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Critiques de Jean-François Deniau (76)
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L'oubli

Dans ce joli roman de Jean-François Deniau, le héros, Claude Mader, part pour une mission professionnelle au Vietnam où il espère retrouver la trace de son père disparu depuis de nombreuses années.



C’est donc l’occasion d’entreprendre un magnifique voyage conté par une plume très riche qui emmène le lecteur dans la profondeur de la jungle qui déploie ses splendeurs naturelles, ses dangers quelquefois mortels, ses couleurs extraordinaires, changeantes même si le vert domine, et tout un ensemble de sensations, de bruits mystérieux, de chants d’oiseaux, de frôlements divers.



La confrontation de Claude avec cet environnement stupéfiant est dépeinte par l’auteur avec une qualité du choix des mots qui se déroule à chaque ligne. Nous sommes dans un monde oublié que le héros essaie de pénétrer pour découvrir le mystère qui le hante.



C’est un très beau voyage avec ce dernier texte de Jean-François Deniau, homme sage, grand voyageur, sur terre et mer, dont l'écriture fluide porte son lecteur vers l'infini.

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La lune et le miroir

Ouvrage pioché au hasard dans la médiathèque pour laquelle je travaille, c'est la couverture qui m'a d'abord attiré puis le titre et je me suis fait un devoir de le lire car ouvrage trop peu emprunté. J'étais curieuse et voulais à tout prix le découvrir avant d'éventuellement le conseiller à mes lecteurs. Ici, l'auteur nous emmène, à travers un conteur, dans un pas lointain où un jeune homme arriva un jour. Il avait l'air bon, juste et droit, ne consultait jamais sa montre et surtout tomba éperdument amoureux de ce pays si étranger au sien qu'est la France mais aussi de l'une des filles du roi. On l'accepta, l'accueillit et promit de le marier un jour, si il revenait, à celle dont il s'était éprise mais il y a des usages à respecter que cette tribu ne connaissait pas concernant les mariages..

Lorsqu'il retourne en France, ce même homme se marie quelque temps plus tard. Lui qui ne ment jamais, exception faite pour cette double-vie qu'il mène, ne pose jamais de questions si il n'y a pas de réponses, lui qui fut adulé par tous, lui qui devint roi et dut rendre la justice équitablement alors qu'il exerçait d'autres fonctions mais tout aussi honorables en France, lui qui vola le cœur des autochtones qui l’avaient accueilli, lui qui savait bien la valeur des choses et notamment qu'une vie vaut une vie va cependant tomber en disgrâce auprès de ce peuple qui l'avait élu comme faisant partie des leurs. Pourquoi ? Parce su'il a failli à sa promesse en ne respectant pas les us et usages du pays en voulant et en croyant faire le bien.



Un ouvrage un peu complexe dans lequel le lecteur a un peu de mal à rentrer au départ tant il y a justement multitude de vies et d'âmes qui s'y croisent, d'univers différents également mais, le lecteur, une fois pris au jeu, n'aura qu'une hâte par la suite, découvrir comment notre roi fut déchu et peut-être, non pas comprendre mais au moins essayer et ne pourra que s'enchanter devant la beauté de ce conte bien que cruel (comme tout conte d'ailleurs) et se laisser porter par l'écriture mélodieuse de l'auteur ! A découvrir donc !
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La Désirade

Globalement, je n'ai aucun respect pour la politique étrangère américaine et je trouve qu'à bien des égards sur le plan social les Etats-Unis sont l'exemple type d'un système injuste. Mais je méprise tout autant l'anti-américanisme primaire. L'Amérique ce n'est pas que Trump, le Maccarthysme, la guerre en Irak... L'Amérique, c'est aussi Mark Twain, John Ford, c'est une terre qui a longtemps symbolisé le possible, le rêve et l'aventure. A ce titre, je trouve que la France et les Etats-Unis évoquent trop rarement (et lorsqu'ils le font c'est à mauvais escient) le lien si particulier qui les unit. En tout cas, la France le fait trop peu, et notamment à travers la fiction. De toute façon (là je vais pas mal digresser) les artistes français ont toujours été un peu frileux à s'emparer de personnages historiques pour en faire des mythes. Les américains sont en revanche très doués pour ça. Ils sont même capables de s'emparer d'une personnalité historique, de triturer la réalité pour faire de cette personnalité un mythe puis de revenir à plus de réalisme et tirer à vue sur le mythe. Je pense notamment à la figure de Wyatt Earp qui est devenu l'incarnation du Old West. Un même cinéaste a su à la fois participer à l'ériger en mythe avant de s'amuser à le détruire. Dans le très bon classique "Règlements de compte à OK Corral" John Sturges présente Earp comme l'incarnation du type honnête et bon qui va se dresser contre des bandits sans foi ni loi (construction du mythe). Quelques années plus tard, le même Sturges réalisera l'excellent "7 secondes en enfer" dans lequel Earp est présenté de façon sans doute plus conforme à la réalité comme un vigilante brutal et la mort des hommes du clan Clanton ressemble à une exécution sommaire (déconstruction du mythe). Tout ça pour dire qu'en France on n'a pas beaucoup d'exemples de fictions osant s'emparer de telles figures historiques. Ainsi, étrangement, scandaleusement, il y a très peu de fictions s'inspirant de Jean Laffite. Vous avez vu, après ma trop longue digression je parviens à revenir sur mon histoire du lien qui unit la France et les U.S.A. Parce que qui mieux que Jean Laffite peut incarner ce lien ? Ouais bon, c'est vrai il y en a d'autres (La Fayette, Rochambeau...) mais ce Laffite, quel personnage ! Pourquoi, mais pourquoi si peu d'auteurs français se sont intéressés à lui ?! Comme il y en a très peu et que je voulais lire un roman s'inspirant de sa vie, me voilà avec cette "Désirade" dans les mains. Je ne pensais pas un jour lire un roman de Deniau qui a, pour moi, l'image d'un papy guindé. Et bien, ça aurait été vraiment dommage de passer à côté de ce roman qui est un régal.



La réussite de "La Désirade" ne tient pas seulement à l'illustre personnage qu'elle prend comme matériau de base mais aussi au talent de conteur de Deniau qui a su se saisir de ce personnage et lui donner une dimension de mythe.

"La Désirade" est un formidable récit d'aventures. Tout y est pour combler le lecteur : combats sur terre et sur mer, exotisme, romantisme... Et l'auteur sait donner du souffle à son récit. Cet aspect est vraiment enthousiasmant.

Derrière le roman d'aventures, des réflexions intéressantes sont abordées, sur la naissance d'une cité, sur les hommes guidés par une utopie...

Mais avant tout, "la Déisrade" est un très beau portrait. Deniau a offert là un magnifique hommage à cette figure flamboyante. Il le fait de façon très intelligente. L'évolution de cet homme qui va être dépassé par sa propre légende trouvera un écho dans les changements de ton du récit. D'abord la jeunesse fougueuse, exaltée, pleine de rêves, puis le temps de la désillusion, des échecs, des espoirs déçus. La 1ère partie est digne des plus grands romans d'aventure. Jean Laffite y est bouillonnant, exubérant, audacieux, séducteur, un personnage irrésistible, haut en couleurs (Errol Flynn aurait été parfait même s'il n'est pas français). La suite du récit va adopter un ton plus mélancolique. Au fur et à mesure, Laffite apparait de plus en plus désabusé. Il devient touchant et émouvant. Il a voulu ressusciter la flibuste, on a voulu y croire avec lui mais c'étaient là les derniers feux et Laffite en prend conscience. Mais Laffite reste indomptable et il aura un dernier pied de nez réjouissant :



Au cours de ma lecture, je suis passée du rire aux larmes, mon petit cœur a battu très fort (seules quelques longueurs m'empêchent de parler de coup de cœur absolu).

Maintenant , il faudrait que je lise "la baie des maudits" de Alain Dubos qui s'inspire également de Laffite et puis... et puis voilà. Il n'y a, à ma connaissance, pas d'autres romans s'intéressant à cet homme bigger than life. Merde, ce type a tout de même sauvé La Nouvelle Orléans aux côtés d'un futur président des U.S.A ! Quand je vous dis que c'est une honte de ne pas s'emparer d'un tel personnage. Auteurs français, allez-y, saisissez-vous de Laffite pour construire un mythe. Et pourquoi pas ensuite le déconstruire (ses activités dans le cadre de la traite des esclaves). Mais d'abord le construire...

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L'oubli

Claude Mader est eurasien, né d'un père militaire disparu dans la jungle pendant la guerre d'Indochine et d'une mère vietnamienne qu'il n'a jamais connue.

Une banale scène de ménage avec son épouse et la proposition d'une mission scientifique vont réveiller ce grand enfant réservé, enfermé dans sa vie étriquée.

Il part alors pour le Vietnam, officiellement pour tenter de délimiter les frontières de l'ancien empire Champa, et officieusement dans le but secret de retrouver son père disparu depuis 1951.

Son expédition le conduit au cœur de la jungle vietnamienne dans une incroyable quête qui le métamorphosera en profondeur…



Ecrivain, académicien, journaliste, ambassadeur, ministre, navigateur…quelle vie n’a donc pas vécue Jean-François Deniau (1928-2007) cet homme épris de voyages et de navigation ?

Avec « L’Oubli » il nous livrait pourtant son dernier texte, entreprenant le grand et ultime voyage, juste au moment de la parution du roman en 2007.

Un roman qui résonne alors comme un testament mais au titre qu’on ne conçoit pas prémonitoire tant Jean-François Deniau étaient de ces être qui marquent les esprits par leur engagement, leurs actions et leur vision de monde.



Comme « Tadjoura » ou « La lune et le miroir », « L’oubli » est encore l’occasion d’une très belle invitation au voyage, cette fois sur les traces de l'ancien empire Champa au Vietnam, une civilisation mystérieusement disparue après 10 siècles de splendeur et de domination prestigieuse.

Talentueux conteur, l’auteur ne met guère de temps à nous plonger dans le labyrinthe d’un pays où, entre opulence et pauvreté, il prend plaisir à nous immerger dans les effluves subtils et raffinés des quartiers riches et dans les remugles pestilentiels des bas-fonds populaires.

Au Vietnam d'aujourd'hui et son festival de bruits, de couleurs et d’odeurs, se mêle le Vietnam d'autrefois, le passé communiste, la guerre d'Indochine, les affres des militaires...



Puis c’est l’expédition dans la jungle vietnamienne qui nous transporte, à la suite des trafiquants d’animaux, dans un univers démesuré et menaçant où la nature, comme devenue folle, s’exhibe dans toute sa splendeur émeraude et ses mille dangers. Arbres millénaires, marécages, humidité, enchevêtrement de branches et de troncs, un territoire que l’on dirait presque hors de temps et dans lequel la présence de l’homme se réduit à quelques malheureux ossements et à cette tour penchée émergeant de la brume, vestige d’une civilisation depuis longtemps disparue.



Ici l’oubli est partout, dans l’entrelacs des herbes et des lianes, dans les débris poreux d’une jonque abandonnée, dans le silence oppressant seulement perturbé par le criaillement inquiétant des oiseaux de la canopée, ou dans ces rares peuplades que le temps semble avoir volontairement oublié et qui, isolées au cœur de la forêt, vivent dans de rudimentaires habitats de roseaux et de palmes construits sur pilotis…

Il faudra alors tout le courage et la ténacité du personnage principal Claude Mader, décidé à éclaircir le mystère de la disparition de son père, pour arriver à déjouer tous les périls de la jungle des hauts-plateaux vietnamiens.

Un parcours initiatique que le jeune homme est prêt à mener coûte que coûte et que nous vivons avec lui, envahis autant par la beauté des lieux que par l’aura de mystère qui règne sur ces régions humides et marécageuses.



Alliant la quête initiatique à l'exploration et à la découverte, ce joli roman au rythme vif et entraînant, à l'écriture fluide, limpide et visuelle, est un beau moment de dépaysement ouvrant sur des horizons nouveaux et bienvenus.

Une lecture bien agréable comme un voyage au bout du monde…

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Le secret du roi des serpents et autres con..

Des contes à dormir debout et des contes pour ne pas dormir du tout. Des contes destinés aux petits pour qu'ils deviennent grands. Des contes pour les grands afin qu'ils retrouvent cette parcelle d'innocence. Des contes ayant pour sujets des animaux ou des enfants et même le diable. Des contes pour être happé, subjugué ou pour rêver, se faire peur, trembler.

7 contes. C'est le premier qui donne le ton et son titre à ce recueil : le secret du roi des serpents.

Un jour, en Sologne, un berger aux cheveux jaune comme les pattes de ses moutons entend un grésillement dans le bois voisin. C'est la chaleur qui a enflammé des brindilles et de la bruyère. Pris au piège au milieu du cercle de feu : un serpent.

- Sauve-moi !

Le berger prend son long bâton de berger et le serpent s'enroule autour.

- Vite cours jusque chez moi pour soigner mes blessures. Mon père c'est le roi des serpents, il te récompensera. Mais refuse les richesses qu'il te proposera. Demande-lui ce qu'il a de plus précieux. Demande-lui son secret.

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La bande à Suzanne

Une bande d'adolescents en manque de repaire dirigée par une nana aux jambes magnifiques : Suzanne. Tous sont amoureux d'elle. Elle, elle est impitoyable, à un charisme débordant, chevauchent une Norton 500 commando, une bête de légende. Les plus jeunes roulent en mobylette, les plus âgés ont des 125 cm3. Tous obéissent à des règles très strictes promulguées pas Suzanne, ils ont le droit aussi à des rites de passages.

C'est l'un deux qui racontent cette histoire alors qu'il est aux assises pour meurtres. Les petits vols du début ont vite dégénéré en tueries gratuites.

Un très court roman, cent-dix pages écrites en gros caractères. La lecture est rapide, intense, comme ces jeunes qui brûlent la chandelle par les deux bouts. On est capté par ce groupe qui bifurque rapidement vers de plus en plus de violence gratuite.

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L'Atlantique est mon désert

l'auteur, homme politique brillant, vient de faire un infarctus alors qu'il déjà atteint d'un cancer du poumon métastasé. il fait le bilan de sa vie et se lance un défi : traverser l'atlantique en bateau.

il ne tient pas à prouver quoi que ce soit sur le plan sportif ou autre défi, il réfléchit dans la solitude de la mer qu'il aime tant, avec laquelle il est en union, sur sa vie, ce qu'il en a fait, ses rêves d'autrefois, ce qu'il a réalisé ou non, où il en est spirituellement.

c'est très bien écrit, et il nous invite à une réflexion profonde sur la façon dont nous menons notre vie, sur le sens que nous voulons lui donner..., est-ce qu'on la subit ou se prend-on en mains pour diriger son destin.
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L'île madame

« Tadjoura »m’avait laissé sur ma faim… Non pas que je n’avais pas aimé, bien au contraire, rien que la prose de Jean François Deniau vaut à elle seule le « déplacement ». Douze personnes. Non, pas comme les douze apôtres où une caisse de grand cru. Non, comme les douze mois de l’année dont chaque membre porte le nom. Douze personnes qui furent les témoins du siècle constituent le Cercle des douze Mois : ils se réunissent et se racontent. Enfin, douze… Onze plutôt… Un drame est survenu ; il faudra élire un nouveau membre, et ce sera une femme, Août.



« L’île Madame », comme « Tadjoura » auquel il fait suite continue le verbatim des réunions des douze, de Janvier à Juin. Douze personnages improbables pour six récits tout aussi improbables. On aborde ici la politique, la géopolitique, les anecdotes de palais. Et même l’amour avec un grand A. Qui est vraiment cette Août que tout le monde semble si bien connaître, soit pour avoir été proche (très proche, pour certains…) où avoir espéré l’être ?



En plus des histoires révélées par les différents participants, celle d’Août n’est pas la moins digne d’intérêt. Une femme de pouvoir dans toute sa splendeur !



J’avais aimé « Tadjoura », c’est aussi le cas pour cette « Ile Madame ». Il me reste le troisième volume, « Le grand jeu » et le Cercle des douze Mois sera bouclé.

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Tadjoura

Douze anciens aventuriers de la guerre, de la politique, des océans… se réunissent une fois par mois et se racontent. Ou plus exactement racontent des tranches de vie, de leur vie, exemplaires et véritables. A leurs yeux, la vie est plus intéressante que toutes les littératures… Telle est, en gros la présentation éditeur en quatrième de couverture, complétée d’un avertissement de l’auteur : « Toute personne qui croirait se reconnaître ou reconnaître quelqu’un dans ce récit est priée de se reporter à la couverture où est imprimé très clairement le mot : roman. » le cadre est posé.



Invention, réalité… Qu’importe. « Tadjoura » est composé de huit parties, dont une, « L’homme sauvage » présente l’assemblée des douze, comme les mois de l’année dont ils portent le nom : 11 hommes, une femme, Août… Cette table ronde un peu spéciale se réunira tous les mois, à la convocation d’un membre qui recevra tous les autres en un lieu et sur un thème qu’il décidera :

- Juillet : « Pose et dépose », dans l’immédiat après seconde guerre mondiale ; un terroriste doit poser une bombe au parlement anglais… et la déposer !!!???

- Août : « Le coup de dés du Dr M. », la libération d’otages en Afghanistan peut ne dépendre que d’un coup de dés…

- Septembre : « La boite à cigares », où comment un cadeau banal peut provoquer une véritable hécatombe en forme de vendetta…

- Octobre : « Trop tard », ici on parle de courage… celui de dire non…

- Novembre : « Qui tient qui ? », encore le courage. Cette fois, celui d’accepter une mort certaine dans la dignité… des espions retournés ou non, qui sait ? Qui tient qui ?

- Décembre : « La tempête ». Cette fois la réunion aura lieu sur l’île d’Ouessant, malgré la tempête qui s’acharne sur la côte bretonne… Le suicide d’un des membres, une démission, un vote…

- Tadjoura : Janvier convoque l’assemblée à Tadjoura…

Huit récits teintés de l’expérience professionnelle de l’auteur : n’a-t-il pas été ministre et diplomate ? On fréquente les guerres qui ont ensanglanté le monde du XXème siècle, Israël, l’Afghanistan…



Malgré l’intérêt de tous ces récits et le talent de Jean François Deniau pour nous les faire vivre, c’est quand il évoque la mer et les bateaux que l’auteur m’attrape. Justement, ici, « La tempête » est remarquable… On sent Deniau dans son milieu : le vocabulaire se fait marin, précis, efficace… Un régal !

Il me tarde de poursuivre cette lecture avec « L’île Madame » qui traite des réunions de Janvier à Juin. Je parle bien sûr des mois de l’année, mais aussi des personnes qui se cachent derrière ces pseudonymes…

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Un héros très discret

1945. Albert Dehousse, vit avec sa mère dans le nord de la France. Sa vie est terne, et même cette seconde guerre mondiale qui s'achève, il l'a vécut de façon passive.Mais Albert rève d'une vie pleine, d'être un homme reconnu et aimé. Il décide de monter à Paris et de devenir quelqu'un dans cette période trouble. Formidable mystificateur, il s'invente un passé glorieux. Son charisme et sa discrétion vont lui permettre de tutoyer son rêve.

La grande force du roman de Jean-François Deniau est de faire du mensonge le coeur de son roman à la fin d'une période ou toutes les impostures pouvaient trouver crédit.

La supercherie de Dehousse est tellement énorme qu'elle fonctionne au delà de ces espérances. Deniau rend parfaitement l'ambiguité du mensonge, notamment dans le cynisme, il décrit l'état de doute et de trouble qui permirent à certaines personnes un retournement de veste spectaculaire. Deniau dresse le portrait d'un homme affabulateur avec un sens de romanesque de réalisme et de justesse subtilement dosé. Et pose une question intéressante : jusqu'ou peut-on aller dans le mensonge ? Chacun apportera sa réponse.
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Tadjoura

Douze anciens aventuriers, baroudeurs, diplomates, politiques, etc, ont pour habitude de se réunir chaque mois pour se raconter des histoires vécues. Ce club des douze, depuis toujours très « masculin » va accueillir une femme, à la surprise de chacun qui pensait être le seul à l’avoir coopté. Ils s’aperçoivent qu’ils ont tous été amoureux d’elle à un moment ou a un autre de leur vie. Cela ne manquera pas de semer le trouble entre ces onze hommes.

Jean François Deniau, comme il sait le faire, profite de cette trame pour nous conter des histoires dont on ne sait jamais trop ou se situe la limite entre le vécu ou le romancé.

Voici une œuvre présentée avec le talent et la capacité d’écriture de J.F. Deniau qui une fois de plus fait mouche : Les anecdotes sont intéressantes, l’analyse des sentiments et des relations entre les membres du club sont finement décrites. (Ce n’est pas sans rappeler certaines techniques de Jean d’Ormesson). C’est un grand roman, comme je les aime.

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La mer est ronde

J’ai lu ce livre il y a fort longtemps, comme tous ceux de cet auteur en dehors de ses traités techniques sur l’Europe ou l’économie. J’aime sa plume si poétique, ses descriptions qui m’ont toujours fait voyager. En ce moment je lis un roman fantastique un peu hermétique dans lequel je m’ennuie… bon le plus simple serait peut-être de l’abandonner, mais je ne le fais jamais. J’ai donc ressorti ce vieux livre adoré de son étagère à l’occasion d’un challenge sur notre forum. J’ai quitté l’Angleterre et son climat glacial pour une pause sur les mers et océans du globe.



L’auteur y partage quelques unes de ses nombreuses expériences. C’est un livre pétri d’humour, de poésie et d’humanité. Il nous raconte les différentes étapes du voyage, la première commençant par le rêve et le projet du périple. Il navigue un mois par an mais en rêve le reste de l’année, il sait nous faire partager ce rêve. Je n’ai jamais mis les pieds sur un voilier en vrai, même si j’en vois de nombreux sur notre beau lac, mais j’ai souvent vogué grâce à ses livres.



On visite des coins inconnus, on rencontre d’autres marins et surtout on est emporté par la force et la magie de ce récit. Il y a de nombreux termes techniques, mais là, aussi il sait leur donner une poésie sans jamais être rebutant. Les chapitres sont courts et se lisent vite. Il s’agit de souvenirs divers et non d’un seul voyage, on peut donc lire chaque chapitre comme une petite nouvelle et savourer le récit peu à peu. Je l’ai déjà lu au moins trois ou quatre fois et je ne m’en suis jamais lassée, une de mes madeleines de Proust en quelque sorte.


Lien : https://patpolar48361071.wor..
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Nos marins

Préfacé par Jean-François Deniau, ce recueil de textes est atypique car il est consacré, non à la mer, mais à "Nos marins". Pourtant les noms évoqués ne sont pas ceux qui le sont d'habitude.

Original, donc. Et signé par des plumes, presque toutes, talentueuses.

Jean Michel Barrault, historiographe de mer, nous parle de Jacques Perret, un écrivain, un homme de la terre, un biffin mais qui aima la mer par dessus-tout et qui nous offrit quelques-une de ses plus belles pages avec, entre autres, "Le vent dans les voiles", "Mutinerie à bord" et "Rôle de plaisance", un livre à "déguster avec lenteur" pour que le plaisir ait le temps de s'installer...

François Bellec, de l'académie de Marine, nous fait l'éloge du marin anonyme qui a pour nom Jean Abgral, qui est natif de Recouvrance, à moins qu'il ne se prénomme Jean Faudil, qu'il soit de Brest ou finalement de Lorient....

Didier Decoin nous ramène aux premiers jours de 1914, dans les Highlands pour nous évoquer la destinée aventureuse de Sir Ernest Shackleton. Puis, Jean-François Deniau part à la rencontre du chevalier Paul.

Michel Déon, Olivier Frébourg, Bernard Giraudeau, Yves la prairie, Michel Mohrt, Erik Orsenna, Bertrand Poirot-Delpech, Patrick Poivre d'Arvor - qui joue, peut-être, la seule fausse note de ce petit recueil - et Jean-Christophe Rufin nous convient, l'embarquement accompli, à terminer le voyage sur des accents salés.

S'il est original par le choix de ses sujets, ce livre reste, tout de même, un petit ouvrage. Il ne vous remuera pas et ne vous projettera pas, bord sur bord, sur des océans d'émotions.

Il vous procurera une petite brise de plaisir qui vous ramènera au port.

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Un héros très discret

"Comment un homme a réussi à s'inventer une autre vie que la sienne, plus belle, plus haute, voilà ce que j'ai entrepris de raconter."



Un zeste d'emploi du temps (pour la tromperie) et d'Un traître (pour le personnage trouble), Un héros très discret dessine le parcours hors du commun d'un type brillant et banal à la fois. Enfermé dans une existence sans intérêt, Abert Dehousse, un soir, saute dans un train. Il a saisi une occasion. Pour beaucoup, comme Joanovici qu'il croise d'ailleurs, ça a été la guerre - pour lui, ce sera la Libération. Il aurait pu, comme tant d'autres, être un héros.



"Il préfère ignorer qu'il tentait de vendre des textiles aux collectivités, pendant que d'autres prenaient de tels risques et mouraient fusillés dans les fossés des forts. Il n'a d'yeux que pour les survivants. Des inconnus qui n'étaient rien, et qui sont tout."



Il se fait dès lors le mortier et le pilon de son propre personnage. Avec une habileté et une duplicité confondantes, Albert Dehousse parvient, au travers d'une stratégie imparable, à se hisser aux sommets de la hiérarchie des autorités militaires d'occupation en Allemagne. L'histoire de cette irrésistible ascension fascine autant qu'elle questionne. Mélange de sous-entendus et de demi-mensonges, le style Dehousse renvoie aux autres ce qu'ils veulent voir - et il a toujours une pirouette pour se tirer des mauvais pas. "Ce qui ne veut rien dire, laisse entendre beaucoup, sans être un mensonge. La technique Dehousse".



Le roman, construit sur le lien entre vérité et mystification, joue sans cesse sur l'ambiguïté du personnage et de son destin. Les qualités littéraires de l'écriture se conjuguent avec l'intérêt de la réflexion sur le vrai, le vraisemblable et l'invention. Génial escroc, brillant imposteur, le personnage élaboré par Deniau n'en demeure pas moins attachant par son désir de réussir sa vie. Simple, efficace, et passionnant J'ai hâte de découvrir le film (son premier) qu'Audiard en a tiré.



"Quand une mécanique est lancée, même à partir d'un mensonge, rien ne peut l'arrêter. Très vite les acteurs, hommes et femmes, pris par le mouvement, sont dépassés. La vérité n'a plus d'importance : c'est seulement la vraisemblance au départ qui comptait."
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
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La Désirade

On sait peu de choses sur le légendaire Jean Lafitte, personne ne sait vraiment où il est né, (Bordeaux, Bayonne, Biarritz, Saint Domingue ?) ni où et quand il serait mort. Que sait-on vraiment de lui ? Il s'agissait d'un pirate écumant le golfe du Mexique pour s'emparer de navires essentiellement négriers dont il revendait à son profit les tristes cargaisons. Il amassa une fortune considérable et reste célèbre aux Etats-Unis pour avoir, à la tête de ses canonniers, repoussé les Anglais qui voulaient s'emparer de la Nouvelle Orléans lors de la seconde guerre d'Indépendance en janvier 1815. Hollywood lui a consacré trois films et un parc national porte son nom, à l'emplacement même où il avait établi son camp, la réserve de Barataria, à proximité du delta du Mississipi. On visite encore aujourd'hui, rue Bourbon à La Nouvelle Orléans, la maison qu'il s'y était fait bâtir.

Tout le reste est légende, ses débuts de mutin puis de capitaine, ses amours, ses descendants (en eut-il ?), ses trésors (que certains prétendent toujours enterrés sur le littoral du Texas ou de la Floride), sa société utopique de Galveston, ses rencontres avec Engels et Marx dont il aurait (pourquoi pas ?) financé la parution du Capital. Rien n'est avéré, tout est possible et Jean-François Deniau, qui était un bon marin* et un bon écrivain s'est emparé de la légende pour en faire un très bon roman d'aventures. Le pirate devient corsaire, le négrier se fait discret et nous voilà embarqués à bord d'un brick hollandais rebaptisé La Désirade pour quelques heures de navigation sous haute tension. Si l'on accepte de lire un scénario hollywoodien en technicolor, c'est très réussi. En bon marin qu'il était l'auteur nous livre les meilleurs moments du roman sur les flots, en particulier dans la description d'un navire de commerce traversant un cyclone. A cette occasion, j'ai presque eu l'impression de comprendre la différence entre navigation à la cape et navigation à la fuite. Le reste du temps, on abat la mâture pour éviter d'enfourner, on canonne, on vire de bord, on passe au près serré (je fais l'intéressant mais je n'y connais rien) avant d'explorer la Floride au milieu des Indiens Séminoles, de boire du champagne en prison ou d'ouvrir le bal du gouverneur à La Nouvelle Orléans.

Une lecture très agréable et distrayante.



* En 1995, après un triple pontage, âgé de 67 ans, il effectue une traversée de l'Atlantique à la voile accompagné du champion olympique de voile Nicolas Hénard. Il est élu à l'Académie de Marine, en 1999, en remplacement d'Éric Tabarly. En 2003, il fonde le groupe des « Écrivains de Marine ».

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Ce que je crois

La vie de Jean-François Deniau a quelque chose de pas banal.



Tour à tour ministre, marin, ambassadeur, il a parcouru le monde et les mers...

Mieux : on le découvre, dans ce livre, miraculé ; victorieux d'un cancer et d'une faiblesse cardiaque à force de volonté et de combat...

Combat également au service des plus faibles, sur les théâtres où s'écrit l'histoire sanglante du siècle comme l'Afghanistan ou l’Érythrée.



Jusqu’à son ultime souffle en 2007, Jean François Deniau aura livré bataille, en combattant farouche et obstiné. Son « Ce que je crois » en est l’illustration même…



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L'île madame

Dans les six récits de ce livre j’ai retrouvé avec bonheur la plume de Jean-François Deniau que j’avais tant savouré dans les deux tomes de ses Mémoires de 7 vies, ‘’Les temps aventureux’’ et ‘’Croire et oser’’.

Ambassadeur, ministre, marin, baroudeur et académicien… tout cela donne une plume distinguée, alerte, imaginative, drôle et imprégnée d’appétit de vivre, voire philosophique à l’occasion. Mais cela transparaît moins dans ces courts récits que dans les livres de mémoire de l’auteur.

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L'Atlantique est mon désert

Je ne lis pas que des polars. Je vous présente mon livre de chevet, du moins mon livre de chevet dans les mauvais moments.



Je suis une grande admiratrice des livres de Jean François Deniau, ce que vous savez déjà déjà puisque j’ai réalisé un savon hommage nommé Tadjoura d’après le titre d’un de ses romans. Si j’ai lu pratiquement tous les livres de Deniau (je ne pousse pas l’admiration jusqu’à me plonger dans ses ouvrages techniques consacrés au marché commun en 1957 ou au traité Euratom en 1958), ce petit livre a une valeur toute particulière pour moi.



Son oeuvre se divise en écrits autobiographiques et ouvrages de fiction. Je ne résisterai sans doute pas au plaisir de vous parler de ses romans un autre jour, mais parlons de ses textes autobiographiques aujourd’hui si vous le voulez bien.



Il a publié ses mémoires en trois volumes dans les années 1990 à 2006, mais ce petit livre sorti en 1996 occupe une place à part dans son oeuvre. Il y raconte la galère traversée durant l’été et l’automne 1995.



Le livre commence sur un beau jour d’été. Le Figaro lui propose de partir faire un reportage sur les traces d’un héros littéraire qui a compté dans sa vie. Il choisit Lord Jim de Conrad, mais le magazine n’accepte pas qu’il aille faire un reprotage sur la côte est de Bornéo. Deniau se rabat donc sur Fabrice del Dongo, le héros de la chartreuse de Parme de Stendhal. Il part donc pour un voyage en Italie (lac de Côme, Milan et Parme) et à Waterloo, raisonnable, non? Mais on ne suit pas un héros de roman qui s’est voué au coeur, rien qu’au coeur sans danger. Et la crise cardiaque de terrasser notre héros sur une autoroute italienne. Il pense sa dernière heure arrivée, mais finalement les secours arrivent à temps et le voilà rapatrié d’urgence à Paris.



Comnence alors un été de calvaire passé à lutter contre la mort puis à réapprendre les gestes essentiels de la vie courante. Au fond du trou, il se fait la promesse que s’il s’en sort il traversera encore une fois l’Atlantique à la voile.



Il se remet lentement et prépare son voyage. Sa santé est trop fragile pour qu’il puisse réaliser son projet tout seul et il embarque finalement le 11 novembre 1995 en compagnie de Nicolas Hénard, double champion olympique de voile. Le voyage est est prétexte à revisiter les épisodes marquants de sa vie et à de magnifiques descriptions marines dans la veine de La mer est ronde. Ses lecteurs fidèles se retrouvent en terrain connu et comme il le dit dans la lune et le miroir, si entendre une nouvelle histoire est une joie, réentendre une histoire qu’on connaît déjà et qu’on aime est un vrai bonheur.



Ce livre est une petite merveille, la musique des mots y est exquise comme dans tous les ouvrages de Deniau et les lecteurs fidèles de son oeuvre sont en terrain connu, comme des enfants qui aiment à entendre la même histoire avant de s’endormir. D’ailleurs ces répétitions sont typiques de l’oeuvre de Deniau, on trouve plusieurs fois les mêmes anecdotes dans des contextes variés, ce sont des épisodes autobiographiques qu’il reprend dans ses romans. Mais surtout ce livre est une formidable leçon de vie et de courage, un livre qu’on pourrait résumer par une citation de l’auteur: « Si l’espoir est un pourcentage mathématique, l’espérance est une vertu ». Une leçon d’espérance donc.



Ce livre m’a accompagnée dans tous mes mauvais moments depuis près de 15 ans. Et si par chance, je n’ai pas remis le nez dedans depuis plus d’un an, je l’ai toujours à portée de main. J’y ai aussi trouvé la sérénité qui m’a permis de prendre certaines décisions pas faciles. Si j’aime tous les livres de Deniau, d’ailleurs la photo qui illustre la bannière de mes deux blogs est celle de la page d’entrée de son site, ce livre-là a une place toute particulière dans mon coeur. Je l’ai souvent offert à des amies qui traversaient une mauvaise passe.
Lien : https://patpolar48361071.wor..
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Histoires de courage

Deniau dissertait en 2000 sur la notion de courage en multipliant les exemples. Le courage qui permet d’affronter l’adversité, de vaincre la peur, et d’aller à contre courant de d’une pensée toute faite. Un beau sujet, mais un livre qui ne m’avait pas convaincu.
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L'oubli

Voilà un bon petit roman comme je les aime !



Lecture facile et rapide, riche en événements rassemblant deux histoires, deux disparitions : un homme disparu pendant la guerre d'Indochine et un Empire, l'empire Champa ayant brillé pendant 10 siècles.



Claude Mader, Eurasien, né d'un père militaire d'origine allemande et d'une mère Annamite, est chercheur scientifique dans les peuples disparus. Il est mandaté par un musée d"une mission au Vietnam afin de retrouver le tracé des terres de l'Empire Champa. Cette aventure humaine est un retour aux sources, d'autant plus que Claude a en sa possession une vieille photographie de son père en légionnaire se trouvant près d'un vestige très mystérieux.

Secrètement, il profite de sa mission professionnelle pour retrouver son père. Ses recherches le mèneront dans la jungle profonde Vietnamienne de tous les dangers.

L'expédition nous transporte dans une nature exubérante avec les trafiquants d'animaux sauvages, arbres millénaires, humidité, lianes, insectes jusqu'à cette case où vivent la vieille femme et cette jolie fille à la peau si douce. Puis enfin , ce vestige mystérieux, cette tour penchée où tout commence et tout se termine.



J'ai beaucoup aimé la plume fluide de Jean-François Deniau.

Un roman initiatique poignant, merveilleux voyage à l'autre bout du monde, rempli d'émotions, de douleurs, de souffrances et de surprises.

Je me suis plongée dans cette jungle austère partageant l'expédition de Claude avec beaucoup d'émotion au fil des chapitres.

Un livre court mais riche visuellement parlant, à lire pour une évasion totale de notre monde turbulent.



L'oubli ... un roman qu'on n'oublie pas...
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