et ses filles ne peuvent malheureusement pas prétendre. Une Amérique tartuffe, pseudo-puritaine, où l'alcool, les femmes en pantalon et le cinéma sont des cibles faciles pour incarner le mal et s'auto-persuader que l'on est toujours dans le camps du bien.



L'auteur dresse avec Billie un beau portait de femme, apparemment forte mais tellement seule depuis toujours, attendant en vain son âme soeur, prête à se lancer dans toute aventure professionnelle ou amoureuse, même si elle sait au fond d'elle-même que ce sera sans lendemain.



Billie se révèle rapidement attachante et particulièrement touchante dans les phases de dialogues intimes avec Amberly et Lucy, superbement rédigées avec des mots simples mais justes où sourd l'émotion.



Et enfin, un beau roman noir de meurtre et de cavale qui, noir oblige, ne peut bien se finir. Une réussite !
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Au nom du bien

Le sujet m'avait attirée - un pasteur que l'on fait chanter suite à une liaison homosexuelle - mais j'ai été quelque peu déçue par le style d'écriture un poil trop "polar" à mon goût.



Roman choral où tout s'enchaîne très vite, trop vite, Au nom du bien mise principalement sur les faits liés à l'intrigue, au détriment d'une ambiance qui aurait pu s'avérer plus pesante et plus profonde pour se hisser au niveau d'un grand thriller.



Les prémices sont là pourtant, aguichantes : on sent que l'auteur connaît son sujet, notamment les tenants et aboutissants de la pratique religieuse baptiste. Mais au final, la surface est à peine grattée et la fin .



Bref, trop court !
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Au nom du bien

Pas facile d’être un pasteur estimé par sa communauté, père de cinq enfants et marié à un modèle de vertu, et d’avoir cédé à la tentation avec un jeune homme, surtout dans une petite ville de l’Arkansas, où l’activité préférée est d’observer et de commenter ce que font les voisins et concitoyens. Richard Weatherford se retrouve ainsi face à un jeune maître-chanteur qui n’aura aucun mal à ternir sa réputation, s’il ne lui donne pas immédiatement 30 000 dollars… Le pasteur désargenté doit alors imaginer un moyen de s’en sortir.



Il faut dire que Richard Weatherford est très en vue, s’occupant de politique, il fait notamment campagne pour une ville sans alcool, ce qui déplaît à certains, tout en lui assurant la dévotion d’autres paroissiens. J’ai retrouvé des points communs avec mes précédentes lectures. Comme dans Des vies à découvert, le récit se déroule juste avant l’élection de Trump en 2016, et comme dans Des amis imaginaires, on a affaire à des personnages (certains d’entre eux) à fond dans le dogme religieux, pas loin de la dérive sectaire. La campagne présidentielle en arrière-plan enfonce bien le clou du cynisme et de l’absence de morale, quant à la religion, elle ne vient au secours du pasteur que lorsque ça l’arrange.



Je retrouve un regain d’intérêt pour les romans noirs américains, à la condition que leur cruauté ne verse pas dans la provocation et l’overdose… Et dans ce roman, je me suis délectée : Jake Hinkson a imaginé un imbroglio où l’ironie le dispute à la noirceur, où la frontière entre le bien et le mal n’est pas là où on l’imagine, et il réussit à surprendre et à passionner avec des personnages bien ignobles, pour lesquels pourtant j’ai éprouvé de l’intérêt, dans l’attente de ce que l’avenir leur réservait, en terme de honte ou de malchance. La construction passant d’un protagoniste à un autre fonctionne très bien ici, révélant les turpitudes de chacun.

Je découvre cet auteur, mais je pense que je n’en ai pas fini avec lui. Religion et crime sont les deux leitmotivs de Jake Hinkson et, si je peux dire, ça fonctionne du feu de Dieu !
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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L'homme posthume

Trois minutes. Elliot est mort pendant trois minutes, le temps que les urgentistes le réaniment. L'homme s'est introduit dans la salle de bain de son ex épouse et a avalé un flacon de pilules pour mettre fin à ses jours. Il ne souhaite pas exprimer les raisons qui ont motivées son geste. Dans sa chambre d'hôpital, il sympathise avec une infirmière nommée Felicia. Elle le convie chez elle à sa sortie d'hôpital mais la situation va vite dégénérer quand il va rencontrer les amis de la jeune femme. Après l'expérience de la mort, l'ancien pasteur va devoir affronter de nouvelles péripéties, un véritable chemin de croix.

Si certaines scènes sont marquantes par leur violence, l'intrigue est relativement simple. le roman puise sa force dans la symbolique religieuse. Le livre débute par une résurrection. le chiffre trois, omniprésent dans le récit (un personnage est même surnommé « Three »), renvoie à la Trinité. Le méchant de l'histoire se nomme Stan (Satan ?) et considère que plus le péché est grand, plus le salut est formidable. La rédemption et la miséricorde sont au coeur du roman. Malgré cela, le résultat est décevant, quelque chose ne fonctionne pas dans « l'homme posthume ». Le roman m'a semblé inachevé et au final, sa principale qualité est d'être court.
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Sans lendemain

William Dixon, dite Billie, est une jeune femme qui a l'habitude de collectionner les conquêtes féminines mais en séduisant Amberly, la plus belle femme qu'elle ait jamais vue, elle ne se doute pas un instant du pétrin dans lequel elle va se fourrer. Alors qu'elle s'imagine avoir une relation sans conséquence, la situation va vite dégénérer ….

C'est un roman que je n'ai pas su lâcher avant de connaître la fin. Plus l'intrigue avance, plus elle laisse présager le pire et j'ai frémi autant d'horreur que d'impatience devant l'enchaînement des événements qui transforment la vie de Billie en un véritable cauchemar. J'ai adoré !
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Rattrape-le !

Lu dans le cadre du challenge Gallmeister pour le mois de septembre et son thème «Un mois avec...». Je découvre cet auteur avec ce titre et serais ravie d'en découvrir d'autres... Voici pourquoi !



- Déjà l'histoire est pleine de rebondissements. Lily, jeune lycéenne pentecôtiste intégriste, est amoureuse de Peter et tombe enceinte. Ça passe mal, surtout du côté de sa belle-mère. Un enfant hors-mariage, ça fait tâche, d'autant plus pour la fille du Pasteur. Mais Peter accepte d'épouser Lily, c'est un moindre mal. Mais quand il disparaît de la circulation, tout le monde imagine qu'il a fui ses responsabilités. Lily est convaincue du contraire et se met en quête de le retrouver.



- Ensuite, les personnages sont attachants, notamment Lily, jeune fille déterminée et sûre de ses choix qui saura évoluer et se remettre en question sur certains points. J'ai aussi beaucoup aimé Allan, ce grand nounours bourru ainsi que les parents de Lily, qui la soutiennent.



- Le contexte religieux est très bien dépeint. On est au cœur de cette congrégation et de son organisation. Chacun vit sa foi et son athéisme à sa manière, sans que ce soit trop à charge ou manichéen.



- Il s'agit d'un vrai roman noir, avec de la drogue, de la violence et des méchants dedans.



- Enfin, je n'ai pas été déçue par le dénouement. L'intrigue est bien amenée, les péripéties sont plausibles.



Je retiendrai de ce roman l'humanité des personnages et la facilité de l'auteur à planter ses décors et à nous raconter une histoire avec le bon rythme. Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde.



Je repars de ce challenge avec un nouvel auteur prolifique à explorer. Ça m'a fait ma journée !
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Rattrape-le !

Roman contemporain, Lily est une jeune femme de 18 ans, enceinte, fille de pasteur, vivant dans une petite ville d’Arkansas.

Le père de son enfant, Peter, disparaît quelques jours avant le mariage.

Tout porte à croire qu’il a fugué et n’est pas prêt à assumer ses responsabilités.

Elle ne croit pas à l’abandon de Peter et pour éviter que la honte ne s’abatte elle et sa famille, elle décide alors de partir à la recherche de Peter afin de savoir ce qu’il lui est arrivé.

Elle formera un duo avec Allan, 40 ans, ancien collègue de Peter qu’elle contraint à participer à cette chasse à l’homme.

Ils vont se retrouver dans une aventure improbable et surtout dangereuse.



Jake Hinkson est devenu un auteur que j’aime suivre. Chaque roman couvre les mêmes thèmes (Arkansas, religion, périple), toutefois, il arrive à nous surprendre à chaque fois, change sa trame et se réinvente ! C’est toujours plaisant de le lire. Ce tome est toutefois celui que j’ai le moins aimé, les goûts et les couleurs ne s’expliquent pas, toutefois, cela reste du bon roman noir américain !
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