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Citations de Jean-Luc Seigle (723)


Tout à l’heure je ne serai plus ce que je suis et que je n’aime pas être. Je n’aime pas qui je suis. Je n’aime pas ce qu'il faudrait que je sois, je n’aime pas me réjouir de cette vie –là, je ne suis pas de cette vie, je suis d’un autre temps que je n’ai pas su retenir.
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La beauté, c'est ce qui fait paraître le reste du monde ordinaire.
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Rose
Printemps 1919

un jeune lecteur n'est pas un lecteur jeune. Elle sait que c'est un lecteur qui ouvre un livre pour la première fois. Un vrai livre, écrit par de grands auteurs et de grands penseurs et qui sont devenus grands parce que leur oeuvre les a dépassés. Elle est ce lecteur. C'est aussi impressionnant que d'aborder pour la première fois un tournant de sa vie sans la tutelle de personne. (...) Lire, il n'y a pas d'autre salut possible. (p. 129)
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Nue, Reine est identique à ce qu'elle dégage quand elle est habillée. C'est rare de ne rien dissimuler ou de ne rien exagérer. C'est une splendeur, un réel éblouissement. Il commence à la caresser comme un aveugle. Elle a l'impression qu'il la sculpte ou plutôt qu'il la peint. (p. 116)
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Jamais Edmonde n'aurait pu imaginer jeter sa petite-fille dans un néant où le travail des mains n'aurait plus aucune valeur. Impossible pour une femme qui avait traversé le XXe siècle de prévoir une telle désolation malgré tous les coups portés aux ouvriers (...) (p. 55)
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L’effroi que j’ai vécu était pire que la lame glacée d’un couteau que l’on glisserait sous votre peau pour vous la faire sentir avant de vous égorger.
J’étais perdue, ligotée, bâillonnée et sans défense, blessée par les ciseaux, sale, puant l’urine. Seule. Effroyablement seule. Rien à voir avec le cauchemar, la réalité était bien trop à vif, tellement à vif que je peux encore sentir les odeurs de transpiration de ces hommes, et l’odeur du sang des bêtes entre ces murs et dans les rigoles prévues pour évacuer le sang. Je peux encore sentir la haine de ces hommes sur moi, la haine a une odeur de transpiration et de moisissure, je pouvais le sentir sur mon corps dévasté ; je peux encore sentir le goût de mon sang qui coulait à la commissure de mes lèvres, ce sang qui est devenu le goût de la terreur, parce que c’est une terreur que d’être consciente de vivre son dernier jour à seize ans et demi.
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Le temps du crime de Pauline est une parenthèse minuscule dans sa vie, le temps de tirer trois balles de revolver l'une après l'autre, une minute à peine que l'on peut comparer au phénomène mystérieux de la création et du surgissement dans la création, le même étourdissement, la même fulgurance, le même dépassement de soi si l'on en croit Stefan Zweig. Mais le crime n'appartient pas non plus au miracle de la création, c'est une trouée dans la vie de Pauline, un accroc fait dans ses jours et dans un temps infiniment court et contracté. P12
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Elle était si légère qu'il aurait pu l'envoyer jusqu'aux étoiles s'il avait été sûr qu'elle y resterait. Il la remonta jusqu'à sa chambre. Sa mère était devenue son enfant dans ses bras puissants (...)
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Je crois qu’on ne peut mourir que d’être désaimée. Et ça, ce n’est pas mourir d’amour, c’est même l’inverse.
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Désormais ils pourront faire face ensemble à la brutalité de ce monde qui ne dit jamais son nom et qu'ils subissent pourtant depuis tant d'années avec la même violence : l'insignifiance.
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Tout commence obligatoirement par une image. L'image qu'elle va donner d'elle. (...)
C'est ça. Marquer en bien celui qui a le pouvoir de lui donner du travail. (...) Belle pour le travail. (...) elle sent bien qu'elle doit trouver la bonne mesure entre ces deux états. (...) Pas trop sobre et pas trop extravagante. Pas trop grise et pas trop colorée. Pas trop invisible et pas trop visible. (p. 75)
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" Si la lumière est le premier amour de la vie, l'amour n'est-il pas la lumière du cœur? "
Balzac
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Des hommes aussi, des hommes enfin qui sachent lire, et ce que c'est que lire, c'est-à-dire que c'est entrer dedans; dans quoi, mon ami; dans une oeuvre, dans une vie, dans la contemplation d'une vie, avec amitié, avec fidélité, avec même une sorte de complaisance indispensable, non seulement avec sympathie, mais avec amour; qu'il faut entrer comme dans la source de l'oeuvre; et littéralement collaborer avec l'auteur; qu'il ne faut pas recevoir l'oeuvre passivement..." Charles Péguy - Clio. Dialogue de l'histoire et de l'âme païenne (en exergue de cet hommage)
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Suzanne faisait sa toilette, le soir quand tout le monde était couché. Albert, qui travaillait la nuit, se lavait juste avant de partir pour prendre le car des ouvriers vers six heures du soir, après avoir demandé à tout le monde de sortir, sa femme y compris. Du corps de son père, Gilles ne connaissait que le visage, les mains, quelquefois les pieds quand il se déchaussait pour les plonger dans la cuvette d'eau salée que Suzanne lui préparait. Albert avait des pieds de géants bien sculptés, les mêmes orteils que ceux de Saint Pierre, grandeur nature à l'entrée de l'église Saint-Sauveur.
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Chaque témoin qui n'a pas parlé, à qui l'on n'a pas laissé le temps de raconter son expérience, une fois mort est équivalent à un grand historien qu'on aurait perdu à tout jamais.
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Tout à l'heure je ne serai plus. Je ne serai plus ce que je suis maintenant et que je n'aime pas être. Je n'aime pas qui je suis. Je n'aime pas ce qu'il faudrait que je sois, je n'aime pas me réjouir de cette vie-là, je ne suis pas de cette vie, je suis d'un autre temps que je n'ai pas su retenir.
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Il en va des hommes comme des chemins. Le retour ne révèle pas le même paysage. (p. 212)
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Jamais Edmonde n’aurait pu imaginer jeter sa petite-fille dans un néant où le travail des mains n’aurait plus aucune valeur. Impossible pour une femme qui avait traverser le XXe siècle de prévoir une telle désolation malgré tous les coups portés aux ouvriers dont elle témoignait dans un petit carnet de moleskine noir que Reine avait bien pris soin de déposer dans son cercueil. P 55
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En s’enfuyant, la nuit ne laisse plus derrière elle qu’une sorte de laitance grisâtre. « Tout finit dans l’absence et le silence absolu du monde ». Ça lui arrive parfois d’avoir des phrases qui lui viennent. Pas des phrases du dedans, des phrases du dehors qui s’encastrent en elle. Loin de la calmer, la phrase excite encore davantage une chose monstrueuse qui ne l’a pas laissée tranquille toute la nuit. P 11
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Une idée que l'abondance ne pouvait pas être raisonnable, qu'elle devait être démesurée. Et qui peut inventer ça, à part des pauvres?

(A la recherche du sixième continent de Lamartine à Ellis Island, relation de voyage.)
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