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Citations de Jean Echenoz (753)


Voici donc qu’après le coup de l’arme à feu, figure imposée dans ce genre d’histoire comme l’a pertinemment fait observer Gérard Fulmard, voici qu’on va vous faire le coup de l’exotisme. Ne manquerait plus maintenant qu’une scène de sexe pour remplir tous les quotas – mais alors une vraie scène de sexe, bien sûr, savamment menée, moins déprimante et ratée que celle de Franck Terrail à Pigalle. Nous verrons cela plus tard. Gardons-la en réserve si l’occasion se présente.
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Je guettais un fait nouveau dans la rue Erlanger, n’importe lequel m’aurait suffi mais je sais bien qu’il ne s’en produit guère, ce n’est pas tous les jours qu’un chanteur de charme s’y jette de son balcon ni qu’un fils de famille jaune y ingurgite une étudiante blonde.
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Rassurante autant que majestueuse, non moins autoritaire que bienveillante, la moustache de Franck Terrail ne relève pas de l’assertorique mais de l’apodictique : on ne se demande pas pourquoi il l’a laissée pousser, on ne peut simplement pas l’imaginer sans elle qu’il est en train de lisser du bout des doigts tout en considérant Pannone, lui demandant encore ce qu’il fabrique mais sur un ton plus incertain, avant de s’écrouler d’un coup sur un fauteuil en sanglotant.
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[R]ien ne prédisposait à la vie politique cet homme qui est rien moins qu'un tribun. Intellectuel spéculatif peu liant, préférant l'écrit solitaire à l'oral tumultueux, Franck Terrail n'est pas plus effusif que disert, pas homme à mener campagne et s'en aller serrer des mains sur les marchés du dimanche : il n'aime ni les dimanches ni les marchés ni serrer quoi que ce soit.
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un an
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Si la présence de Victoire n'a pas duré longtemps, elle s'est quand même assez prolongée pour que s'effacent les autres présences de femmes aux environs de Ferrer. Il les croyait toujours là, l'innocent, comme si, de rechange, elles ne patientaient que pour lui. Or elles font toutes défaut, elles n'ont pas attendu, bien sûr, elles vivent leurs vies. Donc, ne pouvant rester longtemps seul, il a chercher un peu partout. Mais chacun sait qu'on ne trouve personne quand on cherche, mieux vaut ne pas avoir l'air de chercher, se comporter comme si de rien n'était.
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à propos du style echenozien :
...sur le trottoir d'en face, sous le porche d'un cours secondaire privé, trois blondes extra-légères grillaient des anglaises en
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L'acronyme DMZ, rappelons-le, désigne la demilitarized zone qui sépare la Corée du Nord de celle du Sud.
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On se souvient moins en effet que vingt-trois ans plus tard, dans la capitale du Pérou, un commando de guérilleros pesamment armés avait envahi l'ambassade du Japon dont il avait également transformé les membres du personnel en boucliers. Mais assez vite, se prenant d'affection pour ceux-ci, se laissant convaincre par leurs bonnes manières et leurs objections polies, les révolutionnaires en avaient libéré la plupart puis, cette inclination visant à la franche amitié, ceux qui devaient liquider les derniers otages en cas d'intervention policière s'en avouèrent incapables. Ce phénomène a été nommé, lui, syndrome de Lima.
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Vous souvenez-vous, mon général, de Stockolm et de Lima ? Eh bien je crains qu'on en soit là.
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Hubert Coste est plus grand que Lou Tausk, plus élancé, plus souriant, plus bronzé, plus musclé, plus tout ce qu'on peut concevoir et nous ferons grâce à sa putain de très jolie femme et de ses saloperies de merveilleux enfants. (...)
On est passés dans son bureau, Tausk y a exposé la situation. Constance enlevée, rançon demandée, photo préoccupante, menaces traditionnelles et qu'est-ce qu'on fait ? Situation à vrai dire si banale, comme on en voit tellement souvent, que nous sommes tous un peu embarrassés : Tausk par sa démarche humiliante auprès de son cadet, Hubert par ce que Tausk vient encore lui casser les pieds pour pas un rond, moi-même par une trame à ce point convenue.
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Le nom de chaque station, d’autre part, est articulé de manière neutre alors que, selon la personne ou le lieu qu’il évoque, il pourrait s’y adapter en individualisant un peu l’affaire : ce pourrait être un accent dramatique à Stalingrad, flamand à Anvers, dévot à La Chapelle ou cornélien à Rome – qui n’est plus dans Rome, elle est toute où je suis. Mais non, rien de personnel, tout le monde est traité pareil. La succession de ces deux tonalités, montante et descendante, sonne aussi comme si la voix faisait se rencontrer deux personnes au cours d’une soirée mondaine, ce qui n’a la plupart du temps aucun sens : nulle raison de faire connaître Pigalle ou Jaurès à eux-mêmes. Sauf dans l’hypothèse où l’on présenterait une femme prénommée Blanche à une autre femme prénommée Blanche, ou Alexandre Dumas père à Alexandre Dumas fils, bref.
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C’est vraiment con, a eu le temps de marmonner Gang, on y était presque.
Ces mots ont été ses derniers car, en un clin d’œil, l’homme à la hache l’a proprement décapité – vérifiant ainsi sa prémonition, quelque temps plus tôt, quand il coulait encore des jours tranquilles avec Constance. Pendant que sa tête roulait au sol, affichant une mimique boudeuse, l’homme au fusil d’assaut a pris une légère pause en regardant Pognel avec un bon sourire avant de statuer sur son destin en deux rafales. La première a foré sur le corps du boiteux une série de pointillés serrés à hauteur de la ceinture, la deuxième a complété le travail, supprimant les espaces de chair entre les pointillés, de sorte que ce sont deux moitiés de Clément Pognel qui ont basculé par terre, chacune de son côté.
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"Le soir, avant le banquet, le leader suprême en personne est apparu au son de la chanson Du même pas, écrite en son honneur par le compositeur Ri Jong-o, et provoquant instantanément une profonde courbette unanime. Massif et bedonnant, grosse tête poupine ovale homothétique à un gros buste ovale - œuf de cane sur œuf d'autruche sans aucun cou pour faire le joint -, il avançait d'un pas buté, emprunté, compensant sa petite taille par d'épaisses talonnettes sur lesquelles il marchait en balançant les bras loin du corps »

« Il a longuement salué Constance à l'aide de son sourire n°1 [...] Après quoi, revenant vers elle et lui adressant quelques mots ponctués du n°1 élargi, comme s'il la draguait l'air de rien, son épouse a jeté à la jeune femme un bref coup d'œil où se déchiffraient divers destins possibles, du camp de travail à régime sévère au déchiquetage à la mitrailleuse lourde »
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Le soir, avant le banquet, le leader suprême en personne est apparu au son de la chanson Du même pas, écrite en son honneur par le compositeur Ri Jong-o, et provoquant instantanément une profonde courbette unanime. Massif et bedonnant, grosse tête poupine ovale homothétique à un gros buste ovale - oeuf de cane sur oeuf d'autruche sans aucun cou pour faire le joint - il avançait d'un pas buté, emprunté, compensant sa petite taille comme son cher leader de père par d'épaisses talonnettes sur lesquelles il marchait en balançant les bras loin du corps.
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Le soir, avant le banquet, le leader suprême est apparu (...). Massif et bedonnant, grosse tête poupine ovale homothétique à un gros buste ovale - oeuf de cane sur oeuf d'autruche sans aucun cou pour faire le joint-, il avançait d'un pas buté, emprunté, compensant sa petite taille comme son cher leader de père par d'épaisses talonnettes sur lesquelles il marchait en balançant les bras loin du corps.
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La vie de Gloire Abgrall peut ne paraitre pas très heureuse, mais c'est elle qui l'a voulue comme ça.
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Dix pont plus loin, du côté de Bir-Hakeim, on prit à gauche vers le quinzième arrondissement un boulevard, une avenue puis un lacis de petites rues calmes jusqu'au domicile de Jouve, derrière le Kinopanorama. (pages 45-46)
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Pour les amoureux de Cyrano, en voici un autre : John Pierpont Morgane", personnage du roman d'Echenoz :
"Mais s'il ne déteste rien tant qu'être photographié, c'est moins par souci de discrétion qu'en raison de l'existence de son nez. Nul homme n'a jamais été ni ne sera jamais doté d'un tel nez, nul ne souffrira tant d'un pareil appendice énorme et violacé, fendillé de crevasses, embouteillé de nodules, parcouru de fissures, prolongé de pédoncules et embroussaillé de poils."
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[…] certains soirs, en sortant du laboratoire, Gregor prend le temps de s’attarder un moment dans les squares, spécialement à Reservoir Park où il s’achète un sachet de pop-corn pour lui et un autre de graines pour nourrir les pigeons qui le fréquentent. Il s’y rend toujours car il est toujours seul et, à la différence de ses semblables, il paraît bien plus attentif à la contemplation de ces volatiles qu’à celle des, par exemple, filles.
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