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EAN : 9782253149798
288 pages
Le Livre de Poche (15/01/2001)
3.47/5   51 notes
Résumé :
Douze aventuriers, douze amis, plus tout à fait des jeunes gens – le plus jeune a largement dépassé la quarantaine. Il leur reste des souvenirs et un plaisir certain à se raconter, chaque mois, des histoires. Dans cette confrérie très fermée qui porte le nom du Cercle des douze mois, le principe premier exige de ne raconter qu'"une histoire extraordinaire, exemplaire et vraie". Une histoire héroïque où se m... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Douze anciens aventuriers de la guerre, de la politique, des océans… se réunissent une fois par mois et se racontent. Ou plus exactement racontent des tranches de vie, de leur vie, exemplaires et véritables. A leurs yeux, la vie est plus intéressante que toutes les littératures… Telle est, en gros la présentation éditeur en quatrième de couverture, complétée d'un avertissement de l'auteur : « Toute personne qui croirait se reconnaître ou reconnaître quelqu'un dans ce récit est priée de se reporter à la couverture où est imprimé très clairement le mot : roman. » le cadre est posé.

Invention, réalité… Qu'importe. « Tadjoura » est composé de huit parties, dont une, « L'homme sauvage » présente l'assemblée des douze, comme les mois de l'année dont ils portent le nom : 11 hommes, une femme, Août… Cette table ronde un peu spéciale se réunira tous les mois, à la convocation d'un membre qui recevra tous les autres en un lieu et sur un thème qu'il décidera :
- Juillet : « Pose et dépose », dans l'immédiat après seconde guerre mondiale ; un terroriste doit poser une bombe au parlement anglais… et la déposer !!!???
- Août : « le coup de dés du Dr M. », la libération d'otages en Afghanistan peut ne dépendre que d'un coup de dés…
- Septembre : « La boite à cigares », où comment un cadeau banal peut provoquer une véritable hécatombe en forme de vendetta…
- Octobre : « Trop tard », ici on parle de courage… celui de dire non…
- Novembre : « Qui tient qui ? », encore le courage. Cette fois, celui d'accepter une mort certaine dans la dignité… des espions retournés ou non, qui sait ? Qui tient qui ?
- Décembre : « La tempête ». Cette fois la réunion aura lieu sur l'île d'Ouessant, malgré la tempête qui s'acharne sur la côte bretonne… le suicide d'un des membres, une démission, un vote…
- Tadjoura : Janvier convoque l'assemblée à Tadjoura
Huit récits teintés de l'expérience professionnelle de l'auteur : n'a-t-il pas été ministre et diplomate ? On fréquente les guerres qui ont ensanglanté le monde du XXème siècle, Israël, l'Afghanistan…

Malgré l'intérêt de tous ces récits et le talent de Jean François Deniau pour nous les faire vivre, c'est quand il évoque la mer et les bateaux que l'auteur m'attrape. Justement, ici, « La tempête » est remarquable… On sent Deniau dans son milieu : le vocabulaire se fait marin, précis, efficace… Un régal !
Il me tarde de poursuivre cette lecture avec « L'île Madame » qui traite des réunions de Janvier à Juin. Je parle bien sûr des mois de l'année, mais aussi des personnes qui se cachent derrière ces pseudonymes…
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Douze anciens aventuriers, baroudeurs, diplomates, politiques, etc, ont pour habitude de se réunir chaque mois pour se raconter des histoires vécues. Ce club des douze, depuis toujours très « masculin » va accueillir une femme, à la surprise de chacun qui pensait être le seul à l'avoir coopté. Ils s'aperçoivent qu'ils ont tous été amoureux d'elle à un moment ou a un autre de leur vie. Cela ne manquera pas de semer le trouble entre ces onze hommes.
Jean François Deniau, comme il sait le faire, profite de cette trame pour nous conter des histoires dont on ne sait jamais trop ou se situe la limite entre le vécu ou le romancé.
Voici une oeuvre présentée avec le talent et la capacité d'écriture de J.F. Deniau qui une fois de plus fait mouche : Les anecdotes sont intéressantes, l'analyse des sentiments et des relations entre les membres du club sont finement décrites. (Ce n'est pas sans rappeler certaines techniques de Jean d'Ormesson). C'est un grand roman, comme je les aime.
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C'est l'histoire d'un cercle de 12 personnages ayant en commun d'avoir vécu des vies assez extraordinaires. La règle de ce cercle (qui se renouvelle par cooptation) est que tour à tour, chaque membre invite les autres à un repas où il leur racontera une histoire vraie...
Par ce biais JF Deniau, qui a travaillé longtemps pour les affaires étrangères, se permet de raconter quelques petites histoires, toutes assez incroyables, dont le lecteur se demande chaque fois si elle est vraie ou pas.
Deniau a un petit coté élitiste qui peut agacer, mais je dois dire que pour ce livre, ça fonctionne incroyablement bien et que les histoires qu'il conte ne peuvent avoir été vécues que par des gens ayant eu une place très haute dans la diplomatie internationale. Donc l'élitisme est indispensable.
Et comme Deniau est un magicien de l'écriture, il arrive à construire un excellent "roman" autour de ces histoires "vraies", qui constituent à mon sens le centre du livre.

Ce roman m'a fasciné (mais est ce bien un roman?) tout comme le tome 2/3 ("l'île madame"). Par contre je ne conseille du tome 3/3 ("le grand jeu") que la première histoire "vraie"
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Un roman étonnant et passionnant.
Mais, au fait, est-ce vraiment un roman ?
Jean-François Deniau, homme aux multiples vies (ministre à plusieurs reprises, ambassadeur, commissaire européen, journaliste, écrivain, membre de l'Académie française, navigateur de haute mer, etc.) et dont les mémoires s'intitulent d'ailleurs "Mémoires de 7 vies", a vraisemblablement nourri son roman de faits dont il a été l'acteur, le témoin ou le confident.
Chaque mois, un cercle de 12 aventuriers, qui se renouvelle par cooptation et à qui est attribué le nom d'un des mois de l'année, se réunit autour d'un dîner : l'un d'eux y raconte alors une histoire extraordinaire, exemplaire et vraie. La réalité dépassant la fiction, on se surprend à chercher quels personnages réels peuvent bien se cacher derrière ces pseudonymes.
Ce cercle, jusqu'alors exclusivement masculin, va bientôt accueillir une femme, sans que ses membres se soient concertés. Chacun pensait pourtant être le seul à avoir voté pour elle. Tous vont alors comprendre qu'ils ont été, à un moment de leur vie, amoureux d'elle...
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Je l'ai, en fait, relu. Car, je ne me souvenais plus de l'avoir lu. Comme quoi, il ne m'a pas laissé un souvenir impérissable.

Mais après quelques pages, je me suis souvenue de ce club des 12 hommes mystérieux qui, chacun à son tour, racontait une ou plusieurs anecdotes sur des personnes rencontrées dans le cadre de leurs "aventures" légales ou illégales.

Parmi les points indéniablement positifs : la verve de Jean-François Deniau, la richesse de son vocabulaire, de ses descriptions, sa capacité à nous faire découvrir des coins perdus de la planète. Et puis, on apprend plein de choses.

Parmi les points plus négatifs : à un moment donné, on s'y perd totalement... trop d'anecdotes tuent l'anecdote. Donc, je me suis aperçue qu'au bout d'un moment ma lecture était moins concentrée et que je survolais, pour en terminer le plus vite possible.

Et puis, c'est vrai, ce Club des 12 mois concentre la quintessence de l'âme masculine (avec ses clichés, mais aussi sa suffisance, son arrogance, ses limites) ... au point que sans y prendre garde, l'auteur (volontairement ou involontairement ?) fait du seul personnage féminin "Août" le grain de sable qui fera s'enrayer une machine bien huilée.

Donc, il s'agit d'une histoire qui transporte géographiquement, qui renseigne sur les pouvoirs et fourberies des hommes agissant dans l'ombre pour les intérêts de leurs Etats ou structures institutionnelles (ceci est présenté comme un roman mais nous savons tous, lecteurs, que cela fonctionne comme indiqué, au point qu'on cherche à identifier ces personnes et qu'on a le sentiment d'en reconnaître certaines).

Mais, ce n'est pas une histoire qui transporte l'âme au point de prendre plaisir à sa lecture.





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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
- Et la table de multiplication par neuf ? Difficile ?
Silence.
- La plus difficile. Sauf si tu demandes à tes mains.
Le Dr M. s'assoit à côté du chef, le lettré assis à côté de lui. Il tend les mains à plat, la paume cachée pour qu'elles ne portent pas le malheur. Khamsa filailek ne se dit peut-être pas qu'en arabe.
- Tu dis un chiffre de zéro à dix à multiplier par neuf. Dis un chiffre.
- Quatre, dit le lettré à mi-voix.
- Quatre ? Je lève le quatrième doigt en partant de la gauche. C'est l'index. Avant lui, combien de doigts ? Trois. Après lui, combien de doigts ? Je compte, six. Trente-six. La main dit les nombres. A gauche, les dizaines, à droite, les unités. Mets les mains à plat.
Le lettré met les mains à plat.
- Dis un chiffre.
Le lettré dit sept.
- Compte le septième doigt en partant de ta gauche. Lève-le. Combien à gauche du doigt ? Six. Combien à droite ? Trois. Soixante-trois. Tes mains savent la table de multiplication par neuf.
(Chapitre 3, pages 102-103).
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J'accompagnais Frédéric M. au Cambodge, au Mozambique, au Salvador. Partout où il y y avait un combat armé, guérilla, réfugiés, famines ou tremblements de terre. On me reconnaît une plume, je suis devenu grand reporter. Pour sa gloire, celle des French Doctors et un peu aussi la mienne. "L'éminence rose de l'Elysée choisit le baroud humanitaire", c'était un bon titre non ?
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Un attentat terroriste n'a aucun sens contre une dictature, parce qu'il n'y a pas d'opinion publique à faire basculer. Le terrorisme est une arme valable seulement contre un régime démocratique.
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Pour être un aventurier, il ne faut pas seulement rêver. Il faut agir, se prendre au mot.
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Notre règle absolue était de ne pas tricher. Notre Cercle des Mois et ses anecdotes exemplaires perdaient tous leur sens si l'un d'entre-nous se permettait d'embellir tant soit peu son récit, "d'arranger". Cela voudrait dire que la littérature vaut lieux que la vie.
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Video de Jean-François Deniau (70) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-François Deniau
"Un héros très discret" adapté du livre homonyme de Jean-François Deniau (bande-annonce) 1996
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