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Citations de Jean-Luc Seigle (723)


Il proclamait partout : " Mieux valait un mur de béton qu'un mur de poitrines".
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Après presque dix ans d'emprisonnement j'ai fini par comprendre, en partie grâce à Dostoievski, et aussi à mes études de médecine, que le mot cellule désignait aussi l'origine de la vie. C'est donc en moi, durant ces interminables années d'incarcération, que j'ai appris à trouver l'espace et l'air indispensables à mon équilibre, même si cela s'apparentait parfois à une forme de vide intérieur, nécessaire.
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Gilles comprit alors que chaque roman qu'il lirait l'aiderait à comprendre la vie, lui-même, les autres, le monde, le passé et le présent, une expérience similaire à celle de la peau; et chaque évènement de sa vie lui permettrait de la même manière d'éclairer chacune de ses lectures. En découvrant cette circulation continue entre la vie et les livres, il trouva la clé qui donnait un sens à la littérature.
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- Je suis un paysan, mais un paysan sans terre. Alors je travaille à l'usine.
il a tout légué à sa petite soeur, Marie-Antoinette, qui vient de se marier. Il n'exalte pas pour autant le monde ouvrier. Impossible de passer de la pleine nature à l'enfermement en usine sans éprouver au fond de soi une défaite.
(p. 336)
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Ma grand-mère profitait d'un moment de répit pour lire quelques pages de "son" Anna Karénine. Ce temps de lecture qu'elle prenait quelquefois en journée était une énigme pour moi. Je ne comprenais pas pourquoi tout semblait s'arrêter autour d'elle, ni pourquoi mon grand-père prenait soin de ne faire aucun bruit dans ces moments-là. Elle ne demandait rien et pourtant le silence s'imposait de lui-même. (p. 256)
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Une obsession qui date de mon enfance pendant laquelle , dès que j'ai su écrire, je passais mon temps à faire des listes. Ecrire pour ne pas devenir fou ! Si je m'arrête pour faire cet exercice, c'est que l'angoisse m'a rattrapé. Elle peut venir de presque rien et il faut peu de chose pour me foutre par terre malgré ma grande carcasse. Dans ce cas, je fais une liste. ça marche à tous les coups. ça me calme, ça me rassure. (p. 193)
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Je n'avais pas encore compris que ce n'était pas l'amour, ni le désir, ni la sexualité qui faisait une femme mais sa prodigieuse capacité à affronter et à transformer la vie comme aucun homme ne serait capable de le faire. Eux savent se battre contre des choses concrètes, contre des bêtes, contre les intempéries, contre des ennemis, alors que les femmes sont capables de se battre contre l'inconnu, contre les mauvais esprits, contre le Destin.
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Pierre ne sera pas mort tant qu'elle lira les livres qu'il a lus, qu'elle soulignera les phrases qui lui sautent à la gorge tout près de celles que son frère a soulignées (...) (p. 108)
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Une seule chose faisait réagir mon grand-père: si on le prenait pour un héros des tranchées, il répondit assez sèchement:
-Les héros, c'est ceux qui sont morts.
Il n'était donc pas un héros. Difficile de le définir. Il était un homme solide dans la vie ordinaire, et l'inverse, presque en apesanteur, le reste du temps, même dans son jardin. Il n'était pas non plus un "taiseux" comme la plupart des gens aiment qualifier ce genre d'hommes qui s'expriment rarement et préfèrent le silence aux bavardages. Le "taiseux" est en général un paysan qui a suffisamment tiré profit des leçons du temps et de la terre pour qu'il ne lui soit plus nécessaire de rajouter quoi que ce soit ni aux mouvements du ciel, ni aux aux élans généreux de la terre, ni aux idées des hommes. C'était un terrien, cela ne veut pas dire qu'il vivait sur la terre ni qu'il était viscéralement attaché à elle, mais qu'il était comme la terre, qu'il subissait comme elle la bienveillance ou la malveillance du ciel sans rien pouvoir y faire et même sans rien avoir " à y redire". (p. 51)
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(…) ce n’est pas parce que l’on n’arrive pas à mettre à exécution un rêve que le rêve ne vaut rien ou que le rêveur ne vaut pas grand-chose non plus.
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S’il y a une image de New York que je retiendrai, c’est celle de ces sacs-poubelle en plastique noir, énormes, bourrés de déchets qui passent une grande partie de la nuit dehors et qu’à ma connaissance les cinéastes ne montrent jamais.
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Pourquoi la modestie devrait-elle toujours être la vertu des pauvres ?.. Il faudrait que les pauvres se contentent de la joie d'être en vie.
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Suivi de "A la recherche du sixième continent de Lamartine à Ellis Island - relation de voyage"

Si les cathédrales ont été construites avec l'espoir d'atteindre au plus près l'orteil de Dieu, les gratte-ciel ont une toute autre fonction. Seulement voilà, pour oser ce défi, il faut en avoir fini avec Dieu ou l'avoir remis à sa place. Il faut soit avoir débarrassé le ciel de toute mythologie, soit l'avoir repoussée aux confins de l'Univers. Plus je regardais les gratte-ciel, plus j'avais l'impression que la première grande conquête de l'espace n'avait pas été faite par les fusées, mais par les bâtisseurs d'immeubles.
New-York, malgré sa Cinquième Avenue, m'apparut alors être la plus grande ville de pauvres du monde, la seule entièrement faite par des pauvres, construite par des pauvres et même rêvée par eux. (p. 232)
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.."je crois qu’on ne peut mourir que d’être désaimée. Et ça, ce n’est pas mourir d’amour, c’est même l’inverse."
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Gilles aimait écouter leurs confidences de femmes et en éprouvait un plaisir équivalent à celui qu’il trouvait dans les livres où il découvrait des mondes inconnus, souvent éloignés, mais qui se révélaient à lui comme une autre réalité et l’invitaient à grandir.
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Elle venait de dresser le portrait d'un homme remarquable, idéal pour sa famille, sans comprendre qu'il avait fait de ette idéalité justement un refuge duquel il n'arrivait plus à s'échapper.
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La mère de Reine s'était enfoncée très tôt dans la lecture, transformant sa vision du monde et de la nature humaine en lisant dès l'âge de quinze ans Les chants de Maldoror et Les fleurs du mal.
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Elle ne comprenait pas qu'on attende si longtemps pour apprendre à lire à un enfant. C'était comme si on le privait injustement de la plus importante des nourritures. Ma grand-mère redevenait Rose dès qu'elle abordait l'écriture ou la lecture. C'était comme si elle fermait et verrouillait toutes les écoutilles de la vie ordinaire. (p. 241)
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Elle n'a jamais rien voulu d'autre dans sa vie que d'être emportée le plus loin possible tout en restant sur place.
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Le monde avait encore plus changé que du temps d'Edmonde, se dit Reine, on ne tue plus à bout portant les pauvres qui se rebellent. Aujourd'hui on les tue en les abandonnant, en les affamant, en les oubliant.
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