Citations de Jean Dufaux (1668)
Des fleurs pour vous mon père. Les seules à ce que je vois. Vous étiez bon, mon père, et juste. On vous oubliera donc vite…
"Les écrivains ont toujours le mot de la fin."
- Il y a Burro. Mais ils lui ont mis les fers aux pieds.
- Pourquoi ?
- Il a plongé la tête du cuistot dans la marmite. Le pauvre est mort ébouillanté.
- Le repas n’était pas correct ?
- Pas vraiment.
- Alors, Burro a eu raison.
On ne livre pas un être humain à la concupiscence de qui que ce soit.
Les astres vacillent aussi vite que les cœurs des hommes. Tout est mouvement. Rien ne reste éternellement à sa place. Des empires peuvent disparaître tandis que montent la bassesse et la corruption. Ainsi va notre monde.
L’or mène à leur perte tous ceux qui le convoitent.
- Notre ancienne captive s’est transformée en une redoutable guerrière à ce que je vois…
- Rends la liberté à une femme, elle te montrera ce qu’elle vaut.
– Mon royaume est d'ombres ! Si une veine se met à rougir au milieu des ténèbres, si un souffle fait trembler les vieilles carcasses pourries, alors, oui... moi, Bedlam, je tremble de peur... car je connais les légendes anciennes...
– les jours où les ARBRES DE VÉRITÉ refleuriront, ce qui est mort en ces terres revivra... un chant se lèvera et celui qui l'entendra pourra reprendre la lutte contre l'usurpateur...
– Celui... ou celle !
"Sois ferme, mon fils. Le monde ne te fera pas de cadeaux. Prends ce que tu peux avant de te laisser prendre."
J’ai mes démons, Rubria. Des dieux ricanent sur mon passage.
Certes, l'Espagne les avait armés pour vaincre ! Martyrs et héros, ils étaient nés pour conquérir des terres, des richesses fabuleuses... Pour parcourir les mers, enjamber des frontières, mettre à genoux des rois et des empereurs. Mais ce que l'Espagne avait oublié, c'est que même de foi et de fer, personne ne peut vaincre les légendes qui font un peuple, un continent, un mythe. Personne. Si ce n'est la nature qui donne, et qui reprend.
(...) l'égalité est un leurre.
Elle agite peut-être certains de vos contemporains, mais ... Regardez autour de vous ... Personne ici ne prétend être l'égal de son voisin. Il y a autant de fierté à s'humilier qu'à commander.
Méfie-toi des reflets ! Ils sont changeants, capricieux, égoistes.
Il n’y a qu’un monstre qui puisse en vaincre un autre.
- Tout pouvoir est condamné à s’étendre. Sinon, il périt. C’est pourquoi il ne s’embarrasse guère de scrupules. On apprend ça très tôt dans mon pays. Comme on apprend à coucher avec ceux qui le détiennent pour survivre.
Le Chül tue toute âme craintive ou chétive. Toute âme qui se berce d'illusions comme la bonté ou la charité, ces brimborions dont vivent les faibles.
p. 3
Rien dans cette ville maudite n’échappe au sang.
Rome. La ville gouffre, la ville puits, la ville marécage. Rues étroites, tordues, suintantes, chariots aux roues éclatées, cadavres de chiens aux entrailles répandues, éternels chantiers ouverts à la pluie, haleine fétide du soleil, sueur de l'ail et du vin, cortèges funèbres qui glacent, masques hilares qui hoquettent, prostituées qui étalent leurs fards, proxénètes qui couchent leurs désirs, mendiants qui cachent leur haine. Rome digère, Rome recrache. Rome ne garde rien !
- Vous êtes bien naïf. J’ai l’âme trop sale pour prier.
- Sale ?... Je ne crois pas. Il y a en toi une étincelle qui vient danser parfois au fond de tes yeux. Un appel que tu peines à dissimuler…
- Un appel ? A quoi ?
- A la rémission. A la tendresse.
Qu'est ce que la vie ? Sinon une courte flamme avant que ne retombent les cendres ?